Les difficultés du diagnostic de trouble de l’humeur

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
COMMENT ACCOMPAGNER Longtemps ? Solange Marcucci-Schmitt UMSP 05.
Advertisements

Temps de réaction et facteurs énergétiques
La Dépression par le Médecin Généraliste
Pratique en santé mentale SVS 3742 Automne 2007
DEVELOPPEMENT PERSONNEL L3 T&F
Les échelles: l’évaluation en médecine générale
Fatigue et MICI Dr Maryan Cavicchi 3ème Journée Nationale des MICI
ETATS LIMITES OU BORDER - LINE
DES SHIZOPHRENIES 09/05/2007 Dr N.Allou
ADDICTIONS ET NOUVELLES TECHNOLOGIES
LA BOULIMIE.
Paris Grooming: lorsque c est toi qui a é lu(e) Ruud Bullens.
Approche des patients déments
Le jour où je me suis aimé
Prise en charge psychologique en post-hospitalisation
LE SUICIDE La crise suicidaire.
Techniques pour la gestion du stress et l’apprentissage
Besoin et fonctionnement
Les enfants turbulents relèvent-ils de la médecine ?
Espace Investigation Prévention Accompagnement du Stress
La santé mentale.
Comment c`est de...vieillir ?
Lieu : Don Du Souffle Besançon, 20h
MALADIES PSYCHOLOGIES
l'Université de moncton, Pour le projet de recherche
Association canadienne pour la santé mentale Section dOttawa La Dépression et le TAS ( troubles affectifs saisonniers) chez les aînés
Les étapes de changement de comportement (Prochaska)
Docteur en Sciences Médicales
Les troubles liés à une substance : DSM.IV
Suicide.
Comment c'est de... vieillir ?
Comment c`est de...vieillir ?
Motivation : la dépendance
Les plaintes somatiques
Atelier n° 36 L'art de débriefer en 2012
Anorexie Par YuJing Jiang.
Dr Bruno Didier LEMOINE TROUBLES DE L’HUMEUR  Comptent parmi les troubles les plus fréquents  2 aspects cliniques très contrastés.
DANS LA RELATION SOIGNANT-SOIGNE
CPWG – Session Soutien Psychosocial.
CHU de Clermont-Ferrand
CONDUITES ADDICTIVES IREPS 24 MARS 2012
Le Travail et les jeunes
LE TAG Quand la certitude n’est plus possible
Sommet sur la santé mentale de Rogers
DEPRESSION CRITERES DSM IV.
ANOREXIE ET BOULIMIE LA DESCENTE AUX ENFERS.
SC24 Altered executive function in obesity. Exploration of the rôle of affective states on cognitive abilities Renata Cserjési, Olivier Luminet, Anne-Sophie.
ETAT D’AGITATION PSYCHOMOTRICE
Tests en expertise psychiatrique la mesure de la dépression
TROUBLES ANXIEUX L’anxiété est une émotion normale et indispensable
Dr Olivier Coste - Journée du Sommeil 17 mars 2005
Distinction entre candidat certifiable et hautement certifiable : exploration du vécu des symptômes Habiletés d'écoute Utilise les habiletés d'une écoute.
La dépression.
Symptomatologie psychiatrique
LES PSYCHOSES Docteur FEUILLEBOIS..
FASEout Project Le problème de l'épuisement dû au deuil et à la perte L'impact sur les parents et autres responsables d'enfants atteints.
Unité 5 La gestion du temps.
UNE VIE ACTIVE EPS - 9. LA CONTINUITÉ DU BIEN-ÊTRE ET DE LA SENSIBILISATION Engagé Engagé. Sagesse Sagesse. Active Active. Conscient de votre santé Mental.
Hypochondrie Par: Kendra Foster.
Obstructives du Sommeil (SAOS)
IMPACT PSYCHOLOGIQUE M CHEVALIER, MBUZON, M ALMAS G, V LOPEZ,
Observations et soins infirmiers en psychiatrie UE 2.6 S2
Gilles Godinat Les «Jeudis de la FAAG» Fondation pour la Formation des Aînées et des Aînés de Genève UOG 6 mars 2014.
Service de Chirurgie Générale CHU Habib Bourguiba Sfax Tunisie
EPISODE DEPRESSIF MAJEUR A Au moins cinq des symptômes suivants doivent avoir été présents pendant une même période d’une durée de deux semaines et avoir.
Dr Denis JACQUES, psychiatre
Les soins palliatifs Le rôle du bénévole.
Dépression du sujet âgé Dr Laurence Petit EMGE Hôpital Bretonneau
La maladie d’Alzheimer
Ivèmes journées de Santé de Base Mahdia/Monastir Atelier : Gestion des émotions.
Transcription de la présentation:

