Plaisir Réunion préparée avec Chantal Ciszewicz, Sophie Jouhaud et Mireille Keller. 1. Étymologie / Définitions 2. Notions / Concepts : Platon / Spinoza.

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Transcription de la présentation:

Plaisir Réunion préparée avec Chantal Ciszewicz, Sophie Jouhaud et Mireille Keller. 1. Étymologie / Définitions 2. Notions / Concepts : Platon / Spinoza (divergences sur le désir) Hédonisme /Eudémonisme. Principes de plaisir et de réalité (Freud) 3. Questions / Discussion (1/4 h environ par question) 4. En guise de conclusion Choix des sujets du 1er trimestre de la saison 2008-2009

Étymologie et définitions Le mot Plaisir date de 1080 et vient du latin placere : « plaire », « être agréable » Définitions : Petit Robert : Ce qui plaît à quelqu’un de faire ou d’ordonner ; ce qu’il juge bon, ce qu’il veut. Etat affectif fondamental (affect) un des deux pôles de la vie affective ; sensation ou émotion agréable, liée à la satisfaction d’une tendance, d’un besoin, à l’exercice harmonieux des activités vitales. Par ext. (surtout au plur.). Se dit de tout ce qui peut donner à l’homme une émotion ou une sensation agréable, de tout ce qui en est la source ou l’occasion (objets ou actions) Dictionnaire de philosophie Durozoi et Roussel : Etat affectif agréable d’ordre physique au sens strict et, en ce sens, synonyme de jouissance et de volupté. Par extension, satisfaction morale où prédominent, sur les éléments sensibles ou physiologiques, des éléments d’ordre intellectuel ou spirituel.

Notions/concepts La notion de plaisir est étroitement associée à celle de désir : le plaisir, c’est la satisfaction agréable d’un désir. Spinoza (désir = puissance) contre Platon (désir = manque) : Le désir n’est pas forcément un manque (par exemple dans le plaisir esthétique) et ne précède pas forcément sa satisfaction : une odeur agréable, un beau paysage, une bonne nouvelle, une jolie fille, une personne intelligente, sensible, enjouée, attentionnée, attentive... peuvent me faire plaisir quand bien même je ne les désirais en rien. La puissance ne manque de rien, c’est l’impuissance qui manque de quelque chose. Pourquoi faudrait-il manquer de nourriture pour désirer manger ? Spinoza définit le désir / plaisir positivement ; Platon, négativement : Pour Spinoza, le désir, c’est la puissance de jouir ou d’agir ; le plaisir est son acte. Pour Platon, le désir est manque ou frustration ; le plaisir est la satisfaction du manque ou la cessation de la frustration. Tout plaisir est relatif (subjectif) : Sur ce point Platon et Spinoza ne divergent guère, même si leurs justifications sont inversées. Pour Spinoza, ce n’est pas parce qu’une chose est agréable que nous la désirons, c’est parce que nous la désirons ou qu’elle s’accorde à nos désirs, qu’elle est, pour nous agréable . Variabilité donc d’un individu à l’autre selon sa puissance d’exister. Plus ma puissance vitale est forte, plus je désire, plus j’aime. Pour Platon, c’est quand nous manquons de quelque chose que cette chose nous apparaît virtuellement agréable et que nous la désirons. Variabilité donc d’un individu à l’autre selon son insatisfaction ou son impuissance : plus je suis insatisfait, plus je suis « impuissant », plus j’ai besoin d’être aimé, plus je désire.

