Un nouvel espoir dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Développement d’un médicament
Advertisements

AUTO-IMMUNITE ET MALADIES AUTO-IMMUNES (=M.A.I.)
Nouvelles biothérapies
Plan de soins chronique
Diagnostiquer le diabète chez l'enfant
Les traitements de fond de la SEP Aujourd’hui
Prof. O. Bouchaud Université Paris 13
Les défenses de l’organisme
« J’ai mal aux mains la nuit »
MALADIES CHRONIQUES HGE
MALADIES INFECTIEUSES
Loïc RAFFRAY Présentation GIB 04 juin Gottlieb et al. Lancet 2009; 373:
DOULEURS RHUMATISMALES
Laurent PEYRIN-BIROULET et Marc-André BIGARD (Nancy)
L’INFECTION Le système immunitaire 1 - Défenses non spécifiques
Cas clinique Un homme de 22 ans, étudiant en médecine, porteur d’un psoriasis cutané depuis trois ans, se plaint de douleurs du rachis dorsal, des talons.
LA GOUTTE.
LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE
GENERALITES ET RHUMATOLOGIE
ARTHROGRAPHIES.
Lupus Erythémateux Disséminé
Contexte – cas de tuberculose multirésistante par an dans le monde (5 % des cas de tuberculose) –Traitement difficile : 4 à 6 molécules, parmi lesquelles.
Module Immunopathologie Réaction inflammatoire Auto-immunité Polyarthrite rhumatoïde Lupus et connectivites Pr Pierre Miossec Unité d’Immunologie Clinique.
Les défenses de l’organisme
Gastrites Aigues ou chroniques.
Immunité et évolution. Thème 3A Chapitre 1 : La réaction inflammatoire, un exemple de réponse innée.
Les anti-inflammatoires
La morphine Caractéristiques
RECHERCHE PRECLINIQUE
LES MECANISMES DE L’ALLERGIE
Thème : Corps humain et Santé
HEMOCHROMATOSE HEREDITAIRE Trop de malades s’ignorent
Activité physique et santé
exemple d'intervention pharmaceutique en rhumatologie
Institut National De Formation Supérieure Paramédicale d’Adrar
Virus de la grippe.
Tableau 1: Evolution du DAS28 sous AZA
Devenir d’un médicament dans l’organisme Alain Bousquet-Mélou
Sécurité et efficacité du dupilumab chez des patients adultes atteints de dermatite atopique modérée à sévère, non contrôlée par traitement local – Étude.
INFECTIONS OSTEO-ARTICULAIRES
Une réaction immunitaire immédiate est mise en œuvre:
Réunion réseau Aquisep 2014
Polyarthrite rhumatoïde
 1957 : premier rapport d’un patient avec une leucémie traité et mis en remission après Irradiation corporelle totale et injection de la moelle osseuse.
Les brûlures Inzale.
Médicaments utilisés pour la réanimation
. ATARAX®.
Myélome multiple dans un service de Médecine Interne Mzabi A, Guedri S, rezgui A, El Abed M, Karmani.
F. De Salvador-Guillouët
Cisprilor Nancy 6 juin conjonctivite. J.Birgé 1 Les sources AFSSASP (2004) : AFSSASP (2004) : collyres et autres topiques antibiotiques dans les.
COLIQUES NEPHRETIQUES
ANTIINFLAMMATOIRES NON STEROIDIENS
LES CYTOKINES PRO-INFLAMMATOIRES (1)
La Polyarthrite rhumatoïde
Atteinte hépatique et anti TNF alpha
Ce médicament est le générique du KESTIN®
La voie PD-1 et la surveillance immunitaire
BILAN IMMUNITE.
Goutte et hyperuricémie
FIBROMYALGIE Prati Clément décembre 2006.
La liaison aux protéines plasmatiques Alain Bousquet-Mélou
LA SPONDYLARTHRITE ANKYLOSANTE
POLYARTHRITE RHUMATOIDE
Service de Rhumatologie
Module Appareil Locomoteur – 25/03/08
Diallo Hawaou Domingos Laetitia Palomo Jennifer GLUCOR® 100mg.
Pharmacodynamie, Pharmacocinétique
Les Traitements Biologiques du Psoriasis
Les cytokines.
Transcription de la présentation:

Un nouvel espoir dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde DROUET Maryline THERY Tiphaine ENBREL* Etanercept Un nouvel espoir dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde Immunex a réalisé la découverte d’Enbrel* avant d’entreprendre son développement conjoint avec Wyeth.

