Si je vous demande : « connaissez-vous les Psaumes ? » Vous me répondez : « oui ! » Surtout que maintenant, nous avons la chance d’avoir un psaume en français chaque dimanche ! (enfin… un extrait de psaume !)

Mais, si je vous demande : « Lisez-vous parfois les psaumes, pour vous, chez vous, pour le plaisir ? » Je vois plusieurs d’entre vous qui haussent le sourcil : « Pour le plaisir ? Eh bien, elle a de drôles de goûts ! »

Et maintenant, si je vous demande : « Priez-vous avec les psaumes ? » Je parie que cela se complique….

Pourtant les psaumes sont des textes magnifiques. Des textes hautement poétiques, qui font honneur à leurs auteurs, des textes tendres ou violents, cris d’amour ou de révolte, des textes, en un mot, qui reflètent tous les sentiments de l’âme humaine. Et des textes intemporels… D’aujourd’hui comme d’autrefois…

Le psaume peut nous donner une simple ligne de vie, valable pour tous les hommes et pour tous les temps : Heureux l ’homme qui ne prend pas le parti des méchants, ne s ’arrête pas sur le chemin des mauvais, ne s ’assied pas au banc des moqueurs, mais qui se plaît à la loi du Seigneur ! (ps.1)

IL peut exprimer notre inébranlable confiance, quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons.. Ou nous redonner cette confiance, en nous montrant celle des Anciens ! Seigneur, que les adversaires sont nombreux ! Mais toi, Seigneur, tu es un bouclier pour moi ; tu es ma gloire, celui qui relève ma tête. Je me suis couché, et j ’ai dormi. Je ne crains pas ces gens si nombreux postés autour de moi (Ps.3)

Vous voulez savoir comment vous vous situez dans ce vaste univers ? (Ps.8) Seigneur, notre Seigneur, que ton nom est magnifique par toute la terre ! Mieux que les cieux, elle chante ta splendeur ! Quand je vois les cieux, ouvrage te tes mains, la lune et les étoiles que tu as fixées… Qu’est donc l’homme, pour que tu penses à lui, l’être humain pour que tu t’en soucies ? Tu en as presque fait un dieu, tu le couronnes de gloire et d’éclat !

Nous y trouvons les appels au secours, les cris d angoisse pour les heures noires que nous traversons : Jusqu’à quand, Seigneur ? M’oublieras-tu toujours ? Jusqu’à quand me cacheras-tu ta face ? Jusqu’à quand me mettrais-je en souci, le chagrin au cœur tout le jour ? Regarde, réponds-moi, Seigneur mon Dieu ! Moi, je compte sur ta fidélité ! (Ps.13)

Ou ce cri, repris par Jésus sur la croix : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? J’ai beau rugir, mon salut reste loin. Pourtant, tu es le Saint, tu trônes, toi la louange d’Israël ! Mais moi, je suis un ver, et non plus un homme, injurié par les gens, rejeté par le peuple, tous ceux qui me voient me raillent. Ils ricanent et hochent la tête : « tourne-toi vers le Seigneur ! Qu’il le libère, qu’il le délivre, puisqu’il l’aime ! »

Seulement, voilà ! Il y a la suite du psaume, et c’est un cri de victoire : Tu m’as répondu ! Je vais redire ton nom à mes frères, te louer en pleine assemblée. Et, pour ma part, je me plais à penser que, si Jésus sur la croix a cité ce psaume, c’était en fait pour réconforter sa Mère, qui connaissait si bien tous les textes sacrés...

Par un psaume, nous nous exhortons à une bonne conduite… pour mériter la récompense suprême !!! (Ps.15) Seigneur, qui habitera dans ta maison ? Qui demeurera sur ta montagne sainte ? L ’homme à la conduite intègre qui pratique la justice et dont les pensées sont honnêtes ; Il n ’a pas laissé courir sa langue, ni fait tort aux autres, ni outragé son prochain.

Personnellement, deux choses me frappent dans ce texte : Il ne suffit pas de « paraître » (pratiquer la justice) il faut « être » : (et dont les pensées sont honnêtes). Et l ’amour et le respect du prochain sont les conditions nécessaires et suffisantes pour accéder au Saint des Saints. Or, ce texte a été écrit au moins 600 ans avant que St Paul ne nous dise : « vous pouvez donner tous vos biens, si vous n ’avez pas la charité, vous n’êtes rien » Curieux, non ?

Nous y trouvons des cris d ’amour et de reconnaissance pour les grâces reçues.(Peut-être les Anciens étaient-ils moins ingrats que nous ?) Je t ’aime, Seigneur, ma force ! Le Seigneur est mon roc, ma forteresse et mon libérateur. Il est mon Dieu, le rocher où je me réfugie, mon bouclier, l ’arme de ma victoire, ma citadelle, loué soit-il ! J ’ai appelé le Seigneur, et j ’ai été vainqueur de mes ennemis ! (« Mes ennemis », c ’est-à-dire, pour nous, le mal, la tentation, le péché…)

Ce sont des prières d émerveillement devant la grandeur et la puissance de notre Dieu : Donnez au Seigneur, vous les cieux, Donnez au Seigneur gloire et force ! Donnez au Seigneur la gloire de son nom ! Prosternez-vous devant le Seigneur, quand éclate sa sainteté !

On trouve aussi à plusieurs reprises un subtil chantage : « si tu veux que je te loue, sauve-moi ! » Seigneur, j’ai fait appel à toi ! J’ai supplié le Seigneur : Que gagnes-tu à mon sang et à ma descente dans la fosse ? La poussière peut-elle te rendre grâce ? Proclame-t-elle ta fidélité ?

Déjà, les Anciens savaient ce que nous oublions si souvent : le malheur ne nous atteint pas par la volonté de Dieu. Seule la libération est sienne ! Le psaume 34 nous le rappelle en deux lignes : Malheur sur malheur pour le juste, mais Dieu a chaque fois le délivre. Il veille sur tous ses os, pas un seul n ’est brisé.

Enfin, les psaumes sont des prières communautaires, où l’on s’exhorte les uns les autres pour louer ou implorer ensemble : Serviteurs du Seigneur, louez, louez le nom du Seigneur ! Que le nom du Seigneur soit béni, dès maintenant et pour toujours.

Témoin ce magnifique psaume 150, que je ne résiste pas au plaisir de vous citer in extenso ! Alleluia ! Louez Dieu dans son sanctuaire ; louez-le dans la forteresse de son firmament. Louez-le pour ses prouesses, louez-le pour tant de grandeur. Louez-le avec sonneries de cor ; louez-le avec harpe et cithare ; louez-le avec tambour et danse ; louez-le avec cordes et flûtes ; louez-le avec des cymbales sonores ; Louez-le avec les cymbales de l’ovation. Que tout ce qui respire loue le Seigneur ! Alleluia !

Je vais vous dire ce que je voudrais : Je voudrais vous avoir donné le goût d’ouvrir votre bible ou votre psautier. Ne serait-ce que pour voir tout ce que j’ai oublié ! Alors… bonne lecture !

Musique : W.A.Mozart : Ave Verum. Chœur d’Enfants de Montréal Arrangement pour duo et direction : Florian Bernard. Kaléïdoscopes réalisés dans Painter Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix