Réponse: on n’a pas toujours le temps de devenir alcoolique...

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Transcription de la présentation:

Réponse: on n’a pas toujours le temps de devenir alcoolique... La teuf… « C pas parce qu'on boit pendant une fête qu'on devient alcoolique. Les curés boivent bien du vin de messe tous les dimanches et ils sont pas forcément alcoolo pour ca. Faut y arrêter avec cette image des jeunes qui boivent un coup de trop et qui deviennent alcoolo à 20 ou 30... C'est une occase de se défouler. Vaut mieux le faire quand on est jeunes après, c'est trop tard on devient des vrais débris ». Réponse: on n’a pas toujours le temps de devenir alcoolique... Jacqueline n’avait pas bu. Son chauffeur si. Jacqueline a subi de nombreuses opérations mais sa vie a tragiquement changé ce soir là.

Bonjour j'ai bientôt 18 ans , je bois sans savoir pourquoi , le temps passe plus vite , l'alcool me calme il y a des tas de raison . Je bois du vin, de la bière et des alcools forts. Je bois tous les jours, tous les soirs, tous les matins, je n'arrive pas à me passer de l'alcool. J'ai eu des problèmes de toxicomanie pendant trois ans et suite à une période de soin j'ai réussi à décrocher. J'ai repris une scolarité , je suis en première, je n’ai pas d'amis, les gens me font peur , je ne pense plus qu’à l'alcool l'alcool l'alcool. Ça me rend fou mais je ne peux m'en défaire. J'ai commencé l'alcool à 14 ans par la fête du samedi et maintenant me voila rongé perdu noyé. Les médecins m'aident mais le chemin de l'abstinence est long…

Sur la 1ère diapo: l’accident, la mort. Sur la 2ème: la dépression, le désespoir. « Mais qu’est-ce qui s’est passé? On voulait juste s’amuser, se défouler! On ne voulait pas ça! »

«On voulait juste s’amuser, se défouler! On ne voulait pas ça! » Heureusement qu’on ne voulait pas ça! Bien sûr que personne ne décide de devenir alcoolique. Personne ne décide de tuer sur la route ou de se faire tuer. Mais au fait, qu’est-ce que l’alcoolisme?

Pourquoi boit-on? Pour faire « comme tout le monde ». En effet 95% des adultes consomment de l’alcool en France. Ne pas en prendre est « suspect » et amène des questions. L’alcool désinhibe, libère: on ose faire des choses qu’on ne ferait pas autrement. L’alcool a aussi un effet anxiolytique: il calme les peurs et les angoisses. Cependant à la longue il devient anxiogène, il faut augmenter les doses pour ne pas se sentir mal: le processus de l’alcoolisme est alors engagé.

La cirrhose du foie. En haut un foie d’alcoolique atteint de cirrhose. La cirrhose peut tuer. En bas un foie normal. Tant qu’il reste un morceau de foie en bon état celui-ci peut se reconstituer à condition de cesser toute consommation d’alcool.

L’alcoolisme est-il héréditaire? Non. Il n’y a pas d’hérédité alcoolique, donc il n’y a pas de fatalité. Ce qui signifie qu’on peut toujours éviter de tomber «dedans». Mais… le milieu familial et/ou social peut créer une prédisposition. C’est pourquoi une large information sur les mécanismes de l’alcoolisme doit être mise en place. L’ignorance de ces mécanismes est le pire ennemi du buveur festif ou occasionnel ; personne ne se dit : « Ah ben tiens, je vais devenir alcoolique ! »

La violence: Certains alcooliques peuvent être violents. C’est loin d’être une généralité. Mais même non violent l’alcoolique fait souffrir sa famille, ses amis. Petit à petit il fait le vide autour de lui et s’enfonce de plus en plus.

Mais alors, qui peut devenir alcoolique? Ce ne sont pas toujours ceux qui boivent le plus qui deviennent dépendants. L’alcoolique est souvent un émotif, un être très sensible et généreux et non une brute épaisse. Il trouve dans l’alcool un outil pour gérer ces émotions qu’il maîtrise mal. Jusqu’au jour où il ne gère plus rien. Nous connaissons tous des alcooliques ou buveurs excessifs, dans la famille, voisins, amis, collègues… Tous les milieux sociaux sont concernés.

L’alcoolisme se développe lorsqu’un individu prédisposé rencontre un effet bénéfique dans le produit à un moment clé de sa vie (grande joie ou grande peine par exemple…); pour retrouver cet effet, on reconsomme. L’habitude aidant il faut augmenter les doses pour retrouver l’effet. Jusqu’à ce que l’effet disparaisse pour ne laisser que la dépendance. Certaines personnes ne peuvent pas manger plus d’une barre de chocolat. Elles éprouvent vite un phénomène de satiété. D’autres vont finir la tablette et en prendre une autre : elles ne ressentent pas cette satiété. Le chocolat et l’alcool sont les deux produits alimentaires qui présentent cette caractéristique. Si vous ressentez cette satiété après quelques verres, tant mieux pour vous. L’alcoolique ne la ressent pas. Inégalité. Si vous n’arrivez pas à vous arrêter après un ou deux verres, alors vous êtes en danger.

L’alcool n’est pas une drogue !? Si vous n’arrivez pas à vous arrêter après un ou deux verres, alors vous êtes en danger. L’alcool n’est pas une drogue !? Du point de vue de la loi, non. 95 % des adultes consomment légalement de l’alcool, 10% «seulement» deviennent buveurs excessifs puis dépendants : il y a donc une inégalité énorme entre les individus face à l’alcool. Merci donc de ne pas juger les alcooliques. Pour ces 10% l’alcool est une drogue très dure. Cette drogue est en vente libre, étalée comme une provocation au restaurant, dans les magasins, sur les affiches, dans toutes les réunions, fêtes...

Le SAF: syndrôme d’alcoolisme foetal

Vous voulez interdire l’alcool ? Non, bien sûr. Il est inutile de diaboliser l’alcool : il est par contre important de faire de la prévention sur ses mécanismes : de l’alcool convivial, festif, relaxant… à la dépendance la marge est étroite, et le pas est vite passé. Nous condamnons publiquement les pays producteurs de coca ou de résine de cannabis. Et en même temps l’alcool constitue chez nous un secteur économique de 1er ordre. Et une ressource fiscale importante. On ne peut donc s’y attaquer; même si l’alcool provoque 45.000 décès par an, soit la population d’une ville comme Saint-Malo; ainsi que de nombreux handicaps.

Les ivrognes c’est des pauvres types! L’alcoolique est menteur, inefficace au travail, dangereux sur la route, sans volonté. Ce n’est pas parce qu’il est comme ça qu’il boit. S’il est comme ça, c’est parce qu’il boit. Il s’en passerait bien! L’alcoolique souffre : quand la dépendance est installée l’alcoolique n’éprouve plus aucun plaisir dans l’alcool ; tout au plus un apaisement, un soulagement. La 1ère chose qui se dissout dans l’alcool c’est la volonté. Inutile donc de ressasser à votre alcoolique : « Tu n’as aucune volonté ! ». En effet, c’est très juste, et ça n’a pour seul effet que de l’enfoncer davantage.

Les ivrognes c’est des pauvres types! La dépendance est d’abord psychologique : c’est une angoisse de manquer, une incapacité à faire face sans produit. Cette angoisse pousse l’alcoolique au déni et à refuser l’offre de soin. Il ne conçoit pas de faire sans alcool. Comme vous ne concevez pas de cesser de respirer. L’alcool est l’oxygène de l’alcoolique. Pour lui l’alcool n’est pas un problème. Mais une solution pour fuir ou supporter ses problèmes.

L’alcoolique a une vision déformée de la réalité. Au sens propre. Comme au sens figuré.

Mais si c’est une maladie, et qu’il souffre, pourquoi n’arrête-t-il pas de boire? L’alcoolique est encore souvent considéré comme un vicieux, un taré : « C’est quand même lui qui lève le coude, hein ! ». Il se cache donc et ne prend pas les mesures de soin dont il a besoin. Il doit dans un premier temps se déculpabiliser, il n’a pas choisi sa maladie, et accepter l’aide qu’on peut lui apporter : arrêter seul et sans le suivi nécessaire est très difficile et même en cas de succès ne fait pas de l’abstinent un être heureux. Il y a un deuil à faire et il n’est pas facile.

Quand on accepte de se soigner, est-ce qu’on guérit rapidement? On ne guérit pas de l’alcoolisme mais on peut stabiliser la maladie et permettre au malade de vivre normalement. Toutefois la moindre reprise d’alcool, même 20 ans plus tard, relance le processus au point où il avait été arrêté. Car le système neurotransmetteur a été irrémédiablement modifié: ce n’est plus une question de volonté, mais un mécanisme chimique qui est en jeu. Le malade alcoolique doit donc renoncer définitivement à toute prise d’alcool. Même à un verre de cidre. Il est donc criminel, ou au moins parfaitement imbécile, de tenter un buveur abstinent.

Et les boissons dites « sans alcool »? Les produits dits « sans alcools » sont à éviter : tout d’abord ils en contiennent environ 1°. Mais le principal danger est d’empêcher le buveur abstinent de faire le deuil nécessaire. Une bière sans alcool n’a ni le goût ni l’effet d’une « vraie ». Elle crée alors de la frustration. C’est donc totalement inutile et dangereux.

Que peut-on faire pour aider un malade alcoolique? Pas grand-chose. Les structures de soin ne peuvent rien pour aider un alcoolique contre son gré. Il appartient au malade de faire une démarche personnelle. Son entourage peut quand même l’aider en s’informant et en lui montrant qu’il est compris. Or le réflexe habituel est de l’accabler et de l’enfoncer toujours un peu plus en lui faisant de reproches et en appelant à sa volonté, volonté qui a disparu. Certaines associations d’anciens buveurs reçoivent les proches des alcooliques pour les aider.

En conclusion: La dépendance à l’alcool est d’abord psychologique: c’est dans la tête que cela se passe. La dépendance physique ne vient que tardivement : l’alcool est un produit beaucoup moins addictif que le tabac par exemple. Si la désaccoutumance physique (sevrage) ne prend que quelques jours (3 à 5 en général), la désaccoutumance psychologique est plus longue : un accompagnement de longue durée est souvent nécessaire pour durer. On peut facilement éviter de devenir alcoolique en étant prudent et informé.

En conclusion: Si vous ne savez pas refuser le deuxième verre, ne prenez pas le premier. N’insistez jamais quand quelqu’un ne veut pas boire. Il est tout à fait possible de s’amuser sans se détruire. Vomir, oublier ce qu’on a fait, dire des âneries, avoir la gueule de bois, mal à la tête, être un danger pour soi et pour les autres, se réveiller dans le lit d’un inconnu, rendre vos proches malheureux, tout cela vous coûte très cher... Est-ce bien raisonnable?