Bernard Legras Professeur honoraire de la faculté de médecine de Nancy Les « noli me tangere » dans la peinture Une sélection de 37 peintures du 14ème au 20ème siècle Bernard Legras Professeur honoraire de la faculté de médecine de Nancy

« Noli me tangere » Apparition de Jésus ressuscité - Phrase en latin traduite en général par : « Ne me touche pas » (Ne me retiens pas) - Origine religieuse : L’évangile de Jean Apparition de Jésus ressuscité à Marie Madeleine le matin de Pâques

Exemple de page du livre A l’origine de cette étude : un ouvrage religieux (2011) alliant textes et images « La résurrection est le tenant du christianisme. Sans la foi dans la résurrection, il n’y aurait pas de christianisme du tout. » Michael Green (The Empty Cross of Jesus) Exemple de page du livre (citation et tableau) La Résurrection - Mathias Grünewald

L’évangile de Jean (20, 1-18) (début) dimanche de Pâques Tôt le dimanche matin, Marie-Madeleine se rend au tombeau. Elle voit que la pierre a été enlevée de l’entrée du tombeau. Elle court alors trouver Simon Pierre et Jean et leur dit : « On a enlevé le Seigneur et nous ne savons pas où on l’a mis ». Fra Angelico - les saintes femmes au sépulcre Musée San Marco (Florence)

L’évangile de Jean (suite) Pierre et Jean courent au sépulcre le matin de Pâques et constatent que le tombeau est vide… Burnand (1850) - musée d’Orsay

L’évangile de Jean (fin) … Puis les deux disciples s’en retournèrent chez eux. Marie Madeleine se tenait près du tombeau, dehors, et pleurait. Tandis qu’elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le tombeau ; elle vit deux anges en vêtements blancs assis à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus, l’un à la place de la tête et l’autre à la place des pieds. Les anges lui demandèrent : Pourquoi pleures-tu ? Elle leur répondit : On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis. Cela dit, elle se retourna et vit Jésus qui se tenait là, mais sans se rendre compte que c’était lui. Jésus lui demanda : Pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Elle pensa que c’était le jardinier, c’est pourquoi elle lui dit : Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et j’irai le reprendre. Jésus lui dit : Marie ! Elle se tourna vers lui et lui dit en hébreu : Rabbouni ! – ce qui signifie Maître. Jésus lui dit : Ne me touche pas [noli me tangere], car je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va dire à mes frères que je monte vers mon Père … St Jean - El Greco Prado

1) Détails iconographiques caractérisant Jésus ANALYSE DES TABLEAUX 1) Détails iconographiques caractérisant Jésus L’attitude les outils de jardinier Les attributs vestimentaires (linceul ou manteau brodé ou de couleur rouge) La croix en haut de l’étendard Le nimbe ou le halo qui l'enveloppe Les stigmates Les personnages accessoires (anges…) 2) Comportement des deux personnages Mains, bras, regards… - attirance, retrait… 3) Paysage, sépulcre, arbre…

Duccio (Duccio di Buoninsegna) vers 1308 - Musée dell’ Opera del Duomo (Sienne) né vers 1255 à Sienne   et mort vers 1318 dans la même ville peintre italien Marie de Magdala est à genoux, enveloppée d’un grand manteau rouge, le visage bouleversé, elle tend les mains vers Jésus. Lui porte de la main gauche l’étendard de la Résurrection, signifiant qu’il est déjà dans un autre monde. Il retient de la main droite le pan de son manteau, et s’éloigne…   Mais dans son attitude et plus encore dans son regard, il est facile de percevoir une infinie tristesse à l’idée de devoir l’abandonner alors qu’elle s’avance vers lui avec tant d’amour. Le fond d’or, les rochers abrupts et les deux arbres noirs qui encadrent le Christ renforcent l’intensité dramatique de la scène. A la manière d’une peinture chinoise… A l‘âge d’environ 53 ans

Giotto vers 1320 - Basilique inférieure (Assise) né en 1267 à Vespignano et mort en 1337 à Florence sculpteur, architecte et peintre italien Jésus, les anges, les rochers... la mandorle, les rayons solaires, tout est repris de la tradition orientale, mais le peintre fait de Marie Madeleine une femme en deuil, toute tendue, voire déséquilibrée vers son Seigneur qui s’écarte sans la regarder. La relation est vraie adoration du Christ reconnu comme Dieu.  Le mot mandorle vient de l’italien mandorla qui signifie amande. Il désigne une figure en forme d’ovale ou d'amande dans laquelle s’inscrivent des personnages sacrés : le plus souvent le Christ, mais aussi la Vierge Marie ou les saints. A l‘âge de 53 ans Palais des Offices - Florence

