Les pratiques sociales ayant un impact sur la santé APPROCHE SOCIO- ANTHROPOLOGIQUE
Pratiques sociales Impact sur la maladie ou la santé? Santé au sens global du terme: Bien être psychique, physique, économique.(définition de l’OMS) Notion d’épanouissement, d’harmonie. Santé : notion en relation avec le bien être physique: Objectivée, rationnelle. « bon fonctionnement des organes ») Notion philosophique. En lien avec des valeurs, une certaine conception de l’être.
Pratiques sociales et culturelles : Mode de vie: Définition du quotidien Habitat Hygiène Alimentation. Soins domestiques Manières de lit. Mode de relations: Alliances, parenté etc
Pratiques de vie et effets sur la santé Pratiques sociales et culturelles en interdépendance avec des facteurs multiples: Environnementaux: climatiques, territoriaux. Economiques, niveau de vie. Accès aux soins. Répartition des tâches Conditions de travail
Pratiques de vie et effets sur la santé Pratiques sociales et culturelles en rapport avec des: Valeurs Croyances et/ou convictions religieuses Conception de la notion de personne Conception de la vie. Notions d’égalité ou de hiérarchie entre les individus et les groupes sociaux Relations de genres.
LES PRATIQUES DE SOINS Même environnement, même influence. Pour les soins « domestiques » Les soins traditionnels Mais aussi pour les soins dits « biomédicaux » Différentes constructions et négociations entre la pensée scientifique, les recommandations et les pratiques en vigueur dans son milieu: enjeux quotidiens. (même pour les soignants)
Les soignants et les pratiques sociales La connaissance des pratiques et de leur influence sur la santé: Une nécessité pour les soignants. Reconnaître plutôt que connaître: (Nul ne peut connaître l’ensemble des pratiques)
Les soignants et les pratiques sociales Posture d’ouverture, d’intérêt pour le patient. Penser à questionner le patient sur sa vie quotidienne, sur son environnement physique mais également social, familial, culturel au cours des entretiens dans une relation de confiance. Penser à chercher des signes et des symptômes en lien avec certaines pratiques au cours des examens.
LES SOIGNANTS ET LES PRATIQUES SOCIALES Penser en termes d’orientation diagnostique et épidémiologique. Pas de prédiction! Se garder du déterminisme: Quel que soit le milieu variations individuelles importantes.
LES SOIGNANTS ET LES PRATIQUES SOCIALES DES QUESTIONS DELICATES: Le rôle du soigant Maladies secondaires à des conditions de travail et d’habitat dangereuses: Quelle attitude, quels témoignages; quels engagements? Découvertes de stigmates de pratiques « néfastes » (excision, punitions, gavages etc) Quelles questions déontologiques? Entre dire et se taire? Les limites du secret professionnel.
L’excision et les mutilations sexuelles Une problématique emblématique. Une pratique socio culturelle très vivace. Un symbole identitaire fort. Des conséquences sur la santé évidentes. Des enjeux et des conflits de valeur certains.
Une problématique emblématique Excision de quoi parle t’on? L’acte d’exciser: ablation de tout ou d’une partie des organes génitaux externes. Pourquoi excise t-on? Raisons culturelles: notion d’achèvement de l’enfant. Raisons sociales: Assignation mécanique à une place. Désignation d’un genre. Raisons « médicales » transformation du corps. Raisons religieuses. Notion de pureté
Importance et répartition géographique L’excision touche encore 130 000 000 de femmes dans le monde. Afrique de l’Est et Afrique subsaharienne. Indonésie Elle a existé dans les cinq continents à différentes époques.
Une problématique emblématique conflit de conceptions Fondements socio culturels en Afrique de l’Ouest: Peuples mandingues et attachés. Sur le plan symbolique: L’excision traditionnelle: Miroir de la circoncision. Rite de passage: Epreuve destinée à « transformer » l’enfant, à le « finir » (education par métamorphose) pour le rendre maître de lui et des ses pulsions.
FONDEMENTS SOCIAUX Rite de passage: Assignation à une place: définition au-delà du sexe, du genre.: Puberté sociale avant ou après la puberté physiologique. Définition du rôle. Détermination de comportements: Chasteté, fidélité..
