3 - Les intuitions et la stratégie de Gandhi, une réponse aux défis contemporains É.G. / La non-violence, pour Gandhi et pour ceux qui se sont inspirés de son exemple, est à la fois -une philosophie, une sagesse de vie qui donne sens à l’existence de chacun et à l’histoire collective des hommes, -et une stratégie d’action politique pour une société plus juste, plus harmonieuse, plus pacifique. Photos : Martin Luther King, Cesar Chavez, Aung San Suu Kyi
Une société fondée sur les valeurs gandhiennes Priorité à l’agriculture, (l’horticulture, le maraîchage, l’arboriculture, la sylviculture) activités humaines de base pour se nourrir, pour travailler, pour se loger, pour être en lien avec l’Univers. L’agriculture, pour respecter la nature et la santé de l’homme, doit être biologique.
Une société fondée sur les valeurs gandhiennes - Identification des besoins humains de base et des moyens de leur satisfaction * autonomie (et non autarcie) alimentaire et économique * simplicité et durabilité des biens
Une société fondée sur les valeurs gandhiennes - L’activité économique doit être au service du développement de la personne humaine et de son affranchissement * la propriété privée n’est pas un droit absolu, elle est subordonnée au bien commun * la production est déterminée par la nécessité sociale et non par la cupidité personnelle
Une société fondée sur les valeurs gandhiennes Donner du travail à tous au sein de petites entreprises agricoles, artisanales ou industrielles, en limitant et en contrôlant le machinisme. « Le travail donne à l’homme sa dignité » « Favoriser non la production de masse, mais la production par les masses » Gandhi La critique des excès du machinisme et de la civilisation technicienne a été faite aussi par Annah Arendt, Georges Bernanos, Jacques Ellul, Ivan Illich, etc. Image : petite machine à taille humaine
Une société fondée sur les valeurs gandhiennes - L’éducation de base et la formation technique doivent former des êtres humains complets et éliminer les distorsions La valeur du travail manuel est égale à celle du travail intellectuel
Une société fondée sur les valeurs gandhiennes -Tout progrès scientifique ou technique qui n’est pas accompagné par un progrès social et spirituel est une déformation de la capacité intellectuelle de l’homme Photo : Bombe atomique « La civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie » Albert Camus – août 1945
- Limitation de la concentration du pouvoir économique et politique. « La véritable indépendance ne viendra pas de la prise du pouvoir par quelques- uns, mais du pouvoir que tous auront de s’opposer aux abus de l’autorité » Gandhi « De même qu’un éléphant est conduit par un cornac, le pouvoir doit être contrôlé pour être vraiment au service du peuple » Rajagopal P.V. Une société fondée sur les valeurs gandhiennes
L’action non-violente Le conflit est la mise au jour d’une tension, d’un désaccord, d’une différence. Il permet la reconnaissance de l’autre, et permet aux besoins de s’exprimer, aux souffrances de s’extérioriser, et à la personne de grandir en évitant la fusion. Le conflit est le signe de la vie et de la démocratie. Pour combattre la violence, il faut réhabiliter le conflit, mais il faut résoudre les conflits dans le respect de l’autre. Photo : Jean-Marie Muller
L’action non-violente La combativité est nécessaire pour assumer les conflits. Elle est une force de vie et d’affirmation de soi nécessaire pour exister devant l’autre, pour l’affronter sans se dérober, pour surmonter sa peur d’agir. La première tâche d’une action non-violente est de réveiller la combativité de ceux qui subissent l’injustice. Photo : Martin Luther King
L’action non-violente La lutte est un affrontement, un combat pour faire respecter un droit, faire aboutir une revendication, faire évoluer une loi. La lutte pour la justice exige des moyens justes et ajustés, c’est-à-dire non-violents. La force est une cause provoquant un effet ou un mouvement. Le rapport de force crée les conditions d’un dialogue permettant de négocier une solution juste au conflit. Photo : Jacques Sémelin
L’action non-violente La violence est toute parole, action ou omission de l’homme qui viole la personne de l’autre, ses droits, son identité, tout ce qui détruit ou meurtrit l’autre, physiquement ou psychologiquement.
L’action non-violente Mais la violence est aussi une méthode d’action qui paraît parfois nécessaire, - soit pour défendre l’ordre établi quand il garantit la liberté, - soit pour combattre de désordre établi lorsqu’il maintient l’oppression. C’est pourquoi la violence exige une alternative efficace dans l’action politique. Photo du bas : Brigades de Paix Internationales
L’action non-violente L’analyse de la société selon la non- violence La force des injustices et des violences dans une société repose sur la collaboration, le silence et la passivité de la majorité des membres de cette société. La non-violence est la non-collaboration avec l’injustice et le mensonge. Photos : Etienne de la Boétie, David Henry Thoreau, Léon Tolstoï
L’action non-violente L’action non-violente n’exclut pas la pression ni la contrainte visant à faire céder l’adversaire, tout en le respectant. Les marches, les sit-in, le boycott, la désobéissance civile collective et publique aux lois injustes sont des formes de cette non-coopération. Photos : Gandhi filant pendant la campagne de boycott des tissus anglais, marche Janadesh
L’action non-violente L’action non-violente exige une analyse politique rigoureuse : - motivations et forces des acteurs en présence - rôle des tiers, notamment de l’opinion publique - objectifs clairs, limités et atteignables Photos : « Mur de la honte » entre Israël et Palestine, action non-violente de Palestiniens
L’action non-violente La non-violence exige aussi un entraînement, un degré élevé d’organisation et de discipline. Photo du bas : Marche Janadesh
L’action non-violente La non-collaboration est associée à un programme constructif alternatif.
L’action non-violente La réalisation du programme constructif doit permettre à ceux qui jusque-là ont été maintenus dans une situation de mineurs à l'intérieur des structures économiques et politiques, de prendre en charge leur propre destin et de participer directement à la gestion des affaires qui les concernent. Photos : Palabre en Afrique Nelson Mandela