Céphalées et algies faciales

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Transcription de la présentation:

Céphalées et algies faciales Faculté de Médecine Laghouat Céphalées et algies faciales Dr Mosbah Amel Maitre assistante en Neurologie Mai 2019

Céphalées Toute plainte douloureuse centrée sur l’extrémité céphalique Soit de localisation crânienne (frontale haute, pariétale, temporale, occipitale) ou de faciale Un des motifs de consultation les plus fréquents Tableau clinique varié - Les céphalées chroniques évoluant par crises sont souvent bénignes (sans substratum anatomique), dites primitives - Les céphalées aigues ou sub-A, révèlent svt une affection intra-craniennes, dites céphalées secondaires

L’interrogatoire Interrogatoire initial Permet de déterminer le degré d’urgence Avez-vous déjà eu ce type de mal de tête ? Depuis quand avez-vous ce mal de tête ? En pratique Les céphalées perçues par le patient comme récentes et inhabituelles (« aiguës ») sont des céphalées secondaires jusqu’à preuve du contraire et nécessitent des examens en urgence Les céphalées reconnues par le patient comme anciennes et habituelles (« chroniques ») sont des céphalées primaires, leur prise en charge s’effectue sans urgence

L’interrogatoire Poursuite de l’interrogatoire Les autres éléments de l’interrogatoire orientent le diagnostic étiologique Caractéristiques de la douleur (siège, type, fréquence, durée, intensité,) Signes accompagnateurs et facteurs déclanchants Historiques des traitements Caractéristiques du patient

L’interrogatoire Caractéristiques de la douleur • Siège et irradiation de la douleur . unilatérale, diffuse ? • Les céphalées sont-elles permanentes? • Évoluent-elles par crises (périodes algiques, entrecoupées de périodes de rémission) • Avec quelle fréquence se produisent les crises? • En combien de temps s’installe-elle? (sec, min, heures) • Quel est son type? (pulsatile, continue, …) • Quelle est l’intensité de cette douleur (échelle de 0 à 10) • Combien de temps dure la douleur ? (sec, min, heures) • Retentissemnt socio-professionnel et sur la vie quotidienne

L’interrogatoire Les signes accompagnateurs • Nausées / vomissements • Gêne à la lumière, aux bruits • Larmoiement, rougeur de l’oeil, gonflement de la paupière … • Autres signes associés (somnolence, obnubilation, pertes de mémoire , altération de l’état général, amaigrissement troubles visuels progressifs ..) • Facteurs déclenchant, aggravant ou améliorant la douleur (contact, froid, chaud, ingestion de certaines substances, toux, effort physique, voyage, .. )

L’interrogatoire Historique des traitements Réponse de la douleur aux traitements essayés TRT entrepris , durée, type, modalités, observance.. Caractéristiques du patients Age Antécédents médicaux (vasculaire, traumatique, PL récente, orl, ophtalmologiques..) Terrain : grossesse, sportif, stress, obésité… Médicaments associés, substance vasoactives Antécédents familiaux de maux de tête, autres pathologies

Examen clinique Examen général Complet (général et neurologique et loco-régional) Examen général Prise de la pression artérielle (recherche d’une HTA, d’une asymétrie TA..) Prise de température Auscultation cardiaque (souffle ?) Examen cutané (purpura ?)

Examen clinique Examen neurologqiue Recherche d’une raideur méningée Recherche de signes de focalisation Examen des pupilles (myosis/mydriase ? Syndrome de Claude Bernard-Horner ?) Acuité visuelle et champ visuel Examen du fond d’œil (œdème papillaire par hypertension intracrânienne ?) Caractère postural de la céphalée (intensité en position debout puis allongée).

Examen clinique Examen loco-régional Palpation des artères temporales (maladie de Horton?) Auscultation cervicale Examen des sinus, examen oculaire Palpation des muscles cervicaux (contractures ?)

Céphalées secondaires Céphalée récente, inhabituelle ou céphalée différente chez un céphalalgique connu Une affection vasculaire crânienne ou cervicale Une pathologie intracrânienne non vasculaire La prise d’une substance ou son arrêt (abus médicamenteux : 3 %) Une infection (intracrânienne ou générale) Un traumatisme crânien ou cervical Une anomalie de l’homéostasie (par exemple hydrique) Une pathologie ophtalmologique, ORL, stomatologique, dentaire, cervicale

Céphalées secondaires Selon le mode de début A/ Céphalée brutale et sévère «en coup de poignard» Hémorragie méningée (Première cause à évoquer) Céphalée diffuse et violente Non calmée par les antalgiques usuels Raideur méningée caractéristique Dissection artérielle (Ar cervicales ou intracrâniennes) Cervicalgies associées Association à un signe de CBH

B/ Céphalées d’installation progressive Quelques heures Méningite : hyperthermie + discret syndrome méningé Quelques jours Hypertension intracrânienne Céphalée en casque, volontiers pulsatile Exagérée à l’effort ou en position couchée Prédominance matinale ou en seconde moitié de la nuit Vomissements en jet soulageant la céphalée Vision flou Œdème papillaire bilatéral au fond d’œil (peut manquer) Troubles neurologiques focalisés (asymétrie des ROTS, signe de Babinski, crise d’epilepsie..) Ralentissement psychique Causes (processus expensif intra-cranien (signes de focalisation ++) , thrombophlébite, hydrocéphalie

Artérite temporale de Hortan Chez la personne âgée (+ 50 ans) Céphalée temporale permanente uni ou bilatérale doit Artère temporale dure et douloureuse à la palpation

Céphalées primitives Céphalées récurrentes évoluant par crises répétées et stéréotypées Migraine Algies vasculaires de la face Névralgies Céphalées de tension CRISE = épisodes se reproduisant de manière identique dans le temps

A. LA MIGRAINE La plus fréquente des céphalée Céphalées évoluant par crises récurrentes, séparées par des intervalles libres de toute douleur. Caractéristiques sémiologiques propres Examen clinique normal. 2 grandes variétés sémiologiques Migraine sans aura Migraine avec aura

Migraine sans aura: la plus fréquente (9/10) Souvent précédée de prodromes (troubles de l’appetit, de l’humeur, asthénie..) Siège : hémicranienne (temporale ou sus-orbitaire), unilatérale, à bascule. Type: pulsatile, aggravée à l’effort physique ou de concentration. Mode d’apparition: rapidement progressif (qlq heures), peut réveiller le patient (fin de nuit). Signes d’accompagnement: nausées/ vomissements, photophobie/phonophobie. Durée : entre 4 et 72 h Évolution: récupération totale après la crise.

Aura visuelle (+++) « La classique migraine ophtalmique » 2) Migraine avec aura Signes neurologiques focalisés, précédant ou accompagnant la céphalée, classiquement contolatéraux Apparition: progressive (5 min) « la classique marche migraineuse » et régression complète (60 min) Aura visuelle (+++) « La classique migraine ophtalmique » Scotome scintillant (+++): traces lumineuses dans un hémichamps visuel. ( Rares : illusions / hallucinations) Aura sensitive Paresthésies intéressant les doigts de la main et le pourtour des lèvres Aura aphasique Manque du mot, troubles alexiques ou agraphiques.

Facteurs favorisant la survenue de l’accès Facteurs psychiques: stress, anxiété, situation de détente brutale « migraine du weekend » Facteurs alimentaires: alcool, chocolat, graisses. Facteurs endocriniens: migraine cataméniale, contraception orale, amélioration pendant la grossesse. Facteurs sensoriels : bruit, odeurs, lumière, décor coloré. Facteurs climatiques: chaleur, humidité. Facteurs métaboliques: hypoglycémie de la mi-journée, sommeil prolongé, insomnies

B. Le cluster headache (Algies vasculaires de la face) Céphalées primitives caractérisées par leur siège dans le territoire trigéminal (péri-orbitaire / fronto-temporal) et l’association à des signes dysotonomiques crâniens ipsilatéraux (injection conjonctivale, larmoiement, rhinorrhée, gonflement palpébral, sudation faciale , Sd de CBH..)

