Histoire de l’économie

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Appuyez sur la touche Echap pour quitter le cours.
Advertisements

Rome… Capitale d’un Empire en danger
Le libéralisme et l’interventionnisme
Les Économies au cours de l'histoire
Le règlement de la guerre ;
Pourquoi la Droite et la Gauche en politique ?
Ricardo Les avantages du commerce international
Rapport Développement MENA Obtenir le meilleur parti des ressources rares Agence Française de Développement Lundi 19 mars 2007.
La baisse des impôts parait être une bonne idée pour nombre de citoyens de toutes catégories… Prenons le temps de regarder les conséquence dune telle décision.
les déterminants de la santé
Le circuit économique 2012.
La limitation du rôle de l'Etat Tout homme, tant qu'il n'enfreint pas les lois de la justice, demeure pleinement libre de suivre la route que lui montre.
LES ACTEURS DU CIRCUIT ECONOMIQUE Introduction :
Image investissement progrès technique, croissance.
Qu ’est-ce qu ’un marché ?
L’expansion du monde industriel
Peut-il exister une croissance sans épargne ? (Introduction)
MARX ET LE MARXISME.
Capitalisme d’Etat (et critiques hétérodoxes)
Fiche technique N°2- Octobre 2011– Prévot Laure
La régulation de l’activité économique
Économie sous le Régime britannique (2)
Angleterre: existe depuis lépoque anglo- saxonne ( ) La royauté du droit divin pas populaire Guillaume et Marie dOrange la Déclaration des droits.
La Révolution industrielle
Le commerce des fouurures
Le Moyen Âge (300 – milieu 1400’s)
LES SOURCES DE LA CROISSANCE A TRAVERS UNE FABLE
Relance économique dans la LF 2014
Qu’est-ce que la politique?
Corrigé Vocabulaire Unité 2.
Régulation marchande et politiques économiques Quelques notions sur le rôle du marché et lintervention de lEtat.
Leçon 2 : Droits et responsabilités en démocratie
Le Moyen Âge (300 – milieu 1400’s)
Intervention de l é tat entre hier et aujourd hui.
Ça fait ans d’Histoire par Toutatis!!!
La Révolution Industrielle
Affectent surtout lEurope de lOuest Est une réaction à limplication des états Évènement qui posera les fondations pour la Révolution Industrielle A lieu.
Histoire de la civilisation occidentale
COPYRIGHT - ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES COMMERCIALES DÉCEMBRE 1997
L’expansion européenne dans le monde
Décisions et actions collectives face à la mondialisation: un choix.
Les repères d’histoire de 5e
Les causes et une comparaison avec l’Empire moderne: Les États-Unis
LA POLITIQUE ECONOMIQUE
Le courant physiocratique
Athènes II La deuxième partie: La société, la politique et la démocratie.
4. Enquête sur l’Abus de Position Dominante
Les fonctions de l’économie
LA NOUVELLE-FRANCE : UNE COLONIE À FOURRURES
L’économie et développement De la période contemporaine
JEAN BAPTISTE SAY. Sommaire  L’auteur  L’école  Doctrine  Conception de l’industrie  Rôle de l’Etat  Loi des débouchés.
La mondialisation des marchés
Quiz Chrono - CHAPITRE 4 - L’industrialisation © Sylvie Robert 2011.
L’économie sous le régime français
IMPÉRIALISME et EXPANSION DU MONDE INDUSTRIEL
Adam Smith.
La régulation de l’activité économique
Les contextes mondiaux
LE PROTECTIONNISME Sogomory keita Mariam Haidara
L’économie et le développement durant l’époque contemporaine
Le partage inégal des revenus et du patrimoine
Chapitre 2: Le Contact et La Colonisation L’âge des Exploration s Termes 1Termes 2 Définitions 1 Définitions
Les Sociétés Européennes
Sciences humaines 10.  Au début du XIXème siècle le Canada était un pays très diffèrent qu’aujourd’hui.  A l’Ouest, la Colombie-Britannique a été habité.
1 Introduction : quelques éléments d'économie générale ● L'entreprise est un acteur économique : elle joue un rôle dans le circuit économique. ● Le circuit.
MANAGEMENT DES ORGANISATIONS COURS : M-C CESARE
Le XVIIIè siècle Mise en contexte.
Karl Marx et le concept de classe sociale
4/27/2017 La Renaissance.
la domination européenne
Transcription de la présentation:

Histoire de l’économie De la préhistoire aux années 2000

Le plan 5 DATES CLES LES FAITS DE SOCIETES HISTORIQUES, POLITIQUES ET ECONOMIQUES. LES HOMMES ET LES THEORIES LES PERIODES: La Préhistoire -7000 000/-3500 La haute antiquité : -3500/-299 L’époque romaine : -300 à 476 L’obscure Moyen-Âge : 477/1492 Les siècles lumineux : 1492/ 1788 Les siècles révolutionnaires : 1789/1917 La mondialisation : 1918/2006

Introduction L’homme pour assurer au mieux sa survie, se perpétuer et s’adapter à un environnement à l’origine hostile (la terre), a choisi une solution collective : la vie en société. Les sociétés humaines ainsi créées ont su maîtriser cet environnement, l’exploiter selon des besoins sans cesse en expansion tout en se partageant des ressources naturelles et extra-naturelles pour la plupart rares et renouvelables. Via une organisation sociale, les hommes font des arbitrages dont le but est maintenir la coopération via un partage des ressources provenant de la nature ou produites par la société. Coopération, arbitrage-choix-décision et rareté sont au cœur de la science économique dont une définition répandue est : «une branche des sciences sociales qui étudie comment la société emploie des ressources rares à des fins de production, en réponse aux quelques besoins et aux nombreux désirs de chacun et comment elle redistribue cette production aux membres de la société ». La définition de l’économie par J. Stiglitz, prix Nobel d’économie 2001 : ‘la science économique étudie comment les individus, les entreprises, les pouvoirs publics et d’autres organisations sociales font des choix et comment ces choix déterminent la façon dont son utilisées les ressources de la société. Bien que la science économique soit récente et perfectible, à peine cinq siècles, l’activité économique qui consiste à produire, échanger et consommer est présente dans toutes les sociétés historiques: le panorama de ce cours d’histoire économique débute donc il y a quelques millénaires.

La Préhistoire -7000 000/-3500 Période immense sans commune mesure dans le découpage historique. Tout événement ou datation peut être remis en cause par de nouvelles découvertes : règle fondamentale de la recherche scientifique. -3,5 millions d’années : apparition des australopithèques, espèce de chimpanzé se tenant debout. -1,5 millions d’années : l’évolution de l’australopithèque mène à l’homo erectus qui se distingue par une boite craniène de 1000 centimètres cube. -500000 ans : l’homo sapiens d’une capacité crânienne de 1500cm cube maîtrise le feu. -40000 ans : apparition de l’homme de type moderne qui développe le langage, les outils, les sépultures, les croyances, l’art, l’écriture.

La haute antiquité : -3500/-799 -3500 : invention de l’écriture en Mésopotamie -2700 : Début de la construction des grandes pyramides d'Égypte. L'Égypte domine la Mésopotamie pendant 1000 ans. -1728 : l’écriture devient syllabique en Mésopotamie et gravure du plus ancien recueil d’arrêts sociaux, juridiques et économiques : le code babylonien d’Hammourabi. -1100 : Avènement d’une religion monothéiste suite à la transmission du culte d’un dieu unique par les hébreux opprimés venus d'Égypte aux tribus restées en Palestine. -1100 : la culture Olmèque en Amérique centrale produit des temples pyramidaux et des sculptures gigantesques. Les innovations : Culture du maïs au Mexique et celle du riz en Asie. Apparition du cheval en Mésopotamie en provenance de la plaine eurasiatique. Métallurgie du bronze et fusion du verre.

Les civilisations grecques et romaines : -800 à 476 -800 : écriture de l’Iliade et l’Odyssée par Homère et début des jeux olympiques. -682 : création de la monnaie et abolition de la royauté à Athènes : le pouvoir politique est confié à des magistrats élus. -52 : la prise d’Alésia par Jules César marque la conquête de la Gaule et permet la diffusion de la culture romaine dans une grande partie de l’Europe. 29 : crucifixion à Jérusalem de jésus de Nazareth. 293 : Éclatement de l’empire romain Les principales innovations : Thalès fonde la mathématique occidentale. Utilisation de la clepsydre : une horloge à eau qui mesure le temps de parole dans les tribunaux. Système d’égouts à Rome et construction de routes militaires pavées. Apparition des premiers moulins à vent en Asie Mineure Les Chinois commencent à fabriquer de la pâte à papier.

Le début d’une pensée économique dans la Grèce antique Propriété commune et propriété privée Lors d’un vaste essor politique, commercial et culturel, la Grèce passe d’une économie naturelle, où la production et la répartition s’effectuent au sein de clans et de petites communautés, à une économie marchande internationale où les producteurs sont davantage indépendants. Des inégalités se creusent, des grandes propriétés foncières se constituent et poussent les paysans à émigrer en ville à la recherche d’un travail difficile à trouver car l’esclavage fournit la main d’œuvre Une opposition aux classes supérieures affaiblit Athènes qui sera vaincu par Sparte qui avait une organisation sociale plus puissante. Thalès spécule sur le climat et amasse une fortune. Il avait louer tous les pressoirs à huile d’olives quelques mois avant une récolte abondante : il se retrouva en situation de monopole pour presser une grande quantité d’olives. Xénophon (-426/-355) publie deux livres : ‘l’économique et les Revenus’. Le terme Économie signifie ‘Administration de la maison’ et s’applique surtout à la gestion familiale de domaines agraires où principalement des esclaves travaillent à coté de paysans semi libres.

Platon versus son disciple Aristote : Propriété commune contre propriété privée. Platon estime que la vie dans la cité doit être organisée afin que l’homme y cultive le salut de son âme. Afin d’établir la constitution d’une cité idéale, harmonieuse et juste, il préconise des lois strictes visant à une communauté absolue des biens: A chaque famille monogame est attribué un lot de terre identique. L’adultère est puni et le divorce autorisé. Les enfants sont éduqués par l’état de 7 à 20 ans. Il est interdit de détenir de l’or et de l’argent et de prêter moyennant un taux élevé. Même les dépenses des fêtes de famille ne doivent pas dépasser une certaine somme : incitation à mener des vies identiques et frugales. Introduction d’une fiscalité pour combattre les inégalités. Acceptation de l’esclavage et recours à de la main d’œuvre étrangère pour certains métiers. Le nombre de la population ne doit pas augmenter. L’état dirige la production, la répartition des produits entre les citoyens et la vente des surplus en échange de produits étrangers.

Platon versus son disciple Aristote : Propriété commune contre propriété privée. Aristote cherche d’abord à établir le bonheur sur terre à contrario de Platon pour lequel l’important est le salut des âmes. Il s’oppose au nom de l’efficacité au communautarisme et à l’égalitarisme de Platon car la propriété commune de la terre et des biens entraîne davantage de conflits et moins de plaisirs que la possession personnelle. Propriété privée, échanges marchands, utilisation de la monnaie et l’esclavage sont à la base de l’organisation de la cité selon Aristote. Il découvre deux fonctions de la monnaie : elle exprime la valeur des marchandises et cela permet de favoriser l’échange et la circulation des biens. Bien que favorable à l’échange marchand, il s’oppose à la spéculation, au taux d’intérêt et à la recherche première du profit : on peut vendre des marchandises pour obtenir de l’argent ou obtenir d’autres marchandises mais il n’est pas moral d’investir de l’argent pour acquérir des marchandises et les revendre plus chers. Il estime que la recherche illimitée des richesses est un vice qui empêche l’homme d’atteindre le bonheur. Il s’oppose aussi à l’achat/vente de la force de travail dans la mesure où la plupart des travaux sont réalisés par des esclaves. Il est considère dégradant pour un homme libre de vendre sa force de travail. Il est partisan d’une réglementation de la reproduction, de la suppression des enfants difformes et au recours à l’avortement légal.

Le déclin de l’empire romain selon Max Weber: les causes économiques Plusieurs hypothèses ont été évoquées pour expliquer la chute de l’empire romain. Bien que partielles, certaines sont justes; d’autres n’évoquent au mieux que des symptômes d’une maladie profonde : Le despotisme, le luxe et l’amoralité des élites auraient provoqué la ruine et une auto-dissolution. L’émancipation de la femme romaine et la fragilisation du mariage ont sapé les fondements de la société. Ce sont les grands propriétaires qui ont corrompu Rome. Une hypothèse darwiniste : le recrutement militaire des hommes les plus forts les aurait condamnés au célibat et entraîné ainsi la dégénérescence de la race.

Le déclin de l’empire romain selon Max Weber: les causes économiques Max Weber étudie en profondeur la structure sociale et les modes de production de l’empire romain pour expliquer son déclin à partir d’un ensemble de causes économiques a son déclin : La civilisation romaine combine travail libre dans les villes et travail non libre dans les campagnes. Le progrès repose en partie sur la division du travail : celle-ci augmente et s’étend géographiquement plus vite lorsque le travail est libre. Or une des conséquences des nombreuses guerres fut d’approvisionner énormément les marchés d’esclaves, ce qui rendit les hommes bons marchés. Cela figea l’activité libre en empêchant des entrepreneurs d’utiliser du travail diversifié et libre afin de développer une concurrence. Seuls les propriétaires d’esclaves peuvent augmenter leur revenus en se procurant toujours plus d’esclaves jusqu’au tarissement du marché ce qui stoppa la croissance. La plupart des besoins sont satisfaits par la production interne des domaines agraires, les marchés de biens ne se développent pas et les échanges s’amenuisent. Le déclin des villes et du commerce ainsi que le retour à une économie naturelle réduisirent la levée des impôts en argent: ce qui affaiblit la superstructure politique et militaire. Le pouvoir se déplaça des villes côtières vers l’intérieur des terres.

Conclusion Le monde occidental après avoir connut une forte croissance de l’économie marchande revint à une économie agraire qui préfigure le domaine féodal où règne un seigneur sur plusieurs serfs. En Europe, du cinquième siècle au dixième siècle, la chute de l’empire romain et les invasions barbares produisent un net recul des échanges marchands. Les peuples s’organisent sur la base de petite communauté de villages puis sur la constitution de domaines féodaux favorable à l’autarcie économique. L'Église chrétienne domine alors l’espace culturel et politique. Selon Weber, la résurrection de la ville au Moyen Age permit Le développement de l’économie marchande ou économie des marchés, Une forte division du travail libre, L’émergence d’une liberté bourgeoise La lutte contre les privilèges seigneuriaux.

L’obscure Moyen-Âge : 476/1492 498 : Baptême de Clovis à Reims qui permet au royaume des Francs de s’établir chez les gallo-romains. 622 : la fuite de Mahomet de la Mecque à Médine marque l’avènement de la religion musulmane. 800 : le couronnement de Charlemagne restaure l’Empire romain d’Occident au profit des rois francs. Cet empire fait concurrence à l’empire Byzantin. 1095 : La première croisade prêchée par le pape Urbain II annonce les rivalités entre religion chrétienne et musulmane. il y aura huit croisades vers la Palestine en trois siècles. 1492 : Christophe Colomb quitte l’Espagne pour découvrir l’archipel des Bahamas le 12 octobre pensant atteindre les Indes et il nomme les habitants des îles découvertes les ‘Indiens’.

Les Faits historiques, économiques et technologiques. La sagesse et la science de l’antiquité grecque sont transmises à l’occident via l’avènement de la civilisation musulmane. Naissance de l’art roman issu de l’architecture orientale puis de l’art gothique : les églises parsèment l’Europe. Les créations d’universités se multiplient en Europe et le rapide essor de l’imprimerie prépare l’essor culturel et social des siècles à venir. Les entités nationales s’affirment partout en Europe contre les petits seigneurs : naissance des pouvoirs royaux. Les innovations technologiques : Le système des chiffres arabes se répand en Occident dont le zéro. Invention des lunettes, de la première arme à feu portative Gutenberg commence l’impression de la Bible.

La pensée économique chrétienne à l’époque médiévale : De Saint Augustin à Saint Thomas d’Aquin Saint Augustin en 426 écrit ‘La cité de Dieu’: Il y affirme que la nature de l’homme est corrompu depuis le péché originel. Il estime ainsi qu’il faut accepter le mal social dont l’injustice comme une punition due aux péchés. Bien que les lois soient incapables de faire régner l’ordre et la justice, il est préférable d’obéir à celles qui existent plutôt que perdre son énergie à en créer d’autres qui seront toujours imparfaites. L’esclavage n’est pas naturel mais puisqu’il résulte de la défaite de vaincu, il est vu comme une punition divine. les chrétiens doivent tourner leur regard et énergie vers le ciel et ne pas se préoccuper des choses terrestres corrompues afin de sauver leurs âmes. La cité de Dieu marque le désintéressement total de l'Église chrétienne officielle pour les affaires politiques et économiques jusqu’aux croisades du début du second millénaire.

La pensée économique chrétienne à l’époque médiévale : De Saint Augustin à Saint Thomas d’Aquin La réponse chrétienne de saint Thomas d’Aquin devant l’essor du commerce marchand apparaît au 13ème siècle: Il légitime la propriété privée à condition que les propriétaires soient charitables envers ceux qui possèdent peu. Il réfute la propriété collective car elle suppose des hommes parfaits. Il légitime le commerce et le profit à condition que le commerçant ne recherche pas l’accumulation illimitée mais souhaite subvenir aux besoins de sa famille et secourir les pauvres. Les marchandises doivent se vendre à un juste prix défini selon la morale. Il interdit toujours les prêts à intérêt et condamne l’usure mais assouplit cette prohibition en stipulant qu’un préteur peut fixer une compensation s’il a subi un préjudice en se privant de ce qu’il possède. Avec cette réponse, l'Église se réengage sur les questions terrestres tout en légitimant le commerce et l’usure qui prendront au cours des siècles une importance considérable. A partir de cette époque la philosophie économique ne se développera plus à l’intérieur du Christianisme mais en dehors de lui et souvent contre lui.

Les siècles lumineux : 1493/ 1788 1519 : la banque Fugger avance 534000 florins au futur Charles Quint : le capitalisme commercial est stimulé par les besoins financiers des souverains. 1521 : L’excommunication de Luther marque la naissance de la religion protestante. 1685 : la révocation de l’édit de Nantes (1598 et qui attribuait la liberté de culte aux protestants) plonge la France dans la crise et enrichit les pays voisins où les protestants s’établissent. 1720 : la faillite de la banque du financier Law déprécie les institutions de crédit et retarde la modernisation économique de la France. 1783 : En signant le traité de Versailles, l’Angleterre reconnaît l’indépendance de ses anciennes colonies qui deviennent les États- Unis d'Amérique.

Les Faits historiques, économiques et technologiques. Naissance de l’État centralisé, puissant et unifiant différentes régions via le pouvoir absolu d’un monarque. Constitution d’armée permanente, d’une administration étendue, d’une justice royale et d’une économie royale. Accroissement des échanges commerciaux, en particulier avec les Amériques: Importation de nouveaux produits: mais, tabac, la canne à sucre; Établissement du commerce triangulaire entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique pour la traite des esclaves. Afflux considérable d’or et d’argent qui engendre une forte monétarisation des économies. Le contexte intellectuel est secoué par les idées de la Renaissance, de la Réforme protestante et des philosophes des lumières: Les hommes de science (Copernic, Galilée) défendent l’idée que la raison, l’expérimentation scientifique et la liberté intellectuelle peuvent permettre de découvrir les lois physiques, biologiques qui régissent le monde. La Réforme Protestante conçoit la richesse comme une bénédiction de Dieu: le marchand peut désormais s’enrichir avec les appuis du pouvoir royal et de la nouvelle religion. La philosophie des lumières propage en Europe les idées d’égalité, de justice, de liberté individuelle et liberté d’association qui seront le socle de la révolution française.

Du mercantilisme au libéralisme La démarche mercantiliste vise à développer la puissance politique des États royaux en augmentant leur puissance économiques Les mercantilistes vont rechercher les conditions de la croissance pour développer les richesses et la puissance à l’intérieur de la nation. Afin que l’État puisse prélever des impôts sans cesse croissants, ils appuient le développement de l’industrie et du commerce national et international. La naissance de l’idée du profit: L’affaiblissement d’une doctrine de la vie sur terre comme un simple préambule à la vie éternelle permit à l’esprit du commerce et de l’industrie de s’émanciper en énonçant une nouvelle loi capitale: ‘Les hommes se doivent de lutter pour augmenter leur part de richesse et cette lutte sera le nouveau ciment social. L’homme doit alors chercher à vendre le plus cher possible et à acheter le moins cher possible.

Du mercantilisme au libéralisme Le système mercantiliste: Ils défendent l’idée que l’abondance monétaire permet de baisser le coût de l’argent et ainsi de stimuler les investissements. L’accroissement de la quantité de monnaie peut aussi créer une hausse des prix (inflation) lorsque il y a trop de monnaie pour peu de biens. La hausse des prix provoquent aussi une hausse des profits qui est aussi bénéfique aux investissements. Afin de se procurer de large quantité d’argent et d’or, il suffit d’avoir une balance commerciale excédentaire. L’État doit intervenir sous quatre directions pour bénéficier de rentrées d’argent: Créer des manufactures et subventionner les entrepreneurs privés. Restreindre les exportations de matières premières pour les réserver aux manufactures. Limiter les importations de produits manufacturés pour protéger les industries nationales. Favoriser le développement des exportations en accroissant les débouchés quitte à faire la guerre.

Les critiques du mercantilisme le communisme et le libéralisme L’Utopie de Thomas More (1516): ce philosophe critique vivement la société capitaliste en formation en Angleterre et propose l’établissement d’un système communiste. Ses critiques portent sur: La propriété privée. La politique anglaise de remplacer l’agriculture par l’élevage de mouton afin de favoriser l’industrie lainière. Cette politique a chassé des dizaines de milliers de paysans en les transformant en mendiants, voleurs et vagabonds. L’exploitation des classes pauvres par les classes dominantes qui s’enrichissent fortement du travail des pauvres tout en les laissant dépérir lorsque eux ci ne sont plus en état de travailler. La domination de l’État qui ne défend pas l’intérêt général mais l’intérêt des plus riches.

L’utopisme de Thomas More Il propose un système qui inspirera la pensée socialiste du 19ème siècle: La propriété est commune. Les maisons changent d’habitants par tirage au sort tous les 10 ans. Les portes n’ont pas de serrures. Tout le monde travaille 6 heures par jour. Hommes et femmes doivent apprendre à travailler la terre ainsi qu’un métier en ville. Le rôle du gouvernement: diriger la production et répartir les biens. Les biens étant disponibles en abondance, ils sont distribués gratuitement et la répartition s’effectue selon le principe ‘A chacun selon ses besoins’. More estime que personne ne va trop demander car tout étant abondant, personne ne deviendra avide en ayant peur de manquer.

Le libéralisme économique à la sauce physiocrate Cette école estime que l’économie comme le monde physique est régi par des mécanismes naturels et que tout obstacle à ces mécanismes empêchent l’économie de bien fonctionner. La physiocratie (gouvernement de la nature) s’oppose ainsi au mercantilisme car celui exige des réglementations étatiques qui freinent l’initiative de la jeune bourgeoisie. Leur conception de l’ordre naturel les amène à ériger deux grands principes: Le droit de propriété est naturel et concourt à l’efficacité de la production. La liberté économique permet à chacun de rechercher son plus grand avantage; ce qui est le moyen de réaliser l’intérêt général. Ce point est toujours la base de l’ultra-libéralisme économique actuel: la libre recherche des intérêts individuels sans intervention étatique comme source de l’intérêt général.

Adam Smith au pays des merveilles Né 1723 en Écosse, il devint professeur de Logique et de Morale à l’université. Il y refusa d’y faire ses cours en latin, chose rare à l’époque. Il écrivit plusieurs livres dont le plus fameux ‘La Richesse des Nations’ date 1776. Ce livre est le fruit de ses visites et rencontres dans toute l’Europe: il fut fortement influencé par les physiocrates français. Il aborde un vaste panorama de thèmes de la division du travail dans une manufacture d’aiguilles à l’avenir radieux des colonies américaines en passant par une description vivante de l’Angleterre au 17ème siècle. L’influence de ce livre consacrera Smith comme le Père des Économistes classiques. Smith pense que l’économie politique a deux objectifs conciliables: Procurer au peuple un revenu et des moyens de subsistance abondants, en le mettant en état de se procurer lui-même ce revenu Fournir à l’État ou à la communauté un revenu suffisant pour offrir des services publics de qualité que l’économie marchande ne pourrait développer.

Le concept de la Main Invisible Selon Smith, les intérêts individuels guident la société vers l’intérêt général: ‘ Nous n’attendons pas notre dîner de la bienveillance du boucher ni du boulanger mais bien de leur propre intérêt. Nous nous adressons pas à leur humanisme mais à leur égoïsme.’ L’intérêt personnel mène les hommes à agir. Ce principe pousse des individus motivés de façon identique à entrer en concurrence. Or cette concurrence permet de réguler l’avidité et l’égoïsme de l’homme tout en produisant les biens que désire la société, dans la quantité qu’elle souhaite et au prix qu’elle est disposée à payer: ‘Qu’un individu se laisse emporter par l’appétit du profit et il verra surgir des concurrents pour lui prendre son métier, qu’un homme fasse payer ses marchandises trop cher ou qu’il refuse de payer ses ouvriers aussi bien que les autres, et il se retrouvera sans clients ou sans salariés’ Ainsi, des motifs égoïstes de l’homme mènent le jeu de l’interaction sociale au plus inattendu des résultats: l’harmonie sociale. Cette harmonie est stable dans le temps car les lois du marchés et de la main invisible sont autorégulatrices.

Les lois de la croissance Outre la main invisible, Smith découvre trois autres lois permettant à l’économie de croître: l’accumulation, la loi du peuplement et le rôle essentiel de l’épargne: L’accumulation du capital est bénéfique à la société: Investi en machines, le capital engendre la division du travail qui multiplie la productivité humaine. Le besoin de main d'œuvre augmentant les salaires augmentent. Cette augmentation des salaires peut bloquer le mécanisme d’accumulation mais la deuxième loi sur le peuplement intervient. Cette loi stipule que cette hausse des revenus ouvriers réduit la mortalité et surtout l’infantile. Cela fait augmenter l’offre de travail: la concurrence entre les travailleurs fait baisser les salaires. L’épargne provient de la classe capitaliste qu’elle tire en partie du travail des ouvriers lesquels n’ont pas un salaire suffisant pour épargner. L’épargne conditionne donc la croissance car Smith pense qu’elle est totalement dépensée ou investie. Cette loi est fausse : il est en effet possible que la somme épargnée du revenu soit bien supérieure par rapport à la somme dépensée. Dans ce cas, il peut y avoir une baisse de la demande de biens de consommation qui engendre à son tour une baisse de l’investissement des entreprises pour produire ces biens. L’épargne thésaurisée et non investie peut ainsi créer des crises d’insuffisance de la demande ou de débouchés ce qui n’étaient pas courant à l’époque mais qui allaient le devenir. Ce système théorisé par Smith est fascinant car le facteur qui semble mener le système à sa fin engendre en fait les conditions de sa bonne santé ultérieure.

L’héritage dilapidé de Smith Les capitalistes trouvèrent dans ce livre la justification théorique de leur opposition à l’intervention de l’Etat et à la réglementation des manufactures: il faut laisser jouer les marchés. Cette attitude trahit la pensée de Smith pour lequel la rapacité mesquine et l’esprit de monopole des marchands et manufacturiers ne pouvaient diriger le monde. Smith pense en effet que moins le gouvernement gouverne et meilleur il est car il est dépensier, irresponsable et improductif. Il est contre les restrictions à l’importation et les subventions à l’exportation. Mais il est favorable à des actions gouvernementales promouvant le bien-être et garantissant les lois de la concurrence telles: L’instruction publique afin de faire du citoyen autre chose qu’un simple rouage de la vaste machine. La lutte contre toute forme de monopole car tout monopole nuit à la concurrence. Ainsi, certaines personnes évoquèrent Smith pour décrier des lois humanitaires imposées par les gouvernements comme celle interdisant le travail des enfants.