Des crédits subprimes à la crise financière
L’arrière plan américain : l’explosion des inégalités Les inégalités sont remontées au niveau de 1929 ! Les 10% des américains les plus riches se partagent la moitié des revenus. 1% des américains (les plus riches) perçoivent 23% de l’ensemble des revenus.
L’arrière plan américain : l’explosion des inégalités Jared Bernstein and Lawrence Mishel, Economy's Gains Fail to Reach Most Workers' Paychecks, September 3, 007 | EPI Briefing Paper #195 Depuis l’an 2000, la rapide progression des salaires des 1% les plus riches… s’accompagne d’une quasi stagnation des salaires du reste de la population.
L’arrière plan américain : la croissance à crédit
Des ménages qui s’endettent, essentiellement pour accéder à la propriété Faute de revenus, les ménages s’endettent pour financer leurs dépenses et devenir propriétaires.
Un modèle soutenu par… Une politique de très faibles taux d’intérêt menés par la FED. L’entrée massive de capitaux étrangers (liés aux excédents commerciaux des pays émergents et des pays pétroliers) à la recherche de $ et de rendements importants contribue à créer un excédent de liquidités. La montée des prix de l’immobilier crée un « effet de richesse » qui entretient la bulle.
L’éclatement de la bulle ! Jusqu’à ce que la remontée des taux d’intérêt…. …finisse par provoquer l’éclatement de la bulle !
L’insolvabilité des ménages entraine la multiplication des défaillances
Au travers de la titrisation, c’est l’ensemble du système financier qui est frappé Mécanisme de la titrisation
La crise de liquidité Des banques importantes sont touchées : 8 février 2007 : HSBC, banque d’investissement mondiale, annonce la première un problème de liquidité suite aux non remboursements des subprimes. Juin 2007 : Bear Sterns, banque d’investissement américaine, ferme deux fonds d’investissement liés au marché immobilier. 18 septembre 2007 : la FED (Banque Centrale américaine) baisse son taux directeur d’un demi point 29 octobre 2007 : Merrill Lynch, banque d’investissement américaine, annonce 2 milliards de $ de pertes. D’autres banques annonceront des pertes identiques dans les mois qui suivent (l’américaine Bear Sterns, la française Société Générale, la suisse UBS, etc.). 16 mars 2008 : Bear Sterns est sauvée de la faillite par la banque JPMorgan avec l’aide de l’Etat américain. Les banques ne se font plus confiances. Elles rechignent à s’accorder des prêts . Les taux d’intérêts grimpent sur le marché interbancaire.
Malgré l’intervention massive des banques centrales ! Dès début août 2007 : Les banques centrales (la Réserve Fédérale américaine, la Banque Centrale Européenne, la Banque du Japon, la Banque d’Angleterre) interviennent massivement et mettent à la disposition des établissements bancaires (sous forme de prêt) plus de 400 milliards d’euros de liquidités (en dollars, livres, euros ou yens). Dès septembre 2007, la FED baisse ses taux directeurs La BCE ne le fera que début octobre 2008
La crise boursière La perte de valeur des actifs liés aux subprimes oblige certains acteurs financiers à vendre leurs actifs pour rééquilibrer leurs bilans. DOW JONES La faillite de Lehman Brothers (15/09/2008), le rejet du premier Plan Paulson (29/09/08), les premières hésitations européennes… engendrent la panique boursière (le 6 octobre, le CAC40 perd plus de 9%) CAC40 La récession économique qui s’annonce mondiale contribue à entretenir la baisse.
