L’ artiste
Gai Savoir & 370 repris dans Nietzsche contre Wagner 1888 Premier critère de distinction Aspiration à l’éternité Platon, Socrate Aspiration à la destruction Les artistes
Mais ce premier critère est insuffisant, car Derrière l’aspiration à la destruction Il peut y avoir le surabondant qui cherche la véritable création Mais il peut y avoir le raté qui se révolte contre tout ce qui est ( l’anarchiste) Derrière l’aspiration à l’éternité Il peut y avoir le surabondant qui répand sur tout lumière et gloire Mais il peut y avoir le raté qui se venge en imprimant dans les choses l’image de sa révolte.
De la surabondance de la vie De l’appauvrissement de la vie Cherchons le besoin caché! Le nouveau critère: D’où vient la souffrance inévitable? De la surabondance de la vie Pessimisme classique ou dionysiaque De l’appauvrissement de la vie Pessimisme romantique Le raté a besoin du repos, du calme ou alors de la convulsion, de l’engourdissement, de la démence.
L’origine de l’art Nous aurons fait en esthétique un progrès décisif quand nous aurons compris, non comme une vue de la raison mais avec l’immédiate certitude de l’intuition, que l’évolution de l’art est liée au dualisme de l’apollinisme et du dyonysisme, comme la génération est liée à la dualité des sexes, à leur lutte continuelle, coupée d’accords provisoires Naissance de la tragédie &1
Dionysos et Apollon Dionysos (la musique) L’ivresse latente; mélange de volupté et de cruauté; souffrance du travail Anéantissement de l’individu et identité de l’homme et de la nature La démesure, l’hybris; désordre et chaos Apollon (La sculpture) Les images du rêve; pure contemplation de la forme et de la belle apparence Affirmation de l’identité propre; principe de l’individuation La mesure, l’ordre et la régularité
Alors qu’est-ce qu’un artiste ? Ni un échevelé qui se laisserait emporté par l’ivresse d’une émotion artistique déréglée Le consciencieux méticuleux qui s’appliquerait à suivre méticuleusement des règles
Dionysos supporté par un satyre Ankara Apollon de Smyrne
Mais… Celui qui est capable de plonger dans le fonds dionysiaque pour transfigurer cette émotion dans la belle apparence apollinienne. « Toutefois il faut que le fondement de toute existence, le fond dionysiaque de l’univers n’apparaisse à la conscience de l’individu humain que dans la mesure où il peut être soumis à la puissance de transfiguration apollinienne, de telle sorte que les deux instincts esthétiques aient à déployer leurs forces dans une proportion strictement réciproque, selon la loi de la justice éternelle. Quand les énergies dionysiaques se soulèvent avec l’impétuosité que nous voyons sous nos yeux, c’est que déjà Apollon enveloppé d’un nuage a dû descendre parmi nous… » Naissance de la tragédie & 25
La musique (art dionysiaque) doit être la matrice d’où jaillira la belle apparence apollinienne.. Ce que l’on trouve Et dans la tragédie grecque Et dans l’opéra wagnérien
Dans la tragédie grecque
Dans la tragédie grecque Ayant discerné ce fait, il nous reste à comprendre que la tragédie, c’est le chœur dionysiaque qui se détend en projetant hors de lui un monde d’images apolliniennes. Les parties de chœur entremêlées dans la tragédie sont donc en un sens la matrice de tout le dialogue, c’est-à-dire de tout l’élément scénique du drame proprement dit. Au cours de plusieurs explosions successives, le fonds primitif de la tragédie produit par irradiation cette vision dramatique, qui est essentiellement un rêve… La naissance de la tragédie, & 8
Dans l’opéra wagnérien Seulement à ses débuts… car par après la musique est devenue un moyen au service de l’effet théâtral ( Gai Savoir & 368) Pire même, Wagner a abandonné le dyonysisme pour passer au christianisme avec Parsifal dans lequel opéra il en vient « à prêcher le revirement, la conversion, le christianisme, le Moyen-âge et […]même a invoquer le Dieu sauveur » Généalogie de la morale II,3
Le grand art? Une transmutation, une métamorphose, une authentique transfiguration. Le dyonysisme comparé à l’apollinisme apparaît ici comme la force d’art éternelle et originelle qui appelle à l’existence le monde des apparences tout entier, au centre duquel une transfiguration nouvelle devient nécessaire pour retenir à la vie le monde animé de l’individuation. Si nous pouvions imaginer la dissonance incarnée - et l’homme est-il autre chose? - cette dissonance aurait besoin pour vivre d’une illusion magnifique qui lui couvrirait se propre nature d’un voile de beauté. Telle est la véritable destination esthétique d’Apollon, sous le nom duquel nous résumons ces innombrables illusions de l’apparence belle qui à chaque instant rendent l’existence digne d’être vécue et nous inspirent le désir du moment suivant. Naissance de la Tragédie & 25 .
Une transfiguration qui justifie l’existence . C’est alors, en ce péril extrême, que l’art s’approche de la volonté menacée, comme la fée qui sauve et qui guérit; lui seul peut transformer ce dégoût pour l’horreur et l’absurdité de l’existence en images avec lesquelles on peut tolérer de vivre : je veux dire le sublime qui est la domestication de l’horrible par l’art, et le comique, par lequel l’art nous soulage du dégoût causé par l’absurdité de l’existence. Naissance de la Tragédie & 7
Conséquences pour l’artiste Il doit être oublié pour qu’on puisse jouir de son œuvre. « Il n’est en fin de compte que le préalable de son œuvre, le sein maternel, le terreau, et parfois l’engrais et le fumier sur lequel elle pousse et qui la fait croître.[…] Il faut oublier pour se réjouir de l’enfant. » . Généalogie de la Morale III,4 + GS 367 « Amour et compréhension ne sont pas de même force ». « Les artistes ignorent souvent ce qu’ils savent le mieux faire parce qu’ils sont trop vaniteux . ». Gai Savoir II, 87 et 369 Le grand style: « la puissance qui n’a pas besoin de preuves, qui se moque de plaire , qui ne sent pas de témoins autour d’elle, qui vit sans même prendre conscience des oppositions qu’elle suscite, qui repose en soi. » Crépuscule des idoles, Divagation d’un inactuel, & 11