Lycée Comte de Foix Andorre Vendredi 27 avril 2012 François Morin L’Europe face à la crise dettes souveraines
1 – Les dettes publiques européennes sont devenues insoutenables ( particulièrement en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Italie) 2 – Une reconquête de souveraineté des Etats est une condition pour éviter une nouvelle catastrophe Crise financière, crise grecque La fin de l’Europe ?
1 – Les dettes publiques européennes sont devenues insoutenables ( particulièrement en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Italie) - Les abandons de souveraineté avec la libéralisation financière - La crise des dettes souveraines, conséquence de la crise financière des dettes devenues insoutenables
Les abandons de souveraineté avec la libéralisation financière + la libéralisation de la sphère financière + la formation d’une industrie financière + les produits dérivés, cause de la crise financière + le rôle des acteurs : des banques devenues systémiques, des investisseurs financiers à l’origine de la valeur actionnariale
L’hypertrophie des marchés financiers (unité de mesure le T$, soit le millier de milliards de dollars) Commerce mondial : 16,3 T$ (OMC)
L’hyperpuissance des banques L’exemple de BNP Paribas Rappel : dette publique française au 31 décembre 2010 : milliards d’euros
2 – Autre donnée sur la puissance des banques Le total de bilan des 11 plus grandes banques mondiales qui mesure en stock leur capacité de mobiliser des ressources et de les affecter, était sensiblement équivalent à l’endettement public mondial, (une autre donnée de stock), soit 35,5 trillions de dollars
La crise des dettes souveraines, conséquence de la crise financière + La responsabilité de la crise financière + Tableau de l’endettement mondial + Le rôle des taux d’intérêt Conclusion - Des dettes devenues insoutenables
Taux d’intérêt sur les dettes souveraines Spread France-Allemagne
2 – Une reconquête de souveraineté des Etats est une condition pour éviter une nouvelle catastrophe -l’impasse dramatique des politiques d’austérité actuelles -La nécessaire reconquête de souveraineté des Etats face aux marchés financiers Conclusion : refonder le système de financement de l’économie mondiale.
l’impasse dramatique des politiques d’austérité actuelles + les politiques d’austérité en pratique : la Grèce, le Portugal, l’Irlande, l’Italie, l’Espagne + les logiques de ces politiques et leur inscription dans le marbre constitutionnel (les deux traités européens) + l’impasse prévisible de ces politiques conduit à un scénario catastrophique
Rappel des mesures d’austérité prises par le 7 ème plan de la Grèce -resserrement budgétaire de l’ordre de 12% du PIB -Baisse du salaire des fonctionnaires de 35 % -Diminution du quart des fonctionnaires ( postes) -La durée des cotisations retraite est allongée de 37 à 40 annuités -L’âge légal du départ à la retraite reule de 4 ans, à 65 ans -Les indemnités de licenciements sont divisées par deux -La TVA bondit de 4 points à 23% -Le seuil d’imposition sur le revenu tombe de à 5000 euros -Le salaire minimum doit baisser de 22% de 750 à 586 euros (+35% pour les plus jeunes)
Grèce Nécessité d’un 3 ème plan de soutien de 50 milliards en 2015 ? Après 110 et 130 milliards de prêt, l’endettement nouveau sous forme de prêt s’élèverait à 290 milliards, sans oublier la détention par la banque centrale d’une quarantaine de milliards d’obligations. Enfin, il reste une centaine de milliards d’obligations privés après l’échange du 9 mars. Portugal Prêt de 78 milliards par la Troika contre des mesures d'austérité drastiques pour réduire la dette publique : baisse des allocations chômage, gel du salaire minimum et des pensions, franchises médicales pouvant atteindre 50 euros, augmentation de la TVA à 23 %, des prix du gaz et des transports, hausse de 25 % de celui de l’électricité. le pays reste en récession avec un taux de chômage record à 14 % et le travail au noir se développe. Le PIB a reculé de 1,4% en 2010, de 1,6% en 2011, et d’une prévision de 3,3% en 2012 Or, le secteur privé portugais est également très endetté. Conséquence : les individus et les entreprises endettés du secteur privé ont une propension irrésistible à épargner. S’amorce alors une spirale récessive s’auto-alimentant. Cette dynamique de la déflation de la dette avec au bout du compte, la faillite complète. On s’attend à de nouvelles aides.
