avec un bassin fluvio-maritime;

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Conférence sur « Le droit à la terre et aux ressources naturelles» Genève, les 12 et 13 septembre 2011 Nadjirou SALL Secrétaire général de la FONGS/Action.
Advertisements

Guiljhem Calvo Valderrama Consultant International Diversité Bioculturelle et Développement Durable.
Partenariat entre les secteurs public, privé et la société civile
La décentralisation consiste en une passation de pouvoir et une prise de décision par la périphérie d'une organisation : Transfert de pouvoir d'un gouvernement.
LE PROJET CIAT-FIDA TAG 860 Projet de renforcement des capacités pour une gestion collaborative de linnovation en milieu rural: explorer de nouveaux outils.
Synergies entre les Conventions: Contribution du FEM
PRESENTATION PROJET SICIAV GUINEE
Domaine et Stratégie d’intervention Dégradation des Sols
ΙΙΙ Β MEDOCC Medocc en 2006 Montant total du programme : 238 M dont 119 M FEDER Total : 142 projets et plus de 1000 partenaires Dont 32 projets.
Politique de dévelopement rural et massifs de montagne Jean-Michel Courades DG Agriculture and Rural Development European Commission Séminaire du Comité.
Principaux repères du processus 1. Epoque coloniale (1933) 2. Convention dAlger (1968) 3. Régionalisation et transfert des compétences (1996) 4. Avènement.
- Garantir une gouvernance de qualité - Connaître pour agir - Favoriser le lien Terre – Mer et la combinaison des échelles territoriales - Mieux prendre.
Programme Science dans la société
Natural Resources Management and Environment Department FOOD AND AGRICULTURE ORGANIZATION OF THE UNITED NATIONS Yaoundé, 11 juin 2013 PRESENTÉ PAR: Achille.
Cadre juridique et réglementaire pour la mise en oeuvre de la GIRE
Instruments économiques et financiers de la GIRE
1 ATELIER INTERNATIONAL SUR LE THEME « PROBLEMATIQUE FONCIERE ET AMENAGEMENT DES QUARTIERS PERIPHERIQUES DANS LES VILLES AFRICAINES» DU 17 AU 21 NOVEMBRE.
Diversité et spécificités locales
Forum citoyen Développement durable et société Développement durable et agroalimentaire I. Les appropriations du vivant et du cognitif Thierry Linck Laboratoire.
EDUCATION A LENVIRONNEMENT ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE De la découverte de la nature à lÉducation à lEnvironnement pour un Développement Durable - EEDD.
(recommandation de Johanesburg)
Conférence PAYS PAA « Célébrons nos succès » Du 12 au 16 nov – Hôtel les almadies Conférence PAYS PAA « Célébrons nos succès » Du 12 au 16 nov
Biodiversité Eaux internationales Gestion durable des forêts
Le développement durable ?
POLITIQUE NATIONALE DE LA PROMOTION DE LA FEMME ATTRIBUTIONS SPECIFIQUES DU MPFEF Elaborer et mettre en œuvre les mesures devant assurer le bien-être.
Dynamiques de déforestation dans le bassin du Congo
26 AU 28 AVRIL FIANARANTSOA ATELIER DE VALORISATION SOCIO-ECONOMIQUE DU CORRIDOR RANOMAFANA – ANDRINGITRA - IVOHIBE 26 AU 28 AVRIL FIANARANTSOA.
« LES PHACOCHÈRES SONT MIEUX TRAITÉS QUE LES HUMAINS »
Création despaces de conservation : un défi dadaptation aux changements climatiques par les acteurs. Cas pratique de la forêt communale de Ouahigouya DIRECTION.
LE DEVELOPPEMENT DURABLE Nous sommes les passagers de la terre.
L’Aire du Patrimoine Communautaire (APC) de la Commune de Oued Morra se trouve dans l'Atlas Saharien à environ 500 km de Alger. La délimitation de l’APC.
Réseau nord-américain daires marines protégées Commission de coopération environnementale Groupe de travail sur la conservation de la biodiversité Session.
Mobilisés pour le Nord durable Université Laval 19 juin 2012.
Fiche Thématique N°5: Produits Forestiers Non Ligneux
