Manifestations rhumatologiques au cours de l’hépatite virale C

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Patients co infectés VIH + Hépatite C
Advertisements

La polychondrite atrophiante
AUTO-IMMUNITE ET MALADIES AUTO-IMMUNES (=M.A.I.)
CONNECTIVITES Citer celles pour lesquelles le médecin généraliste peut être directement concerné dans le dépistage et la prise en charge Quand penser.
Service d’hématologie clinique Hôpital Aziza Othmana Dr AISSAOUI Lamia
Isabelle Barazer CH Béziers RHEVIR 2007
Greffe Rénale ABO Incompatible
LES MONONUCLEOSES INFECTIEUSES GRAVES
HEPATITES A VIRUS NON ALPHABETIQUES
HEPATITES Hépatites virales Hépatites médicamenteuses
Auto-anticorps en Hépatologie
Manifestations Extrahépatiques de l’Hépatite C
QCM HAV 1 Quelles sont les propositions exactes?
HEPATITE C LA PRATIQUE EN VILLE.
Détection des Anticorps Anti-ADNnatif pour le Diagnostic du Lupus Erythémateux Systémique Étude Comparative de 7 Trousses de Dosage Immuno-enzymatique.
Les connectivites.
Diagnostic et traitement d’une thrombopénie
Lupus Erythémateux Disséminé
Un partenaire essentiel Le laboratoire d'analyses médicales
Dépistage de l’hépatite C
Hépatites B et C prise en charge en 2007
Module Immunopathologie Réaction inflammatoire Auto-immunité Polyarthrite rhumatoïde Lupus et connectivites Pr Pierre Miossec Unité d’Immunologie Clinique.
Cas clinico-biologique en auto-immunité
Syndrome de Guillain Barré (SGB), (polyradiculonévrite inflammatoire aiguë avec démyélinisation segmentaire multifocale d'origine auto-immune)
Gastrites Aigues ou chroniques.
Diagnostic biologique des MAI En pratique…
Mme G, 58 ans.
Laboratoires fréquents en rhumatologie
Atteinte Hépatique et Maladies de Système
IFTAB Protéines plasmatiques
HEPATITE C Prise en charge en 2007
LA MONONUCLEOSE INFECTIEUSE
élaboré par : hejer aloui
IFSI Clermont décembre 2011
FIEVRE DE L ’ADULTE : A QUELLES MALADIES SYSTEMIQUES PENSER ?
HEPATITES VIRALES Hépatites Virales Mouffok N Infectiologie CHU Oran
HYDRAGEL IMMUNOFIXATION GUIDE D’ INTERPRETATION
Hépatites auto-immunes : Critères diagnostiques Et prise en charge
JOURNEE TRT-5 Vendredi 1er avril 2005 Diabète et VIH Dr D. ZUCMAN –Réseau ville hôpital Val de Seine, Hôpital Foch (Suresnes)
Gammapathie monoclonale
Atteintes rénales au cours des spondyloarthrites Alia Fazaa, Ines Mahmoud, Olfa Saidane, Raoudha Tekaya, Hana Sahli, Leila Abdelmoula, Rafik Zouari Service.
Les hépatites d’étiologie virale
SEROPREVALENCE DE L’HEPATITE E EN TUNISIE
HEPATITES VIRALES.
Atteinte hépatique et anti TNF alpha
LES HEPATITES Une hépatite est une inflammation des cellules du foie.
Syndrome de glomérulonéphrite rapidement progressive
A.Ould Barikalla, S.Rivière, E.Sava, Y.Menu,
Syndrome de basse T3 en réanimation
Les hépatites chroniques
XXème Colloque de Virologie de Versailles
Cirrhose du foie.
LA SPONDYLARTHRITE ANKYLOSANTE
Augmentation des transaminases et aptitude
Splénomégalie orientation diagnostique
Service de Rhumatologie
Syndrome néphrotique.
La Lettre de l’Infectiologue Echec du dépistage sérologique des hépatites chez les patients VIH+ très immunodéprimés Dépistage de l’AgHbs chez 516 patients.
Le diagnostic biologique des maladies auto-immunes
PERIARTERITE NOUEUSE.
THEME : INFECTION A VIH : CRITERES D’APPRECIATION ODONTOLOGIQUES
MALADIES AUTO-IMMUNES Laboratoire d’Immunologie
BILAN D’UN SYNDROME INFLAMMATOIRE
Sémiologie digestive médicale Hépatites virales
Protéinurie, syndrome néphrotique, hématurie, glomérulopathies
Maladie de Waldenström
HHV-6 BIOLOGIE, ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES Dr G Ko Microbiologie GHU OUEST.
Virus de l’hépatite C. HCV - Généralités personnes infectées Infection avec % d’évolution vers la chronicité 20 % d’évolution vers la.
Diagnostic différentiel en
- Virus à ARN à enveloppe - Il existe des gènes de capside et d’enveloppe et de protéines non structurales (NS2 à NS5, la protéine NS3 est une protéase.
Transcription de la présentation:

Manifestations rhumatologiques au cours de l’hépatite virale C Dr Mounach Aziza Centre de Rhumatologie et Rééducation Fonctionnelle Hôpital Militaire Mohammed V, Rabat

PLAN Généralités Hépatite C et cryoglobulinémie Hépatite C et syndrome de Sjogren Les arthralgies et polyarthrites: Hépatite C, interféron alpha et arthrites Hépatite C et lupus Hépatite C et polymyosite Conclusion

Liens foie – articulation: Bidirectionnels:- RIC peuvent s’accompagner d’hépathopathie (PPR, Horton, ) - hépatite auto-immune, virale, cholestatique peuvent s’accompagner de manifestations articulaires

Rappels sur l’hépatite C virus à ARN appartenant à la famille hepacivirus. l'infection par le VHC est rarement diagnostiquée au moment de la phase aiguë de la maladie. passage à la chronicité : 80% des patients, asymptomatiques. complications sévères : l'insuffisance hépatique et l'hépatocarcinome se développeront uniquement chez les patients présentant une cirrhose,

HVC chronique : prévalence élevée d’anomalies immunologiques. Ce virus se comporte comme un stimulant du système immunitaire Les atteintes rhumatologiques incluent: la cryoglobulinémie mixte essentielle, le syndrome de Sjögren les polyarthrites, le lupus érythémateux disséminé des myosites. L’interféron alpha  maladies auto-immunes sévères qui peuvent entraîner l’arrêt du traitement au détriment de la progression de l’insuffisance hépatique.

facteurs de risque d’atteinte extrahépatique clinico-biologique: - Age avancé - Sexe féminin - Fibrose hépatique extensive - groupes HLA - le mode de contamination, - la consommation d’alcool, - l’action propre du VHC ou des coinfections virales (VIH).

les auto AC les plus fréquemment rencontrés: le facteur rhumatoïde (FR) ; les cryoglobulines ; (ANA) ; AC anticardiolipines (ACA) ; AC antithyroïdiens ; AC cytoplasmiques antineutrophiles (ANCA) AC antitissulaires.

Fréquence des autoanticorps au cours de l’hépatite C (d’après Duclos-Vallée, 2002)

Hépatite C et cryoglobulinémie Les cryoglobulines sont des Ig anti- Ig que l'on trouve dans le sérum et qui précipitent de façon réversible à basse température. type I = Ig monoclonale simple, souvent IgM, et est associé à des maladies lymphoprolifératives type II contient > d'une classe Ig, soit polyclonales, soit monoclonales. type III, association d' Ig polyclonale uniquement. Pour les types II et III, on utilise fréquemment le terme de cryoglobulines mixtes.

La CM essentielle est la maladie auto-immune qui, par excellence, est associée à l'infection du VHC: Au sein du cryoprécipité, m.e.e fortes concentrations d'ARN viral et de protéines virales C, suggérant que la cryoglobuline est constituée de complexes antigène-anticorps spécifiques du VHC -manifestations cutanées (purpura, ulcère, livedo, syndrome de Raynaud) - nerveuses (neuropathie périphérique ou centrale), - articulaires et rénales (glomérulonéphrites). ( arthralgies ) Ces manifestations résultent d'une vascularite induite par la cryoglobuline

Hépatite C et syndrome de Sjögren VHC chronique peut imiter les manifestations cliniques, histologiques et immunologiques d'un syndrome de Sjögren primaire Légère différence <<SS II air au VHC et SS I air: -moins de sécheresse buccale et oculaire, - élévation significative cryoglobulinémie et du facteur rhumatoïde, - souvent perturbation tests hépatiques, - développent - souvent des autoAc SS-A ou SS-B - plus volontiers un infiltrat lymphocytaire modéré à la biopsie des glandes salivaires. Manifestations art 44% , 76% si pas d’atteinte hépatique

Les arthralgies et arthrites: phase aiguë de l'infection et régresser complètement malgré la persistance d'un ARN viral circulant et le développement d'une réponse immunitaire 20 à 83% HVC liées à cryoglobulinémie mixte Bilatérales, symétriques, non déformantes Genoux et mains, + rart coudes et chevilles - Arthrites: rares ou fréquentes? - pseudo-rhumatoïde ( > 50% ACR, FR+, CCP-) - mono ou olygoarthrite ( 10 à 30% ): - Non érosive, non déformante, - Liquide synovial inflammatoire - Le + svt lié à une CM

tendinites ont été associées avec l'infection à VHC syndrome du canal carpien, une ténosynovite palmaire ou un tableau de fibromyalgie plusieurs auteurs ont rapporté des cas associant une vraie polyarthrite rhumatoïde suivant une infection par le VHC Un cas de maladie de Still de l'adulte a aussi été décrit

Un travail récent : prévalence d'infection VHC de 7,6% chez 303 patients présentant une polyarthrite rhumatoïde contre 1% dans le groupe contrôle, A l'inverse, la prévalence du FR peut s'élever à 71% parmi les patients VHC. Ce facteur rhumatoïde est en fait lié à l'activité rhumatoïde de la cryoglobulinémie mixte liée au VHC Cette haute prévalence  souvent très difficile de distinguer cliniquement une polyarthrite rhumatoïde «vraie» d'une polyarthrite chez ces patients.

Le trt d'une polyarthrite, qu'elle soit rhumatoïde ou non, survenant dans le cadre d'une infection par le VHC est toujours un problème très délicat. sels d'or, méthotrexate, prednisone, OHchloroquine ont été utilisés : résultats +/- satisfaisants mais leur utilisation risque d'augmenter la virémie ou d'être délétère pour le foie. Les AINS doivent être utilisés avec prudence. Des cas de flambée de l'hépatite sont rapportés avec l'ibuprofène ; Les autres médications immunomodulatrices peuvent aussi avoir les mêmes effets en favorisant la réplication du virus.

Hépatite C, interféron alpha et arthrites IFN- est très souvent responsable d'apparition d'un syndrome pseudo- grippal : arthralgies et myalgies de nombreux travaux mentionnant le développement de polyarthrite rhumatoïde, de LEAD ou d'arthrite psoriasique au cours du trt par IFN-  Les polyarthrites survenant dans ce contexte peuvent être sévères et obligent parfois à interrompre IFN- 

Hépatite C et lupus association entre les deux maladies, consécutivement au pouvoir du VHC à stimuler l'auto-immunité de son hôte. moins fréquente que cryoglobulinémie, le syndrome de Sjögren et la polyarthrite. 10 à 30% des patients chroniquement infectés par le virus de l'hépatite C ont une séropositivité pour les anticorps antinucléaires (ANA).

Polymyosite, dermatomyosite et hépatite C Un rapport de cas relate la présence d'une infection par le VHC avec des autoanticorps JO-1 positifs dans le cadre d'une PM avec fibrose pulmonaire.

Conclusion L'infection par le VHC est fréquente Les complications extrahépatiques sont variées et également fréquentes. Bien souvent, les rhumatologues sont les premiers médecins qui vont poser le diagnostic d'une infection par le VHC. Celui-ci devrait être suspecté en cas d'arthrite atypique, de myalgie, de synovite avec anomalies sérologiques chez des patients à risque pour le VHC.