HARRI-XABALETA Hendaiako-Behereko Le Bas-Quartier Maison de Joséphine Molérès au premier plan Hommage et Devoir de mémoire
Maison ou vécu Joséphine Molérès Rue Subernoa
Un extrait du livre accompagnera notre diaporama qui relate JOSEPHINE MOLERES A travers ce diaporama nous voulons rendre hommage aux habitants du Bas-Quartier et en particulier à Fifine Molérès Joséphine Molérès nous a laissé un très beau roman intitulé : LA MAISON D’ANTONIA Un extrait du livre accompagnera notre diaporama qui relate entre autre à travers la famille Laguna d’Irun l’identité Basque ainsi que le début de la guerre Civile en Espagne et l’exil des réfugiés vers la France. Ce diaporama est à défilement manuel Fifine MOLERES
Informations complémentaires avec la participation de JC.Alza Famille Pedro LAGUNA, Nom d’emprunt du roman de Joséphine Molérés : La Maison d’Antonia, mais en réalité : Michéléna Maximo (Pedro Laguna), né à Irun, issu d’une famille, coté Père : Michéléna et,coté mère : comtesse de Lersundi (dont mon grand père récusa cette filiation de : de Lersundi.) Artiste peintre, il fit ses études aux beaux arts de Paris. Il s’illustra par de nombreux tableaux et il fut l’artiste peintre qui peignit en lettres d’or l’emblème de la Samaritaine de Paris, qu’il signa MaxMich. Michéléna née Ormazabal (Antonia), elle naquit à Azpeitia, à proximité de Loyola dont son grand Père et Père furent les bâtisseurs de la cathédrale de Saint Ignace de Loyola. Au dessus du parvis de l’église, en effet y figure le Nom de Ormazabal Maître de Maçonnerie. De ce mariage, naquirent cinq frères et sœurs. L’aîné joua au stadium gal d’Irun (et résida à Bordeaux) aux girondins de Bordeaux (petite équipe en ce temps là). Ami intime de la famille, Luis Mariano , fût le parrain de l’un de ses enfants. Le second, connu à Hendaye, peintre de son métier, Eusébio. Le troisième, l’Abbé Michéléna (historien, il écrivit le Livre d’Hendaye, La Bidassoa, grammaire Basque dans les deux langues, dictionnaire basque Français Haize Garbia,…la liste est longue) Gérarda, ma mère, mère au foyer. Enfin le dernier, un colosse, qui travaillant dans les landes dans une scierie, mourut à Mimizan d’un stupide tétanos. Il avait à peine trente ans. Concernant MaxMich, il perdit un doigt et demi, quand le « Cohete/Txupinazo » qu’il voulut tirer, lui explosa dans les mains (page 53). Il se rendit célèbre lors de l’inauguration du Stadium Gal (Irun) par le Roi Alphonse XIII. En effet, au moment ou celui-ci s’apprêtait à couper le ruban, i l éclatât de rire. Tout le monde s’interrogeât. En fait, au moment ou le roi allait pratiquer son acte symbolique, MaxMich lui dit en substance : « Oye, no Jodas, no me cortes el dedo» cela fit le tour et les discutions dans tout Irun. Malheureusement, à ses pinceaux il préféra les «Txistes /blagues», les bars et les gueuletons, pendant que sa famille n’attendait pas une pésétas de sa part, obligeant Antonia à travailler de l’aube au crépuscule pour nourrir sa famille.Cette Antonia, qui allait tous les jours à la première messe, croyante et pratiquante ne sut raisonner son époux. C’est elle qui assuma la tache de chef de famille.Quand ils passèrent la frontière, comme tous ces hommes, femmes, enfants, fuyant la guerre civile, ils furent accueillis par la famille Auguste Etchenausia , dont Auguste s’illustra quelques années après en devenant le premier magistrat de la ville.La famille se dispersa dans la Région, Bordeaux, Dax, Mimizan, Hendaye,Saint Jean-de-Luz. MaxMich mourut à Hendaye sans jamais remettre les Pieds à Irun sa ville natale, car il s’était juré de ne pas mettre les pieds en Espagne tant que le dictateur Franco serait aux commandes de l’Espagne. Il mourut donc avant Franco ; cependant, tous les ans, il écoutait la Diana à la radio, le jour de la San Martial.
Antoine d'Abbadie d'Arrast Antoine d'Abbadie est né en 1810 à Dublin (Irlande) d'une mère irlandaise et d'un père basque (souletin) émigré en Irlande pendant la Révolution. Rentré en France à 10 ans, il poursuit des études à la Sorbonne dans différents domaines (sciences, droit, linguistique). En 1836, Augustin Chaho et Antoine d’Abbadie publient des Études grammaticales sur la langue basque qu'ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako Uskalduner. Il explora l‘Ethiopie de 1838 à 1849 avec son frère Arnaud Michel (1815-1893). De ces onze années d'aventures, il rapporte une carte précise de ce pays peu connu mais aussi de très nombreuses études météorologiques, linguistiques, ethnologiques,…Outre ses travaux de cartographie du pays, il en étudia la géologie, la géographie et l‘archéologie ainsi que l‘histoire naturelle. À la suite de cette expédition, il publia ses rapports concernant la topographie (1860-1873), la géographie (1890), un catalogue de manuscrits éthiopiens (1859) et un dictionnaire amharique-français. En récompense de ses voyages, il reçut la médaille d'or de la Société de géographie et la Légion d’honneur. La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée. Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou en Algérie en 1867) ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti 1882). À Hendaye, dont il fut le maire de 1871 à 1875, il entreprend la construction d'un observatoire dès 1858 sur les plans de Clément Parent. En 1859 il épouse Virginie Vincent de Saint Bonnet. À cette même époque, après la publication en 1835 d'études grammaticales sur la langue basque avec Augustin Xaho, il lance les fêtes euskariennes (Urrugne 1851). Ces fêtes, dont il fut toute sa vie le grand mécène, furent organisées à travers le Pays basque, de France et d'Espagne, pour stimuler la renaissance de la langue et de la culture basque. À sa mort, d'Abbadie était qualifié d' « Euskaldunen Aïta » ou « Père du peuple basque ». Une demeure néogothique dessinée par Viollet le duc, le château d’ Abbadie, prendra place aux côtés de l'observatoire à partir de 1864. Enfin, un nouvel observatoire sera construit en 1876, plus en conformité avec le style du reste de l'édifice. D‘ Abbadie avait équipé ce dernier observatoire d'une instrumentation unique au monde à cette époque : lunette méridienne, horloges et accessoires étaient décimaux (pas d'angles en degrés mais en grades, heures de cent minutes,…). Antoine d'Abbadie meurt à Paris en 1897 sans descendance et obtient que son corps repose pour toujours en terre basque, sous l'autel de la chapelle de son château. Il avait légué quelques années auparavant son château à l'Académie des sciences qui en est toujours le propriétaire.
IGNACE DE LOYOLA 1491 -1556 Né en 1491, INIGO DE LOYOLA est un basque. D'abord jouisseur des plaisirs de la vie jusqu'à vingt-six ans, il est aussi un militaire " possédé d'un vain et grand désir de gagner de l'honneur " comme il le dit lui-même. Sa vocation religieuse sera tardive. Orphelin à quatorze ans, il est envoyé à la cour du trésorier général deCastille, à AREVALO, chez Don Juan VELASQUEZ. En 1515, il est de retour dans sa ville de LOYOLA, et se trouve impliqué dans une affaire grave Meurtre ? Viol ? Vol ? nul ne saura. L'affaire est si grave qu'il s'enfuit à Pampelune pour se livrer au tribunal ecclésiastique. Il est mis en prison peu de temps et rejoint le vice-roi de la province de Navarre, que Ferdinand le Catholique a prise aux d'Albret. En 1521, PAMPELUNE est menacée par les troupes de François 1er. INIGO résiste farouchement en un baroud d'honneur. Sa jambe est brisée par un boulet français. La blessure est grave et il est mal soigné. Il faudra lui briser l'os par deux fois. Toute sa vie, INIGO sera affligé d'une claudication. Sur son lit de malade, il lit LA VIE DU CHRIST et LA LEGENDE DORÉE. Il rêve de se rendre pieds nus jusqu'à JERUSALEM. A MONTSERRAT, chez les BENEDICTINS, INIGO enfile la bure. Il mendie, se laisse pousser cheveux et ongles. Les outrances nuisent à sa santé. Sa quête de Dieu le conduit à l'obsession du suicide. Une année se passe. Un jour, sur le chemin qui domine un torrent, il a une "illumination". Il réfléchit et écrit. Ce sera la première ébauche écrite de ses "EXERCICES SPIRITUELS". A la mi-Février 1523, il s'embarque à BARCELONE. Il se rend d'abord à ROME pour obtenir la bénédiction du Pape. Partant de Venise, il tombe malade. Arrivé à Rome, il est pourtant subjugué par la cité sainte. De retour en Espagne, sa décision est prise : il veut communiquer son expérience mystique, trouver des hommes prêts à vivre pauvres comme lui pour annoncer l'Evangile.Il décide d'étudier. Quatre mille étudiants, une cinquantaine de collèges, en principe la meilleure Université d'Occident. En réalité la Sorbonne est un monstre de formalisme et on y diffuse un enseignement scholastique et dépassé. Dès son arrivée à Paris, INIGO change son prénom en IGNACE, et s'inscrit au collège MONTAIGU, dont la discipline fut critiquée de façon virulente par ERASME et par RABELAIS. ( Montaigu où presque tous les personnages importants de ce demi-siècle vont passer) . Il habite l'hôpital St Jacques et doit mendier sa nourriture. Pendant le carême de 1529 il va quêter en Flandres auprès de riches marchands espagnols. En 1530, il pousse jusqu'à Londres toujours dans le même but. Inscrit comme étudiant payant, il est interne. Il partage sa chambre avec le savoyard Pierre FAVRE, et un gentilhomme navarrais, Francisco de Jassu y Xavier (SAINT FRANCOIS XAVIER).
