Registre des Arrêts Cardiaques Résultats à 3 ans Marie - France MONNET Médecin Commandant Sapeurs Pompiers - SDIS 38 Saskia WURTZ Attachée de Recherche Clinique - RENAU 1er Registre français prospectif permanent depuis 1/01/2004: 4700 patient AC extrahospitaliers des 3 départements du Réseau PEC par une structure de garde : SP, AP, Pisteurs Secouristes, SMUR, MdG et MCS Recueil et analyse données selon recommandations d’Utstein via une base de données commune sécurisée OBJECTIFS : - Participer à l’amélioration de la survie des personnes victimes d’un AC extrahospitalier par une meilleure PEC préhospitalière. Évaluer les PP (dossier de validation EPP réalisé par le RENAU) et améliorer la qualité des soins. Recueil et analyse des données de PEC et de survie des victimes AC pour : décrire les caractéristiques de la chaîne de survie déterminer et/ou confirmer les facteurs d’amélioration de la prise en charge
* Dpt 38 : début registre 4ème trimestre INCLUSIONS PATIENTS Effectif total = 4692 n Le nombre de cas d’AC signalés en 2006 est un peu inférieur à 2005 (1630 vs 1771). Cette diminution est notamment flagrante pour le département 74 (517 vs 650 soit 140 patients de moins en 2006). L’incidence des AC n’a logiquement pas diminué en 2006 (compte tenu de l’augmentation de population dans notre région et du vieillissement de la population notamment). Il y a donc un déficit net dans le signalement des AC en Haute-Savoie. Ce qui n’est pas le cas en Isère où le nombre d’AC signalés est en progression. * 1291 1771 1630 * Dpt 38 : début registre 4ème trimestre
ORIGINE DE L’APPEL % p < 0,001 Entre 2004 et 2006, on note une augmentation nette et significative de la proportion d’appel au 18. On constate que les personnes appellent d’avantage les Sapeurs Pompiers. Ces derniers étant mieux répartis sur le territoire que les SAMU, ainsi les victimes d’AC sont pris en charge plus rapidement et ont un accès direct au DSA.
CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES DES PATIENTS 2004 2005 2006 p Effectif total n = 1291 n = 1771 n = 1630 - Age médiane [IQR] 67 [51 – 80] 68 [51 – 80] NS Hommes n (%) 910 (70) 1199 (68) 1110 (68) Tentatives de réa spécialisée n (%) 785 (61) 1044 (59) 973 (60) Depuis 2004, l’âge médian des patients, le pourcentage d’hommes dans la population des victimes d’AC et le taux de tentatives de réanimation spécialisée restent stables. NS = Non Significatif
TENTATIVES DE RÉANIMATION MEDICALISEES p < 0,001 59,8 % 54 % 63,5 % Depuis 2004 au sein du RENAU, 2802 patients ont bénéficié d’une tentative de réanimation médicalisée soit 59,7 % de l’effectif total de patients. Ce taux reste stable depuis 3 ans. Si nous comparons la proportion de tentatives de réanimation spécialisées entreprises au sein de chaque département, on observe une différence significative (p < 0,001).
LIEU DE L’ARRET CARDIAQUE Depuis 2004, la répartition des lieux où surviennent les AC reste identique avec une majorité d’AC survenant au domicile : 67 % . On sait que lorsqu’un AC survient à domicile la présence de témoin n’est pas systématique. Ainsi, alors que le pourcentage de survie à 1 an des patients ayant eu leur AC dans un lieu public est de 30% il n’est que de 17 % si l’AC a lieu à domicile.
ÉTIOLOGIE PRÉSUMÉE DE L’AC % Si on compare les différentes étiologies présumées des AC, on constate que leur répartition reste stable au cours des années. Avec une majorité d’AC de cause cardiaque. Cependant, depuis 2004 on observe une augmentation régulière de la proportion des AC de cause traumatique (8%, 10%, 13%).
RYTHME INITIAL 5 11 13 % 18 Si on compare les différents rythmes initiaux, on constate que l’asystolie représente la majorité des cas. Cependant depuis 2004, on observe une augmentation de la proportion d’AC avec rythme initial AESP (5%, 11%, 13%). sachant que l’un des rythmes les plus fréquents dans l’AC traumatique est l’AESP ainsi cette augmentation « pourrait » être liée à l’augmentation du nombre d’AC traumatiques on sait que l’un des rythmes les plus fréquents dans l’AC traumatique est l’Activité Electrique Sans Pouls, ainsi l’augmentation depuis 2004 de la proportion d’AC avec rythme initial AESP (5%, 11%, 13%) « pourrait » être liée à l’augmentation du nombre d’AC traumatiques.
ARRETS DEVANT TEMOINS Depuis 2004, la répartition des AC reste stable avec : - 26 % des AC qui ont lieu sans témoin - 15 % devant les professionnels de l’urgence - et 59% des AC qui ont lieu devant un spectateur
RCP PAR SPECTATEURS Toutefois si on s’intéresse aux 59% des AC qui ont eu lieu devant un spectateur, on constate que depuis 3 ans la proportion des victimes qui ont bénéficié d’une RCP par ces mêmes spectateurs diminue (37%, 33% et 31%). Cela implique deux axes de travail (information – formation) au sein du RENAU : Au niveau des régulations : proposer de façon systématique aux témoins de pratiquer les gestes élémentaires de survie, - Participer à la sensibilisation du public à la formation aux premiers secours p = 0,07
UTILISATION DSA PAR 1ers INTERVENANTS L’augmentation significative de l’utilisation du DSA par les premiers intervenants professionnels traduit un bon taux d’équipement des acteurs d’urgence (SP, pisteurs secouristes et MC SAMU) et un bon déploiement des DSA sur l’ensemble du Réseau. Suite au décret de mai 2007 relatif à l'utilisation des défibrillateurs automatisés externes par des personnes non médecin, le RENAU va se donner les moyens d’évaluer la mise à disposition de DEA dans les lieux publics. Ainsi une nouvelle variable « utilisation d’un DEA par spectateur » sera ajoutée à la fiche de recueil des cas d’AC.
SURVIE DES PATIENTS Effectif n = 2802 2004 n = 785 2005 n = 1044 2006 RACS même transitoire n (%) 214 (27) 277 (26) 242 (25) NS Admission en USI n (%) 147 (19) 199 (19) 188 (19) Patients vivants à H24 n (%) 86 (11) 110 (11) 116 (12) Patients sortis vivants n (%) 44 (6) 58 (6) Patients vivants à 1 an* n (%) 36 (5) 43 (4) NA Depuis 2004, les pourcentages de patients qui ont un RACS même transitoire, qui ont été admis en USI, qui sont vivants à 24h et qui sont sortis vivants restent stables. Vous trouverez le détail des données de PEC des AC par SMUR dans le registre papier que nous vous avons remis. L’ensemble des résultats seront remis aux chefs de service lors de la visite de l’ARC. NS = Non Significatif NA = Non Applicable * Données de survie à 1 an manquantes pour 34 patients ayant eu leur AC en 2006
SURVIE DES PATIENTS PAR DEPARTEMENT NS NS Pour chaque département, les pourcentages de patients ayant eu un RACS, admis en USI et sortis vivants de l’hôpital restent stables depuis 3 ans. Par contre on observe une différence significative du pourcentage de patients sortis vivants p = 0,02 quand on compare les résultats des 3 départements. p = 0,02 NA * * Les données de survie à 1 an sont manquantes pour 34 patients ayant eu leur AC en 2006.
DEVENIR DES PATIENTS Entre 2004 – 2005 sur les 102 patients sortis vivants de l’hôpital après leur AC, 77 % (n = 79) avaient une CPC de 1 selon l’échelle de Glasgow-Pittsburgh, c’est à dire qu’ils ont une vie normale avec aucune limitation dans le devenir Si on fait le suivi à 1 an de ces 102 patients sortis vivants de l’hôpital, 70 % (n=72) sont vivants à 1 an avec une CPC de 1
ANALYSE DE SURVIE A 1 AN 1 / 2 n (% survie) p Lieu AC Lieu public Effectif admis à l’hôpital n = 338 n (% survie) p Lieu AC Lieu public Domicile 28 (30) 33 (17) 0.007 Type de témoins Devant témoins Sans témoin 73 (26) 6 (11) 0.02 Rythme initial TV FV 3 (60) 42 (39) < 0.001 Analyse de la survie à 1 an des patients admis à l’hôpital en 2004 et 2005 L’âge, le sexe de la victime ainsi que l’appel au 15 ou 18 n’influencent pas la survie à 1 an des patients. Par contre, faire son AC dans un lieu public, en présence de témoins, avec un rythme initial = TV ou FV influence le taux de survie.