Les difficultés du diagnostic de trouble de l’humeur Dr B. Gohier Département de psychiatrie CHU Angers 21/05/2013

Troubles méconnus car grande hétérogénéité clinique LES TROUBLES BIPOLAIRES Troubles méconnus car grande hétérogénéité clinique Pathologie fréquente: 1% de la population pour les troubles les plus sévères (5% pour les troubles atténués) Diagnostic posé en moyenne après 8 ans d’évolution 73% reçoivent au moins 1 diagnostic incorrect 3 à 5 médecins vus avant un diagnostic correct 15% décèdent par suicide risque de désinsertion familiale, sociale et professionnelle

Troubles bipolaires Classification : BP I : M +/- D ou épisode mixte BP II : D + m BP II ½ : D + cyclothymie BP III : D + M ou m pharmacologiques BP IV : D + tempérament HT3

Humeur normale Cyclothymie Trouble BP II Trouble BP I LE SPECTRE BIPOLAIRE Humeur normale Cyclothymie Trouble BP II Trouble BP I Fluctuations: soit en relation avec des stress (positifs ou négatifs), soit spontanément Entre les épisodes les sujets sont indemnes de tout dysfonctionnement psychique

Augmentation de la prévalence Un diagnostic à la mode ? Meilleure connaissance de ce trouble ? Développement des neurosciences, de la psychopharmacologie ? Amélioration du diagnostic ?

Le Diagnostic : Point de vue catégoriel CIM 10, DSM IV EDM : Humeur dépressive Anhédonie Poids / appétit Sommeil Ralentissement psychomoteur Asthénie Culpabilité Tb de concentration, mémoire, indécision Idées suicidaires Durée : supérieure à 15 jours 5 / 9

Épisode maniaque Exaltation de l’humeur, euphorie Tb du cours de la pensée : tachypsychie, tb de l’attention, distractibilité, logorrhée Tb du contenu de la pensée : surestimation de soi, mégalomanie, optimisme excessif Agitation, excitation psychique, hypermimie Tb des conduites instinctuelles : insomnie sans fatigue, désinhibition sociale et sexuelle Forme au début peuvent être trompeuses : familiarité, humeur versatile, optimisme, gaité, accès de colère, intolérance à la frustration,

Outils d’aide au diagnostic Échelles de dépression : Hétéro-questionnaire : MADRS, Hamilton Auto-questionnaire : Beck Échelle de manie / d’hypomanie Angst

