Chapitre 5 : comment expliquer le comportement électoral ?

I. Inscription, participation, abstention Evolution du taux d’inscription, non-inscription et mal-inscription Taux d’inscription : proportion d’inscrits dans une population donnée en âge de voter. En France : 89 % ( aux USA environ 70%). Elle varie en fonction du niveau de diplôme et de la nationalité (cf. documents) mais aussi en fonction de l’âge et du statut. Non-inscription : personne en âge de voter, qui dispose du droit d’être inscrit sur les listes électorales mais qui ne l’est pas (taux de non inscription : 11%) Mal-inscription : citoyen inscrit sur les listes électorales mais dans son ancienne commune, dans son ancien quartier de résidence.

2. Qu’est-ce que l’abstention ? Quelles sont ses formes ? Abstention: l’abstention correspond au fait, pour un électeur inscrit de ne pas se rendre aux urnes : taux d’abstention : taux de participation : Formes de l’abstention ( A.Muxel) : abstention dans le jeu / abstention hors le jeu. ( cf. tableau de synthèse partie exercices)

3. Evolution et déterminants de l’abstention Grandes tendances : sur le long terme, le taux d’abstention augmente quelle que soit l’élection. L’abstention dépend des enjeux de l’élection: Présidentielles < législatives < européennes. Déterminants de l’augmentation de long terme( rappels chp précédent II- 1): Progression de l’individualisme Problématique de la compétence politique ( « cens caché ») Perte de confiance ( scandales, représentativité) Question de l’intégration sociale

Sociologie de l’abstention : Âge Nationalité Niveau de diplôme Statut Autres facteurs explicatifs conjoncturels : Prédictibilité du résultat Date de l’élection (météo, vacances scolaires) Fréquence des élections ( la répétition démobilise)

II. Les principaux modèles explicatifs du vote : une sociologie de l’orientation électorale Le poids de la variable religieuse Travaux d’André Siegfried (1913) : « le granit vote à droite et le calcaire vote à gauche » Données contemporaines confirment l’ancrage à droite de l’électorat catholique. Les caractéristiques du vote musulman : abstention et ancrage à gauche

2. l’influence de la classe sociale Le modèle de Columbia (People’s choice, 1940) : « une personne pense politiquement comme elle est socialement ». Le paradigme de Michigan (The american voter, 1960) : modèle de l’identification partisane (nuance le déterminisme du modèle de Columbia) Les travaux de Michelat et Simon en France dans les années 1970

3. Les autres facteurs explicatifs du vote Le patrimoine : propriété et vote à droite Le statut : être salarié ou indépendant L’âge : la jeunesse et le vote à gauche La génération : effet de génération et socialisation politique Le genre : vote des femmes ?

III. Emergence d’un vote sur enjeu et communication politique D’un vote sur clivage à un vote sur enjeu source de volatilité électorale Documents 1 et 2 Electeur plus instruit, stratège, rationnel ( calcul gains / coûts) Nouvelles valeurs : post-matérialisme ( R.Inglehart) : écologie, égalité des droits, libertés… Progression de l’individualisme ( électeur plus autonome, émancipé des tutelles) Erosion des anciens clivages ( clivage idéologique gauche-droite par exemple) Tout ceci rend les électeurs plus sensibles à la conjoncture et aux paramètre de l’offre électorale. Les enjeux de l’élection tiennent depuis les années 1980 une place centrale : Ex1 : positionnement sur les thèmes de campagne : chômage ? Insécurité ? Retraites ? Immigration ?... Ex2 : positionnement qui peut varier en fonction du type d’élection : scrutin national et européen ( percée des écologistes par exemple) Les variables lourdes du vote sont de moins en moins prédictives : une plus grande volatilité électorale.

2. Influence des médias et rôle de la communication politique sur les attitudes politiques Documents 2 et 3 Rappel : Attitudes = comportement + opinions Médias froids ( presse) / médias chauds ( télévision, Internet, radio) : ces derniers disposent d’une capacité « d’hypnose » sur l’électorat ( modèle de la seringue hypodermique, Harold Lasswell) Les effets des médias : Effet d’agenda ( agenda setting) : définition du calendrier des événements Effet de cadrage (framing) : la présentation de l’information affecte sa signification Effet d’amorçage (priming) : sélection des enjeux politiques

Sujets de bacs Comment expliquer le comportement de participation électorale ? Le comportement électoral s’explique-t-il uniquement par des variables lourdes ? Comment expliquer l’abstention ? Quels peuvent être les effets des médias sur le comportement électoral ? Comment expliquer la volatilité du comportement électoral ?