La crise économique Infographie, Le Monde L'Unedic prévoit 46.000 chômeurs de plus en 2008 B.H. (lefigaro.fr) avec AFP 14/10/2008 Crise financière: chômage mondial record en vue d'ici fin 2009 Le Monde, 20 oct. 2008 25 000 milliards de dollars évanouis LE MONDE | 25.10.08 France : le nombre de permis de construire s'effondre au troisième trimestre Les Echos, mardi 28 octobre 2008 La récession fait chuter de 11 % en huit mois les emplois intérimaires LE MONDE | 27.10.08 Chômage technique chez les constructeurs automobiles français France Info – 27.10.08 Le moral des ménages s'effondre Le Parisien – 28.10.08 General Motors, au bord du dépôt de bilan Le Figaro 11/11/2008 Les Etats-Unis officiellement en récession LE MONDE | 01.12.08 La France fait face à la récession et à une hémorragie d’emplois Le Monde 19/12/2008 Infographie, Le Monde
Le crédit crunch Les banques rencontrant des problèmes de financement, augmentent le taux de leurs prêts. Et réduisent l’accès aux prêts aux particuliers les plus solvables. Enquête trimestrielle auprès des banques sur la distribution du crédit France – Octobre 2008
L’intervention des Etats pour limiter la crise financière Le plan Paulson 1 : Achat des actifs « toxiques » des banques pour rétablir la confiance entre les banques En contrepartie, l’Etat obtient des titres de propriété dans les banques aidées L’Etat interviendra également pour assouplir les modalités des prêts rachetés pour soulager les emprunteurs Le plan européen: 640 milliards d’euros pour la Grande Bretagne + 1260 milliards d’Euros pour les pays de l’Eurogroupe Le plan français Fond de recapitalisation des banques : 40 milliards d’euros via une Société de prise de participation de l’Etat (au travers de titres subordonnés) Fond de garantie des prêts interbancaires (pour une durée allant jusqu’à 5 ans) : 320 milliards d’euros gérés par les banques Source : tableau récapitulatif, Recherche Natixis
L’intervention des Etats pour relancer l’économie Le plan européen: Objectif : 1,5% du PIB européen soit 200 milliards d’euros (dont 30 milliards de fonds communautaires). Propositions : développement des infrastructures (transport, internet à haut débit), supplément de revenu pour les catégories les plus modestes Grande bretagne : baisse de 2,5 points de la TVA Espagne : 16 milliards d’€ centré sur la construction et les travaux publics Allemagne : 31 milliards d’€ (deuxième plan de 30 mds envisagé pour janvier) France : 26 milliards d’€ (dont 5 à 7 milliards de dépenses nouvelles) dont 10,5 d’investissements publics (4 par l’Etat, 4 par les entreprises publiques, 2,5 par les collectivités locales) ; construction de 70000 logements sociaux et acquisition de 30000 logements neufs et doublement du prêt à taux zéro (coût = 1,8 mds d’€) ; « prime à la casse » de 1000€ pour l’achat d’un véhicule (coût = 220 millions d’€) ; exonérations de charges pour les embauches en 2009 dans les entreprises de moins de 10 salariés (coût =700 millions d’€) ; extension des contrats de transition professionnelle ; prime de 200€ aux bénéficiaires potentiels du RSA (coût = 760 millions d’€) ; remboursement anticipé de 11 mds aux entreprises ; dérégulation partielle des marchés publics ; assouplissement temporaire des règles d’urbanisme. Etats Unis Les annonces de la FED 600 milliards de $ consacrés au rachat d’une part de la dette immobilière pour relancer le marché du logement 200 milliards de $ pour soutenir le crédit à la consommation et aux petites entreprises Les annonces d’Obama : 800 milliards de $ pour de grands chantiers d’infrastructures (écoles, hôpitaux, routes, ponts…) et le développent des énergies renouvelables Chine 4000 milliards de yuans (460 milliards d’€) : construction de chemins de fer, d’autoroutes, d’aéroports et de réseaux électriques ; développement des régions rurales ; santé et éducation.
