Une monarchie en question (1715-1789) Soizic Croguennec MASTER MEEF – Histoire moderne CM9

La Régence de Philippe d’Orléans et l’expérience de la polysynodie (1715-1718) Conseil de Conscience (affaires morales et religieuses) : cardinal de Noailles Conseil des Affaires étrangères : maréchal d'Huxelles Conseil de la Guerre : maréchal de Villars Conseil de la Marine : comte de Toulouse Conseil des Finances : maréchal de Villeroy et duc de Noailles Conseil des Affaires du Dedans du Royaume : duc d'Antin Conseil du Commerce : maréchal de Villeroy et Michel-Jean Amelot de Gournay

The Mississippi Bubble : gravures hollandaises

Bernard Picart (1673-1733)

La Compagnie des Indes ou le rêve louisianais

Les principaux ministres de Louis XV Principal ministre Contrôleur général des Finances 1723-1726 : Louis de Bourbon-Condé 1726-1743 : Cardinal de Fleury 1758-1770 : Duc de Choiseul 1720 : John Law 1730-1745 : Philibert Orry 1745-1754 : Jean-Baptiste Machault d’Arnouville Chancelier de France Garde des Sceaux 1768-1774 : René Nicolas de Maupeou 1768-1790 : René Nicolas de Maupeou

Le temps de Choiseul 1758–1770 1758–1761 1761–1766 1761–1770 1766–1770 Principal ministre 1758–1761 Secrétaire d’Etat des Affaires étrangères 1761–1766 Secrétaire d’Etat de la Marine 1761–1770 Secrétaire d’Etat de la Guerre 1766–1770

Guerre et diplomatie sous Louis XV 1733–1738 Guerre de Succession de Pologne 1740–1748 Guerre de Succession d’Autriche 1756 Renversement des Alliances 1756–1763 Guerre de Sept ans 1768 Achat de la Corse

Les Poissonnades Les grands seigneurs s'avilissent, Les financiers s'enrichissent, Tous les Poissons s'agrandissent, C'est le règne des vauriens; On épuise la finance En bâtiments, en dépense; L'État tombe en décadence; Le roi ne met ordre à rien, rien, rien, rien Une petite bourgeoise, Élevée à la grivoise, Mesurant tout à sa toise, Fait de la cour un taudis ; Le Roi, malgré son scrupule, Pour elle follement brûle ; Cette flamme ridicule Excite dans tout Paris, ris, ris, ris. Cette catin subalterne Insolemment le gouverne, Et c'est elle qui décerne Les honneurs à prix d'argent ; Devant l'idole tout plie, Le courtisan s'humilie ; Il subit cette infamie, Et n'est que plus indigent, gent, gent, gent. La contenance éventée, La peau jaune et truitée, Et chaque dent tachetée, Les yeux fades, le col long, Sans esprit, sans caractère, L'âme vide et mercenaire ; Le propos d'une commère, Tout est bas chez la Poisson, son, son, son Si dans les beautés choisies Elle était des plus jolies, On pardonne les folies Quand l'objet est un bijou ; Mais pour si mince figure Et si sotte créature S'attirer tant de murmure, Chacun pense le Roi fou, fou, fou, fou. Il est vrai que pour lui plaire Le beau n'est pas nécessaire ; Vintimille sut lui faire Trouver son grouin gentil3 ; On croit aussi que d'Estrade4, Si vilaine, si maussade, Aura bientôt la passade. Elle en a l'air tout bouffi, fi, fi, fi.

Exécution de Damiens, 1757

D’Alembert et les Jésuites 1761 : « Que la canaille janséniste nous débarrasse des polissons jésuites. Ne fais rien pour empêcher que ces araignées se dévorent les unes les autres ». 1763 : « Les jésuites étaient les troupes régulières et disciplinées luttant sous l’étendard de la Superstition […] Les jansénistes ne sont que des cosaques dont la Raison va vite se débarrasser maintenant qu’ils doivent se battre seuls. »

COULOMB C. , « ‘L'heureux retour’ COULOMB C., « ‘L'heureux retour’. Fêtes parlementaires dans la France du XVIIIe siècle » In: Histoire, économie et société, 2000, 19ᵉ année, n°2. pp. 201-215. Le rappel des anciens Parlements par Louis XVI fut célébré dans toute la France par des festivités publiques organisées en l'honneur de ceux qu'on appelait les «martyrs» du Chancelier Maupeou. Le plus fameux d'entre eux, La Chalotais, de retour à Rennes après neuf années d'emprisonnement et d'exil, fut accueilli en véritable héros : « M. de la Chalotais arriva le mardi 13 décembre à sept heures du soir. Un nombre prodigieux de ses concitoyens étoit allé au devant de lui dès la veille, jusqu'à quatre lieues. Il étoit précédé à son entrée dans la ville de plus de deux cents jeunes gens à cheval, dont la plus grande partie étoit des étudiants en droit, & suivis de vingt-deux carosses remplis de noblesse, & d'une deputation de douze membres du corps des procureurs. Il fut reçu avec les transports de la joie la plus vive & aux acclamations mille fois réitérées de Vive le roi! Vive M. de la Chalotais! Toutes les rues étoient pleines, toutes les maisons illuminées ; une foule de citoyens se jettoit au devant de sa voiture, pour lui présenter des branches de laurier & des couronnes. Son hôtel & les alentours étoient pleins des différents ordres de la ville, qui l'attendoient pour le complimenter. Le bruit des canons, des feux d'artifice, des petards, des instruments de musique se faisoient entendre de toutes parts. La nuit, & une partie du jour suivant, se passèrent en danses & en divertissements de toute espèce. »

La guerre des Farines, 1775

Bibliographie indicative COTTRET M., Culture et politique dans la France des Lumières, 1715-1792, Paris, Colin, 2002. COULOMB C., « ‘L'heureux retour’. Fêtes parlementaires dans la France du XVIIIe siècle » In: Histoire, économie et société, 2000, 19ᵉ année, n°2. pp. 201-215 DUPILET A., La Régence absolue : Philippe d'Orléans et la polysynodie ; suivi d'un Dictionnaire de la polysynodie, Paris, Champ Vallon, coll. « Époques », 2011. EGRET J., Louis XV et l'opposition parlementaire, 1715-1774, Paris, Colin, 1970. KAPLAN S. L., Le complot de famine : histoire d’une rumeur au XVIIIe siècle, A. Colin, 1982. ORAIN A., La politique du merveilleux : Une autre histoire du Système de Law (1695-1795), Paris, Fayard, 2018.