QUESTIONNAIRE ABRÉGÉ DE BECK Traduction française : P. PICHOT A. Je ne me sens pas triste. Je me sens cafardeux ou triste. Je me sens tout le temps cafardeux ou triste, et je n'arrive pas à en sortir. Je suis si triste et si malheureux que je ne peux pas le supporter. B. Je ne suis pas particulièrement découragé ni pessimiste au sujet de l'avenir. J'ai un sentiment de découragement au sujet de l'avenir. Pour mon avenir, je n'ai aucun motif d'espérer. Je sens qu'il n'y a aucun espoir pour mon avenir, et que la situation ne peut s'améliorer. C. Je n'ai aucun sentiment d'échec de ma vie. J'ai l'impression que j'ai échoué dans ma vie plus que la plupart des gens. Quand je regarde ma vie passée, tout ce que j'y découvre n'est qu'échecs. J'ai un sentiment d'échec complet dans toute ma vie personnelle (dans mes relations avec mes parents, mon mari, ma femme, mes enfants). D. Je ne me sens pas particulièrement insatisfait. Je ne sais pas profiter agréablement des circonstances. Je ne tire plus aucune satisfaction de quoi que ce soit. Je suis mécontent de tout. E. Je ne me sens pas coupable. Je me sens mauvais ou indigne une bonne partie du temps. Je me sens coupable. Je me juge très mauvais et j'ai l'impression que je ne vaux rien. F. Je ne suis pas déçu par moi-même. Je suis déçu par moi-même. Je me dégoûte moi-même. Je me hais. G. Je ne pense pas à me faire du mal. Je pense que la mort me libérerait. J'ai des plans précis pour me suicider. Si je le pouvais, je me tuerais.

H. Je n'ai pas perdu l'intérêt pour Ies autres gens. Maintenant, je m'intéresse moins aux autres gens qu'autrefois. J'ai perdu tout l'intérêt que je portais aux autres gens, et j'ai peu de sentiments pour eux. J'ai perdu tout intérêt pour les autres, et ils m'indiffèrent totalement. I. Je suis capable de me décider aussi facilement que de coutume. J'essaie de ne pas avoir à prendre de décision. J'ai de grandes difficultés à prendre des décisions. Je ne suis plus capable de prendre la moindre décision. J. Je n'ai pas le sentiment d'être plus laid qu'avant. J'ai peur de paraître vieux ou disgracieux. J'ai l'impression qu'il y a un changement permanent dans mon apparence physique qui me fait paraître disgracieux. J'ai l'impression d'être laid et repoussant. K. Je travaille aussi facilement qu'auparavant. Il me faut faire un effort supplémentaire pour commencer à faire quelque chose. Il faut que je fasse un très grand effort pour faire quoi que ce soit. Je suis incapable de faire le moindre travail. L. Je ne suis pas plus fatigué que d'habitude. Je suis fatigué plus facilement que d'habitude. Faire quoi que ce soit me fatigue. M. Mon appétit est toujours aussi bon. Mon appétit n'est pas aussi bon que d'habitude. Mon appétit est beaucoup moins bon maintenant. Je n'ai plus du tout d'appétit.

ECHELLE DE DEPRESSION DE HAMILTON HAMD-17 1 Humeur dépressive : (tristesse, sentiment d'être sans espoir, impuissant, auto-dépréciation). 0. Absent. 1. Ces états affectifs ne sont signalés que si l'on interroge le sujet. 2. Ces états affectifs sont signalés verbalement spontanément. 3. Le sujet communique ces états affectifs non verbalement ; par ex. par son expression faciale, son attitude,sa voix et sa tendance à pleurer. 4. Le sujet ne communique PRATIQUEMENT QUE ces états affectifs dans ses communications spontanées verbales et non verbales. 2 Sentiments de culpabilité : 1. S'adresse des reproches à lui-même, a l'impression qu'il a causé un préjudice à des gens. 2. Idées de culpabilité ou ruminations sur des erreurs passées ou sur des actions condamnables. 3. La maladie actuelle est une punition. Idées délirantes de culpabilité. 4. Entend des voix qui l'accusent ou le dénoncent et/ou a des hallucinations visuelles menaçantes. 3 Suicide : 1. A l'impression que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue. 2. Souhaite être mort ou équivalent : toute pensée de mort possible dirigée contre lui-même. 3. Idées ou geste de suicide. 4. Tentatives de suicide (coter 4 toute tentative sérieuse). 4 Insomnie du début de la nuit : 0. Pas de difficulté à s'endormir. 1. Se plaint de difficultés éventuelles à s'endormir ; par ex. de mettre plus d'une demi-heure. 2. Se plaint d'avoir chaque soir des difficultés à s'endormir. 5 Insomnie du milieu de la nuit : 0. Pas de difficulté. 1. Le malade se plaint d'être agité et troublé pendant la nuit. 2. Il se réveille pendant la nuit (coter 2 toutes les fois où le malade se lève du lit sauf si c'est pour uriner). 6 Insomnie du matin : 1. Se réveille de très bonne heure le matin mais se rendort. 2. Incapable de se rendormir s'il se lève. 7 Travail et activités : 1. Pensées et sentiments d'incapacité, fatigue ou faiblesse se rapportant à des activités professionnelles ou de détente. 2. Perte d'intérêt pour les activités professionnelles ou de détente - ou bien décrite directement par le malade, ou indirectement par son apathie, son indécision et ses hésitations (il a l'impression qu'il doit se forcer pour travailler ou pour avoir une activité quelconque). 3. Diminution du temps d'activité ou diminution de la productivité. A l'hôpital : coter 3 si le malade ne passe pas au moins 3 heures par jour à des activités - aides aux infirmières ou thérapie occupationnelle (à l'exclusion des tâches de routine de la salle). 4. A arrêté son travail en raison de sa maladie actuelle. A l'hôpital, coter 4 si le malade n'a aucune autre activité que les tâches de routine de salle, ou s'il est incapable d'exécuter ces tâches de routine sans être aidé.