Et maintenant ? Le risque de la déflation… Aux Etats-Unis : une baisse des prix jamais connue depuis la grande dépression En France, les prix de détail ont baissé de 0,5% en novembre La politique monétaire n’est plus efficace : même si le taux d’intérêt nominal approche 0, le taux d’intérêt réel reste positif. Cela rend plus difficile le désendettement et limite l’incitation à emprunter. Cercle vicieux : Baisse des prix => baisse de la demande - Report des dépenses de consommation et d’investissement Baisse des revenus => Baisse des prix
Et maintenant ? Réformer la finance mondiale ? 14 initiatives pour améliorer la transparence du système (d’après Le Monde) 1. Encadrer la titrisation 2. Supprimer ou taxer les marchés de gré à gré 3. Améliorer la législation sur l'attribution des crédits 4. Réglementer les fonds spéculatifs et le capital-investissement 5. Conforter le contrôle interne 6. Limiter les bonus et les golden rémunérations 7. Revoir les normes comptables 8. Etendre la lutte contre l'inflation à l'immobilier et à la Bourse 9. Interdire la spéculation aux banques de dépôt 10. Renforcer le Fonds monétaire international 11. Limiter la volatilité des monnaies 12. Augmenter le pouvoir des autorités de régulation 13. Relancer la coopération contre les places offshore 14. Encadrer les agences de notation
En résumé : Chronologie de la crise Le préalable à la crise : 2001 : Crises de confiance sur la Bourse américaine (Bulle Internet, Attentats du 11/09). La Fed réagit par des baisses des taux d’intérêts. 2002-2004 : Invention du subprime, crédit à taux bas pendant 2 ans, puis à taux variable en fonction du taux du marché, pour les ménages qui présentent beaucoup de risque de non remboursement. En cas de non remboursement, les biens immobiliers sont saisis par la banque. 2002-2004 : Le taux d’intérêt bas permet des achats sur le marché immobilier, dont les prix augmentent. 2004 : Inflation forte avec la hausse des prix du pétrole. 2004-2007 : Hausse des taux d’intérêt de la Fed. 2006 : Chute des prix de l’immobilier 2007 : Augmentation des saisies immobilières aux Etats-Unis suite aux non remboursements des subprimes.
La crise de 2008 : chronolgie 8 février 2007 : HSBC, banque d’investissement mondiale, annonce la première un problème de liquidité suite aux non remboursements des subprimes. Juin 2007 : Bear Sterns, banque d’investissement américaine, ferme deux fonds d’investissement liés au marché immobilier. 18 septembre 2007 : la FED (Banque Centrale américaine) baisse son taux directeur d’un demi point 29 octobre 2007 : Merrill Lynch, banque d’investissement américaine, annonce 2 milliards de $ de pertes. D’autres banques annonceront des pertes identiques dans les mois qui suivent (l’américaine Bear Sterns, la française Société Générale, la suisse UBS, etc.). 16 mars 2008 : Bear Sterns est sauvée de la faillite par la banque JPMorgan avec l’aide de l’Etat américain. 13 juillet 2008 : Annonce par Paulson du refinancement probable de Freddie Mac et Fannie Mae, les deux fonds qui garantissent les hypothèques aux Etats-Unis. 7 septembre 2008 : Refinancement de Freddie Mac et Fannie Mae par la nationalisation des deux fonds. 15 septembre 2008 : Faillite de Lehmann Brothers. Merrill Lynch, en faillite également, est rachetée par la Bank of America. 16 septembre 2008 : Faillite d’AIG, assurances américaines, rachetée par l’Etat américain. La Fed et la Banque centrale européenne injectent massivement des liquidités. Le CAC 40 baisse de 2 %. 26 septembre 2008 : Faillite de la première banque de détail, Washington Mutual, rachetée par JPMorgan. 29 septembre 2008 : Rejet du plan Paulson par la Chambre des représentants aux Etats-Unis. La crise se propage en Europe : plusieurs gouvernements européens interviennent pour sauver des banques menacées. 30 septembre 2008 : Faillite de Dexia, refinancée par les pouvoirs publics belges et français. 1er octobre 2008 : Malgré les injections massives de liquidités de la BCE, le calme ne revient pas sur les marchés européens. Les gouvernements européens affichent leur désaccord sur la statégie à prendre.3 octobre 2008 : Vote par le Congrès américain du Plan Paulson de sauvetage du marché financier. 4 -5 octobre 2008 : Le gouvernement allemand apporte sa garantie aux dépôts des particuliers. L'Autriche embraye sur la même voie. 6 octobre 2008 : Chute historique des cours du CAC40 et du Dow Jones, qui se poursuivra toute la semaine. 8 octobre 2008 : Les grandes Banques Centrales ont baissé leurs taux d’intérêt d’un commun accord. 12 octobre 2008 : Annonce par l’Union Européenne d’un plan de sauvetage du marché financier. 21 octobre 2008 : l’Etat injecte 10,5 milliards d’euros dans six banques françaises en échange d’engagements sur la rémunération des dirigeants et le volume des crédits accordés aux ménages et aux entreprises.
En résumé : schéma de la crise Infographie, Le Monde