Portrait posthume par Luca Signorelli Fra Angelico (Guido di Pietro - en religion Fra Giovanni ) vers 1440 - Couvent San Marco (Florence) né vers 1400  à Rome et mort en 1455 dans la même ville peintre italien La scène se passe dans un cimetière que la résurrection du Christ transforme en une sorte de jardin d'Eden. L’artiste a souligné l'analogie entre le rouge du sang des plaies aux pieds du Christ et la couleur des fleurs : Le sacrifice de Jésus se transforme en une nouvelle création du monde et "rend nouvelle toute créature". La bêche sur l'épaule du Christ fait référence à l'erreur de Marie-Madeleine qui a pris Jésus pour un jardinier. Le vide du sépulcre est suggéré par le noir de son entrée creusée dans la roche. Marie-Madeleine s'incline pour embrasser les genoux de Jésus. Jésus, vêtu d'un étincelant vêtement blanc, fait un léger pas de côté pour s'écarter de Marie-Madeleine : "Ne me retiens pas" lui dit-il. La figure de Marie-Madeleine fait penser à celle de la Vierge de l’Annonciation, mais le corps est déjà celui d’une jeune femme… Elle tourne le dos à la porte ouverte du tombeau, elle a vu cet homme en blanc qui porte de la main gauche une houe sur l’épaule, le jardinier… Elle a posé un genou en terre, elle s’interroge, elle l’interroge du regard, elle vient d’entrouvrir les bras, mais elle a déjà accepte ce qu’il va lui dire… Je suis la servante  du Seigneur… Lui la regarde, il ne l’a peut-être pas encore appelée par son nom, mais déjà, d’un geste de la  main droite, il prend de la distance, et  ses pieds, touchant à peine le sol, sont déjà croisés pour partir. La scène se passe dans une prairie émaillée de petites fleurs, des blanches, mais aussi des rouges sombre, évoquant le sang versé pendant la Passion. Au fond, un palmier, symbole de résurrection… Portrait posthume par Luca Signorelli Cathédrale d'Orvieto A l‘âge de 40 ans

Martin Schongauer vers 1480 - Musée Unterlinden (Colmar) né vers 1450 à Colmar et mort en 1491 à Vieux-Brisach graveur et peintre alsacien Portrait posthume par Moesl d'après Burgkmair A l‘âge de 30 ans

Hans Memling 1480 - Alte Pinakothek (Munich) né vers 1435 à Seligenstadt  et mort en 1494 à Bruges  peintre primitif flamand Il y a souvent un arbre entre Jésus et Marie-Madeleine Autoportrait vers 1480 (45 ans) National Gallery - Londres A l‘âge de 45 ans

Sandro Botticelli (Alessandro di Mariano di Vanni Filipepi) 1491 - Philadelphia Museum of Arts A l‘âge de 47 ans né en 1444 à Florence et mort en 1510 dans la même ville peintre italien Autoportrait

Fra Bartolomeo (nom monastique) 1506 - Musée du Louvre né en 1472 à Florence et mort en 1517 en Toscane peintre italien Le contexte utilise les éléments traditionnels de la résurrection : vase d'onguent, tombeau, anges, bannière, auréoles, plaies du Christ, instrument du jardinier. En arrière plan le peintre représente la résurrection avec sortie du tombeau et soldats renversés selon Mt 28, 3 et 4 Marie Madeleine jette ses bras vers Christ, il la maintient à distance et cela fait obstacle à tout sentiment d'intimité. Les jeux de mains sont remarquables : approche et désignation de l’autre, prière et bénédiction... Jésus effleure le front de Marie Madeleine. L'axe vertical avec vase de parfums et jeu de mains, est un rappel de la mort qui a séparé, et de la nouvelle relation. L'horizontale des verts crée un lien de vie entre les 2 personnages, tandis que la diagonale des rouges rappelle la passion au deux sens du terme.  La composition en plaçant Madeleine à gauche crée une diagonale positive d'ascension, qui donne l'initiative à la femme.  On peut qualifier cette relation de vénération de Jésus  Les auréoles sont discrètes. Le merveilleux réside surtout dans l'équilibre et la beauté irréelle de la scène et des personnages. A l‘âge de 34 ans