Notions/concepts Hédonisme/Eudémonisme : Hédonisme : Toute doctrine qui fait du plaisir le souverain bien ou le principe de la morale. Ainsi chez Aristippe (-425 -355) disciple de Socrate ou aujourd’hui chez Michel Onfray. Mais aussi chez Epicure, quoique son hédonisme se double d’un eudémonisme. Eudémonisme : Ce n’est plus le plaisir qui est le souverain bien mais le bonheur, d’où la nécessité de bien « gérer » les plaisirs pour être heureux. « Jouis et fait jouir, sans faire de mal ni à toi ni à personne, voilà, je crois, toute morale » telle est la maxime de l’hédonisme énoncée par Chamfort. Si l’objectif est clair, reste à savoir quels plaisirs il faut choisir pour que les conditions restrictives soient respectées. D’où l’on peut penser que l’hédonisme, qui débouche ainsi sur l’eudémonisme et sur la morale, est une doctrine inachevée ou incomplète en tant que telle. Le principe de plaisir d’Aristote à Freud / Le principe de réalité (Freud) Le principe de plaisir :Tout être humain tend à jouir le plus possible et à souffrir le moins possible. Aristote : « On choisit ce qui est agréable, on évite ce qui est pénible » Freud : « L’ensemble de notre activité psychique a pour but de nous procurer du plaisir et de nous faire éviter le déplaisir » Le principe de réalité : Il s’agit toujours de jouir le plus possible et de souffrir le moins possible, mais en tenant compte des contraintes du réel. Ce qui suppose qu’on accepte de ne jouir parfois que plus tard ou moins, voire souffrir un certain temps, pour augmenter la jouissance à venir ou éviter un désagrément plus grand. Le principe de réalité tend à optimiser le plaisir en tenant compte des contraintes du réel. Selon Freud, le principe de plaisir et le principe de réalité régissent la totalité de notre vie psychique. C’est pourquoi on peut penser que si le principe de plaisir débouche sur l’hédonisme, complété par le principe de réalité, c’est sur l’eudémonisme et sur la morale qu’ils débouchent ensemble.

QUESTIONS Qu’est-ce que le plaisir ? Plaisir et désir sont-ils liés ? Dépend-on du plaisir ? Le faut-il ? Le plaisir conduit-il toujours au bonheur ?

Le plaisir : sensation (matière) ou perception (esprit) ? Qu’est-ce que le plaisir ? Animation Mireille Keller Le plaisir : sensation (matière) ou perception (esprit) ? Le plaisir : bon ou bien ?

1. Qu’est-ce que le plaisir ? Le plaisir : sensation ou perception ? La palette des plaisirs est large : Joie, sensualité, amusement, volupté, bonheur, délice, bien-être, jouissance, satisfaction... Sensation ou perception ? La sensation se suffit d’un esprit passif, ou de la seule activité du corps : sensualité, volupté et jouissance paraissent ressortir de cet ordre. C’est le corps, la matière qui exultent. La perception suppose une activité ou une attention, au moins minimale de l’esprit : délice, amusement, bien-être, joie, satisfaction et bonheur ne supposent-ils pas une activité croissante de l’esprit ? Selon le degré de mobilisation de l’esprit ne peut-on pas classer les plaisirs ? Le plaisir : bon ou bien ? Le bon, c’est ce qui plaît ou semble devoir plaire. « L’objet, quel qu’il soit, de l’appétit ou du désir d’un homme, est ce que pour sa part celui-ci appelle bon; et il appelle mauvais l’objet de sa haine ou de son aversion » dit Hobbes. Autrement dit, toute bonne sensation pour un individu donné est un plaisir. Le bien, c’est tout ce qui est bon absolument pour un individu donné. On dit faire le bien. On ne dit pas faire le bon. C’est toute la différence. ! Par delà le bon que seules les sensations du corps identifient, c’est à la perception et à l’esprit que le bien en appelle. L’esprit subit les bons plaisirs du corps. Pour qu’ils soient biens, il faut que l’esprit y consente. Si ce qui est bon, c’est le corps, indépendamment de la volonté, qui le ressent; le bien, n’est-ce pas l’esprit et les valeurs qui sont les siennes qui en décident ? Plaisir du corps, c’est ce qui est bon. Plaisir de l’esprit, c’est ce qui est bien. Relativisme, variabilité donc selon les individus des plaisirs du corps et de l’esprit. Dialectique propre à chaque individu entre sensation du corps et perception de l’esprit : le bien éduque le bon; le bon enracine, matérialise, sensualise le bien.

Plaisir et désir sont-ils liés ? Animation Chantal Ciszewicz Qu’est-ce que désirer ? Le désir est-il manque, frustration, impuissance ? Ou, au contraire, joie, puissance d’exister ?