ANALYSE DE SURVIE A 1 AN 2 / 2 Effectif admis à l’hôpital n = 338 n (% survie) p Délai appel – 1ère RCP £ 2 min ³ 2 min 59 (36) 20 (12) < 0.001 Délai appel – arrêt 1er véhicule £ 5 min ³ 5 min 66 (27) 13 (14) 0.01 Délai appel – RACS £ 20 min ³ 20 min 61 (41) 18 (10) Si on s’intéresse aux différents délais de PEC des patients, plus les délais sont courts plus le % de survie à 1 an est élevé. Ainsi si : Délai appel / 1ère RCP £ 2 min alors 36% Délai appel – arrêt 1er véhicule £ 5 min alors 27 % Délai appel – RACS £ 20 min alors 41 %
DELAIS 2006 Arrêt réa Arrivée secours 1ère RCP 1er CEE Appel RACS 46 [35-59] Gain d’une minute entre appel – arrivée du 1er véhicule d’urgence par rapport à 2005. 8 [0-14] 9 [6-14] 10 [6-15] 26 [15-37] minutes
HYPOTHERMIE en PRE HOSPITALIER HYPOTHERMIE en PRE HOSPITALIER 119 Patients en AC récupérés Intention d’hypothermie pré hospitalière N=28 Sans intention d’hypothermie pré hospitalière N=91 Des questions se posent actuellement sur la technique à utiliser pour induire l’hypothermie modérée, sur le bénéfice potentiel dans les AC non liés à une FV/TV et surtout sur l'intérêt et l'innocuité de débuter cette méthode en pré hospitalier. Ainsi une étude a été réalisée à partir des données du registre AC. Sur 119 patients en, 28 patients ont eu une intention….. RésultatsLe pronostic neurologique de la population « intention d'hypothermie » n'est pas amélioré ceci est probablement dû au fait d’un effectif insuffisant. Pronostic neurologique favorable 7 / 28 Pronostic neurologique favorable 30 / 91 NS L. HAMMER, F. VITRAT, D. SAVARY, G. DEBATY, C. SANTRE, M. DURAND, G. DESSERTAINE, H. BOUVAIST, JF. TIMSIT. Immediate pre-hospital COOLING protocol in comatose survivors of out-of-hospital cardiac arrest: a preliminary report. Ressuscitation 2007. A paraitre
HYPOTHERMIE en PRE HOSPITALIER Le refroidissement interne par perfusion de sérum physiologique (30ml/Kg) à 4 degrés Celsius ne semble pas augmenter l’incidence des OAP La mise en hypothermie est envisageable en pré hospitalier et ne semble pas néfaste Le délai de prise en charge pré hospitalière n’apparaît pas retardé par cette technique. 1/ Dans le groupe contrôle : T°c prise à l’arrivée en USI. Quand on commence l’hypothermie en pré-hospitalier on constate que cette dernière est efficace sur la diminution de la t°. Après l’arrivée en USI, on observe que la population se réchauffe, ce qui correspond au passage des patients en salle de coro. 2 / 3 Une nouvelle étude, portant sur un plus grand effectif, pourrait apporter plus d’informations. Actuellement, le protocole d’hypothermie modérée pré hospitalière est en cours d’application aux SMUR de Chambéry et de Grenoble. Travailler avec les pompiers pour éviter le réchauffement des patients.
EPIDEMIOLOGIE DES AC TRAUMATIQUES Second travail, présenté au congrès urgences 2007, porte sur les AC traumatiques Peu de données épidémiologiques AC extrahospitaliers d’origine traumatique en France. Entre 2004 et 2005 les structures de gardes (SP, Pisteur Secouriste, MDG, SMUR, AP) ont pris en charge 2599 AC : Tentative RCP = 62 % AC non traumatiques = 91 % AC traumatiques = 9 %
EPIDEMIOLOGIE DES AC TRAUMATIQUES Age moyen [écart type] 44 [22] Hommes n (%) 106 (74) Origine appel n (%) - 15 - 18 42 102 (29) (71) Lieu de l’AC n (%) - Lieu public 96 (67) Présence de témoin n (%) 117 (81) RCP par spectateur n (%) 31 (22) Asystolie AESP FV TV 128 12 2 (89) (9) (1) n = 144 Témoins = spectateurs ou professionnels de l’urgence Type témoins : spectateurs 73% et professionnels 27 % Rythme initial rencontré dans les cas d’AC traumatiques Réanimation par professionnels : 78 %
Performance cérébrale = 1 EPIDEMIOLOGIE DES AC TRAUMATIQUES N = 144 / 38 / 28 / 5 / 2 / 2 2 patients sortis vivants à un an avec CPC 1 sans séquelle avec une vie normale sans aucune limitation dans le devenir 1er patient : H77 ans - asystole - arrivée secours en 3 min 2ème patient : H45 ans - FV - arrivée secours en 11 min Performance cérébrale = 1 1,4 %
Pronostic effroyable des AC traumatiques extrahospitaliers : EPIDEMIOLOGIE DES AC TRAUMATIQUES Pronostic effroyable des AC traumatiques extrahospitaliers : 1,4 % des patients vivants à 1 an VS 4,5 % des patients vivants à 1 an (causes autres que traumatiques) Deux types d’articles : - rejoint résultats registre / pronostic effroyable / Q bien fondé de la réanimation des patients AC traumatique - vaut le coup de se battre, mais population différente : seulement population AC ayant lieu devant SMUR Notre cohorte AC appelants 15/18 mais également des AC qui arrivent devant secours 27% des AC traumatiques arrivent devant professionnels
Évaluer la mise à disposition de DEA dans les lieux publics CONCLUSION Exhaustivité Évaluer la mise à disposition de DEA dans les lieux publics Évaluer les pratiques professionnelles Hypothermie Plus le taux de recrutement sera voisin de l’exhaustivité et plus nos résultats seront proches de la situation réelle. Chacun, à son niveau, doit être à la fois convaincu de l’utilité du registre, garant de son bon fonctionnement et de la qualité des données recueillies. Suite au décret de mai 2007 relatif à l'utilisation des défibrillateurs automatisés externes, le RENAU va se donner les moyens ……….. Ainsi une nouvelle variable « utilisation d’un DEA par spectateur » sera ajoutée à la fiche de recueil des cas d’AC. L’ensemble des résultats seront remis aux chefs de service lors de la visite de l’ARC.