L’Irlande Rappel : plan de sauvetage de 85 milliards d'euros accordé par la " troïka" en Et la dette publique atteint 94,2% du PIB (2010). Un document de la Commission européenne du 1 er mars 2012 a prévenu qu'un ralentissement économique en 2012 pourrait conduire à une "rigueur budgétaire" non-anticipée. Annonce par le gouvernement d’un référendum sur le Traité de pacte budgétaire, dans un contexte de chômage élevé et de mécontentement croissant à l’égard de l’UE. Italie Sa dette est colossale : milliards d'euros, soit 120,1% du PIB fin Certes ses taux d’emprunt ont baissé ces dernières semaines. Mais les banques italiennes sont très fragiles : elles ont du demandé 139 milliards d'euros dans le cadre ce deuxième prêt exceptionnel de la BCE, sur un total de 529 milliards émis. De plus, la troisième économie de la zone euro est entré en récession à la fin de l’année Enfin, il faut rappeler que l'Italie vit sous la surveillance de ses comptes et de la mise en œuvre des réformes.
L’Espagne L'Espagne s'était engagée l'année dernière à ramener son déficit public à 4,4% du PIB en 2012, puis à 3% en 2013 conformément au Pacte de stabilité européen. Or le déficit a explosé en 2011 à 8,51%. Le gouvernement espagnol est obligé de s’expliquer sur les causes de cette explosion. Les marchés financiers ont du reste immédiatement réagi en réhaussant les taux d’intérêt sur la dette publique. La réaction des marchés pourrait être encore plus désastreuse si l'objectif espagnol de déficit devait être révisé au moment où l'on renforce les moyens du fonds de secours. La présentation du budget est donc attendu avec fébrilité, sous la rumeur d'une humiliante mise sous surveillance de ses comptes, comme en Italie.
Les logiques de ces politiques et leur inscription dans le marbre constitutionnel (les deux traités européens) - Le 21 février 2012, l'Assemblée nationale a voté le Traité instituant le Mécanisme Européen de Stabilité (MES). Objet – Sorte de FMI européen, le Mécanisme européen de stabilité (MES) doit devenir le pare-feu permanent de la zone euro contre les crises de la dette souveraine. - le 30 janvier 2012, Lors d’un sommet européen, 25 chefs d'États et de gouvernements européen sur 27 (le Royaume-Uni et la République tchèque n'ont pas signé) se sont mis d'accord sur un « Traité pour la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l'Union économique et monétaire ». L'article 3 stipule que le déficit structurel ne devra pas dépasser 0,5% du PIB. Au delà de ce seuil, des mécanismes de correction seront automatiquement déclenchés.
FMI - Perspectives de l’économie mondiale : aperçu des projections
Un scénario catastrophe n’est pas à exclure -En cas de défaut de paiement sur une dette souveraine ou sur une dette bancaire : contagion de la crise -Les risques de récession et de déflation sont alors immenses (accroissement brutal du chômage) -Sur un plan politique, risque de repli identitaire et nationaliste avec tous les dangers propres à ce type de situation (certains peuvent même être tentés de jouer avec le feu en misant sur une « stratégie du chaos »).
La nécessaire reconquête de souveraineté des Etats face aux marchés financiers + des mesures d’urgence sont nécessaires mais insuffisantes + une condition indispensable de la reconquête : changer nos logiciels intellectuels + la reconquête de souveraineté des Etats : du local ou global Conclusion : refonder le système de financement de l’économie mondiale.
+ des mesures d’urgence sont nécessaires mais insuffisantes… Un nouveau rôle de la BCE ? -la BCE devient un prêteur en dernier ressort et rachète la dette des Etats sans limitation, comme la Fed le fait -le MES, se transforme en une banque comme les autres et se refinance auprès de la BCE avec un effet de levier. - Les Etats se refinancent, indirectement, sur le marché monétaire grâce à l'article du Traité de Lisbonne
ACTIF de la BCE
PASSIF de la BCE
+ une condition indispensable de la reconquête : changer nos logiciels intellectuels -Il faut rompre avec la pensée néolibérale, qui fonde son approche sur les concepts d’équilibre et de concurrence. -- il n’y a pas en effet de « d’efficacité financière » dans les marchés de la finance globale (d’où la spéculation à la hausse ou à la baisse)
+ la reconquête de souveraineté des Etats : du global au local au niveau global la monnaie, comme bien commun de l’humanité, avec une répudiation des dettes illégitimes, une taxation des opérations financières et la séparation des activités de crédit et des actiités spéculatives au sein des banques. au niveau des grandes régions un monde multipolaire et multilatéral avec des formes d’intégration économique régionale, promouvant la réciprocité dans les échanges au niveau national la formation de pôles financiers publics pour financer la transition écologique, une séparation des banques de dépôts et de financement, et une réhabilitation des politiques et des services publics au niveau local la relocalisation des activités économiques, des circuits courts de production et de distribution ; de nouvelles formes d’organisation de l’activité productive
FIN