Démystifier l’autre : la rencontre interculturelle Présentation des animateurs, du Réseau In-Terre-Actif et du Comité de Solidarité/Trois-Rivières. Introduction : Vivre ensemble est le nouvel enjeu de nos sociétés : elles sont de plus en plus multiculturelles et le deviendront encore davantage. Les relations interculturelles, celles qui nous impliquent en tant que personne face à une autre, sont malheureusement truffées d’embûches. Mais qu’est-ce qui rend difficile, voire dans certains cas impossible, la rencontre entre cet autre et soi ? Les stéréotypes et les préjugés comptent parmi les obstacles, car ils constituent des filtres entre les individus et bloquent ainsi leurs relations. Présentation du plan de l’animation : Cette animation vise à sensibiliser les jeunes aux notions de préjugés et stéréotypes. Elle aborde ensuite le thème des rencontres interculturelles en présentant les éléments pouvant varier d’une culture à l’autre et représentant de possibles sources de malentendus Une animation proposée par le Réseau In-Terre-Actif
Mise en situation : « À qui donne-t-on l’organe? » Jakob Julie Mohammed Pour commencer, nous allons réaliser une activité d’équipe (répartir les élèves en équipes de 4 à 6 élèves). En 10 minutes vous allez devoir étudier les cas proposés sur la feuille « À qui donne-t-on l’organe? » (voir feuille en annexe et présenter les personnages à haute voix) et choisir une seule personne, parmi les 5 mentionnées, qui recevra le rein tant convoité. Une seule survivra, les 4 autres décèderont… comment allez-vous arriver à arriver à un consensus sur la personne à choisir? Faire le retour sur l’activité (10 min): Demander à chaque équipe quel a été leur choix et comment ils ont procédé pour éliminer ou choisir les candidats. Expliquer que le processus de sélection découle souvent de nos valeurs, préjugés et stéréotypes, et que l’élimination de certains candidats est une forme de discrimination. Car au bout du compte, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse à l’exercice. Introduire que nous allons définir ces quelques concept (préjugés, stéréotypes et discrimination) pour mieux comprendre ce qui s’est produit dans l’activité et ce qui se produit si souvent dans nos rencontres avec les autres, que ce soit au niveau interculturel ou en général. Kahina Alejandro
…préjugé?! Qu’est-ce qu’un… Un préjugé est une idée préconçue que l’on a sur quelqu’un ou sur quelque chose. On est certain que c’est vrai alors qu’on n’a pas vérifié. On juge à l’avance, avant de connaître. Un préjugé est une idée préconçue que l’on a sur quelqu’un ou sur quelque chose. On est certain que c’est vrai alors qu’on n’a pas vérifié. On juge à l’avance, avant de connaître. Q : Avez-vous des exemples de préjugés qu’il est possible d’avoir?
On peut avoir des préjugés sur : l’apparence; la classe sociale; l’orientation sexuelle; les caractéristiques de marginalité; etc. L’apparence : Physique, habillement. La classe sociale : Groupe d’individus qui se caractérisent par la place qu’ils occupent dans le monde du travail ou dans la société en lien avec les revenus ($). L’orientation sexuelle : Hétérosexualité, homosexualité, bisexualité… Les caractéristiques de marginalité : État dans lequel se trouvent des individus, groupés ou non, qui fonctionnent en dehors des normes ou des valeurs reconnues par un groupe ou une société. Qui est en dehors de la majorité, qui sort de l’ordinaire. Définitions tirées de: Individu et société (3e édition) Et malheureusement, comme le disait Einstein : « Il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé. »…
« As-tu vu ses vêtements? Il doit vraiment être pauvre... » Exemples… « As-tu vu ses vêtements? Il doit vraiment être pauvre... » « Regarde la fille en fauteuil roulant, je suis certaine qu’elle ne comprend rien quand on lui parle… » Exemples de préjugés « inoffensifs » : Un garçon qui mesure 6 pieds 5 : on va présumer qu’il doit être un joueur de basketball. Une personne qui porte des « dreadlocks » : on va présumer qu’elle est un fan de musique reggae. Exemples de préjugés qui font mal : « As-tu vu ses vêtements? Il doit vraiment être pauvre... » « Regarde la fille en fauteuil roulant, je suis certaine qu’elle ne comprend rien quand on lui parle… » Dire à quelqu’un qui fait partie d’une minorité visible de « retourner dans son pays »… même si, peut-être, sa famille habite au Québec depuis plusieurs générations…
…stéréotype?! Qu’est-ce qu’un… Un stéréotype est une idée toute faite et pas très originale, un cliché. C’est une simplification ou une exagération que l’on attribue à tout un groupe de personnes. Selon vous, de quelles nationalités sont les 2 personnes représentées sur l’image? Réponse : Un Américain et un Français… les stéréotypes que nous avons à leur égard nous permettent de facilement les « reconnaître » sur le dessin… Un stéréotype est une idée toute faite et pas très originale, un cliché. C’est une simplification ou une exagération que l’on attribue à tout un groupe de personnes. Deux mécanismes principaux contribuent à l’élaboration d’un stéréotype: La simplification: on sélectionne quelques données jugées pertinentes dans la masse des informations disponibles et on les place au premier plan. L’exagération: les données sélectionnées sont accentuées telle une caricature. Ces caricatures sont collectives, préformées, préconçues, relativement uniformes parmi les membres d’un groupe, exprimant un imaginaire social et utilisées de façon quasi automatique et routinière. Ce sont des habitudes de jugement non confirmées par des preuves que chaque société fournit à ses membres par le biais de la famille, du milieu social, de l’école et des médias.