8 Ralentissement : (lenteur de la pensée et du langage ; baisse de la faculté de concentration ; baisse de l'activité motrice). 0. Langage et pensée normaux. 1. Léger ralentissement à l'entretien. 2. Ralentissement manifeste à l'entretien. 3. Entretien difficile. 4. Stupeur. 9 Agitation : 0. Aucune. 1. Crispations, secousses musculaires. 2. Joue avec ses mains, ses cheveux, etc. 3. Bouge, ne peut rester assis tranquille. 4. Se tord les mains, ronge ses ongles, arrache ses cheveux, se mord les lèvres. 10 Anxiété psychique : 0. Aucun trouble. 1. Tension subjective et irritabilité. 2. Se fait du souci à propos de problèmes mineurs. 3. Attitude inquiète, apparente dans l'expression faciale et le langage. 4. Peurs exprimées sans qu'on pose de questions. 11 Anxiété somatique : 0. Absente. 1. Discrète. 2. Moyenne. 3. Grave. 4. Frappant le sujet d'incapacité fonctionnelle. 12 Symptômes somatiques gastro-intestinaux : 0. Aucun. 1. Perte d'appétit, mais mange sans y être poussé par les infirmières. Sentiment de lourdeur abdominale. 2. A des difficultés à manger en l'absence d'incitations du personnel. Demande ou a besoin de laxatifs, de médicaments intestinaux ou gastriques. 13 Symptômes somatiques généraux : 1. Lourdeur dans les membres, dans le dos ou la tête. Douleurs dans le dos, céphalées, douleurs musculaires. Perte d'énergie et fatigabilité. 2. Coter 2 au cas où n'importe quel symptôme est net.

14 Symptômes génitaux : symptômes tels que : perte de libido, troubles menstruels. 0. Absents. 1. Légers. 2. Graves. 15 Hypocondrie : 0. Absente. 1. Attention concentrée sur son propre corps. 2. Préoccupations sur sa santé. 3. Plaintes fréquentes, demandes d'aide, etc. 4. Idées délirantes hypocondriaques. 16 Perte de poids : (coter soit A, soit B) A. (D'après les dires du malade). 0. Pas de perte de poids. 1. Perte de poids probable liée à la maladie actuelle. 2. Perte de poids certaine (suivant ce que dit le sujet). B. (Appréciation par pesées hebdomadaires par le personnel soignant lorsque des modifications actuelles de poids sont évaluées). 0. Moins de 500 g de perte de poids par semaine. 1. Plus de 500 g de perte de poids par semaine. 2. Plus de 1 Kg de perte de poids par semaine. 17 Prise de conscience : 0. Reconnaît qu'il est déprimé et malade. 1. Reconnaît qu'il est malade, mais l'attribue à la nourriture, au climat, au surmenage, à un virus, à un besoin de repos, etc. 2. Nie qu'il est malade.

