Opportunité de restauration écologique des forêts sèches malgaches à l’aide de la mégafaune ______ Séminaire de restitution du projet LIFE + COREXERUN, 2 - 6 juin 2014 Miguel Pedrono, Biologiste de la Conservation CIRAD, Madagascar Pedrono M., Griffiths O.L., Clausen A., Smith L.L., Griffiths C.J., Wilmé L., Burney D.A. 2013. Using a surviving lineage of Madagascar’s vanished megafauna for ecological restoration. Biological Conservation 159: 501–506.
Madagascar Une biodiversité exceptionnelle due à une longue isolation géographique: ≈116 MYA avec l’Afrique et ≈70 MYA avec l’Inde; Très fort taux d’endémisme chez certains groupes et complète absence d’autres groupes: 99% des amphibiens, 92% des reptiles, 99% des mammifères non-volants, 93% des poissons, 86% des invertébrés et 83% des plantes (>12,000 sp.) connus y sont endémiques; La moitié des espèce de caméléons du monde; Plus d’espèces d’orchidées (> 1,000 sp.) que dans toute l’Afrique; 192 espèces de palmiers contre env. 60 en Afrique; 7 des 9 espèces de baobabs; etc
Madagascar: la superficie du réseau d’AP est passée de 1,7 millions d’ha en 2003 à 6 million d’ha en 2014, soit un peu plus des 10% du territoire national.
La population malgache double tous les 25 ans avec 3% de croissance annuelle, contre 1% en moyenne au niveau mondial.
Colonisé par l’homme il y a environ 4000 ans (Dewar et al., 2013). 1400-500 ans: 34 espèces de la mégafaune endémique ont disparu, 17 lémuriens géants, 3 hippopotames pygmées, 1 fossa géant, 2 oryctéropes, 8 oiseaux éléphants, 1 crocodile géant, 2 tortues géantes
Création d’anachronismes évolutifs – extinction de relations trophiques – par ex. défenses anachroniques chez certaines espèces de plantes contre des mégaherbivores malgaches, aujourd’hui disparus (Bond et Islander, 2007).
Perturbation de la dispersion des graines, et donc de la régénération des plantes ligneuses, lorsque les mégaherbivores qui ont coévolué avec elles ont disparu; par ex. Adansonia spp.
Adansonia perrieri aujourd’hui limité à quelques stations dans l’extrême nord de Madagascar, ± 230 individus.
En consommant la végétation les mégaherbivores réduisaient la biomasse aérienne et les matériaux inflammables: le régime des feux et leur intensité a augmenté et aujourd'hui le feu est l’une des principales menaces pour les forêts malgaches et la biodiversité.
La gestion actuelle des écosystèmes doit donc prendre en compte ces ‘fantômes écologiques’; Le maintien des fonctions écologiques est essentiel pour permettre la pérennité des écosystèmes, en particulier dans le contexte de changement climatique.
Aldabrachelys grandidieri 125 cm - ext. 1250 ± 50 ans
Aldabrachelys abrupta 115 cm – ext. 750 ± 370 ans
La dernière submersion complète d’Aldabra remonte à env La dernière submersion complète d’Aldabra remonte à env. 125000 ans, alors que le taux d’évolution de ADNmt depuis le dernier ancêtre commun n’est que de 0,5% par million d’année: Aldabrachelys abrupta et A. gigantea sont conspecifiques.
Nous avons utilisé le groupe de tortues Aldabrachelys gigantea du Parc Zoologique de Tsimbazaza pour expérimenter le mutualisme de germination des graines entre les baobabs malgaches (Adansonia rubrostipa) et les tortues géantes.
Andriantsaralaza S. , Pedrono M. , Tassin J. , Roger E. , Rakouth B Andriantsaralaza S., Pedrono M., Tassin J., Roger E., Rakouth B., Danthu P. 2014. The role of extinct giant tortoises in the germination of extant baobab Adansonia rubrostipa seeds in Madagascar. African Journal of Ecology 52: 246-249.
Les tortues géantes se sont avérées efficaces sur d’autres îles, en contribuant à l’élimination des plantes exotiques envahissantes qui sont en concurrence avec les espèces indigènes. EIles ne perturbent pas la flore indigène qui a coévolué avec elles et qui a développé des mécanismes d’adaptation tels que l’hétérophyllie (Eskildsen et al., 2004).
Ile Rodrigues – Réserve François Leguat La réintroduction de tortues géantes à Madagascar permettra également de mieux comprendre le rôle écologique joué par la mégafaune, en particulier l'impact de la modification du pâturage et de la dispersion des graines sur la structure des écosystèmes et sur le régime des feux de brousse. C’est une solution pratique pour contrôler l'accumulation de combustibles inflammables au niveaux du sol. Ile Rodrigues – Réserve François Leguat
Réserve Naturelle de Beanka gérée par Biodiversity Conservation Madagascar - La Vanille Réserve des Mascareignes
Interface entre la Réserve Naturelle des Mikea et la Réserve Marine de Soariaka gérée par la Wildlife Conservation Society - Madagascar