Autoportrait - Offices Andrea del Sarto (Andrea Vanucci ) 1510 - Musée del Cenacolo de San Salvi (Florence) né en 1486 près de Florence et mort en 1531 dans la même ville peintre italien Autoportrait - Offices Florence A l‘âge de 24 ans

Le Titien (Tiziano Vecellio) vers 1514 - National Gallery (Londres) né vers 1488 en Vénétie et mort en 1576 à Venise peintre italien Ici, tout est mouvement Marie Madeleine se jette aux pieds du Christ, mouvement accompagné par son long manteau Jésus est dans un plan perpendiculaire, il vient vers nous mais il se détourne pour se pencher vers elle, tout en relevant son suaire, Le paysage accompagne les mouvements : à droite une masse descendante jusqu'au Christ qui la prolonge, puis il s'oriente vers droite. Mise en valeur de la beauté désirable d'un corps, dont les plaies ont presque disparu L'image visualise une relation affective, mais avec une nette érotisation. Marie Madeleine voit le buste et le visage du Christ, nous son corps et nous sommes dans l'instant de la reconnaissance et de l'interdit de toucher. La dimension religieuse subsiste mais l'iconographie classique est réduite à la bêche, il n'y a plus ni tombeau, ni bannière... le sujet commence à être traité comme une pastorale. Ce qui séduit dans la manière du peintre à nous présenter cette scène, c'est ce retrait du Christ dans un geste qui, tout à la fois, se dégage de Marie Madeleine et l'accueille. Comme si son interdiction était aussi un encouragement à se joindre à lui. Autoportraits Staatliche Museen Berlin Le Prado Madrid A l‘âge de 26 ans

Hans Holbein (Le Jeune) 1524 - Art Renewal Center (Londres) né en 1497 à Augsbourg et mort en 1544 à Londres peintre et graveur allemand Le contexte  est fidèle au texte de Jean : tombeau illuminé avec 2 anges, Pierre et Jean repartant vers Jérusalem, au loin les croix du Golgotha. L'ensemble est sombre, seul le tombeau est lumière. Jésus porte une robe de moine qui s'oppose aux riches parures de Marie Madeleine, coiffure luxueuse, vase précieux comme pour des parfums. Est-ce un rappel de la pécheresse ? La relation est lue de façon contradictoire. Certains voient une Marie Madeleine qui s'écarte, et un Jésus qui veut s'en approcher. D'autres voient Jésus tenant Marie Madeleine à distance en la repoussant par le geste et le regard ; la séductrice réapparait car la force et la difficulté de la conversion sont suggérées par le rappel de la tentatrice.  Est on en présence d'une scène de tentation ? La relation est de toute façon surprise et méfiance  Autoportait Offices - Florence A l‘âge de 27 ans

Benvenuto Tisi (ou Il Garofalo ) 1525 - Kunsthistorisches Museum (Vienne) né en 1481 à Garofalo en Italie et mort en 1559 à Ferrare peintre maniériste italien  Le terme « maniérisme » vient de l'italien manierismo (de l'expression bella maniera), dans le sens de la touche caractéristique d'un peintre en opposition avec la règle d'imitation de la nature. A l‘âge de 44 ans

Lambert Sustris vers 1550 - Musée des Beaux-Arts de Lille né vers 1515 à Amsterdam et mort vers 1584 dans la même ville peintre flamand Chez Sustris, Jésus et Marie semblent en pleine conversation. Portrait par le Titien A l‘âge de 35 ans

Véronèse (Paolo Caliari ) vers 1570 - Musée de Grenoble né en 1528 à Vérone  et mort en 1588 à  Venise  peintre maniériste  italien Autoportrait - 1560 Ermitage - St Petersbourg A l‘âge de 42 ans

Le Tintoret (Jacopo Robusti, dit Tintoretto ) vers 1580 - Musée de Toledo (USA) né en 1518 à Venise et mort en 1594 dans la même ville peintre italien Autoportraits 1587 (69 ans) Louvre 1546 (28 ans) Londres A l‘âge de 62 ans

Lavinia Fontana 1581 - Galerie des Offices (Florence) née à Bologne en 1552 et morte à  Rome en 1614 femme peintre maniériste italienne Autoportrait 1577 (25 ans) A l‘âge de 29 ans

Dosso Dossi 16ème siècle - Collection particulière né en 1489 à Mantoue et mort en 1542 à Ferrare peintre italien Autoportrait

Jorge Theotocopuli 1610 - Collection particulière né en 1578 à Tolède et mort en 1631 dans la même ville peintre, sculpteur et architecte espagnol Autoportrait – 1605 (27 ans) A l‘âge de 32 ans