Gouvernance par les populations autochtones et les communautés locales: les APAC (Aires du patrimoine autochtone et communautaire)
FEM-5 Programme GDF/REDD+ Atelier Élargi de la Circonscription 6 au 8 juillet Dakar, Sénégal.
Grandes tendances Pierre Blais Jacques Boivin 28 février 2003 Conception des plans durbanisme.
Aires protégées Twenke 2005 Alexis TIOUKA – Secrétaire régional de lAlliance Internationale des Peuples Autochtones et des Forêts Tropicales.
Réseau Rural Rhône-Alpes (3RA)1 Réseau Rural Rhône-Alpes 3RA.
UNE INTRODUCTION ÉTUDES SOCIALES 8 Nos visions du monde.
Point de presse du Conseil d'Etat 13 novembre 2013
ATELIER MULTI ACTEUR Promouvoir l’Entreprenariat Paysan
Diversité et spécificités locales
Comprendre le concept ‘autochtone’ en Afrique Dr. Albert K. Barume Membre du Groupe de Travail Séminaire Groupe de travail/autochtones, Brazzaville
C OMPÉTENCES PROFESSIONNELLES DE LIAISON ET DE COORDINATION René Lachapelle, professionnel de recherche Gatineau 9 mars 2012.
Vers une NOUVELLE GOUVERNANCE DANS UNE COMMUNAUTÉ EN MILIEU MINORITAIRE Par Hélène Devarennes et Omer Chouinard Programme de Maîtrise en études de l’environnement.
SEMINAIRE DE FORMATION ET DE SENSIBILISATION SUR LE NOUVEAU CODE FORESTIER : INTRODUCTION du NEGOCIATEUR EN CHEF APV/FLEGT CI
Le programme LEADER Ouest Vosgien
PROJET “PARTICIPATION DES COMMUNAUTES DU BASSIN.
Octobre La population Malagasy bénéficie durablement de son capital naturel valorisé et bien gouvernancé  Cadre juridico-institutionnel et Inter-institutionnalité.
22/04/20151 Association pour la Protection de l’Environnement de Béni-Isguen Promotion du développement durable de l’ oasis de Béni Isguen.
Durabilité et développement territorial Dimension économique – L’organisation territoriale favorise la croissance économique; – Les accessibilités sont.
Analyse comparative des Leader périurbains Serge Bonnefoy, Secrétaire technique de Terres en Villes Le Mans, 3 décembre 2009.
Quelle est l’influence de la notion de développement durable
relative aux peuples indigènes et tribaux
PROCESSUS DE MISE EN ŒUVRE DE L’APA: EXPERIENCE DE LA COMIFAC 5 ème Atelier Panafricain sur APA Marrakech, 3 février 2011 Présenté par : Chouaïbou NCHOUTPOUEN.
L’AGRICULTURE DURABLE : PROBLEMATIQUE ET ENJEUX
Par Ndeye Mbayang KEBE DIOP, IPAR. Depuis 2013 IPAR, en partenariat avec le CNCR, les appuis financier du FIDA et technique de la FAO, met en œuvre un.
Trames vertes et bleues et agriculture urbaine
Assises de l’Union des municipalités du Québec Mai 2012
Les caractéristiques de Leader L’approche par zone : Zone locale Entre et habitants Pas de limites prédéfinies Besoins et attentes partagés.
PROGRAMME D’APPUI AU PARC DE L’ENTENTE
Valoriser et ménager les milieux Étude de cas ; la Camargue : entre fragilité « naturelle » et artificialisation humaine Par MAISTRET Jules et LOUVET.
STRATEGIE ET PLAN D’ACTION NATIONAUX POUR LA BIODIVERSITE SPANB DAPT.
PROBLEMATIQUES FONCIERES ET DEVELOPPEMENT RURAL A MADAGASCAR : DIMENSIONS ANTHROPO-JURIDIQUES DES RAPPORTS FONCIER- ENVIRONNEMENT.
Bonne Gouvernance et réhabilitation de la gestion des politiques publiques Par Professeur Moustapha Kassé Doyen Honoraire de la Faculté des Sciences Economiques.
PRESENTATION DE LA REPUBLIQUE DE GUINEE PROJET MAMI WATA Gouvernance des Océans.
Economie verte " dénouer les liens idéologiques entre croissance, progrès, environnement et démocratie" Etudes 4D pour une transition écologique, économique.
LA REGION  Situation géographique  Situation économique  Tourisme LES CASAMANCAIS  Ethnies  Un peu d’histoire  le Joola  Religions  Animisme 2.
Transcription de la présentation:

Aménagement des forets et prise en compte des valeurs socioculturelles Le cas des forêts d’Oussouye

avec un bassin fluvio-maritime; Présentation de la zone La Basse Casamance, zone écogéographique sud-ouest du Sénégal caractérisée par une diversité écosystémique. avec un bassin fluvio-maritime; Un domaine phytogéographique constitué de: forêts galeries, forêts de plateau, forêts de mangroves à palétuviers.

Ce sont les rizières qui dominent très largement le paysage agricole de Basse-Casamance. Les populations locales ont développé un type de culture de riz original qui malgré les outils rudimentaires utilisés donne un rendement largement assez bon pour l'autosuffisance. L'économie est principalement tributaire de la pêche (ports de Elinkine, Abéné, Cap Skirring ou Kafountine) du tourisme (stations du Cap Skirring et d'Abéné-Kafountine) et dans une moindre mesure de l'agriculture, principalement pratiquée pour de l'autoconsommation.

Un contexte particulier: société humaine, ville et forêt Source: DTGC, Photo aérienne Oussouye 1997 Réalisation cartographique: Badiane S.D. 2006 la zone d’Oussouye. Lors du recensement de 2007, Oussouye comptait 4 052 habitant et 621 ménages. Le village est entouré d’épaisses forêts de fromagers et de manguiers, la plupart étant des bois sacrés de la tradition animiste Diola. Un contexte particulier: société humaine, ville et forêt un ancien bastion de peuplement diola Les diola : Ethnie majoritaire diola 70% une société conservatrice, attachée à ses pratiques traditionnelles Manjaks, Baïnouks et Balantes sont les autres ethnies traditionnellement présentes dans la région. Manjaks et Balantes sont les principales communautés de la Guinée-Bissau voisine. Caractérisation de l’espace d’Oussouye Habitats 40% Équipements 20% Espaces verts 8% Espaces libres 32%

Quelle lecture offre l’espace d’Oussouye? L’espace boisé de la ville Une douzaine de forêts essentiellement des forêts sacrées Ces forêts périurbaines remplissent les fonctions suivantes: socio-culturelle et religieuse (lieux de culte, cimetières, lieux d’initiation…) écologique

Gouvernance locale Chez les Diola, chaque village d'importance est dirigé par un roi. Le roi d’Oussouye est un chef religieux, spirituel et traditionnel des Diolas qui symbolise l’unité et la cohésion sociale. Il veille à ce que les dogmes de la religion soient respectés. Il collabore aussi avec l’administration. Les chefs coutumiers et féticheurs, sont consultés pour les décisions importantes à prendre pour la commune, y compris la gestion des ressources naturelles et des bois sacrés.

Les Diolas en majorité chrétiens, bien que de plus en plus se convertissent à l'islam, ont conservé leurs croyances ancestrales animistes. Pour les animistes tous les éléments de la nature (humain, animal, végétal, minéral …) disposent d’une force vitale composant un tout. Ils croient à un seul Dieu créateur de l'univers, de l’homme et de la nature, un sage qui est force et esprit et qui n’a pas de forme visible. Les Diolas vénèrent de nombreuses divinités ou génies protecteurs (de la terre, du village, de la lignée ancestrale …), traits d’union entre Dieu et eux, auxquels ils consacrent des cérémonies rituelles accompagnées de prières, d’offrandes ou de sacrifices qui ont généralement lieu dans la foret.

