Atteintes rénales du Gougerot Sjogren Benjamin MEMBREY – 09/09/2014
GENERALITES
Syndrome de Gougerot Sjögren (SS) Maladie systémique AI Primitif ou secondaire Femme d’âge moyen Infiltrats lymphoplasmocytaires Glandes salivaires et lacrymales+++, rein poumon, foie Hyperréactivité cellulaire B Production d’auto Ac Evolution vers lymphome B
Diagnostic
Diagnostic
Epidémiologie 0.1 à 0.4 % de la population à malades Deuxième maladie AI derrière la PR 9 femmes pour un homme Pic : 50 ans
Clinique Sécheresse Fatigue (lymphome ?) Douleurs musculo articulaires, polyarthrite non destructrice
Complications Kératoconjonctivite sèche Hypertrophie parotidienne (IRM) Raynaud Neuropathie sensitive / sensitivo motrice Purpura vasculaire Adénopathies mobiles Myosite modérée (cryo ?) Sd dépressif
Complications Pneumopathie lymphoide – fibrose Névralgie du trijumeau, ganglionopathie Thromboses (SAPL) Pancréatites, gastrites, atteintes intestinales SNC : démyélinisation (pseudo SEP), vascularite Myocardites, péricardites, HTAP
Biologie Cytopénies (20-30%) Hypergammapolyclonale, VS élevée Hypokaliémie, acidose hyperchlorémique Ig monoclonale (10-15%) Cryoglobuline type II ou II (5-15 %) FR (50-80%) AAN : 50 – 80% SSA/Ro (50-80%) – SSB/La (30-50%)
Nouveaux auto anticorps Ac anti – fodrine (protéine du cytosquelette) : Sp 96 % - Se 63 % Ac anti récepteurs muscariniques M3
Tests salivaires Flux salivaire < 0.10 ml/mn Scintigraphie Sialographie
Tests ophtalmologiques BUT > 10 secondes Coloration à la fluoresceine Examen au vert de Lissamine Schirmer < 5 mm/5 min
BGSA Chisolm et Mason : sialadénite avec focus score > 1 par 4mm2 de tissu glandulaire
Infiltration des glandes salivaires
ATTEINTE RENALE DU SJOGREN
Fréquence Non rare : - 5% d’anomalies biologiques spontanées - Atteinte histologique 25 % - 30 à 40 % après test de sensibilisation
Données de la littérature
Ren et al, 130 patients SGS primitif avec atteinte rénale Hon Ren,. Renal involvement and followup of 130 patients with primary Sjögren's syndrome. J Rheumatol February 2008 ; 35(2):
ATTEINTES TUBULAIRES
Néphropathie tubulo interstitielle Jusqu’à 25 % des SGS Acidose tubulaire distale ++ Déficit d’acidification urinaire >> acidose métabolique hyperchlorémique Hypokaliémie Hypercalciurie, néphrocalcinose
Manifestations cliniques Latente Acidose tubulaire distale (type 1) - acidose métabolique hyperchlorémique 10 % - formes incomplètes 1/3 cas Trouble de concentration des urines – diabète insipide néphrogénique (40-60 %) Acidose tubulaire proximale (type 2) +/- Syndrôme de Fanconi
Histologie Néphrite tubulo-interstitielle chronique Infiltrat lymphoplasmocytaire « pseudo lymphome » Atrophie tubulaire Fibrose interstitielle
Indications à la PBR Reins de grande taille Insuffisance rénale rapidement progressive Protéinurie abondante
Histologie
Histologie
Acidose tubulaire proximale Baisse initiale de la réabsorption des HCO3- Atteinte de l’échangeur Na+/H+ Epreuve de charge en bicarbonates
Acidose tubulaire proximale pH urinaire - Bas : Acidose proximale pure - Elevé : apports HCO3-, fuite K+, acidose distale associée Association au Sd de Fanconi - Clearance U acide urique et phosphates élevée, hypophosphorémie, hypouricémie - Glycosurie normoglycémique - Hyperkaliurèse, Hypokaliémie - Aminoacidurie élevée sans hyperaminoacidémie - Elevation PAL, douleurs osseuses, ostéomalacie
Manifestations clinico biologiques Acidose métabolique hyperchlorémique RA < 15 mmol/l pH urinaire entre 5 et 5.5 paCO2 U/P > 25 = acidification distale conservée Hyperkaliurie possible Epreuve de charge en HCO3- : seuil réduit de réabsorption
ATRd Prévalence 2 à 67 % Découverte fortuite Hypokaliémie - Paralysie périodique - troubles du rythme ACR Néphrocalcinose – lithiases récidivantes Acidose métabolique inconstante Insuffisance rénale modérée - <50 ml/min chez 30 à 40 %
Physiopathologie Altération sécrétion H+ par les cellules intercalaires alpha du canal collecteur Elimination faible H+, NH4+ 1. Réduction pompes H+/ATPases 2. Perméabilité anormale canal collecteur 3. Altération différence de potentiel transepithélial du canal collecteur par diminution du sodium réabsorbé 4. Hypoaldostéronisme secondaire ou non
Tube collecteur
Manifestations cliniques et biologiques Latente, découverte fortuite Rarement révélatrice du SGS Hypokaliémie, Hyperchlorémie pH U > acidose metabolique hyperchlorémique Hypophosphorémie
Hypokaliémie Sévère, déficits moteurs 4 membres : paralysie flasque périodique Troubles du rythme Atteinte rénale plus sévère ?