CARACTÉRISTIQUES DE LA DOULEUR Siège : Prédominance orbitaire, irradiation (front, tempe, joue, gencive, rarement l’hémiface voire l’hémicrane) Strictement unilatérale, généralement du même coté Début : Rapide, qlqs minutes Intensité: Importante avec état d’agitation Type : Brulures/ déchirement/ écrasement Durée : Accès de 15 min à 3 h Signes d’accompagnement: Signes dysautonomiques unilatéraux, quasi cts (larmoiment, injection conjonctivale, congestion nasale, ptosis; myosis, CBH) CBH= claude bernard horner

FACTEURS DÉCLANCHANTS alcool, traumatismes carnio-faciaux, artériographie cérébrale, dérivés nitrés. pas d’influence des facteurs hormonaux chez la femme. EXAMEN CLINIQUE Au cours des accès: parfois élévation TA, modification du rythme cardiaque. En dehors des accès: examen général et neurologique normal. Attitude caractéristique « patient très agité, comprimant son œil douloureux »

PÉRIODICITÉ DES CRISES ++ - Périodicité circadienne: 1 – 3 accès /24h (horaire fixe) - Périodicité annuelle: * AVF épisodique: Durée de l’épisode: 2- 16 semaine (max 1 an) (80-90 %) Fréquence: 2 -3 épisodes par an (++ Printemps / Automne ++) Période de rémission : 14 jours -25 ans * AVF chronique: 10 -20% Répétition quotidienne pendant plus d’un 1 an Période de rémission inf 14 jours Chronicité d’emblée ou evolutive.

C. NEVRALGIES ESSENTIELLES Céphalées primitives correspondant à l’irritation de l’une des 12 Paires crâniennes innervant la face

Névralgie essentielle du trijumeau (nerf V) Dite « essentielle » mais souvent compression de la racine du nerf trijumeau par une artère naissant de l'ar basilaire (cérébelleuse sup)

Névralgie essentielle du trijumeau (nerf V) CARACTÉRISTIQUES DE LA DOULEUR - Siège : toujours unilatéral, touchant la branche V2 (40 %), V3 (20 %), exceptionnellement V1 (10 %), parfois 2 branches jamais 3. Type : douleur névralgique à type de décharges électriques fulgurantes, Durée très brève (quelques secondes) « tic douloureux » - Évolution : salves de qq minutes séparées par des intervalles libres, se répétant plusieurs fois par jour pendant qq jours à semaines.

Névralgie essentielle du trijumeau (nerf V) MODE DE DÉCLENCHEMENT Spontané. Activités spécifiques repérées par le patient (ouverture de la bouche, mastication, etc.). Simple effleurement d'une zone cutanée ou muqueuse limitée « zone gâchette ». L'existence de cette zone amène le patient à de véritables comportements d'évitement (ne mange plus, ne se rase plus, etc.). EXAMEN CLINIQUE Par définition normal (absence d'hypoesthésie dans la zone douloureuse, absence de déficit moteur, réflexe cornéen normal)

Autres névralgies B. Névralgie essentielle du glossopharyngien Très rare. Topographie : base de la langue, fond de la gorge, amygdale et conduit auditif externe. Facteurs déclenchants : parole, déglutition, mouvements du cou. C. Névralgie essentielle occipitale (ou névralgie d'Arnold) Topographie : région occipitale irradiant vers le vertex, parfois jusque dans la région orbitaire. Déclenchement : Mouvements de la tête et du cou « Zone gâchette » Il est possible de déclancher la douleur par appui sur la zone d'émergence du nerf (base du crane au niveau de la naissance des cheveux)

Les céphalées de tension La plus fréquente des céphalées non organiques. Pression bitemporale et/ou frontale, non pulsatile, d’intensité faible à modérée, qui ne s’accompagne pas de nausées-vomissements. La poursuite des activités physiques est généralement possible. Une discrète photophobie ou phonophobie est possible. A l’examen, les patients peuvent éprouver une douleur à la palpation des muscles péricrâniens.

Trois quarts de ces céphalées surviennent chez des patients présentant initialement une maladie migraineuse 2 facteurs principaux sont à l’origine de cette transformation : - L’utilisation abusive d’antalgiques et/ou d’antimigraineux - Une co-morbidité psychiatrique