Les cérémonies rituelles ont lieu dans les bois sacrés inaccessibles aux non initiés. Chaque village possède plusieurs bois sacrés, certains réservés aux hommes et d'autres réservés aux femmes. Les Diolas pratiquent le culte des fétiches (boechin), objet aux vertus bénéfiques qui possède une force vitale, incarne un esprit ou contient des éléments magiques et surnaturels. Les fétiches sont un rempart spirituel contre toutes sortes de menaces, accident, maladie, mort, sécheresse. Les femmes Diolas sont les gardiennes des bois sacrés qui abritent les fétiches.

Lors de cérémonies où les femmes vont s’entretenir avec les fétiches dans la foret, elles se drapent d’un grand tissu noir.

Gouvernance locale: un système traditionnel de gestion des forêts urbaines Le système traditionnel de gestion des forêts se fonde sur un cadre institutionnel et réglementaire bien adapté aux conditions sociales et environnementales. Implication des structures traditionnelles Dans l’espace d’Oussouye, la gestion effective des forêts sacrées est du ressort des institutions traditionnelles. Cette gestion de l’espace et de ses ressources est inféodée à la notion de sacralité. Le culturel et le naturel forment ensemble la base de la résilience des systèmes sociaux et écologiques. Performance des structures traditionnelles dans la gestion des forêts Ces institutions exercent une dissuasion mystique ou psychologique sur la population.

État d’équilibre instauré par l’interaction de trois dimensions on distingue trois paliers dans le systèmes de fonctionnement de l’espace d’Oussouye: une dimension sociale, une dimension écologique une dimension périurbaine. La convergence des trois dimensions exprime des liens relationnels bipolaires d’ordre ethnoécologique, environnemental ou esthétique et de développement local. Pôles fonctionnels déterminant l'approche du développement durable dans le contexte d'Oussouye

Les valeurs socioculturels sont importants dans la gestion des ressources naturelles et devraient être renforcés par des mesures administratives de protection Promouvoir la coexistence des systèmes traditionnels et modernes Le concept de ville verte peut être théorisé voire formalisé dans ce cas précis, si les structures traditionnelles arrivent à assurer une gestion durable des forêts périurbaines. La situation d’Oussouye donne un exemple de régulation idoine fondée sur des principes acceptés par les communautés locales. Aussi bien la municipalité et l’autorité coutumière corroborent dans la gestion de la prise de décision relatives à la gestion de l’espace et des forêts urbaines.

D’où l’importance de valoriser les pratiques endogènes afin de conserver efficacement les ressources forestières. exploiter les savoirs et pouvoirs des communautés locales en combinaison avec les pratiques modernes et les connaissances scientifiques pour une bonne application de la politique de décentralisation. Cela profiterait énormément aux populations pour lesquelles la forêt reste une ressource vitale.

Pluralité des modes de conservation la biodiversité aires protégés Des arrangements institutionnels entre acteurs locaux (démarche ascendante) : Re-légitimer les savoirs et les pratiques « traditionnels » qui produisent de la biodiversité Ressources en propriété commune : établissement de règles découlant de la négociation entre les acteurs concernés => durabilité sociale de la gestion Fiscalité décentralisée : juste partage des bénéfices + faciliter l’accès des acteurs locaux au développement socio-économique

Reconnaissance du droit des communautés à participer à la gestion et à l’administration de leurs ressources naturelles et de leurs territoires; Distribution juste et équitable des bénéfices tirés de l’exploitation des ressources se situant sur les aires protégées; Mise en place de cadres permettant de prévenir et de gérer les conflits qui dérivent de l’utilisation des ressources naturelles des autochtones;

Sur la base des lectures et des exemples présentés, quels sont les défis dans la mise en place des interventions de conservation communautaire?

Merci de votre attention!