Il faut comprendre que le stéréotype appartient à celui qui le propage, pas à celui qui en est la cible… Nous avons tous des “petits tiroirs” dans notre esprit, et quand nous ouvrons ces tiroirs (ex.: le tiroir “Américain” ou “Français”), nous y retrouvons collectivement les mêmes caractéristiques/idées... Quelle image avez-vous dans votre tête lorsque vous ouvrez le tiroir... : - Français : mince, avec une baguette de pain sous le bras, porte un bérêt, chandail rayé bleu et blanc, petit foulard dans le cou, artiste, tour Eiffel, etc. - Autochtone : chapeau avec des plumes, habit de cuir avec franges, cheveux longs et Noirs avec tresses, danse autour du feu, calumet de la paix, vit dans un tipi, vit de chasse et de pêche, etc. - Musulman ou arabe : (les commentaires des élèves seront probablement très forts, en lien avec l’imagine très bégative de cette communauté qui est projetée dans les médias et les films : terroriste, bombe, Ben Laden, grosse barbe, femmes voilées et soumises... très important de bien encadrer cette portion de la discussion, qui risquent d’être musclée... rappeler que les stéréotypes sont des généralisations et qu’il est impossible de mettre tout le monde dans le même panier... leur demander, selon eux, d’où viennent leurs stéréotypes si forts envers les musulmans et les arabes... leur rappeler que les gens qui s’intègrent bien à leur société et qui vivent leur vie dans la plus grande simplicité ne sont jamais ceux qui font les manchettes et que, pourtant, ceux-ci représentent la très grande majorité des arabes et des musulmans du Québec...) Le stéréotype appartient à celui qui le propage, pas à celui qui en est la cible…
Les Amérindiens portent des plumes et aiment danser autour d’un feu de camp… Les Français aiment boire du vin… Les belles-mères sont méchantes… Exemples… Les Amérindiens portent des plumes et aiment danser autour d’un feu de camp… Les Français aiment boire du vin… Les belles-mères sont méchantes… Souligner aux élèves que les éléments qu’ils ont eux-mêmes nommés (pour les Français et les Autochtones) se retrouvent effectivement sur cette diapositive… montre à quel point les stéréotypes sont bien ancrés dans une société…
Les stéréotypes des Québécois… Les Latinos ont la peau foncée. Les Russes boivent de la vodka. Les Italiens sont des mafioso. Les Africains ont le SIDA. Les Arabes sont des terroristes. Les Latinos sont tous de bons danseurs. Lire la liste des stéréotypes proposés… Qui a déjà entendu les stéréotypes suivants? Qu’en pensez-vous? Êtes-vous en accord pour dire que tous les membres de ces communautés correspondent à ces stéréotypes? Où les entend-t-on, où les voit-on? EXEMPLES : Dans les médias, le cinéma : les films hollywoodiens, non seulement, sous-représentent les diverses ethnies, mais lorsqu’elles y figurent, elles sont souvent stéréotypées. Dans la plupart des cas, le rôle principal est tenu par un blanc; les noirs incarnent essentiellement des criminels, des vendeurs de drogue ou des membres de gangs; les latinos interprètent des gangsters ou des serviteurs; les arabes jouent les terroristes, et ainsi de suite. Les stéréotypes ne sont pas uniquement formulés par la population d’accueil, ils existent aussi entre les différentes communautés culturelles. Les mêmes stéréotypes que nous venons d’énoncer peuvent être exprimés par des immigrants envers d’autres groupes ethniques. Chacun a une histoire nationale particulière, des haines qui datent de conflits antérieurs dans leur pays d'origine. Ces conflits peuvent resurgir sous forme de rivalités communautaires. Les Chinois travaillent tout le temps. Les gangs de rues sont composées de Noirs. Les gens du Sud sont peu scolarisés. Les Allemands sont racistes. Les Autochtones sont des paresseux.
