Aménagement des forets et prise en compte des valeurs socioculturelles Le cas des forêts d’Oussouye
avec un bassin fluvio-maritime; Présentation de la zone La Basse Casamance, zone écogéographique sud-ouest du Sénégal caractérisée par une diversité écosystémique. avec un bassin fluvio-maritime; Un domaine phytogéographique constitué de: forêts galeries, forêts de plateau, forêts de mangroves à palétuviers.
Ce sont les rizières qui dominent très largement le paysage agricole de Basse-Casamance. Les populations locales ont développé un type de culture de riz original qui malgré les outils rudimentaires utilisés donne un rendement largement assez bon pour l'autosuffisance. L'économie est principalement tributaire de la pêche (ports de Elinkine, Abéné, Cap Skirring ou Kafountine) du tourisme (stations du Cap Skirring et d'Abéné-Kafountine) et dans une moindre mesure de l'agriculture, principalement pratiquée pour de l'autoconsommation.
Un contexte particulier: société humaine, ville et forêt Source: DTGC, Photo aérienne Oussouye 1997 Réalisation cartographique: Badiane S.D. 2006 la zone d’Oussouye. Lors du recensement de 2007, Oussouye comptait 4 052 habitant et 621 ménages. Le village est entouré d’épaisses forêts de fromagers et de manguiers, la plupart étant des bois sacrés de la tradition animiste Diola. Un contexte particulier: société humaine, ville et forêt un ancien bastion de peuplement diola Les diola : Ethnie majoritaire diola 70% une société conservatrice, attachée à ses pratiques traditionnelles Manjaks, Baïnouks et Balantes sont les autres ethnies traditionnellement présentes dans la région. Manjaks et Balantes sont les principales communautés de la Guinée-Bissau voisine. Caractérisation de l’espace d’Oussouye Habitats 40% Équipements 20% Espaces verts 8% Espaces libres 32%
Quelle lecture offre l’espace d’Oussouye? L’espace boisé de la ville Une douzaine de forêts essentiellement des forêts sacrées Ces forêts périurbaines remplissent les fonctions suivantes: socio-culturelle et religieuse (lieux de culte, cimetières, lieux d’initiation…) écologique
Gouvernance locale Chez les Diola, chaque village d'importance est dirigé par un roi. Le roi d’Oussouye est un chef religieux, spirituel et traditionnel des Diolas qui symbolise l’unité et la cohésion sociale. Il veille à ce que les dogmes de la religion soient respectés. Il collabore aussi avec l’administration. Les chefs coutumiers et féticheurs, sont consultés pour les décisions importantes à prendre pour la commune, y compris la gestion des ressources naturelles et des bois sacrés.
Les Diolas en majorité chrétiens, bien que de plus en plus se convertissent à l'islam, ont conservé leurs croyances ancestrales animistes. Pour les animistes tous les éléments de la nature (humain, animal, végétal, minéral …) disposent d’une force vitale composant un tout. Ils croient à un seul Dieu créateur de l'univers, de l’homme et de la nature, un sage qui est force et esprit et qui n’a pas de forme visible. Les Diolas vénèrent de nombreuses divinités ou génies protecteurs (de la terre, du village, de la lignée ancestrale …), traits d’union entre Dieu et eux, auxquels ils consacrent des cérémonies rituelles accompagnées de prières, d’offrandes ou de sacrifices qui ont généralement lieu dans la foret.
Les cérémonies rituelles ont lieu dans les bois sacrés inaccessibles aux non initiés. Chaque village possède plusieurs bois sacrés, certains réservés aux hommes et d'autres réservés aux femmes. Les Diolas pratiquent le culte des fétiches (boechin), objet aux vertus bénéfiques qui possède une force vitale, incarne un esprit ou contient des éléments magiques et surnaturels. Les fétiches sont un rempart spirituel contre toutes sortes de menaces, accident, maladie, mort, sécheresse. Les femmes Diolas sont les gardiennes des bois sacrés qui abritent les fétiches.
Lors de cérémonies où les femmes vont s’entretenir avec les fétiches dans la foret, elles se drapent d’un grand tissu noir.
Gouvernance locale: un système traditionnel de gestion des forêts urbaines Le système traditionnel de gestion des forêts se fonde sur un cadre institutionnel et réglementaire bien adapté aux conditions sociales et environnementales. Implication des structures traditionnelles Dans l’espace d’Oussouye, la gestion effective des forêts sacrées est du ressort des institutions traditionnelles. Cette gestion de l’espace et de ses ressources est inféodée à la notion de sacralité. Le culturel et le naturel forment ensemble la base de la résilience des systèmes sociaux et écologiques. Performance des structures traditionnelles dans la gestion des forêts Ces institutions exercent une dissuasion mystique ou psychologique sur la population.
État d’équilibre instauré par l’interaction de trois dimensions on distingue trois paliers dans le systèmes de fonctionnement de l’espace d’Oussouye: une dimension sociale, une dimension écologique une dimension périurbaine. La convergence des trois dimensions exprime des liens relationnels bipolaires d’ordre ethnoécologique, environnemental ou esthétique et de développement local. Pôles fonctionnels déterminant l'approche du développement durable dans le contexte d'Oussouye
Les valeurs socioculturels sont importants dans la gestion des ressources naturelles et devraient être renforcés par des mesures administratives de protection Promouvoir la coexistence des systèmes traditionnels et modernes Le concept de ville verte peut être théorisé voire formalisé dans ce cas précis, si les structures traditionnelles arrivent à assurer une gestion durable des forêts périurbaines. La situation d’Oussouye donne un exemple de régulation idoine fondée sur des principes acceptés par les communautés locales. Aussi bien la municipalité et l’autorité coutumière corroborent dans la gestion de la prise de décision relatives à la gestion de l’espace et des forêts urbaines.
D’où l’importance de valoriser les pratiques endogènes afin de conserver efficacement les ressources forestières. exploiter les savoirs et pouvoirs des communautés locales en combinaison avec les pratiques modernes et les connaissances scientifiques pour une bonne application de la politique de décentralisation. Cela profiterait énormément aux populations pour lesquelles la forêt reste une ressource vitale.
Pluralité des modes de conservation la biodiversité aires protégés Des arrangements institutionnels entre acteurs locaux (démarche ascendante) : Re-légitimer les savoirs et les pratiques « traditionnels » qui produisent de la biodiversité Ressources en propriété commune : établissement de règles découlant de la négociation entre les acteurs concernés => durabilité sociale de la gestion Fiscalité décentralisée : juste partage des bénéfices + faciliter l’accès des acteurs locaux au développement socio-économique
Reconnaissance du droit des communautés à participer à la gestion et à l’administration de leurs ressources naturelles et de leurs territoires; Distribution juste et équitable des bénéfices tirés de l’exploitation des ressources se situant sur les aires protégées; Mise en place de cadres permettant de prévenir et de gérer les conflits qui dérivent de l’utilisation des ressources naturelles des autochtones;
Sur la base des lectures et des exemples présentés, quels sont les défis dans la mise en place des interventions de conservation communautaire?
Merci de votre attention!