Michael Esfeld Université de Lausanne Michael-Andreas.Esfeld@unil.ch La philosophie de l’esprit Le fonctionnalisme et le réductionnisme (ch. 7) Michael Esfeld Université de Lausanne Michael-Andreas.Esfeld@unil.ch
La causalité mentale Chaque type d’état mental M est défini par ses causes et ses effets caractéristiques. Il y a dans chaque cas des états physiques qui sont reliés entre eux de manière à ce que la configuration de ces états soit un exemple des causes et effets caractéristiques en question, réalisant pour cette raison un état mental de type M. La configuration d’états physiques en question produit certains effets en réalisant un état mental de type M.
La réalisation comme identité des occurrences Chaque état mental – au sens d’occurrence d’état mental – est identique à une certaine configuration d’états physiques. Il est possible que pour chaque type d’état mental M, l’occurrence m1 est identique à une configuration physique de type P1, l’occurrence m2 est identique à une configuration physique de type P2, etc. Le type d’état mental M est défini par un certain rôle causal. Les configurations d’états physiques qui réalisent M sont définis par leur composition physique.
L’explication Pourquoi existe-t-il des états mentaux dans le monde ? Parce qu’il existe certaines configurations d’états physiques qui mettent en œuvre les relations causales qui définissent des états mentaux déterminés. Réponse à la question de savoir comment les autres entités qui existent dans le monde – les organismes, les états mentaux, etc. – entrent dans la vision du monde qui prend comme point de départ la description d’un niveau physique fondamental.
Le fonctionnalisme des rôles causaux (Putnam, Fodor) états physiques : états de premier ordre états mentaux / états fonctionnels : états de second ordre L’état fonctionnel – le rôle causal – est un état de second ordre, parce qu’il consiste dans le fait que d’autres états – des états de premier ordre – constituent une configuration déterminée possédant les causes et les effets caractéristiques du rôle causal en question.
Le fonctionnalisme des rôles causaux (Putnam, Fodor) 1) Les états mentaux ne sont pas des états physiques : vrai au sens où les types d’états mentaux ne sont pas des types d’états physiques. 2) Des états mentaux causent des états physiques: vrai au sens où des occurrences d’états mentaux causent des occurrences d’états physiques. 3) Dans la mesure où les occurrences d’états physiques p ont des causes, sont soumis à des lois et peuvent être expliquées, alors toute occurrence d’état physique p a des causes physiques complètes, est soumis à des lois physiques complètes et possède une explication physique complète.
Le fonctionnalisme non réductionniste (Putnam, Fodor) Tous les types d’états mentaux sont réalisés par des configurations d’états physiques. identité des occurrences La physique classifie les configurations d’états selon leur composition. Les sciences spéciales classifient ces mêmes configurations suivant les fonctions qu’elles réalisent. Composition et fonction peuvent diverger. Les théories et les concepts fonctionnels décrivent des similarités pertinentes que les concepts physiques ne permettent pas de saisir.
Le fonctionnalisme non réductionniste (Putnam, Fodor) antiréductionnisme épistémologique : les principes de classification de la physique sont différents de ceux des sciences spéciales. réductionnisme ontologique : tout ce qui existe ce sont des états physiques et leurs configurations. Certains de ces configurations sont des états fonctionnels, parmi lesquels des états mentaux, parce qu’elles exhibent certains causes et effets. Problème : les types d’états mentaux ne sont pas quelque chose qui existe dans le monde en sus des occurrences individuelles. La non-identité concerne uniquement les concepts physiques et mentaux.
Le fonctionnalisme réductionniste Jaegwon Kim (*1934) physicalisme non réductionniste pas une position cohérente identité des occurrences : réductionnisme ontologique Dans la mesure où les théories des sciences spéciales possèdent une signification scientifique, elles sont réductibles à des théories physiques.
Le fonctionnalisme réductionniste David Lewis (1941-2001) identité des occurrences Ce sont les mêmes états qui rendent vrais tant les descriptions physiques que les descriptions fonctionnelles / mentales.
Le fonctionnalisme réductionniste pas de distinction entre des états de premier ordre et des états de second ordre les descriptions fonctionnelles font directement référence à des états physiques = les configurations d’états physiques qui réalisent le rôle causal définissant un état fonctionnel d’un certain type type = concept
La réduction fonctionnelle 1) La définition fonctionnelle 2) La recherche de réalisations 3) L’explication
La réduction locale M = P1 pour les êtres humains douleur = stimulation de fibres-C pour les êtres humains douleur = autre type d’état cérébral pour les tortues douleur = type d’état d’ordinateur pour les Martiens Pour chaque espèce, il est possible de réduire la description de M à une description physique.
Contre la réduction locale perd l’unité des phénomènes qu’une théorie des sciences spéciales regroupe sous un seul concept « F dans P1 » / « douleur-chez-les êtres humains » « F dans P2 » / « douleur-chez-les tortues » concepts hybrides physico-fonctionnels F signifie quelque chose de différent selon le type de configuration considéré. éliminativisme par rapport aux trames homogènes fonctionnelles qui sont l’objet des sciences spéciales
De la réduction fonctionnelle à la réduction des théories Chaque concept physique P1, P2, P3, etc., en définissant un type particulier de réalisateur de F, saisit une manière particulière dont sont produits les effets caractéristiques de F. Les différentes manières de produire ces effets aboutissent à la production d’effets fonctionnels accessoires. On peut tenir compte de ces différents effets en concevant des sous-types de F. P1 F1 , P2 F2 , P3 F3
Les sous-types fonctionnels
Les sous-types fonctionnels réalisation multiple : intra-théorique au lieu de inter-théorique n‘empêche pas la réduction inter-théorique
Le physicalisme a priori survenance globale (1) Si on avait à disposition une description complète de la distribution des états physiques fondamentaux qui composent le monde, contingente, a posteriori (2) si on connaissait les définitions fonctionnelles de tous les concepts des sciences spéciales, a priori (?) (3) on pourrait déduire de (1) en principe toutes les descriptions correctes des phénomènes que contiennent les sciences spéciales et le sens commun.