Échelle de Angst CHECK-LIST OUI NON Moins d'heures de sommeil Davantage d'énergie et de résistance physique Davantage de confiance en soi Davantage de plaisir à faire plus de travail Davantage d'activités sociales (plus d'appels téléphoniques, plus de visites...) Plus de déplacements et voyages Davantage d'imprudence au volant Dépenses d'argent excessives Comportements déraisonnables dans les affaires Surcroît d'activité (y compris au travail) Davantage de projets et d'idées créatives Moins de timidité, moins d'inhibition Plus bavard que d'habitude Plus d'impatience ou d'irritabilité que d'habitude Attention facilement distraite Augmentation des pulsions sexuelles Augmentation de la consommation de café et de cigarettes Augmentation de la consommation d'alcool Exagérément optimiste, voire euphorique Augmentation du rire (farces, plaisanteries, jeux de mots, calembours) Rapidité de la pensée, idées soudaines, calembours...

Hétérogénéité clinique des épisodes thymiques Exaltations Manies pures Episode Maniaque McElroy Bauer, Dilsaver Manie +symp dépressifs Manies dysphoriques Etats mixtes Manie +EDM Akiskal Koukopoulos Benazzi Biondi Sato Hantouche Dépressions mixtes, agitées, syndrome d’activation … Définition trop restrictive pour caractériser l ’ensemble des états de destabilisation de l’humeur se situant entre la manie « pure » et la dépression « pure ». Pb posé par les frontières de l’état mixte, qui restent ainsi mal délimitées: -peu de problèmes pour la frontière avec la manie, car le traitement est le même: TR+ou-AP -pb ++ pour la frontière avec la dépression, car cela pose le pb de l’utilisation des antidépresseurs. Comment tracer au mieux cette frontière « basseé ?? EDM +symp hypomanes Episodes dépressifs majeurs EDM Dépressions

Principales caractéristiques de ces patients Le syndrome dépressif mixte KOUKOPOULOS (1992, 1999) Principales caractéristiques de ces patients apparaissent comme très souffrants ne sont pas ralentis, parlent librement expressions et gestuelle vives expriment leur souffrance de manière dramatique répondent aux critères EDM mais pas d’Etat Mixte  Évoqués :  hystérie  personnalité émotive souffrant de dépression réactionnelle  tempérament hyperthymique ATCD familiaux Unipolaires & Bipolaires

Comportement moteur et volition Caractéristiques des troubles de l’humeur selon E. KRAEPELIN   Manie Dépression Humeur Euphorie Tristesse Processus idéïque Accélération Ralentissement Comportement moteur et volition Kraepelin Etat Mixte = 1 M + 2 D ou 2 M + 1 D Etats Mixtes (DSM-IV)

Echelle Visuelle Analogique Thymique par Henry et al. MAThyS: Multidimensional Assessment of Thymic States I N H B T O Hyporéactivité Emotion (4 items) Hyperréactivité E X C I T A O N Ralentissement Cognition (4 items) Accélération Diminuée Motricité (3 items) Augmentée Diminuée Motivation (4 items) Augmentée Diminuée Sensorialité (5 items) Augmentée

MAThyS

Evaluation de la fréquence des émotions Jamais Occasionnellement Souvent Très souvent Constamment Tristesse Joie Irritabilité Panique Anxiété Colère Exaltation                                   

Evaluation des émotions 7- Mon humeur est monotone et peu changeante. J’ai l’impression que mon humeur varie beaucoup en fonction de mon environnement. 10- Je suis indifférent(e) à ce qui m’entoure. Je suis plus réactif(ve) à mon environnement. 18- Mes émotions sont atténuées. Je ressens les émotions de manière plus intense que d'habitude. Annoncer la première étude : « nous avons proposé a 114 patients bipolaires en état de décompensation thymique de remplir Mathys. Une analyse en clusters nous a permis d’individualiser 3 groupes de patients ayant une cohérence en terme de résultats. 3- J'ai l'impression d'être anesthésié(e) sur le plan des émotions. J'ai parfois le sentiment de perdre le contrôle de mes émotions.

