Séance 2. M1(2019). L’exil d’après maría zambrano (I) -Une vie marquée par l’exil et le nomadisme: 1905-1939 (Espagne); 1939-1984 (Mexique, cuba, porto rico, Italie, France); 1984-1991 (Espagne). - »raison poétique »: une racine commune de la poésie et de la philosophie enfouie dans l’antiquité grecque où il faut se ressourcer. Sa vision du sacré. -« raison médiatrice »: faire converger la vie unique de chacun avec la raison, par définition universelle: la confession, les guides. -Délire et destin (son autobiographie), publiée en 1989 mais écrit au début des année 50 et « l’ adsum » (1955). -la « thématique » de l’exil dans son œuvre (quelques jalons): - »Sentido de la derrota » (1953) et surtout la « Carta sobre el exilio » (1961) -Le projet de livre sur l’exil: les manuscrits M-515, M-157 et M-517. Le premier chapitre aurait dû être la « lettre sur l’exil » et le dernier deux textes consacrés à León Felipe et à Luis cernuda (deux grands poètes de l’exil républicain espagnol). La plupart de ces textes: datés entre 1961 et 1977. « El exilio, alba interrumpida » (1988) et « Amo mi exilio » (1989) -le livre Los bienaventurados (1990).
Séance 2. M1(2019). L’exil d’après maría zambrano (et II) -Distinction entre Exilé (abandonné, sans lieu), réfugié (accueilli, sans patrie) ET déraciné (desterrado): sans terre, expulsé. -EXIL: produit d’une « histoire tragique ». *Sansueña (poème de Cernuda) et la perte de la patrie. Sans maison. L’exilé entrevoit y cherche une cité. - L’exil: lieu privilégié « où la patrie se découvre » dès lors qu’il a cessé de la chercher (p. 73). *Il est vu alors qu’il veut voir, « dehors, livré à la vision » (p.64). Il est l’inconnu, l’orphelin, même pas un mendiant, personne. Dualité « exilé pour autrui/exilé pour soi-même ». Et même « exilé de soi-même ». *Exil comme tragédie sans regard des dieux. *Le « destiempo » de l’exil (Wittelin). Le temps « dévore » l’exilé (p. 66), il n’a plus de présent et pourtant il n’a que présent. -Un rapport au réel bien singulier. Le réfugié imagine, complote, veut refaire sa vie; le déraciné rêve les yeux ouverts, mutisme; l’exilé rêve, « d’expatriement en expatriement », se dépossède, se déracine (p.69), fuit à chaque fois la séduction d’une patrie qu’on lui offre. -Le « desespacio » (Solanes) de l’exil: désarroi, abandon, immensité, marche lentement, sans chemin, inexistence de l’horizon, désert. -La subjectivité fêlée de l’exilé. Son moi: annihilé progressivement, une sorte de mystique. -Questions à traiter lors des prochaines séances: « révélation », « Infranchissable distance ».