Place des médias entre sécurité humaine et sécurité politique Plan : 1.Introduction (définition conceptuelle : médias, sécurité humaine, sécurité politique) 2.Médias et sécurité politique (rôle démocratique des médias dans la théorie et dans l’histoire) 3.L’opinion publique : un enjeu de pouvoir (un lieu de lutte entre instances gouvernementales et les médias) 4.L’utilité paradoxale des médias 5. Conclusion (la question de l’autonomie des médias dans un contexte sécuritaire difficile)
Introduction Définitions conceptuelles Médias : d’une façon générale : moyens de diffusion, de distribution ou transmission de signaux porteurs de messages écrits, sonores, visuels (presse écrite, la télévision, radiodiffusion…)
Sécurité humaine Le concept de sécurité humaine : un Changement de paradigme au niveau besoins fondamentaux de l’homme (=besoins de sécurité de l’homme) Dans les années 70: la banque mondiale avait construit cinq (5) besoins fondamentaux de l’homme: 1.Se nourrir 2.Se loger 3.S’habiller 4.Se soigner 5.S’éduquer Les années 90 : PNUD avec le concept de sécurité humaine élargit le spectre de la sécurité humaine et conséquemment le spectre des besoins fondamentaux de l’homme: le concept de Sécurité humaine recouvre sept (7) domaines de la sécurité, correspondant à 7 besoins fondamentaux: 1.sécurité économique, 2. sécurité alimentaire, 3.sécurité sanitaire, 4.sécurité de l’environnement 5.sécurité personnelle 6.sécurité de la communauté, 7.sécurité politique.
Sécurité politique La sécurité politique a trait à l’Etat de droit, à la démocratie, aux libertés Les libertés: - civile (choisir religion, mode de vie, profession, résidence…) - individuelle (faire tout ce que la société ne peut pas empêcher) - libertés publiques (presse, réunions) - liberté d’opinion - libertés syndicales NB : les trois derniers types de libertés qui caractérisent la sécurité politique intéressent particulièrement les médias
Médias et sécurité politique Rappel : Historiquement : les médias ont contribué à la démocratisation de la vie politique (donc à la sécurité politique) Jürgen Habermas (1962, 1978) (exemple de l’Angleterre du 17 ème siècle) Avant l’avènement de la Presse: le gouvernant (i.e. le Roi, l’Etat) prenait des décisions par décrets sans tenir compte des désirs des gouvernés. Les débats parlementaires se passaient sous le mode du huis -clos, sans que les gouvernés eussent les moyens d’influencer le vote des lois L’avènement de la Presse va donner au public (aux gouvernés) le moyen d’exercer son pouvoir critique, de faire usage politique de sa raison, et d’influencer les décisions politiques= transformation des « affaires politiques » en « affaires publiques » (chose qui a valu à la Presse d’être qualifiée de quatrième pouvoir, Fourth state).
L’opinion publique est un enjeu de pouvoir (un lieu de lutte entre instances gouvernementales et les médias) L’opinion publique exerce des effets très importants sur le pouvoir (pouvoir = croyance, crédit, adhésion, foi (pouvoir comme fiduciaire= (valeur du pouvoir=fondée sur la confiance accordée à la personne qui l’exerce) Contrôler l’opinion publique c’est contrôler le pouvoir (d’où la Lutte entre le premier pouvoir(Gouvernement) et le quatrième pouvoir (médias) Gouvernement cherche à influencer les informations ou agents chargés de les transmettre. Dans cette lutte, le gouvernement jouit d’un avantage : celui du monopole de l’information légitime : Cf. les sources officielles Les médias (en l’occurrence les journalistes) cherchent à obtenir des détenteurs de l’information, l’exclusivité
L’utilité paradoxale des médias A quoi ça sert les médias ? Les dédias concourent autant à un fonctionnalisme du meilleur qu’à un fonctionnalisme du pire Les médias : un fonctionnalisme du meilleur : ça sert d’abord à consolider la démocratie : pas de démocratie digne de ce nom sans médias, sans les libertés publiques, la sécurité politique ? Les médias servent à résister à toutes les sortes d’arbitraire, de dérives autoritaires ou totalitaires Les médias : un fonctionnalisme du pire : ça sert à détruire ce que ça a permis de construire : la démocratie elle-même, à cause de nombreuses tares (défauts qu’ils véhiculent : - manque d’autonomie et soumission aux exigences du marché, - traitement médiatique de l’information pour satisfaire aux attentes du grand nombre, de la clientèle - logique de concurrence pour le scoop (la recherche des nouvelles les plus nouvelles) qui conduit à placer le traitement de l’information sur le signe de la vitesse et de la précipitation au détriment du professionnalisme
Conclusion Les médias produisent un bien culturel dont la qualité impacte positivement ou négativement la vie en société (la vie politique) Nécessité de veiller sur les conditions de production, de circulation et de consommation d’un bien culturel tel que l’information, qui est produit par les médias La vigilance devient cruciale dans un contexte où la sécurité de l’Etat, des citoyens y compris des journalistes eux-mêmes est menacée/ Merci