JEUNES JUSQU’À LA MORT. UN MYTHE CONTEMPORAIN ET SES REVERS Colloque de l’IRIS : Vieillissement : Sortir du fatalisme Professeur Gilles Bibeau Département d’anthropologie Université de Montréal Le Gésu, Montréal 14 octobre 2011
Que peut dire l’anthropologue au sujet des personnes âgées et du vieillissement ? Le statut des personnes âgées est-il le même dans toutes les sociétés à travers le monde, en Afrique, en Inde, en Europe et ailleurs ? Le vieillissement est-il partout vu comme une décroissance de la personne, un affaiblissement du corps biologique, un détachement progressif du monde, comme le temps des maladies ? Les personnes vivent-elles le processus de vieillissement d’une manière semblable selon qu’elles sont indienne, africaine ou québécoise ? L’anthropologie peut-elle contribuer à inventer un nouvel humanisme, un humanisme pour notre temps ?
Trois grands constats Il existe une segmentation quasi-universelle de l’existence humaine en quatre grandes périodes L’âge où une personne est considérée âgée varie d’une société à une autre Le vieillissement différentiel est une réalité dont il nous faut prendre conscience
Ce sont les pertes qui font de nous des personnes âgées Est-il possible de transformer les pertes en des événements de croissance ? Dans certaines sociétés, on se prépare mentalement à l’apparition de ces pertes Le travail sur le « je » qui se désintègre peut se faire dans deux direction : distanciation et auto-réflexivité Comment construire des espaces d’intériorisation ?
Des organisations qui visent à activer les personnes âgées Un nouvel art de vieillir s’est mis en place en Occident Que peut faire la personne âgée avec ses anciens souvenirs ? Que signifie se détacher ?
De l’utilité sociale des personnes âgées Pourquoi les politiques mises en place par nos États insistent-elles surtout sur les capacités des personnes âgées ? En quel sens les personnes âgées représentent- elles un formidable marché ? Quelle place occupe le mythe de l’éternelle jeunesse dans nos sociétés ?
Le monde des jeunes envisagé du point de vue de trois études faites au Québec : - les enfants dans les familles Bérets Blancs - les garçons et filles membres de gangs e rue - jeunes amérindiens
Mutations socioculturelles: D’un modèle de société dans lequel l’individu devait se soumettre aux exigences de l’autorité et à la nécessité de l’effort continu sous la dépendance de normes communes À un modèle de société « égo-identitaire » : le jeune doit se construire Paradoxe: Nous sommes appelés à devenir des sujets d’auto-réalisation, vivant dans un monde de compétition, de consommation et de communication Beaucoup sont précarisés et exclus par le fonctionnement même de la société néo-libérale dans laquelle nous sommes forcés de nous inscrire