Fede Galizia 1616 - Eglise Santo Stefano (Milan) née en 1578 à Milan  et morte en 1630 dans la même ville femme  peintre baroque italienne Autoportrait - 1596 (18 ans) A l‘âge de 38 ans

Le Guerchin (Giovanni Francesco Barbieri ou Guercino) 1619 - Collection particulière né en 1591 à Cento  et mort en 1666 à Bologne peintre baroque italien Autoportrait 1635 (44 ans) - Louvre A l‘âge de 28 ans

Battistello Caracciolo 1620 - Musée de Prato (Italie) né en 1578 à Naples et mort en 1635 dans la même ville peintre baroque italien A l‘âge de 42 ans

Jan Brueghel (le Jeune) vers 1628 - Musée des Beaux-Arts de NANCY né en 1601 à Anvers et mort en 1678 dans la même ville peintre flamand Portrait par Van Dick A l‘âge de 27 ans

Alonzo Cano 1640 - Musée des Beaux-Arts de Budapest né en 1601 à Grenade et mort en 1667 dans la même ville peintre, architecte et sculpteur espagnol Portrait par Velasquez 1649 (48 ans) A l‘âge de 39 ans

Rembrandt (Rembrandt van Rijn) 1651- Collection royale d‘Angleterre né à Leyde en 1606 et mort à  Amsterdam en 1669 peintre flamand Autoportrait A l‘âge de 45 ans

Laurent de La Hyre 1656 - Musée de Grenoble né en 1606 à Paris et mort en 1656 dans la même ville peintre baroque français De sa main, le Christ ne se contente pas d’éloigner Marie Madeleine. Il couvre ses yeux : c’est l’adumbratio qui renvoie au mystère de l’Incarnation, mais suggère également le caractère divin, glorieux du corps transfiguré du Christ. En effet, dans les scènes de Transfiguration, les apôtres sont représentés se couvrant les yeux. Sur le tombeau, à droite, un seul ange est représenté, au lieu des deux qu’évoque le texte. A l’ange de la nouvelle Loi, à droite, s’oppose la souche de l’ancienne Loi, à gauche. A l’arrière-plan, la montagne austère évoque peut-être la montagne de Grenoble (le tableau est une commande pour la Grande Chartreuse de Grenoble) (Adumbratio : ébauche) L’artiste a figuré le Christ debout au premier plan, vêtu d’une tunique et d’un manteau bleu indigo. Il est debout, et sa main gauche s’approche du front de Marie-Madeleine, sans la toucher. Madeleine porte une tunique de tonalité verte, sur laquelle est un manteau vermillon. Elle a fléchi le genou gauche, et ses bras sont dans la position de l’orante. A l’arrière-plan, l’un des deux anges mentionnés un peu plus haut par saint Jean, est assis à l’intérieur de la grotte ; son vêtement est blanc, et il projette une lumière dorée sur la paroi. La symbolique classique des couleurs pures trouve ici une application parfaite : le bleu signifie la nature désormais céleste du Ressuscité, et sa royauté sur l’univers, tandis que le blanc et l’or, autres couleurs célestes, enveloppent l’ange ; au contraire, Marie-Madeleine est en vert et en vermillon, dérivé du rouge, couleurs terrestres, puisqu’elle appartient encore au monde d’ici-bas, et qu’elle est, de surcroît, la pécheresse repentie par excellence. La nature environnante est en demi teinte, avec une échappée sur un ciel plus serein à gauche. Portrait Toulouse A l‘âge de 50 ans

Nicolas Poussin 1659 - Musée du Prado (Madrid) né en 1594 en Haute Normandie et mort en 1665 à Rome  peintre français Autoportrait - 1650 (56 ans) Louvre A l‘âge de 65 ans

Claude Gellée (dit « Le Lorrain » ) 1681 - Städelsches Kunstinstitut (Francfort) né à Chamagne (Vosges) vers 1600 et mort à Rome  en 1682  peintre français lorrain A l‘âge de 61 ans Autoportrait 1650 (50 ans) - Louvre

Charles de La Fosse 1685 - Collection particulière né en 1636 à Paris et mort en 1716 dans la même ville peintre français Portrait par Rigaud - 1707 A l‘âge de 51 ans