La polyarthrite rhumatoïde Inflammation chronique destructrice et déformante = rhumatisme très invalidant Maladie auto-immune d’étiologie inconnue (virus, bactérie, prédisposition héréditaire ?) Diagnostic : présence du facteur rhumatoïde dans le sang (anticorps qui se lie à d’autres anticorps) Poussées entrecoupées de rémission

Touche les articulations en particulier des mains et des pieds Lésion du tissu conjonctif (synovis) et des parois des vaisseaux sanguins : auto anticorps dirigés contre le collagène Lésions du cartilage, des os, des tendons, des ligaments

Peut toucher plusieurs articulations Affection systémique : peut toucher d’autres organes (yeux , poumons, cœur) Altération de l’état général : fièvre, fatigue, amaigrissement Cas particulier : rhumatisme psoriasique : apparition de squames sur la peau Arthrite psoriasique : psoriasis associé à PR ; squames = plaques composées de petites écailles d’aspect blanc nacré ou gris ; apparition sur cuir chevelu, coudes, genoux.

Un marché étendu Touche 3% de la population Femmes 3 fois plus touchées que les hommes : âge moyen 45 ans Avant 15 ans : arthrite chronique juvénile Rhumatisme psoriasique : plus rare ; survient entre 20 et 50 ans

Beaucoup d’effets indésirables et beaucoup de contraintes : Enbrel Beaucoup d’effets indésirables et beaucoup de contraintes : Enbrel* vu comme un sauveur + utilisation d’AINS pour lutter contre la douleur (anti-inflammatoires …)

L’Enbrel* : indications PR quand pas de réponse ou quand intolérance au Méthotrexate PR sévère active et évolutive non traitée au Méthotrexate Arthrite chronique juvénile active (enfant de + de 4 ans) quand pas de réponse au Méthotrexate Rhumatisme psoriasique (études en cours) Représente environ 6000 à 20000 patients en Europe + 300 patients pour la PR juvénile

L’Enbrel* : peu de concurrent Infliximab Remicade* Anticorps monoclonal chimérique (homme/souris) Complexe inactif avec TNF Indiqué dans polyarthrite rhumatoïde et maladie de Crohn Adalimumab Humira* Anticorps monoclonal entièrement humain Indiqué dans la polyarthrite rhumatoïde Pas encore autorisé sur le marché européen : études en cours

Une nouvelle cible : le TNF TNF : cytokine jouant un rôle clef dans régulation du processus inflammatoire Très augmentée dans tissu synovial en cas de PR Sécrétion constante augmente et entretient l’inflammation : rougeur, douleur, chaleur, tumeur (symptômes PR)

TNF : produit par les macrophages activés TNF : augmente la production d’IL-1, l’adhérence et la migration des PN vers la synoviale, induit la production de PG et de collagénases, favorise la résorption de l’os et l’altération du cartilage

Modèles d’ostéolyse In vitro : os cortical et culture d’ostéoblastes, culture de cellules macrophagiques, modèles transgéniques pour le TNF humain avec ostéolyse induite par micro particules de titane = étanercept inhibe directement la résorption osseuse ostéoclastique et la synthèse de cytokines produites par les macrophages In vivo : souris traitée : diminution des processus d’ostéorésorption et inhibition indirecte de l’ostéoclastogénèse Efficacité observée à des doses compatibles à ce que l’on peut observer chez l’homme

Mécanisme d’action Le TNF arrive sur les lieux de l’infection: liaison à ses récepteurs membranaires à la surface des cellules immunitaires. Fixation envoie un signal à la cellule : déclenche le processus inflammatoire.