Les stéréotypes… sur les Québécois! Les Québécois sont peu spontanés. Au Québec, c’est chacun pour soi. Les Québécois sont matérialistes et individualistes. Au Canada, tout le monde est bilingue. Les énoncés suivants sont-ils vrais? Qu’en pensez-vous? Vous identifiez-vous à tous ces stéréotypes? Comment ces stéréotypes ont-ils pu surgir? Attirer l’attention des élèves sur le fait que certaines personnes peuvent correspondre à ces stéréotypes, ou que l’on y correspond tous parfois, à un moment ou à un autre, selon différentes circonstances… Et si on ne se reconnait pas nous-mêmes dans ces stéréotypes, comment peut-on penser que les autres communautés culturelles se reconnaissent dans les stéréotypes qu’on véhicule à leur égard? Les Québécois ne savent pas danser. Les Québécois sont traîneux. Les Québécois sont froids. Les Québécois sont tous riches.
Qu’est-ce que la… …discrimination?! Discriminer, c’est utiliser les différences entre des personnes pour leur refuser l’égalité. On agit injustement contre une personne parce qu’elle est différente. Définition de la discrimination: Discriminer, c’est utiliser les différences entre des personnes pour leur refuser l’égalité. On agit injustement contre une personne parce qu’elle est différente. La discrimination consiste en un acte individuel ou collectif, de rejet systématique et répété d’une personne ou d’un groupe ayant pour effet la perte de droits de la ou les victimes. Définitions tirées de: STEREOTYPIK (Le Monde selon les femmes, Belgique) Exemple : Si l’on refuse de louer un logement à un Noir seulement à cause de la couleur de sa peau.
Exemple… Avant 1994, en Afrique du Sud, il y avait des lois (apartheid) interdisant aux noirs d’avoir accès aux mêmes lieux que les blancs. Avant 1994, en Afrique du Sud, il y avait des lois (apartheid) interdisant aux noirs d’avoir accès aux mêmes lieux que les blancs. Beaucoup d’autres peuples ont effectué de la discrimination au cours de l’Histoire : pouvez-vous en nommer quelques-uns? Ex. : Les Noirs aux États-Unis, les Tibétains en Chine, les Tutsis au Rwanda, etc.
Comment s’ouvrir à l’autre? Quelques idées pour une meilleure ouverture à l’autre et pour le respect des différences : S’ouvrir aux autres dans le groupe, confiance, solidarité, communication, … S’intéresser à l’autre… dire bonjour, sourire c’est contagieux… « la solidarité commence dans cette capacité de se dire bonjour l’un l’autre… » Être curieux, vouloir apprendre de l’autre Inviter les membres d'un autre groupe culturel à donner une conférence qui peut être agrémentée de diapositives, films ou objets symboliques liés à leur culture. Aller manger dans un restaurant d'une autre ethnie. Organiser un souper ou une journée multiculturelle où chaque personne apporte un plat et des objets propres à une autre culture. Demander à chaque participant dans un atelier, qu'il soit né au Québec ou ailleurs, de faire un petit exposé sur son histoire ou sa culture. Organiser un projet concret commun avec un autre groupe culturel (aller à la cabane à sucre, créer une pièce de théâtre, organiser des échanges de gardiennage, etc.) Demander aux participants de faire des recherches ou des exposés sur d'autres cultures. Développer un lien de correspondance écrite ou autre avec un groupe ethnique
Comprendre d’où tu viens pour accepter les différences Ta culture Ton éducation Tes valeurs Tes croyances Ta religion La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. C’est la totalité de ce qui est appris, transmis et produit par la société. C’est ce bagage culturel qui te donne une paire de lunettes pour voir le monde, c’est une couleur qui teinte le regard que l’on pose sur l’autre. On apprend ce qui est bon ou mauvais; on intègre nos valeurs ainsi que nos préjugés par notre éducation, celle faite par notre famille, celle de l’école, de la société, à travers les médias, etc. Par exemple, certains d’entre vous ont préféré choisir un candidat plutôt qu’un autre lors de l’activité « À qui donne-t-on l’organe? »; ce sont vos valeurs et préjugés qui ont teinté votre choix. Exemple de l’origine des préjugés sur l’homosexualité: Dans la Bible, l’homosexualité est perçue comme anormale, un phénomène pas naturel. La religion catholique prenait jadis beaucoup de place dans notre société. Il y a 20 ans seulement, l’homosexualité était dans le livre des maladies mentales. On peut donc comprendre pourquoi il existe encore des préjugés sur l’homosexualité aujourd’hui.