Le point de vue des neurosciences Perception émotionnelle Processus de régulation émotionnelle

Émotions État affectif intense entraînant un mouvement (ex-movere) But = adaptation à un nouvel environnement

Réactions comportementales Réactions motrices Réactions comportementales Réactions physiologiques Stimulus

Colère Peur Tristesse Dégoût Joie attraction fuite Surprise

Evaluation de la reconnaissance émotionnelle Vue Reconnaissance des visages Photos, films

Evaluation de la reconnaissance émotionnelle Auditif : Sons mécaniques Cris humains Gustatif / visuel :

Interaction emotion / cognition Contrôle cognitif Up-down regulation / Cognitive reappraisal Dorsolateral prefrontal cortex Dorsomedian cortex Dorsal anterior cingular gyrus Hippocampus Bottom-up regulation / Suppression TDM Ventro-lateral prefrontal cortex Orbito-frontal cortex Ventral anterior cingular gyrus Amygdala Insula Thalamus Ventral striatum Basal ganglia Rémission Perception émotionnelle TCC ISRS 30

Interaction émotion / cognition EDM: Pas d’activation du cx pré-frontal dorsolat (DLPFC) devant des visages tristes (Fales et al., 2008) Activation amygdalienne est indépendante de la sévérité de la maladie (Suslow et al., 2010) Diminution de la connectivité amygdale/cx préfrontal est corrélé à la sévérité de la maladie (Dannlowski et al., 2009) Rémission : Processus contrôlé : Activation amygdalienne identique entre les sujets contrôles et les sujets euthymiques Augmentation de l’activation du DLPFC chez les sujets euthymiques (Norburry et al., 2010) Processus automatique : Augmentation de l’activité amygdalienne (Victor et al., 2010) Influence du traitement : Diminution du biais vers les informations négatives sous antidépresseur (Fu et al., 2007) et après 16 semaines de TCC (Victor et al., 2010) Cortex préfrontal dorso-latéral Amygdale 31

Mme B., 58 ans Motif de cs : réseau obésité 1ère cs : très demandeuse d’une chir de l’obésité Décrit une tristesse de l’humeur (présentation différente), de nb EDM Prise de psychotropes : AD, BZD, Hypnotiques, sans vraiment d’efficacité Hypothèses : dysthymie ? Tb de personnalité ?

Mme B., 58 ans ATCD : Personnels : 2 EDM du post-partum + EDM mal étiquetés Tb comportement alimentaire Familiaux : Nb suicides dans la famille (1/an) Diagnostic de tb BP : mise en route d’un thymorégulateur

Difficultés diagnostiques 50% du temps asymptomatiques Si symptomatiques : Tb BP I : 32% D, 9% M, 6%mixtes Diagnostic évolutif : 67 % commencent par une dépression Pb de l’approche catégorielle/symptomatique Pertinence de l’approche dimensionnelle / réactivité émotionnelle

Diagnostics différentiels fréquents Tb de la personnalité : état-limite, hystérie, labilité émotionnelle Abus de substances

Signes à repérer Signes cliniques : hypersomnie, hyperphagie, hypersensibilité, réactivité émotionnelle forte, culpabilité exacerbée, amélioration symptomatologique diurne Age de début : avant 25 ans Nb d’EDM : > 5 Dépression du post-partum Réactivité inhabituelle aux AD (trop bonne réponse), aux corticoïdes ATCD fam : tb BP, Suicide, Addictions, hospitalisation en psychiatrie, prise de psychotropes

Signes à repérer Signes d’hypomanie : irritabilité, colère, surinvestissements associatifs (hétéro-anamnèse) Tempérament, biographie

Churchill Balzac Hemingway