LE PÈRE PIERRE LHANDE Pierre Lhande était né à Bayonne, le 9 juillet 1877, au numéro 8 de la rue Argentine. Là, son père tenait un commerce. Il était le troisième d'une famille de cinq enfants: Valentine, Stéphanie, qui entra dans les ordres sous le nom de Soeur Marie-Joseph, décédé à Anglet à l'âge de 23 ans. M. Lhande, devenu veuf, s'était remarié et avait eu trois fils: Pierre, Jean et Marcel, ce dernier décédé il y a un an. Selon les renseignements procurés par M. Gavel, "Lhande n'aurait pas été le véritable nom de famille de l'illustre religieux, mais un surnom qu'aurait reçu son père, et que ensuite, aurait évincé le véritable patronyme, comme cela est si fréquent au Pays Basque, où tant de gens dans la vie courante, et pour des raisons diverses, sont connus sous un autre nom que leur patronyme véritable, réservé aux seuls usages officiels. Quant à ce nom de Lhande, in n'aurait été d'abord qu'une abréviation familière de Allande, forme souletine du prénom Arnaud. Quoi qu'il en soit, si le nom de Lhande, même au Pays Basque, est généralement prononcé à la française, c'est à dire Lande, de vieux Souletins continuaient à y faire entendre une L mouillée, que la graphie Lh, à la gasconne, était d'abord sans doute destinée à représenter“. C'est vers l'âge de sept ans que Pierre Lhande quitta définitivement Bayonne pour retrouver l e pays de ses origines et habiter avec sa famille à Sauguis. Ayant débuté ses études à l'Institution Saint-Bernard des Frères des écoles chrétiennes à Bayonne, il les poursuivit au Collège Saint-François de Mauléon. Quand il eut terminé ses études secondaires, il entra au grand Séminaire de Bayonne. Cette époque comportait d'autres exigences que celle d'aujourd'hui. Des idées nouvelles se faisaient jour, qui devaient se systématiser dans le modernisme. D'où un certain durcissement dans l'enseignement de la doctrine. Ce qui importait avant tout dans un Séminaire, c'était d'assurer aux séminaristes une formation théologique solide et rigoureuse. L'enseignement restait tout à fait traditionnel. Le candidat au sacerdoce devait réserver toutes ses capacités intellectuelles pour la seule théologie, la conaissance culturelle passant au second plan. L'esprit basque, beaucoup plus poétique, me semble-t-il, que spéculatif, devait se sentir quelque peu à l'étroit dans une discipline de l'esprit aussi rigoureuse. Or, Pierre Lhande avait une âme profondément poétique. Aussi était-il attiré par tout ce qui est littérature et spécialement par la poésie. C'est l'époque où lui-même composait des vers, un peu "en contrebande" il faut le dire! Aussi sa vocation fut-elle jugée peu sérieuse; il fut renvoyé. Plus tard, lui-même, avec beaucoup de gaieté et un brin de malice, aimait à raconter comment il avait été invité poliment à quitter le Grand Séminaire pour avoir été surpris en train de recueillir, sur du papier, une inspiration poétique, aux heures où il aurait dû être penché tout suant sur une thèse théologique! Alors Pierre Lhande frappa chez les Jésuites. Il s'adressa à un Père à qui il avait donné ses poésies. Celui-ci l'envoya à la résidence des Pères Jésuites de Pau, où il fit une retraite de huit jours. C'est là qu'il se décida à reprendre ses études pour devenir prêtre.