Néphrocalcinose Conséquence de la mobilisation de tampons osseux contre l’acidose Dépôts médullaires de calcium Lithiases, infections
Ostéomalacie Conséquence de l’acidose, de l’hypercalciurie et de l’hypophosphorémie Résistance à l’action de la vitamine D
Examens urinaires Hypercalciurie (tubule distal) Hypocitraturie (tubule proximal) Test de charge orale au NH4Cl : absence de diminution du pHU Déplétion sodée
Insuffisance rénale Modérée le plus souvent Cl < 50 ml/min dans 30 à 40 % Sédiment urinaire pauvre Faible protéinurie de type tubulaire - alpha1 et beta2-microglobuline Parmi les SGS avec protéinurie, 52 % présentent une acidose tubulaire distale
Diabète insipide néphrogénique 2.5 à 21 % des cas Caractéristiques histologiques de l’ATRd Polydipsie jusqu’à 6-8l par jour Densité U, Osm U basses Test de restriction hydrique et à la vasopressine : Osm U inappropriée
Hypothèses physiopathologiques Anomalies du nb de cellules du tube collecteur ? Anomalie des récepteurs ? Perte d’activité des aquaporines 2 ? NB : hypothèse d’une perte d’activité des aquaporines 5 au niveau des cellules glandulaires expliquant le sd sec
Traitement formes tubulaires Symptomatique : alcalinisation +/ supplémentation K+ Corticothérapie 1 mg/kg jour : traitement précoce avant le stade de fibrose Immunosuppresseurs : en cas de manifestations viscérales graves – observations utilisant l’ENDOXAN 100 mg/j pendant 1 an Talal, Nizizmane, Shurp. Renal acidosis, glomerulo-nephritis and mmunologic factors in sjorën’s syndrome. Arthritis Rheum 1968 ; 11 : 774-
NEPHROPATHIES GLOMERULAIRES
Néphropathies glomérulaires Atteinte primitive rare, 1-5 % (sauf LEAD) Doit faire rechercher une cryoglobulinémie mixte Complication tardive (10 ans) Association à d’autres complications sytémiques, lymphome Facteurs prédictifs : cryo, C4 bas
Physiopathologie Dépôts IgG, IgA polyclonales IgM kappa cryoprécipitables du facteur rhumatoïde
Formes cliniques GNMP +++ GEM ++ Plus rare : atteinte segmentaire et focale, extra capillaire Hématurie, protéinurie > 1 g, HTA Evolution possible vers l’IRC
Cryoglobulinémie 1/3 SGS (type II +++) Histologie : prolifération endocapillaire, dépots de cryo formant des thrombis, aspect en double contour de la MBG IF : dépôts
Traitement formes glomérulaires 0.5 mg/kg/j de Prednisone Observations : amélioration taux de CIC et paramètres rénaux Risque de rebond à l’arrêt ?
Pronostic % : Insuffisance rénale modérée 4 % : anomalies nécessitant la réalisation d’une PBR dans les 10 ans Dialyse : rares observations