L’organisme fabrique naturellement un récepteur soluble au TNF : module l’action du TNF sur les cellules immunitaires en empêchant sa fixation sur ses récepteurs membranaires. Limite le processus inflammatoire. Très insuffisant dans PR

= inhibition compétitive de la liaison TNF / TNFR Etanercept restaure l’équilibre entre TNF et récepteur soluble au TNF. Forme des complexes inactifs avec TNF. Diminue sa fixation sur les récepteur membranaires. Limite le processus inflammatoire responsable de symptômes de la PR = inhibition compétitive de la liaison TNF / TNFR L’étanercept bloque à la fois le TNF et le TNF : risque infections Jaune : récepteur naturel rouge : étanercept Etanercept : pourrait également moduler les réponses bio contrôlées par d’autres molécules agissant en aval dont l’activité et induite ou régulée par le TNF

Relation structure-activité Etanercept : classe des immunosupresseurs Produite par génie génétique (cellule ovariennes de hamster chinois) Etanercept : fusion du domaine de liaison extracellulaire du récepteur humain du TNF p75 kD (portion soluble), et du fragment Fc d’une IgG1 humaine Il existe 2 récepteur du TNF : 55kD (p55) et p75kD (p75) Ces 2 récepteurs existent naturellement sous les formes membranaire et soluble

Etanercept : 934 aa ; PM = 150kDa Activité spécifique = 1.7.106 unités/mg Protéine chimère 100% humaine Mime les effets des inhibiteurs naturels L’activité est déterminée en mesurant sa capacité à neutraliser l’inhibition de la croissance des cellules A375 médiée par le TNF

Optimisation du récepteur Etanercept : éponge à TNF = leurre en compétition avec le récepteur membranaire Liaison au fragment Fc d’une IgG pour assurer une demie-vie plasmatique plus longue et sa diffusion dans les tissus

Etanercept : récepteur dimère soluble : affinité plus marquée pour le TNF que récepteurs monomères ; inhibiteurs compétitifs beaucoup plus puissant de la liaison du TNF à ses récepteurs cellulaires Enbrel a une affinité 1000 fois + grande pour le TNF que le récepteur soluble naturel

Contre-indications Septicémie ou risque de septicémie Infections chroniques ou localisées Antécédents tuberculose ou tuberculose évolutive Antécédents d’atteintes hématologiques Grossesse et allaitement Enfant de moins de 4 ans

Interaction médicamenteuse Anakinra: KINERET Antagoniste du récepteur IL-1 incidence d’infections graves et de neutropénies Surveillance NFS + surveillance des signes d’infection ( fièvre )

Pharmacocinétique Concentrations sériques déterminées par ELISA injection sous-cutanée -absorption lente -concentration maximale après 48H Bio disponibilité = 76% Après administration unique en sous-cutanée de 25 mg d’Enbrel, concentration sérique max moyenne = 1,65 +/_ 0,66µg/mL

-patients atteints de PR = 0,66 L/h -volontaires sains = 0,11 L/h ½ vie longue = 70 heures Clairance : -patients atteints de PR = 0,66 L/h -volontaires sains = 0,11 L/h Métabolisme : -hépatique Élimination : -rénale Pas de différence de pharmacocinétique entre hommes et femmes ATTENTION DE METTRE AU TABLEAU ABBREVIATIONS PR ET P

Toxicologie Infections Troubles des systèmes sanguin et lymphatique Effets indésirables les plus importants = réactions au site d’injection Infections Très fréquent : infections ( des voies respiratoires supérieures: bronchites, cystites; cutanées ) Peu fréquent : infections graves ( pneumonies, cellulites, arthrites septiques, septicémies ) Troubles des systèmes sanguin et lymphatique Peu fréquent : thrombocytopénie Rare : anémie, leucopénie, pancytopénie Très rare : aplasie médullaire

Troubles du système immunitaire Fréquent : réactions allergiques, formation d’anticorps Rare : réactions allergiques/anaphylactiques grave ( angioedème, bronchospasme ) Troubles du système nerveux Rare : convulsions Troubles de la peau et du tissu sous-cutané Fréquent : prurit Peu fréquent : angioedème, urticaire

Troubles généraux et réactions au site d’administration Très fréquent : réactions au site d’injection ( saignements, contusion, érythème, démangeaison, douleur, gonflement ) Fréquent : fièvre Troubles cardiaques Cas d’aggravation de l’insuffisance cardiaque On peut parler plus en détail à l’ORAL des réactions au site d’injection,infections,auto-anticorps, pancytopénies, EI chez l’enfant