2. Plaisir et désir sont-ils liés ? Le désir Le désir : « C’est la puissance de jouir ou d’agir ». « Le plaisir est son acte; la mort son destin. Il est la force en chacun de nous, qui nous meut et qui nous émeut » dit CS. C’est la puissance d’exister, de ressentir et d’agir. C’est le conatus de Spinoza par lequel tout homme s'efforce de persévérer dans son être : « On ne désire pas une chose parce qu'elle est bonne, c'est parce que nous la désirons que nous la trouvons bonne ». C'est donc bien le désir qui crée les valeurs et non l'inverse. Le principe de plaisir de Freud ne dit rien d’autre De même pour Aristote : « L’intellect ne meut manifestement pas sans le désir, alors que le désir peut mouvoir en dehors de tout raisonnement » Le désir est l’unique force motrice. C’est pourquoi on peut penser que le désir (puissance d’exister) et le plaisir (son acte) sont étroitement liés. Le désir : puissance ou manque ? (Spinoza contre Platon) Pourquoi faudrait-il manquer de nourriture pour désirer manger ? « Ce serait confondre la faim qui est une souffrance, avec l’appétit, qui est une force et, déjà, un plaisir » dit CS. Pourquoi faudrait-il être en « manque », comme on dit, pour désirer faire l’amour ? Pour Spinoza : on se réjouit d’être, de ce qu’on a et non de ce qu’on manque. Le désir, c’est la puissance d’exister; la puissance de jouir et la jouissance en puissance. Pour Platon, au contraire, le désir est manque (le banquet) : on désire toujours ce qu’on n’a pas. A la base, le désir est une frustration. C’est un malheur, une impuissance que le plaisir tend à compenser. Pour Platon le désir est négatif : le plaisir est acte d’impuissance. Pour Spinoza le désir est positif : le plaisir est acte de puissance. Plaisir et désir paraissent étroitement liés. Mais désir / plaisir sont-ils l’expression d’une puissance ou d’une impuissance ? Tantôt puissance, tantôt impuissance : Spinoza et Platon n’auraient-ils pas tous deux raison ?

Dépend-on du plaisir ? Le faut-il ? Animation Sophie Jouhaud Comment ne pas dépendre de ce qui plait et réjouit ? Est-ce à dire qu’il est bon de dépendre de ses passions ?

3. Dépend-on du plaisir ? Le faut-il ? Peut-on ne pas dépendre de ce qui plaît, réjouit ou fait du bien ? Aristote: « On choisit ce qui est agréable, on évite ce qui est pénible » Montaigne: « Quoi qu'ils disent, en la vertu même le dernier but de notre visée c'est la volupté » Pascal: « L’homme est esclave de la délectation ; ce qui le délecte l’attire infailliblement: on fait toujours ce qui plaît le mieux, c'est-à-dire que l’on veut toujours ce qui plaît. » Freud : « L’ensemble de notre activité psychique a pour but de nous procurer du plaisir et de nous faire éviter le déplaisir » On dépend du plaisir puisqu’on le cherche. Il paraît difficile d’en douter ! Avec Freud, on peut même penser que toute notre activité psychique (consciente ou inconsciente) en dépend. Est-il bon de désirer ce qui ne dépend pas de soi (de ses passions) ? La passion c’est ce qui, en moi, est plus fort que moi. On dépend de ses passions, tout comme du plaisir. C’est le corps (la matière) qui s’impose. C’est l’esprit qui subit. On n’est pas libre de choisir. En amour, c’est Eros qu’on subit : c’est le corps qui s’impose à l’esprit. Le passionné reste prisonnier du manque et du plaisir égocentré. Il donne raison à Platon. Descartes (contre Platon et avec Spinoza) jugeait que les passions « sont toutes bonnes de leur nature, et que nous n’avons rien à éviter que leur mauvais usage ou leur excès » Quand on désire ce qui ne dépend pas de soi, on en est esclave. Tel paraît être le cas des passions ou des plaisirs non maîtrisés qui peuvent, à terme, apporter plus de souffrances que de plaisirs. C’est pourquoi, avec les stoïciens, on peut penser qu’il vaut mieux ne pas désirer ce qui ne dépend pas de soi. C’est l’art de vouloir. On dépend de ses passions tout comme du plaisir égocentré : c’est la matière qui se réjouit de prendre. Renier passions et plaisirs du corps, n’est ce pas également renier notre puissance d’exister ? En revanche, ne pas en être esclave, les maîtriser, les contrôler, n’est-ce pas, du même coup, éviter la souffrance et accéder aux plaisirs de l’esprit : au plaisir de donner ?

