PETITE HISTOIRE DE L’ABBAYE DE SOLEILMONT
Soleilmont est une abbaye très ancienne…ses origines remontent au 12ème siècle. Un comte de Namur aurait fait don du domaine de Soleilmont à un groupe de religieuses bénédictines. Celles-ci auraient été initiées un peu plus tard, à l’idéal et aux observances de Cîteaux, par des moniales venues de Flines.
13ème siècle La bulle du Pape Grégoire IX stipulait : « qu’en ce lieu, la Règle de Benoît et les observances de Citeaux seraient gardées inviolablement et à perpétuité ». Cette bulle confirmait ainsi le privilège accordé par le chapitre général de 1237 en faveur de l’Abbaye : son incorporation à l’Ordre de Cîteaux, sous la paternité de l’abbaye d’Aulne.
Pierre commémorative datée de 1496 14ème et 15ème siècle. Elle connut bien sûr le relâchement devenu quasi général dans l’Ordre et dans l’Église mais on sait qu’au quinzième siècle, elle prit la tête du mouvement du renouveau spirituel chez les moniales cisterciennes, ce qui lui mérita d’ailleurs le titre de « pépinières d’abbesses réformatrices » !
Les procès-verbaux des élections abbatiales conservés au monastère, témoignent de la vitalité de la communauté au cours de son histoire. Dame Bernard Lévêque
18ème siècle. Dans la tourmente révolutionnaire, l’abbaye d’Aulne fut complètement détruite et Soleilmont fut vendu. La communauté encouragée par Dame Schoslastique Daivier refusa unanimement l’offre de sécularisation de la République. C’est ainsi que… Dame Scholastique Daivier
18ème siècle. … la communauté en exil se retrouva au château de Farciennes et… elle poursuivit en ce lieu la vie monastique.
19ème siècle En 18O2, elle put réoccuper l’abbaye mais comme simple locataire. Le 8 décembre 1837, le propriétaire, maintes fois sollicité, consentit enfin à lui revendre une partie des bâtiments. Ils étaient délabrés et la communauté ne comptait plus que quatre sœurs âgées. Que faire ?
19ème siècle Mettant en Dieu toute leur espérance et mendiant renfort auprès des religieuses de Kolen, elles ouvrent un pensionnat.
Une classe de cours ménager… 19ème siècle En leur assurant le vivre, le pensionnat leur apportera la grâce de plusieurs postulantes. Malheureusement, pour assurer leur tâche d’enseignement, elles se voient dans la nécessité d’abandonner les observances propres à la vie contemplative : silence, séparation du monde, office choral etc…
20ème siècle En 1914, la guerre empêche les élèves de rentrer au pensionnat. Subitement désoeuvrées, les moniales retrouvent du temps pour Dieu seul. Encouragées par les Pères Abbés de Rochefort et de Scourmont, Dom Henry Kuypers et Dom Anselme le Bail et par l’Abbé Brohée, le directeur de la maison, elles reprennent peu à peu l’idéal et les observances de Cîteaux. En 1922, le chapitre général leur accorde la réaffiliation à l’Ordre et place l’abbaye sous la paternité de l’Abbaye de Westmalle.
Départ de Soleilmont… Arrivée à Brecht… C’est la grâce d’un nouveau printemps ! L’Esprit souffle….des vocations s’éveillent et bientôt le projet d’une fondation se dessine à l’horizon. Le 25 juin 1950, un essaim se détache du vieux rucher et se dirige vers la Campine pour se fixer dans une nouvelle construction : l’abbaye Notre Dame de Nazareth à Brecht.
Le soir de Noël 1963, tandis que la communauté repose dans un profond silence et une grande paix, un feu s’allume dans les greniers de la vieille abbaye …
… et se propage avec la rapidité de l’éclair, …
… ne laissant de l’antique demeure que ruines, décombres…
Des frères de Westmalle sont venus prêter main forte à la communauté ! … et deux petites ailes fort caduques : l’humble abri de la communauté pendant les dix années qui suivent.
Aujourd’hui, le vieux Soleilmont est vendu et partagé entre la paroisse et des particuliers. Les ruines, vestiges d’un si long et si noble passé, s’effacent discrètement, sans bruit, mais elles continuent à livrer leurs secrets au passant qui s’arrête…, regarde…, écoute.
1963-1973 Années de grâces sans aucun doute… Années de pauvreté… de disponibilité… Années de remise en question aussi… Qu’attend Dieu, l’Église, le monde, de la communauté ? Sous le souffle de l’Esprit qui traverse l’Église conciliaire, Soleilmont projette sa reconstruction. Les plans s’ébauchent…les maquettes se succèdent…
Enfin le chantier s’ouvre à quelque distance des ruines, dans l’ancien bois de l’abbaye, au lieu-dit « Terre de l’Ermitage ». Et le 27 septembre 1973, un nouveau monastère tout blanc, tapi dans un cadre de verdure, accueille la communauté. C’est une construction moderne, élevée sur la base d’un plan libre et fonctionnel. Son seul ornement est la simplicité.
En 1987, c’est l’envol de quelques sœurs pour … l’Inde cette fois. La nouvelle fondation s’établit au Kérala, un état du sud du pays.
Fidèle à la tradition cistercienne, Soleilmont a toujours eu une grande confiance en Marie. La devise qui figure sur le blason de l’abbaye « Deigrava in sole » peut aider à comprendre le sens profond de cette dévotion. « Deigrava : lourde de Dieu, porteuse de Dieu… »
Sa dévotion envers la Vierge Marie, Soleilmont aime la manifester en vénérant Notre Dame de Rome. Tableau du quinzième siècle, réalisé à la demande d’une abbesse désireuse d’enrayer une épidémie de peste qui sévissait dans la région, il est une réplique de la Vierge de l’Ara Coeli laquelle avait obtenu la cessation du même fléau en la ville de Rome.
Chaque année, le dernier samedi d’août, la marche folklorique de la Grande Terre vient chercher Notre Dame de Rome et l’escorte dans les rues de Châtelineau : symbole du cheminement de Marie auprès de chacun de ses enfants.
Crédit photographique Production et réalisation Archives de l’abbaye de Soleilmont Les nombreux hôtes qui nous envoyent de bien beaux souvenirs Pascal Degée Production et réalisation Nicodème Goreux Abbaye de Soleilmont Soleilmont, novembre 2008 26
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