« La liberté d’expression, ça s’apprend » L’attentat commis contre Charlie Hebdo est une attaque contre la liberté d’expression et de publication. Les journalistes assassinés apportaient leur contribution régulière aux actions du Ministère de l’Éducation nationale et du CLEMI, dans sa mission d’éducation aux médias et à l’information. Plus que jamais, l’éducation des jeunes aux médias et à l’information s’impose comme un enseignement au pluralisme, à la liberté d’opinion et au respect du débat démocratique. C’est un enjeu de citoyenneté majeur. Le thème national de la 26° semaine de la presse et des médias dans l’école est : « La liberté d’expression, ça s’apprend »
Un rapide historique L’expression « dessin de presse » apparaît pour la première fois en 1979 dans un colloque sur Daumier. Mais le dessin de presse est né avec la presse elle-même. Le métier de dessinateur de presse a évolué depuis le 19° siècle : d’artiste, il est de venu journaliste. Depuis 1945, les dessinateurs de presse ont le statut de journalistes (ils possèdent une carte de presse individuelle). Ce sont des journalistes qui informent, illustrent l’actualité ou font réfléchir avec leurs dessins.
Quelques dates de la liberté d’expression 1789 : Article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen indique que tout citoyen peut « parler, écrire, imprimer librement » 1881 : la loi du 29 juillet indique dans son article 1 que « l’imprimerie et la librairie sont libres » 1905 : Le 9 décembre 1905, la loi concernant la séparation des Églises et de l'État est votée : la France est une République laïque. Ici, Wolinski célèbre les 100 ans de la laïcité dans un dessin de 2005 réédité récemment.
Les procédés du dessin de presse L’allégorie : Personnification d’une idée abstraite. Représentation d’une entité abstraite par un être animé (un personnage) auquel sont associés des attributs symboliques. Ex : Madame Anastasie était une allégorie de la censure au 19° siècle. Mais la censure n’existe pas dans les démocraties modernes.
Les procédés du dessin de presse L’allusion : Manière d’évoquer une personne ou une chose sans en faire expressément mention. Ce procédé est utilisé pour un fait d’actualité largement connu de tous. Cela crée une complicité avec le lecteur, à condition qu’il possède les mêmes codes que le dessinateur.
Les procédés du dessin de presse L’anachronisme : Mélange d’éléments d’époques différentes. Ce dessin de Man rappelle que Voltaire s’est battu pour la liberté d’expression mais que l’antisémitisme n’est pas une opinion mais un délit puni par les tribunaux.
Les procédés du dessin de presse La caricature : Dessin qui révèle ou accentue certains traits déplaisants ou ridicules. La caricature exagère pour faire rire, mais elle doit permettre d’identifier tout de même le sujet. Ici, le dessinateur Luz se moque gentiment du président Hollande et de la lenteur de la croissance (représentée par une tortue).
Les procédés du dessin de presse La comparaison : Utilisée dans le dessin de presse comme dans la littérature. Elle met en valeur une situation de paradoxe. Ici, le « vrai » journaliste à côté du dessinateur de presse.
Les procédés du dessin de presse Le détournement : Consiste à détourner une œuvre d’art connue (ou un conte, un monument, un symbole…) pour l’utiliser à d’autres fins que celles prévues au départ. Ici, détournement du tableau de Magritte « Ceci n’est pas une pipe ».
Les procédés du dessin de presse L’ironie : Figure de rhétorique qui consiste à faire comprendre le contraire de ce qu’on dit. L’ironie se repère souvent en constatant le décalage entre le discours du personnage et ce que l’on voit sur l’image. Ici la gratuité de l’envoi a Pôle Emploi n’est pas du tout un cadeau pour l’employé licencié.
Les procédés du dessin de presse La métaphore : Figure de style utilisée en littérature ou en dessin. Il s’agit d’utiliser des termes concrets ou des objets à la place de concepts abstraits. Ici, la colombe et son rameau d’olivier sont une métaphore de la paix. Plantu l’utilise souvent.
Les procédés du dessin de presse La provocation : destinée à faire réagir le lecteur, elle peut être punie par les autorités. Selon les régimes politiques ou les lecteurs, elle peut être plus ou moins bien prise. Ici, une couverture de « Charlie Hebdo » sur le Pape.
Les procédés du dessin de presse La répétition : Il s’agit de répéter un élément ou une phrase jusqu’à la chute finale. Ici, Plantu répète le string du début jusqu’à le transformer en burqua.
Les procédés du dessin de presse Le « strike » (de l’anglais militaire signifiant 2° frappe) consiste à traiter 2 thèmes dans le même dessin. Ici, Plantu évoque 2 phénomènes dans le même dessin : le changement climatique et les livres critiquant le président de la République, c’est-à-dire un thème sur l’écologie et l’autre sur la politique intérieure, reliés entre eux par la personne de la Ministre de l’Ecologie.
Les procédés du dessin de presse Le stéréotype : Est une vision couramment partagée. C’est une opinion toute faite. Il permet de représenter rapidement un groupe social ou culturel, ou un type de personnage. Ici, Man représente un homme gros et gras et fumant un cigare, objet symbolique qui représente le pouvoir et la richesse arrogante.
Les procédés du dessin de presse Le jeu de mot est un procédé courant des dessins de presse. Ici, le dessinateur nîmois Eddie Pons joue sur 2 mots qui s’entendent de la même façon mais ne s’écrivent pas pareil, ce qui change évidemment le sens du dessin.
Les procédés du dessin de presse