Raisons médicales???? Notion de fertilité (En lien avec la notion de sacrifice) Notion de purification : Confusion entre plan symbolique et hygiénique. Accouchement
Raisons religieuses La religion musulmane évoquée. (A tort, aucun texte ne recommande l’excision) En fait mêmes arguments traditionnels Notion de purification. Comportements souhaités Assignation de genre.
Situation actuelle Déritualisation de la pratique. Plus de rites de passage. Mêmes arguments. Exciser=donner une identité, un comportement Persistance malgré la loi. Persistance malgré la sensibilisation. Différents niveaux de discours.
L’excision et les soignants: D’un point de vue médical: L’excision: Sur le plan de l’anatomie: Sur le plan fonctionnel Sur le plan des conséquences sur la santé: La réparation:
Classification de l’OMS Classification anatomique Type I : résection du prépuce clitoridien. Type II : Excision complète avec ablation du clitoris accompagnée de celle d’une partie ou de la totalité des petites lèvres Type III : Infibulation : fermeture partielle de l’orifice vaginal après incision et ablation d’une quantité variable du tissu vulvaire associée à une clitoridectomie partielle.
ATTENTION! Cette classification n’est pas établie en fonction du degré de gravité des différentes formes. Description strictement anatomique. Quelle que soit sa forme, Nul ne peut présager à priori les conséquences d’une excision, fusse t - elle considérée comme légère ou bénigne, car le pronostic fonctionnel, cicatriciel et évolutif est très difficile à établir
Conséquences médicales Il y a toujours des conséquences: Médicales Psychologiques Sexuelles. Plus ou moins graves, plus ou moins bien supportées. Echelle très étendue: « D’une vie normale à un enfer » Risques de conséquences très graves. Risques de conséquences très graves
CONSEQUENCES MEDICALES IMMEDIATES L’hémorragie, Le choc La blessure urétrale. RISQUES
CONSEQUENCES MEDICALES A COURT TERME L’hémorragie : L’infection : Infection localisée (pelvienne, urinaire) Infections généralisées scepticémes mortelles tétanos • la rétention aiguë d’urine : RISQUES
CONSEQUENCES MEDICALES A MOYEN TERME Cicatricielles: douleurs chroniques Dyspareunies (douleurs au moment des rapports sexuels) complications obstétricales. Atrésie vulvaire Déchirures périnéales. RISQUES
CONSEQUENCE MEDICALE A LONG TERME TOUS D’ORIGINE CICATRICIELLE: Lenteur à l’expulsion Déchirures périnéales Fistules vésico vaginales RISQUES
Prise en charge des complications d’un point de vue populaire Hémorragie: Prévenir l’action des sorcières (cacher l’excision) Plantes,Emplâtres hôpital Infections: Longtemps médecine traditionnelle, Actuellement mixte Tentative de médicaliser l’excision : Demande aux soignants
Consequences sexuelles Risques de problèmes au moment des rapports sexuels. Frigidité Douleurs Rapports traumatiques Ou vie sexuelle normale ou avec des difficultés minimes;
Conséquences psychologiques En rapport avec le vécu de l’excision En rapport avec les conséquences physiques (douleurs, sentiment d’anormalité) En rapport avec le discours sur l’excision.
ET POURTANT….. L’excision continue à être considérée comme une pratique nécessaire pour marquer l’identité de l’enfant: La coupure produit la transformation qui permet de reconnaître l’enfant comme un membre du groupe. Même chez certains soignants!
Rôle du médecin Proposer des traitements (cicatrices, douleurs, infections) Abord psychologique Parler de la réparation. (reconstruction clitoridienne) Réparation anatomique Psychologique Fonctionnelle. Prévention: Dénonciation?
Rôle du médecin Une pratique délicate Penser et oser en parler. Avoir les mots pour dire sans blesser, prévenir sans prédire Examiner sans mépris, avec respect. Créer une relation de confiance pour que les patientes osent se confier Une bonne consultation= un acte de soin
EN CONCLUSION Pratiques sociales et soins: Exploration du quotidien. Exploration de l’intime. Conceptions différentes? Plutôt négociations et constructions hybrides. Problème de l’abandon des pratiques; Ce n’est pas toujours rationnel. Problèmes de déontologie