Abraham Janssens 17ème siècle - Musée de Dunkerque né vers 1570 à  Anvers et mort en  1632 dans la même ville   peintre baroque flamand Marie-Madeleine porte un vêtement riche aux couleurs chatoyantes. Jésus porte un large chapeau et tient une bêche. Entre les personnages se trouve une nature morte. À l’arrière-plan, est décrit un paysage doux et apaisant… Il y a un fort contraste entre les couleurs des personnages et celles du paysage. La description très réaliste des personnages est tout à fait caractéristique de la peinture du Nord. La nature morte abondante en fruits et légumes apporte une symbolique complexe. Sa situation dans un jardin est un peu paradoxale. Elle se rapporte à Marie-Madeleine, ancienne pécheresse, et symbolise probablement la luxure. Il s’agit d’une œuvre réalisée à plusieurs mains. Les personnages ont été peints par Janssens, le paysage par Jan Wildens et la nature morte serait d’Adrian van Utrecht. Le tableau est en parfait état de conservation. Sa facture est exceptionnelle. Janssens est un des grands maîtres de la peinture flamande. Il évolue autour de Rubens, mais il marque un intérêt pour la psychologie des personnages. Cette œuvre témoigne, toutefois, d’un courant classicisant par le calme qui en émane.  Ce tableau intitulé Noli me tangere (Ne me touche pas) illustre l’épisode biblique de l’apparition de Jésus ressuscité à Marie-Madeleine. Le Christ est présenté tel un jardinier, robuste et puissant, bêche à la main et chapeau sur la tête. Il apparaît plus comme un homme que comme un personnage sacré. Il fait face à Marie-Madeleine. Les peintres qui ont réalisé cette œuvre se révèlent dans toute leur spécificité et prennent quelques libertés avec le sujet. Jan Wildens, le paysagiste, substitue un paysage verdoyant et idyllique à la vision traditionnelle des rochers entourant le tombeau. Adrian van Utrecht réalise une nature morte naturaliste, symbole probable de la luxure de la pécheresse. Abraham Janssens se concentre sur l’intensité émotionnelle de la rencontre : Jésus ne s’éloigne pas, il semble même se pencher vers Marie-Madeleine qui, à ses pieds, lui tend la main et tourne son regard vers lui. L’attitude sur le vif des personnages, le vent perceptible dans les arbres décrivent l’instant avec un naturalisme caractéristique de la peinture flamande. Paysage par Jan Wildens

Gérard Seghers 17ème siècle - Collection particulière né à Anvers en 1591 et mort en 1651 dans la même ville peintre flamand Autoportrait

Ciro Ferri 17ème siècle - Collection particulière né en 1634 à Rome et mort en 1689 dans la même ville sculpteur, graveur, architecte et peintre baroque italien  Autoportrait

Francesco Solimena 1718 - Collection particulière né en 1657 en Campanie et mort en 1747 à Naples peintre et architecte baroque  italien Autoportrait - 1715 (58 ans) Offices - Florence A l‘âge de 61 ans

Adriaen van der Werff 1719 - Collection particulière né en 1659 à Kralingen et mort en 1722 à Rotterdam peintre, sculpteur et architecte flamand Autoportrait - 1699 (40 ans) Rijksmuseum - Amsterdam

Louis de Silvestre 1735 - Gemaeldegalerie de Dresde (Allemagne) né en 1675 à Sceaux et mort en 1760 à Paris peintre français Portrait par Quentin de La Tour 1753 (78 ans) A l‘âge de 60 ans

Anton Mengs (1728-1779) 1769 - Palais royal (Madrid) né en 1728 à Aussig  ( Bohême) et mort en 1779 à Rome peintre et un écrivain d'art  allemand 1744 (16 ans) 1775 (47 ans) Ermitage (St Petersbourg) Autoportraits A l‘âge de 41 ans

William Etty vers 1800 - Collection particulière né en 1787 à York et mort en 1849 dans la même ville  peintre britannique Autoportrait A l‘âge de 23 ans

Pierre Puvis de Chavanne 1857 - Musée des Beaux-Arts d’Angers né en 1824 à Lyon et mort en 1898 à Paris  peintre français  Photo - 1880 (56 ans) A l‘âge de 33 ans

James Tissot vers 1890 - Brooklyn Museum né en 1836 à Nantes et mort en 1902 à Chenecey-Buillon peintre et graveur français Autoportrait - 1865 (29 ans) Fine Arts Museum - San Francisco A l‘âge de 54 ans

Diaporamas téléchargeables sur le site professeurs-medecine-nancy.fr/noli.htm Contact avec l’auteur famillelegras@hotmail.com