Formulation galénique Enbrel 25 mg Poudre et solvants pour solution injectable Boîte de 4 flacons d’Enbrel, 4 seringues préremplies, 8 aiguilles et 8 tampons alcoolisés Flacon en verre transparent ( 4 mL, verre de type I ) avec bouchon en caoutchouc, opercule en aluminium et capuchon en plastique Seringue remplie d’eau ppi, en verre de type I, sans aiguille fixe Excipients Poudre : mannitol, saccharose et trométamol Solvant : eau ppi

Essais cliniques Première étude Étude randomisée, double aveugle, contrôlée versus-placebo 204 patients > 18 ans PR active > 12 articulations douloureuses > 10 articulations gonflées + 1 des critères suivants: vitesse de sédimentation > 28 mm/h protéine C réactive > 2,0 mg/dl ou raideur matinale > 45 minutes

Excipients Doses administrées: 10 mg ou 25 mg d’Enbrel ou de placebo par voie sous-cutanée 2 fois/semaine pendant 6 mois Critères de réponse : Nombre d’articulations gonflées ou douloureuses: 5 critères 1/ évaluation de la douleur par le patient 2/ évaluation globale de la maladie par le patient 3/ évaluation globale de la maladie par son médecin 4/ handicap évalué par le patient 5/ marqueurs de l’inflammation Excipients Poudre : mannitol, saccharose et trométamol Solvant : eau ppi Résultats de l’étude: exprimés en pourcentage d’amélioration de la PR

ACR 20 : diminution de 20 % du nombre d’articulations gonflées ou douloureuses ce qui correspond à une amélioration de 20% d’au moins 3 des 5 critères précédents ACR 50 : amélioration de 50% ACR 70 : amélioration de 70% Résultats Réponses ACR 20 et 50 chez les patients traités par Enbrel* > Réponses ACR 20 et 50 pour le placebo à 3 et 6 mois

Réponses ACR 20 et 50 des patients traités par Enbrel* > réponses ACR 20 et 50 des patients ayant reçu un placebo

Rhumatisme psoriasique chez l’adulte Essai clinique randomisé, en double aveugle, versus placebo 205 patients de 18 à 70 ans >3 articulations gonflées >3 articulations douloureuses Traitement préalable: AINS ( 86% ) traitements de fond ( 80% ) corticoïdes ( 24% )

Réponses ACR Enbrel* > réponses ACR placebo

Essais cliniques Deuxième étude Étude randomisée, double aveugle, pendant 6 mois Comparaison de l’association MTX + Etanercept et MTX + Placebo 89 patients ( 75 femmes + 14 hommes ) De 26 à 71 ans, durant 24 semaines Patients à PR depuis environ 13 ans dont 6 mois de MTX 4 semaines avant l’épreuve: 10 à 25 mg de MTX / semaine Mêmes critères pour évaluer la réponse clinique (ACR )

MTX + MTX + Etanercept Placebo ACR 20 71 % 27 % ACR 50 39 % 3 % ACR 70 15 % 0 % Synergie d’action entre MTX et Etanercept

Réponse moyenne des patients traités par Etanercet et Methotrexate

Relation dose dépendante: Résultats avec 10 mg intermédiaires entre placebo ou MTX et 25 mg Enbrel* > placebo selon critères ACR Ainsi que sur les autres mesures d’activité de la PR - raideur matinale - échelle HAQ ( Health Assessment Questionnaire ) À savoir : - handicap - activité - états mental, général - état des fonctions articulaires

CONCLUSION Enbrel* : révolution dans le traitement de la PR : atténue les signes et les symptômes et inhibe la progression des atteintes structurelles Essor fulgurant : ATU pendant 4 ans avant d’obtenir l’AMM en sept 2002 (liste I) Prescription hospitalière de 3 mois réservée à certains spécialistes Remboursement depuis 1er février 2003 Enbrel* : seul produit biologique pouvant être administré comme monotraitement

MAIS Encore beaucoup d’interrogation car pas assez de recul Polémique autour du risque d’infection accru Etanercept ne guérit pas : arrêt traitement = récidive Grand espoir pour les malades : 6 millions de personnes atteintes dans le monde et 7.2 millions d’ici 2009 Etanercept : liste 1 + prescription uniquement hospitalière de 3 mois réservée à certains spécialistes