LE BILZAR DU PAYS BASQUE Comme toute société primitive, la société basque s'est auto-organisée à partir de la famille qui est la cellule de base de toute organisation sociale.Chaque famille regroupait sous le même toit un couple de gestionnaires de chaque génération, « maîtres vieux » et « maîtres jeunes » avec leurs enfants qui n'avaient pas quitté la maison ancestrale. Chacune, par l'intermédiaire d'un représentant, participait à l'administration de la communauté des habitants de chaque paroisse, dans un système de démocratie directe à base familiale. 3Les registres des délibérations des assemblées paroissiales, dont les plus anciens remontent au XVIe siècle, permettent d'affirmer que dans chaque paroisse, voire chaque hameau, les maîtres de maison se réunissaient l e dimanche à l'issue de la messe, sous le porche de l'église ou, selon les lieux, dans une petite salle située au-dessus de celui-ci comme en Labourd. Le curé qui n'était maître d'aucune maison était exclu de ces assemblées capitulaires et n'y participait que pour des questions intéressant son sacerdoce. Les nobles, s'ils y assistaient en certains lieux, ne participaient généralement pas au vote, sinon sans aucune prépondérance par rapport aux autres maisons. Bilduzahar : vieille assemblée. L'étymologie même du terme témoigne d e l'ancienneté de cette assemblée. Les débats étant, jusqu'au XVIe siècle, oraux, les documents médiévaux font défaut. Le plus ancien procès-verbal actuellement connu date du 8 octobre 1567. Seuls deux registres des délibérations, datant du XVIIIe siècle, ont été conservés ; l'un contient les procès-verbaux des séances d u 23 juin 1711 au 28 janvier 1737 (322 pages) et l'autre du 17 novembre 1758 au 18 novembre 1789 (394 pages). D'après ces documents, nous pouvons affirmer que le Biltzar du Pays de Labourd avait encore au XVIIIe siècle, une organisation très particulière et de larges attributions. LAS JUNTAS BASQUE Guernica est l'endroit idéal pour les personnes qui souhaitent en savoir plus sur les racines de la politique basque. C'est une ville de la province de Biscaye, pleine de symboles. L'un de ces symboles est l'Arbre de Guernica, un chêne qui se veut l'emblème des fueros (sorte de privilèges) et des libertés basques. Il existe aussi la Casa de Juntas, un édifice néoclassique, témoignage des anciennes Assemblées Générales de Biscaye (en espagnol, « Juntas Generales de Vizcaya ») et des réunions avec les habitants des alentours pour discuter des questions quotidiennes. Cette commune paisible, entourée de prairies verdoyantes, est en elle-même un véritable symbole en raison du bombardement aérien perpétré en 1937 (au cours de la Guerre civile espagnole) contre la population de Guernica. La tragédie, qui a provoqué des centaines de morts et la destruction d'une grande partie de la ville, sera évoquée plus tard de manière allégorique par Picasso dans son célèbre tableau, qui se trouve désormais exposé au musée Reina Sofía à Madrid.
Le Président José Antonio de Aguirre (1904-1960) Il assura la fonction de lehendakarri ou président du gouvernement autonome d’Euzkadi (provinces basques espagnoles de l‘Alava, Biscaye et Guipuzcoa) pendant la guerre d'Espagne. Sa prestation de serment eut lieu à Guernica, le 7 octobre 1936, devant un parterre d'élus du peuple Basque. Il était déterminé à créer une Armée basque afin de combattre au côté des Républicains. Natif de Bilbao, avocat de formation, Aguirre était l'un des responsables du Parti nationaliste basque EAJ-PNV. Avant de devenir Lehendakari, il fut maire de Getxo en Biscaye, président national de l'Action Catholique espagnole et plusieurs fois député aux Cortès (chambre des députés de Madrid). Demeuré fidèle à la Seconde République espagnole, Aguirre savait que le futur d'Euzkadi dépendait d’une victoire de la démocratie. Attitude d'autant plus méritante et courageuse que, en tant que président de l'Action Catholique d'Espagne, ses convictions religieuses auraient pu le rapprocher du camp franquiste, comme l'y incitait la faction la plus conservatrice du PNV. En Euzkadi, il forma un gouvernement et constitua un armée comprenant des nationalistes basques, des républicains, des socialistes (PSOE), des communistes (PCE), des anarchistes et autres. Mal armée et à peine entraînée, l’armée basque ou Euzko gudarostea, parvint à mobiliser plus de 100 000 hommes dont le plus grand désavantage était l’absence d’artillerie lourde et d’aviation. Malgré des appels désespérés à ses alliés Indalecio Prieto (ministre de la guerre) et Manuel Azaña (président de la République), le gouvernement républicain ne lui fournit qu'un équipement militaire restreint. Une délégation fut même envoyée à Paris, en décembre 1936, auprès du Président du conseil Léon Blum, afin d'obtenir de la France la vente de matériel de guerre. La réponse du leader socialiste, tenu par les engagements du Pacte de non intervention, fut négative. Seule une opération audacieuse, coordonnée par Lezo Urreztieta et Telesforo Monzon, permit d'acquérir des armes en Tchécoslovaquie puis de les acheminer jusqu'à Bilbao, via l‘Allemagne, au nez et à la barbe des autorités nazies. Les historiens conviennent que la situation laissait peu d'espoir aux Basques face à l'encerclement de la Biscaye. Durant toute la durée de son gouvernement, Jose-Antonio Aguirre veilla à ce qu'aucune exaction ne soit commise contre les franquistes détenus en Euzkadi. Une émeute populaire ayant attaqué la prison de Larrinaga, à Bilbao, suite à un bombardement de l'aviation rebelle, il fit aussitôt retirer du front un bataillon PNV pour rétablir l'ordre, le détachement socialiste chargé de garder la prison ayant laisser pénétrer la foule venue massacrer les prisonniers. Contrairement aux injonctions de ses alliés de la gauche espagnole, au moment d'évacuer sa capitale, il donna l'ordre de livrer intact le parc industriel de la ria de Bilbao afin de ne pas aggraver la misère de la population civile.
Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana. Sabino Arana Goiri C'est à Sabino Arana que l'on doit certains des symboles nationaux basques – drapeau basque (ikurriña), le nom de la nation basque (Euzkadi), des prénoms basques utilisés aujourd'hui, un nombre important de néologismes (Aberri, Abertzale, etc.) et la fondation du parti nationaliste basque, EAJ-PNB. Version originale du drapeau basque créé en 1894 par les frères Arana. Outre son nationalisme, la pensée de Sabino Arana se distingue par son catholicisme exacerbé (l'un des deux piliers de l'identité basque), son attitude anti-libérale et anti-socialiste, et accessoirement son rejet du colonialisme (surprenante en cette fin du XIXe siècle européen). La pensée de Sabino Arana reste très polémique. Ses critiques lui reprochent son profond racisme. Ses écrits regorgent en effet de considérations xénophobes à l'encontre de tous les autres habitants de la péninsule ibérique, surtout ceux ayant émigré au pays basque, les maketos. Ses défenseurs le justifient par l'époque et le contexte. Ils prétendent aussi que ces pensées étaient volontairement provocatrices, celles d'un jeune politique en quête de renommée (argument donné par Sabino Arana lui-même). Enfin, ils avancent que Sabino Arana s'est montré plus pragmatique dans les dernières années de sa courte vie. Il faut aussi noter que le nationalisme de Sabino Arana était, au moins initialement, strictement biscaïen. Dans s on esprit, Alava et Guipuscoa (les deux autres provinces qui constituent aujourd'hui le pays basque espagnol, Euskadi) étaient deux entités distinctes de la Biscaye. Le drapeau basque (ikurriña) est, par exemple, un drapeau biscaïen, alliant le rouge de la Biscaye, le vert de l‘arbre de Guernica (en Biscaye) et le blanc de Dieu. Il avait dessiné des drapeaux distincts pour les autres provinces basques. Au milieu du XIXe siècle, la société basque est confrontée au libéralisme qui prend de l'ampleur en Espagne, comme dans toute l'Europe, et notamment en France. Les Basques prennent deux fois les armes contre les libéraux espagnols à l'occasion des guerres carlistes. En 1876 une loi espagnole supprime les institutions juridiques ancestrales des Basques.L'industrialisation de la Biscaye, après la seconde guerre carliste en 1876, bouleverse une société basque jusque-là rurale. En retour, ce développement suscite des réactions de rejet de la part de groupes autochtones envers les travailleurs immigrés espagnols, imprégnés d'idées socialistes (mais aussi fortement catholiques), et envers les transformations politiques et sociales qui accompagnaient l'essor industriel.C'est alors qu'émerge la figure de Sabino Arana Goiri qui va développer une vision positive de la société pré-industrielle, professe un rejet virulent du libéralisme et un catholicisme passionné. Il impose la vision d'un « peuple élu », de tradition rurale, profondément chrétien, qui voit une menace dans le socialisme, la laïcité et le métissage, introduits avec l'arrivée de la « race dégénérée » des Espagnols.
