Analisi del testo e traduzione letteraria francese a.a. 2014/2015 Michele Costagliola d’Abele mcostagliola@unior.it Réception mercredi 11h00, salle 315, via Duomo
Question 1 Proposez un exemple de métaphore ordinaire et un exemple de métaphore créative et expliquez la différence entre ces deux types de métaphore.
Marie est une personne qui a des qualités précieuses comme la perle Métaphore ordinaire C’est une métaphore assez récurrente. La plupart des fois elle s’est lexicalisée. Elle est PARAPHRASABLE Exemple: Marie est une perle Marie est une personne qui a des qualités précieuses comme la perle
Métaphore créative Dans le cas de la métaphore créative, on attribue une propriété saillante d’un concept à un référent qui n’entre pas habituellement dans sa dénotation pour créer une signification totalement inédite. Elle n’est pas aisément PARAPHRASABLE Elle est très fréquente dans le domaine de la littérature car elle permet de surprendre le lecteur et de créer du plaisir Exemple: Nul homme est une île
Question 2 Lisez attentivement cet extrait de Exercices de style de Raymond Queneau (Seuil, 1947). Repérez les métaphores et analysez les d’une perspective de pragmatique lexicale : expliquez, en d’autres mots, pour chacune d’elle, quelles sont les propriétés encyclopédiques qui sont pertinentes dans le contexte proposé :
Au centre du jour, jeté dans le tas des sardines voyageuses d'un coléoptère à grosse carapace blanche, un poulet au grand cou déplumé harangua soudain l'une, paisible, d'entre elles et son langage se déploya dans les airs, humide d'une protestation. Puis attiré par un vide, l'oisillon s'y précipita. Dans un morne désert urbain, je le revis le jour même se faisant moucher l'arrogance pour un quelconque bouton.
Dans l'S, à une heure d'affluence Dans l'S, à une heure d'affluence. Un type dans les vingt-six ans, chapeau mou avec cordon remplaçant le ruban, cou trop long comme si on lui avait tiré dessus. Les gens descendent. Le type en question s'irrite contre un voisin. Il lui reproche de le bousculer chaque fois qu'il passe quelqu'un. Ton pleurnichard qui se veut méchant. Comme il voit une place libre, se précipite dessus. Deux heures plus tard, je le rencontre cour de Rome, devant la gare Saint- Lazare. Il est avec un camarade qui lui dit : "tu devrais faire mettre un bouton supplémentaire à ton pardessus."; il lui montre où (à l'échancrure) et pourquoi »
Découvrons les métaphores: Tas de sardines/heure d’affluence [ ] Coléoptère/ dans l’S Carapace blanche/ carrosserie de l’autobus Oulet/ type, cou trop long L’oisillon/ voisin Morne désert urbain/cour de Rome
Question 3 Sur la base de quelle propriété conceptuelle les métaphores ci-dessous sont-elles créées ?
Prenons un exemple de métaphore: Jeanne est un camaléon Le concept ad hoc vehiculé par l’usage métaphorique du nom caméléon se construit de la manière suivante. Un locuteur qui connait le sens de ce mot possède nécessairement un certain nombre de connaissances conceptuelles à son sujet. Admettons par exemple que ces connaissances soient les suivantes : 1. Un cameléon est un grand lézard. 2. Un cameléon possède une longue langue gluante. 3. Un cameléon peut changer d’aspect aspect selon son environnement.
Pour construire le concept ad hoc métaphorique de CAMELEON Pour construire le concept ad hoc métaphorique de CAMELEON*, qui est communiqué par la métaphore, le locuteur doit sélectionner la propriété conceptuelle la plus saillante en contexte et ne garder que celle-ci. Ainsi, dans le cas de l’exemple, seule la propriété listée en 3 est retenue. En effet, le fait que le caméléon soit un lézard n’intervient pas dans le sens métaphorique. Seul le fait que les caméléons sont changeants est pertinent. C’est cette propriété qui est appliquée à Jeanne.
Emilie est une perle Le concept ad hoc PERLE* est fondé sur la propriété d’être un objet de valeur. En effet, cette métaphore lexicalisée sert a complimenter une personne sur ses qualités. Les autres propriétés de la perle, par exemple sa forme ou sa couleur, n’entrent pas en ligne de compte.
Dans le cas de cette métaphore, la propriété communiquée par le concept ad hoc BOUCHER* est celle de mal faire son travail et d’être par conséquent dangereux. Toutefois, cette métaphore pose un problème, car contrairement au cas de PERLE ci-dessus, cette propriété ne fait pas partie du concept encodé lexicalement de BOUCHER. En effet, les bouchers ne sont pas des gens qui font mal leur travail et sont dangereux. Elle ne fait pas non plus partie des propriétés de CHIRURGIEN.
L’émergence de cette propriété s’explique elle même par un processus inférentiel : le lien entre un chirurgien et un boucher est de couper de la chair. Toutefois, la manière de découper qui est adéquate pour un boucher ne l’est pas pour un chirurgien. L’inférence est donc que la manière de faire des bouchers est dangereuse et inadéquate pour un chirurgien.
Question 4 À l’aide de la notion de connecteur expliquez les deux métonymies suivantes tirées de l’œuvre de Corneille. Expliquez ensuite s’il s’agit d’un connecteur ouvert ou fermé.
Les espaces mentaux sont connectés par une fonction appelée connecteur, qui relie un déclencheur (a) à une cible (b). Le principe d’identification relie déclencheur et cible si deux objets a et b sont liés par une fonction pragmatique F.
Ah quelle cruauté, qui tout en un jour tue Le père par le fer, la fille par la vue FER/ARME Le père par le fer […] Il est dangereux [arme] * Il est dur [matériel]
Cette obscure clarté qui tombe des étoiles Enfin avec le flux nous fait voir trente voiles VOILE/NAVIRE Elles étaient blanches [voiles] Elle procédaient rapidement [navires]