HENIPAVIROSES
VIROSES EMERGENTES Famille Genre Principaux virus présents Flaviviridae Flavivirus Dengue, Encéphalite japonaise, West-Nile, Murray-Valley, Kunjin, Kyasanur, Zika Alphavirus Chikungunya, Ross River, Barmah Forest Bunyaviridae Phlebovirus Fièvre de la Valley du Rift Paramyxoviridae Henipavirus Hendra, Nipah
VIRUS HENDRA - EPIDEMIOLOGIE Le virus Hendra a été identifié pour la première fois en 1994 à Hendra, dans la banlieue de Brisbane, Queesland, Australie, à l’occasion d’une flambée d’une maladie respiratoire aiguë frappant des chevaux. De 1994 à 2009, 8 foyers de circulation virale représentant un total de 31 cas, dont 25 décès, ont été confirmés chez des chevaux. Sept cas humains ,dont 3 décès, ont été confirmés au cours de cinq épisodes. Tous ces cas avaient été en contact avec des chevaux malades. Le dernier foyer épidémique date d’août 2009 dans la banlieue de Rockhampton dans le Queensland. Le virus Hendra est un paramyxovirus Les chauves-souris frugivores de la famille des Pteropodidés, particulièrement les espèces du genre Pteropus (roussettes) sont les hôtes naturels. L’aire de répartition géographique est limitée à la côte nord-est de l’Australie, elle correspond à l’aire de distribution des chauves-souris.
VIRUS HENDRA - CLINIQUE La durée d’incubation est de 5 à 14 jours La clinique est caractérisée par un syndrome fébrile sévère suivi d’un syndrome respiratoire aigu ou d’une encéphalite. La létalité est de l’ordre de 50%
VIRUS NIPAH - EPIDEMIOLOGIE En septembre 1998, une épidémie d’encéphalite chez les éleveurs de porcs en Malaisie, puis en mars 1899 chez des employés d’abattoir à Singapour, a fait évoquer l’ encéphalite japonaise. Il s’agissait en fait d’une infection due à un nouveau virus, le virus Nipah, paramyxovirus, proche du virus Hendra. Depuis 1998, 12 autres flambées d’encéphalite à virus Nipah ont été recensées en Inde et au Bangladesh. Il n’y a pas eu d’autre flambée ni en Malaisie, ni à Singapour. Le virus Nipah se transmet à l’homme à partir des animaux domestiques, en particulier les porcs, et des chauves-souris frugivores, en particulier les espèces du genre Pteropus (P. giganteus), hôtes naturels du virus Nipah. Il se transmet aussi par contagion interhumaine. Une transmission nosocomiale (personnel, visiteurs) a été rapportée en Inde.
VIRUS NIPAH - CLINIQUE Le tableau clinique va de l’infection asymptomatique à l’encéphalite mortelle. La durée d’incubation est de 4 à 45 jours La maladie débute par un syndrome d’allure grippal (fièvre, céphalées, myalgies, vomissements) et une angine. Puis apparaissent des signes d’encéphalite aiguë : somnolence, altération de la conscience, signes neurologiques, convulsions, coma. Des atteintes respiratoires sont signalées allant jusqu’à l’insuffisance respiratoire aiguë. La mortalité se situe entre 40 et 75%. Des séquelles neurologiques existent dans plus de15% des cas
DIAGNOSTIC DES HENIPAVIROSES Epreuves sérologiques (test de séro-neutralisation, épreuves immuno-enzymatiques) Amplification génique (RT-PCR) Isolement viral sur culture cellulaire Note : les deux virus sont des agents de niveau 4 de biosécurité.
TRAITEMENT DES HENIPAVIROSES Pas de médicaments pour traiter ou prévenir es infections à Henipavirus Traitement symptomatique « intensif »
PREVENTION CHEZ L’ANIMAL DOMESTIQUE 1- Il n’y pas de vaccin, 2- Tout repose sur les mesures d’hygiène et les mesures administratives : - nettoyage et désinfection des étables (chevaux) et des porcheries par l’eau de javel ou d’autres détergents, - en cas de suspicion d’une épidémie : mettre l’élevage en quarantaine, - si nécessaire, abattage des animaux infectés et enfouissement ou incinération des carcasses, - restriction ou interdiction des déplacements d’animaux à partir des élevages infectés, - mise en place d’un système de surveillance de la santé animale pour détecter de nouveaux cas. .
PREVENTION CHEZ L’HOMME 1- Il n’y a pas de vaccin 2- Tout repose sur l’éducation sanitaire : - réduire le risque de transmission entre les chauves-souris et l’homme : le palmier-dattier (fruits, jus de fruits), - réduire le risque de transmission de l’animal domestique (chevaux, porcs) à l’homme : gants et autres vêtements de protection si animal malade, - diminuer le risque de transmission interhumaine pour le virus Nipah : éviter tout contact physique avec des personnes infectées et porter un équipement de protection, - en milieu médical : protection du personnel et application de la réglementation pour les marchandises dangereuses (échantillons pour le diagnostic).
LES CHAUVES-SOURIS FRUGIVORES Les chauves-souris frugivores de la famille des Pteropodidés, du genre Ptéropus (roussettes) sont les hôtes naturels des virus Hendra et Nipah Ces deux virus ne provoquent pas de maladie apparente chez les chauves-souris La répartition géographique des chauves-souris du genre Ptéropus comprend l’Australie, le Bengladesh, le Cambodge, la Chine, l’Inde, l’Indonésie, Madagascar, la Malaisie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Thaïlande, le Timor-Leste. Des anticorps contre le virus Nipah ont été détectés au Cambodge et en Thaïlande. Des chauves-souris frugivores africaines de la même famille des Ptéropodidés, du genre Eidolon (E. helvum), sont porteuses d’anticorps contre les virus Hendra et Nipah, ce qui indique la présence de ces virus dans la zone de répartition géographique des Ptéropodidés en Afrique.
CONCLUSION La survenue des épidémies dues aux henipavirus sont liées aux changements apportés par l’homme dans leur écosystème : ainsi, les chauves-souris frugivores sont de plus en plus dépendantes des vergers en Australie Une extension géographique notamment vers les îles de l’océan Indien et vers l’Afrique noire ne peut être exclue, au moins en ce qui concerne le virus Nipah.