26/05/2019
15ème FORUM VIOLENCES DOMESTIQUES 7 décembre 2017 Le constat d’atteinte à la santé psychique et sociale : pourquoi, pour qui et comment ? VON ARX Floriano Psychologue-psychothérapeute FSP Unité interdisciplinaire de médecine et prévention de la violence (UIMPV – HUG)
PREALABLES La violence interhumaine est à la fois et un problème de sécurité (privée/publique), de légalité et de santé (privée/publique OMS) Les champ de la santé est amené à dialoguer avec les autres disciplines convoquées dans les situations de violences La santé: pas seulement l’absence d’une maladie mais Bien-être physique – social – psychique Les violences subies peuvent générer et/ou participer à la dégradation de la santé globale d’un individu/couple/famille Bien être physique, psychique et social. Le domaine de la vie psychique et sociale sont aussi important que l’atteinte somatique, une dimension n’allant pas sans l’autre.
VIOLENCE et SANTE MENTALE Divers études nationaux et internationaux sur les VD ont mis en lumière le lien entre victimisation et impact sur la santé mentale, p.ex: Conséquences directes: troubles de l’humeur, troubles anxieux, trouble de stress post-traumatique,… Conséquences indirectes: Consommation OH, tabac, médicaments, isolement social,… comorbidités somatiques Dans les situations de violences intrafamiliale: souffrance psychique et relationnelle au niveau familial et impacts élargis (traumatismes) Bien être physique, psychique et social. Le domaine de la vie psychique et sociale sont aussi important que l’atteinte somatique, une dimension n’allant pas sans l’autre.
CONSTATER L’IMPACT PSYCHIQUE – POURQUOI? Importance de donner place à la dimension des impacts psychiques et sociaux A l’UIMPV, pratique hospitalière visant le soin/réhabilitation des patients l’évaluation de la santé psychique est avant tout un acte de soins qui sert à orienter le plan de traitement Situations aigues - Urgentes Subaiguës - Crise Chroniques Pas de pratique de constat psychologique en tant que tel Mais invitation aux médecins fournissant un constat L’hôpital habilité à fournir une documentation (lettre de sortie, rapports, constats,…) de coups et blessures d’intégrer des éléments de la sphère psychique
Fonction diagnostique/explicative CONSTATER – POUR QUI? En cas de violence subie, constater une atteinte/souffrance psychologique = acte de témoignage qui s’adresse au patient Fonction diagnostique/explicative Fonction restauratrice de l’intégrité subjective d’un patient ayant été «lésé» par des violence (fonction thérapeutique) L’acte de constater peut avoir un effet thérapeutique en tant que parole de témoignage autorisée et légalement fondée adressée à un sujet dont ses droits ont été outragés.
CONSTATER – POUR QUI? Un constat (ou rapport) d’atteinte psychique peut prendre forme de témoignage adressé à un contexte procédural selon la situation de violence Procédure pénale Procédure civile Procédure tutélaire (p.ex. Spmi) Procédure asile (p.ex. OCPM) Autre... (p.ex. Instance d’indemnisation LAVI,...) Lors de l’écriture, tenir compte de la fonction et de l’adresse de cet écrit et pondération des enjeux éthiques et thérapeutiques pour le patient inhérents aux procédures Position professionnelle à préserver: droit du patient; devoir professionnel; esprit critique; pas de rapports de complaisance; travailler avec patient (relecture, explication), consentement éclairé et préservation du lien thérapeutique Attention aux connivences Pas de rapports de complaisance Pas de rapports d’expertise (cause à effet) Discussion avec le patient et autorisation
CONSTATER – COMMENT? Une analyse approfondie de l’impact psychique et social requiert: Du temps (plusieurs consultations, alliance thérapeutique) Une connaissance des phénomènes de violences dans leur dynamiques complèxes Une orientation en psychopathologie, not. psychotraumatologique Une connaissance des procédures légales et de leurs enjeux A minima: Recueil des récits et des plaintes psychiques + des faits rapportés Observations cliniques de l’état psychologique du patient et cohérence entre récit et observation Ecriture non interprétative Primum non nocere (p.ex informations pertinentes) Constat dépend du contexte, de la demande et du cadre dans lequel nous rencontrons le patient
CONSTATER: COMMENT? Différents types de réactions psychiques possibles après un ou plusieurs événements violents : immédiates : détresse et dissociation péri-traumatiques (amnésie, stupeur, déréalisation, dépersonnalisation, émoussement affectif,…) précoces : trouble de stress aigu, < 1 mois tardives : trouble de stress post-traumatique, > 1mois à +/- long terme : modification durable de la personnalité, PTSD complexe, troubles psychosomatiques, co-morbidité (dépression, tr anxieux, abus substance, tr alimentaire, TOC) Cette slide s’adresse plutôt aux intervenants ne voyant que le personnes ponctuellement et après une agression, p.ex un médecin de premier recours:
REACTIONS PSYCHIQUES POSSIBLES (phase aïgue) Présentation : apparente normalité, prostration, agitation Sentiments : honte, culpabilité, incompréhension, injustice, colère, peur, insécurité, humiliation Symptômes dissociatifs : « comme dans un film » Symptômes envahissants et répétitifs: cauchemars, flashback Troubles neuro-végétatifs : sommeil perturbé, irritabilité, sur le qui-vive, difficulté de concentration Conduites d’évitement Humeur triste, croyances négatives : pleurs, « je suis mauvais, le monde est dangereux »
Pour terminer: POINTS D’ATTENTION La nature de l’impact psychologique d’une situation de violence est multifactorielle, pas de lecture linéaire et causale-univoque Le constat/rapport est un acte médico-psychologique qui a fonction clinique, de témoignage, à ne pas confondre avec la dimension expertale Le constat/rapport n’est pas à confondre avec une déclaration policière (ex.- versions divergentes entre déclarations policières et déclaration rapportés; tr cognitif péritraumatiques,…) Limite des constatations en fonction des conditions, du type d’intervention, du moment et de l’expérience/connaissance du domaine
MERCI