XXXIXèmes Journées de la SGOC CHOLET 1er et 2 juin 2007

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Le point de vue du clinicien
Advertisements

PERSONNES AGEES ET FIN DE VIE
La Dépression par le Médecin Généraliste
Toulouse – CIMG – 8 novembre 2005 Personne de confiance Pradines B. Service de Soins de Longue Durée Albi Cassaigne P. Unité Mobile de Gériatrie. Centre.
Personne de confiance Pradines B. Service de Soins de Longue Durée, Albi. Pradines V. Service du Pr Vellas, Toulouse. Cassaigne P. Unité Mobile de Gériatrie.
Annonce(s) « d’une mauvaise nouvelle » dimensions et problématique
Peuples indigènes et tribaux | | Peuples indigènes : consultation et participation.
Lien avec le médicament Rôle de l’aide soignant (e)
LES RELATIONS FAMILLES – SOIGNANTS
SOINS PALLIATIFS Cercle EPU Senlis-Creil
SOINS PALLIATIFS aperçu historique et lois actuelles
Les soins palliatifs Introduction Rappels Généralités
Module 3 Construire des projets ensemble : principes et techniques
Module 2 Une relation de soins qui implique le patient ?
Ethique et gériatrie P Pfitzenmeyer
PRISE EN CHARGE ET DROITS DES PATIENTS EN FIN DE VIE
DMG Poitiers B Reynoard X Rucquois J Bernat 01/2010
Service d'Hygiène Hospitalière D.Machefert
SAINTES 16 & 17 juin ème Congrès de la SGOC
Le vécu infirmier et son questionnement face au refus:
3ème Journée régionale de formation des personnels des MAS/FAM/SAMSAH
Soins palliatifs partout, pour tous, une utopie ?
Principes de facilitation de la communication
Loi relative aux droits des malades et à la fin de vie
Diplôme Universitaire Prise en charge des patients en État végétatif ou pauci-relationnel Année F. TASSEAU - Centre Médical de l’Argentière.
L’acharnement palliatif
REFUS DE SOIN ET MEDECINE D’URGENCE
INTRODUCTION AUX SOINS PALLIATFS
Textes régissant en France la FIN de VIE
L’ANNONCE DU VIH Impact Psychologique
Un grand voyage, une grande aventure nécessite toujours une longue et sérieuse préparation. Notre mort exige cette minutieuse préparation F.J.
Notre mort exige cette minutieuse préparation
Formation soins palliatifs et qualité de vie
La prise de décision médicale en fin de vie
Groupe d’Echange de Pratiques de l’Angoumois
EVOLUTION DU SOIN ET CONSEQUENCES SUR LA PRISE EN CHARGE
ÉLÉMENTS DE RESPONSABILITÉ MÉDICALE AVANCÉE (DRT 795)
Euthanasie : Pourquoi une loi ?
L’outil le plus utile qui soit face à tout patient ! LES BASES
La compétence……c’est Un savoir agir validé, dans une situation
Mazoyer A. Formation continue des équipes ouverte aux professionnels ambulatoires Janvier 2013 Ménigoute.
Personnes handicapées vieillissantes : d’abord âgées ou handicapées ?
Douleur et soins palliatifs
DECISION MEDICALE ET ETHIQUE
la théorie de l'attachement
La personne de confiance.
Plus tard le petit garçon demanda à son père,
Accompagnement et prise en charge globale Olivier Bouchaud Hôpital Avicenne, Bobigny.
LE DROIT DU PATIENT EN FRANCE Docteur Christian KAEMPF
SOINS INFIRMIERS EN CANCÉROLOGIE
Le respect de la dignité à l’hôpital
Loi relative aux droits des malades et à la fin de vie
1 - Introduction Présentation L’hôpital : lieu du soin au corps
1 Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen (1789) Article I: les hommes naissent et demeurent libres et égaux Article IV: la liberté consiste à.
ETHIQUE et FIN de VIE Dr Claire BOULLE Dr Sandrine GAULON
Dr Aline SANTIN Pr Bertrand RENAUD
DESHYDRATATION - REHYDRATATION
Limitation de traitement en réanimation. Point de vue d’un philosophe.
1er février 2014 – Ville d’ Avray
Directives médicales anticipées
LES SOINS PALLIATIFS Le rôle du bénévole.
Rapport Claeys / Leonetti
Transfert et Contre-transfert présenté en 2011 par Aurélie Météreau
Sédation palliative continue (Synthèse)
Loi concernant les soins de fin de vie (Synthèse) Ministère de la Santé et des Services sociaux Direction générale des services de santé et médecine universitaire.
Dr Marie-Françoise LAPLANTE CONGRES EVC-EPR 7 et 8 février Unité EVC-EPR Clinique du canal de l’Ourcq.
Dr Marie BOUCHER Le jeudi 10 Février  Sédation : ◦ Littré : Terme de médecine. Action exercée par les médicaments sédatifs. ◦ ÉTYMOLOGIE : «
Annoncer un diagnostic grave DMG Poitiers Département de médecine générale.
DEFIS ETHIQUES DANS LA PRATIQUE QUOTIDIENNE REFLEXIONS D’UN ASSISTANT Z. Jedidi, M.D. H. Jedidi, M.D. La Société Médico-Chirurgicale de Liège.
LES DROITS DES PATIENTS Docteur Nicolas MONNIER. INTRODUCTION Officialisés par la loi du 4 mars 2002 Changement de statut concernant le « patient » qui.
Transcription de la présentation:

XXXIXèmes Journées de la SGOC CHOLET 1er et 2 juin 2007 Le refus de traitement en soins palliatifs : rechercher pourquoi Docteur I. MASSON Docteur A.S. SCHREINER Equipe Mobile de Soins Palliatifs Centre Hospitalier de SAINTES (17)

Introduction (1) Exerçant en EMSP, nous sommes interpellés pour des patients âgés en soins palliatifs tous stades confondus refusant un traitement spécifique de leur pathologie cancéreuse, ou une alimentation artificielle voir même des traitements antalgiques, alors que les indications semblent bien posées dans le contexte.

Introduction (2) ou Le DROIT des patients de dire NON et Le refus de traitement en soins palliatifs ou Le DROIT des patients de dire NON et Le DEVOIR des soignants de rechercher POURQUOI Dr I. MASSON EMSP CH de Saintes

Le refus de traitement Un mode d ’expression pour le soigné Un choc pour les soignants

Refus de traitement en soins palliatifs Le rôle de chacun est bouleversé : le patient ne l ’est plus, il exprime à travers le NON sa souffrance le soignant ne sait plus comment le rester Dr I. MASSON EMSP CH de Saintes

Et pourtant… Le refus de traitement est le corollaire du consentement aux soins et nous devons nous y préparer. « Il n’y a de consentement véritable que lorsqu’est reconnue concrètement l’éventualité d’un refus. » Père P.VERSPIEREN

Mais préparés à quoi ? à décoder le signal d’alarme à décrypter ce qui s ’y cache sans accepter ce refus trop facilement sans abandonner le patient

C ’est le droit du malade de dire NON (1) Code de déontologie médicale (1995) Art. 36 « Le consentement de la personne examinée ou soignée doit être recherché dans tous les cas. Lorsque le malade, en état d ’exprimer sa volonté, refuse les investigations ou le traitement proposé, le médecin doit respecter ce refus après avoir informé le malade de ses conséquences »

C ’est le droit du malade de dire NON (2) Loi du 04 mars 2002 : « Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment » (art. 111-4)

C ’est le droit du malade de dire NON (3) Loi du 22 avril 2005 : « Lorsqu ’une personne en phase avancée ou terminale d ’une infection grave et incurable, quelle qu ’en soit la cause, décide de limiter ou d ’arrêter tout traitement, le médecin respecte sa volonté après l ’avoir informé des conséquences de son choix ».

C ’est le droit du malade de dire NON (4) Contexte éthique: Avis du CCNE sur le refus de soins (14 avril 2005) Notion d ’anticipation des situations critiques lors des décisions de mise en œuvre de nouveaux traitements Revendication de la notion de reconnaissance mutuelle médecin-malade

C ’est le droit du malade de dire NON (5) Nécessité d ’une information progressive et utile Danger de l ’abus d ’autorité du médecin sur un patient Notion du respect de la personne vulnérable

C ’est le droit du malade de dire NON (6) Principes éthiques fondamentaux Principe d ’autonomie Principe de bienveillance Principe de non malfaisance

Pourquoi le malade dit-il NON ? (1) Problèmes d ’information Mécanisme de défense Problème de décalage dans le temps: non maintenant Peurs des effets indésirables des traitements, peur de l’inconnu

Pourquoi le malade dit-il NON? (2) Problèmes de vécus antérieurs Ressenti d ’inutilité des traitements Problème de perte d ’élan vital voir syndrome dépressif

Le refus de traitement est le MOYEN pour le malade (1) de se révolter face à la maladie de provoquer un vrai dialogue de pointer sa souffrance d ’affirmer son pouvoir de décision dans l ’opposition

Le refus de traitement est le MOYEN pour le malade (2) de réclamer de l ’attention de se protéger et de conserver son intégrité de se défendre d ’avoir du répit

Face au refus de traitement du patient Attitudes soignantes à adopter (1) Reformuler l ’objet du refus et ses motifs Vérifier la compréhension de l ’information reçue et réexpliquer si besoin S ’assurer de son aptitude à décider Rechercher en priorité les symptômes majeurs non soulagés

Face au refus de traitement du patient Attitudes soignantes à adopter (2) Explorer les ressentis du patient Ne pas essayer de tout entendre en un seul entretien Proposer au malade un projet de soins adapté à son rythme Laisser du temps et lui permettre de changer d ’avis Retransmettre à l ’équipe soignante

Conclusion (1) Le respect des choix du patient est capital et incontournable. Mais respecter son refus d’un traitement sans décrypter ce qui l’a amené à dire non, serait l’abandonner Le refus est un signal d ’alarme qui pousse le soignant dans ses propres limites Il nous permet de nous remettre en question

Conclusion (2) Ce qui nous semble raisonnable dans nos propositions peut apparaître comme de l’acharnement au patient Quelle que soit la décision prise par le patient, nous l’assurerons de la continuité de sa prise en charge et du constant soucis que l ’on aura de son devenir dans le respect de ses choix

Et si vous n’êtes pas contre, Bon Appétit !