Le plaisir conduit-il toujours au bonheur ? Qu’est-ce que le bonheur ? Le plaisir satisfaction d’un manque conduit-il au bonheur ? Quels plaisirs peuvent tendre au bonheur ? Faut-il choisir ses plaisirs ?

4. Le plaisir conduit-il toujours au bonheur ? Qu’est-ce que le bonheur ? La satiété ? : la satisfaction de tous nos penchants ? Mais comment tous nos désirs seraient-ils satisfaits, puisque le monde (le réel) ne nous obéit pas. Puisque nous ne savons désirer, presque toujours, que ce qui nous manque. Ce bonheur là n’est-il pas qu’un rêve ? La félicité ? : une joie permanente ? N’est-ce pas alors se l’interdire ? La béatitude ? : une joie éternelle ? N’est-ce pas alors y renoncer ? Etre heureux dit CS « ce n’est pas être toujours joyeux (qui peut l’être ?), ni ne l’être jamais : c’est pouvoir l’être, sans qu’on ait besoin pour cela que rien de décisif n’advienne » Si le désir est manque, le bonheur, ici et maintenant, est manqué ! Le manque est insatiable et récurrent. Si le désir est manque, on passe sa vie à espérer. Quand on espère, on n’est pas heureux ici et maintenant. On donne raison à Platon pour qui le bonheur n’est pas pour ici bas ou à Kant pour qui le bonheur n’est qu’un idéal imaginaire. Si le plaisir est la satisfaction d’un manque. On n’est jamais heureux; on court après le bonheur ! Les plaisirs du bonheur : espérer moins, agir sur ce qui dépend de soi, aimer ? Sans plaisir, il n’y a pas de Bonheur. Les épicuriens (eudémonistes plutôt qu’hédonistes) ont raison dans leur art de jouir. Désirer ce qui n’est pas, c’est espérer. L’espoir nous enferme dans le « manque ». L’espoir nous prive du bonheur ici et maintenant. Désirer ce qui est, c’est aimer : Il n’y a pas de bonheur possible sans aimer ce qui est, notamment les autres (Spinoza a raison), ni sans courage face aux épreuves (les stoïciens ont aussi raison) Si le désir est manque on cherche sans cesse le plaisir qui comblera le manque. On dépend du plaisir, on l’espère, on l’attend plus qu’on ne le vit. On attend d’être heureux. Si le plaisir c’est la capacité de jouir de ce qui est là, de ce qui se donne, de ce qu’on fait, de ce qu’on donne, on désire ce qui ne manque pas. C’est la conception de Spinoza. C’est un bonheur désespéré, non pas triste, mais qui n’espère pas. Le désir est alors vécu comme un plaisir et non comme un manque; ce qui suppose à la fois maîtrise et courage. Désirer ce qui est, c’est aimer. Désirer ce qui n’est pas, c’est espérer.

Si le bonheur est plus le chemin que le but, En guise de conclusion « Le plaisir est le bien premier et conforme à notre nature, le principe de tout choix et de tout refus, le principe et la fin de la vie bienheureuse » dit Epicure Mais il ajoutait : « Tout plaisir, cependant, ne doit pas être choisi ». C’est où l’hédonisme atteint sa limite et rejoint l’eudémonisme. Il faut donc choisir : « C’est à quoi servent la prudence pour ce qui est de soi, et la morale, pour ce qui est des autres » dit CS Si le bonheur est plus le chemin que le but, le plaisir n’est-il pas plus le but que le chemin ?

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