L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE Réfugiés en France à la fin de la guerre civile, ce sont 450 000 Espagnols républicains (militaires et civils) qui passent la frontière entre janvier et février 1939. Mais cet exil a débuté dès le déclenchement de la guerre civile en 1936, au moment où les franquistes ont fermé la frontière française à l’ouest des Pyrénées. Pour faire face à cet exode massif et précipité, les autorités françaises les placent dans des camps dans le sud de la France, appelés “ camps de concentration ”. “ Le terme camp de concentration peut choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens “ lénifiant ” lors de sa conférence de presse au début de février 1939 : Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose. ” Le gouvernement est également favorable aux départs pour d’autres pays, mais qu’ils s’agissent de l’URSS, de la Grande-Bretagne ou des pays d’Amérique latine, ils doivent passer au travers de quotas et de sélections souvent très stricts. Au total, ce sont environ 20.000 Espagnols qui choisissent de quitter la France, dont plus de 15.000 pour l’Amérique latine. Pour sortir des camps, les autorités françaises proposent également aux internés le retour dans l’Espagne franquiste. Ceux-ci lui sont dans la plupart des cas enrôlés dans la Légion, puis plus tard, dans les bataillons de marche ou les Compagnies de travailleurs étrangers (CTE), pour édifier des fortifications du front, comme sur la ligne Maginot. Faits prisonniers par la Wehrmacht en 1940, ils sont déportés en majorité dès la deuxième moitié de 1940 dans le camp de Mauthausen. D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés comme résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-socialistes, les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Nous savons que plus de 7.000 Espagnols sont déportés à Mauthausen (2.000 survivront), car ils sont comptabilisés par nationalité. Déchus de leur nationalité espagnole par Franco, ils portent le triangle bleu des apatrides, avec en son centre un S pour Rot Spanier (rouge espagnol). Cependant, tous les Espagnols ne sont pas recensés comme tels, que ce soit à Mauthausen ou dans d’autres camps. Ainsi, les Espagnoles déportées à Ravensbrück portent le triangle rouge des prisonniers politiques. Elles sont en effet considérées comme des résistantes françaises, ce qui rend difficile toute estimation. D’autres Espagnols sont également enrôlés comme travailleurs forcés par l’organisation Todt, entreprise publique du IIIe Reich. On estime qu’en 1944, 191.000 étrangers travaillaient en France à la construction du Mur de l’Atlantique pour l’organisation Todt. Au total, 15.000 Espagnols réfugiés en France et livrés par la police française ont été internés dans des camps de travail Todt. Les évaluations actuelles des historiens espagnols tournent autour de ces deux chiffres : 40.000 Espagnols capturés, 30.000 déportés.
L'IMMIGRATION POLITIQUE ESPAGNOLE La France est devenue pendant l’entre-deux-guerres le premier pays d’émigration et la terre d’asile des Russes, Arméniens, Italiens antifascistes, Juifs allemands et d’Europe orientale, Allemands antinazis, Sarrois, Autrichiens ou Tchécoslovaques qui fuient les régimes dictatoriaux. Les démocraties courbent l’échine sous les coups de butoir de l’Allemagne nazie. Leurs atermoiements face à Hitler poussent encore de nombreux européens à prendre le chemin de l’exil pour la France. C’est dans ce contexte extrêmement tendu, avec la victoire en Espagne comme en France du Front Populaire qu’éclate l’insurrection des généraux espagnols. Ce conflit divise la Gauche française et européenne. Les démocraties choisiront de ne pas intervenir directement. Les premiers afflux de réfugiés espagnols sur le territoire français a lieu dès 1936 après la prise de Irun et San Sebastian par les généraux insurgés. Un premier exode de civils puis de militaires, défaits par les nationalistes pendant la campagne de Guipúzcoa, arrivent à Hendaye. Une deuxième vague, lors de la phase finale de la campagne du Nord, après la prise de Bilbao, Santander et les Asturies, concerne plus de 100 000 civils et militaires. Au printemps 1938, 25 000 personnes environ fuient le haut Aragon. Mais la grande majorité de ces réfugiés, civils et combattants, regagne l’Espagne par la Catalogne tandis que d’autres sont dirigés à l’étranger ou accueillis en France.Dès le début de la guerre civile espagnole, le gouvernement Blum tente de mettre en place une politique d’accueil des réfugiés. Les premières instructions données aux préfets sont d’ordre humanitaire. Le 19 août 1936, le ministre de l’Intérieur recommande aux préfets des départements frontaliers d’inciter les réfugiés à retourner en Espagne dans un délai de cinq jours ou, à défaut, à se rendre dans un département situé entre Garonne et Loire. Mais bientôt le gouvernement du Front Populaire est amené à s’orienter vers une politique plus restrictive en renforçant les contrôles et la surveillance aux frontières. Sans " méconnaître les traditions de notre hospitalité ", sont admis à franchir la frontière les ressortissants espagnols muni d’un visa " délivré par les autorités consulaires françaises ayant leur siège en Espagne ou dans les possessions espagnoles " pourvu qu’ils " aient accepté expressément de rentrer dans leur pays d’origine ". L’Instruction générale sur l’hébergement des réfugiés espagnols (mai 1937) prévoit, malgré tout, "d’ assurer, dans des conditions normales, l’hébergement des réfugiés espagnols qui sollicitent leur accueil sur le territoire français, de leur venir en aide par des moyens d’assistance appropriés et d’assurer le contrôle sanitaire indispensable « .Progressivement le gouvernement du Front Populaire se montre plus restrictif. Le ministre de l’Intérieur Marx Dormoy veut faire de la frontière avec l’Espagne un " barrage infranchissable ". Parlant des 50 000 réfugiés espagnols alors en France, il déclare :« j’ai décidé de les mettre en demeure de quitter notre territoire ". Le 27 novembre 1937, les choses sont clairement établies : " Seuls sont autorisés à résider en France les réfugiés qui possèdent des ressources suffisantes.
Jeudi 2 février 2012 à 06h00 Par Édith Anselme 1936 : une scène d'exode en gare d'Hendaye Article Sud-ouest Jeudi 2 février 2012 à 06h00 Par Édith Anselme
Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa Philippe Oyhamburu, fondateur des ballets et chœurs basques Etorki : “En 1936, j’ai 15 ans, mes parents ont divorcé et l’on nous envoie avec ma sœur Thérèse en vacances à Hendaye chez tonton Augustin qui possédait l’hôtel Central et dirigeait la chorale paroissiale. A 15 ans, j’étais élève au lycée Janson de Sailly à Paris, mon père était un ouvrier qui avait réussi, il était de droite et j’étais forcément comme lui. A cette époque, les lycées et les universités étaient à droite. J’avais plusieurs sources d’inspiration : l’héroïsme, la guerre, les batailles, mon rêve était de faire Saint-Cyr et de devenir officier, la politique aussi me passionnait. Tout à coup, la guerre n’était plus dans les bouquins, mais à côté. Je me rappelle d’un petit réfugié de Hondarribia aux yeux verts, je lui ai demandé (je ne savais pas encore le basque à l’époque) : “Tú eres español ?” (Tu es espagnol ?), il m’a répondu “No, soy vasco, como tú !” ( Non, je suis basque, comme toi !). Il y a toute une superposition d’images contradictoires et de souvenirs comme les récits d’un jeune Navarrais qui nous disait comment les franquistes tiraient sur les rouges. Cela m’a refroidi de mon franquisme. Car ce n’était pas seulement la guerre d’Espagne, c’était la guerre d’Euskadi. Je me rappelle aussi avoir dansé un fandango au casino avec un jeune communiste, M. Rivière, sur l’air d’España de Chabrier (le jeune homme sera déporté quelques années plus tard). Et d’un congrès du PCF à Hendaye Plage qui s’était conclu par la Marseillaise et le Gernikako Arbola ! Les vacances de 1936 n’ont pas réussi complètement à me transformer, mais Hendaye fut le premier déchirement dans ma vie. Et comment j’ai pu passer de patriote français à patriote basque. En 1939, je préparais Saint-Cyr, nous étions un groupe qui portait sur notre calot “Gora Euskadi askatuta !” Philippe Oyhamburu ne sera pas militaire. Il apprendra le basque quelques années plus tard, fondera Etorki et deviendra libertaire. Dolo Dicharry : “Il y avait des balles perdues, une est arrivée à Txomin Enea, notre domicile. C’était l’exode, il y avait des matelas dans les couloirs, des blessés à qui l’on apportait du café. Chez moi, il y avait beaucoup de monde et des matelas partout. Je me rappelle que le maire avait voulu supprimer le bal hebdomadaire par respect, mais les réfugiés n’ont pas voulu.” Jaime Rodríguez Salís : “Je suis originaire d’Irun, nous étions une famille de cinq enfants, ma mère était la sœur du maire républicain d’Irun. J’ai aujourd’hui 85 ans, c’est la première fois que j’ai l’occasion de dire merci aux Hendayais qui nous ont très bien accueillis et donné à manger. Nous, les enfants, nous allions à la plage et nous nous en foutions de savoir ce qui se passait dans la montagne !” Antoinette Irastorza : “J’avais 11 ans je portais le lait en carriole avant d’aller à l’école. J’ai vu Fontarrabie en flammes, je me suis mise à pleurer. Peu après, ma sœur m’a dit : ‘Tu es en retard à l’école !’ ‘Non, je n’irai pas à l’école aujourd’hui ! C’est trop grave’, lui ai-je répondu. Nous avions deux réfugiés à la ferme, l’un d’entre eux, quand il entendait les avions républicains, il criait : ‘Viva la República !’”