Zones sensibles : la couleur d’une culture… Quelques exemples : Ces zones sont sujettes à l’incompréhension et aux malentendus dans la rencontre interculturelle … 1. Perception du temps et de l’espace; 2. Le rôle et le statut de la femme, de l’homme; 3. Les croyances et les pratiques religieuses; 4. Les modes d’éducation des enfants; 5. Les codes de politesse; 6. L’individualisme versus le collectivisme… D’une culture à l’autre, la paire de lunettes que les individus portent est différente; la couleur que chacun perçoit en fonction de sa culture l’est aussi. Ces zones sont sujettes à l’incompréhension et aux malentendus dans la rencontre interculturelle… rappelons-nous que es incompréhensions interculturelles sont très souvent une question de culture et d’éducation, et non de mauvaise foi !
L’immigration au Canada L’immigration est à l'origine des deux tiers de la croissance démographique du Canada au cours de la période allant de 2001 à 2006. - Au Canada, environ 6,2 millions de personnes sont nées à l'étranger, soit près de 1/5 de la population. - Le Canada accueille environ 250 000 immigrants chaque année (2012). Nous avons un grand besoin des immigrants, puisque le Canada a une croissance démographique trop peu élevée : c’est donc à nous de faire tout en notre possible pour les accueillir comme il se doit et de faire en sorte qu’ils puissent s’intégrer et devenir des membres actifs de notre société. - Au Canada, environ 6,2 millions de personnes sont nées à l'étranger, soit près de 1/5 de la population. - Le Canada accueille environ 250 000 immigrants chaque année (2012).
L’immigration au Québec 35% de ces immigrants sont arrivés dans les quinze dernières années et 36% avant 1976. 40 % de la population immigrante au Québec vient d’Europe. Sur 10 personnes arrivées, 7 peuvent soutenir une conversation en français. Le niveau de scolarité des nouveaux immigrants est semblable à celui des personnes nées au Canada. Il est un peu plus élevé chez les hommes immigrants que chez les hommes nés au Canada. Source : Profil comparatif des nouveaux immigrants de la région métropolitaine de Montréal d'après le recensement de 1996. Citoyenneté et Immigration Canada. Mai 2000. Le savais-tu? Qu’est-ce qui te surprend?
À l’école secondaire des Pionniers : … environ 125 jeunes venus d’ailleurs qu’au Québec … 31 communautés culturelles différentes sont représentées …c’est environ 12 fois plus qu’il y a 10 ans À Trois-Rivières : ***Adaptez cette diapositive à votre classe/école/ville… À l’école secondaire des Pionniers : … environ 125 jeunes venus d’ailleurs qu’au Québec … 31 communautés culturelles différentes sont représentées …c’est environ 12 fois plus qu’il y a 10 ans À Trois-Rivières : … de plus en plus d’immigrants (UQTR, réfugiés…) … Congo, Maghreb, Colombie, Irak, Brésil, France, Mali, Côte d’Ivoire, Cameroun… Afin de mieux cohabiter et d’apprendre à créer des relations sur des bases positives au sein de notre propre communauté, pourquoi ne pas miser sur nos ressemblances plutôt que sur nos différences? … de plus en plus d’immigrants (UQTR, réfugiés…) … Congo, Maghreb, Colombie, Irak, Brésil, France, Mali, Côte d’Ivoire, Cameroun…
MERCI POUR VOTRE PARTICIPATION!