Eté 1936 : Hendaye solidaire quand 13000 réfugiés franchissent la Bidassoa Angèle Peyrelongue : “Ma mère est morte le 7 décembre 1936, j’avais sept ans. Mon père était veuf avec trois enfants. A l’époque, Hendaye s’identifiait par quartier. Moi, j’étais de la gare et j’ai une image en tête : tous les jours, les chefs de familles de Hendaye se dirigeaient vers la gare où les réfugiés se massaient. Les Hendayais se rendaient là, et même s’il y a eu parfois des remarques désobligeantes, il y avait un dialogue et chaque famille amenait quelqu’un chez lui. Beaucoup de gens pleuraient, mon père disait : ‘Il faut partager, ils en ont moins que nous’. La guerre de 1939 est intervenue, mon père a été mobilisé. On se demande pourquoi avec trois enfants à charge ! Un républicain espagnol que nous avions logé qui était commis en douane s’est mis à travailler en plus au noir : il coiffait et restaurait des chaises pour nous aider. Il a été dénoncé par deux Espagnols et amené au camp de Gurs. Lors d’une permission, mon père nous a amenés à Gurs en taxi et a demandé à voir un officier en lui disant : ‘Cet homme que l’on a enfermé ici s’est vu obligé de travailler pour nourrir mes enfants. Il faut le libérer’. Mais cela n’a pas été possible. On l’a extradé, puis il est revenu à Irun et il est mort très vite. Voilà, je ne voulais pas en parler ce soir, mais je lui dois bien ça à Ignacio Sánchez.” Iñaki : “Vous parlez toujours des rouges : moi, je suis basque et républicain, les fascistes m’ont foutu la vie en l’air. Par dignité, je ne suis jamais retourné dans l’Espagne franquiste.” Raphaël Lassallette, ancien maire de Hendaye : “Je rapporte simplement ce que m’ont dit mes parents. Je suis né le 4 août 1936 à la rue des Réservoirs, rue que je n’ai jamais quittée et où j’espère bien mourir. Cette nuit du 4 août 1936, deux naissances étaient imminentes : la mienne et celle de Jacqueline Artola. Nous étions séparés par 100 mètres de distance. La sage-femme Mme Costedoat faisait des allers-retours entre les deux domiciles. Ces allées et venues, elle les faisait en pleine guerre d’Espagne, en pleine guerre d’Irun. Quelques balles perdues atterrissaient rue des Réservoirs. Un matelas protecteur avait été mis à disposition par les familles pour protéger les allées et venues de la sage-femme. Nous sommes nés Jacqueline et moi. Et toujours vivants.” Ramuntxo Sagarzazu : “Mon grand-père était chauffeur de taxi, il avait été ‘loué’ par des journalistes qui couvraient la guerre. Il me racontait qu’il avait mis des matelas sur le taxi, dont la position changeait selon la direction qu’ils prenaient.” Marie-José Basurco, écrivaine : “J’ai écrit deux romans sur ce thème. Dans ma famille, le cousin germain de mon père était condamné à mort. A Saint-Jean-de-Luz, il n’y a pas eu le même accueil qu’à Hendaye. Le cousin de mon père avait un passeport apatride, il n’est jamais revenu à Donostia, il est mort à Caracas. Mon père s’est engagé pour la France, il a fait le débarquement de Sicile et d’autres batailles. Il a refusé les décorations et les médailles parce que la France avait trahi sa parole et les promesses faites au lehendakari José Antonio Agirre.