Introduction à la Psychologie L’Emotion et la Motivation Cours Introduction à la Psychologie L’Emotion et la Motivation Pr BARAKAT Session d’été
Plan Définitions Caractéristiques générales des émotions Principales théories des émotions Bases neurobiologiques des émotions La Motivation
Définition d’une émotion Ensemble des changements physiologiques et de leur perception consciente agréable ou désagréable déclenché par des stimuli internes ou externes provoquant des modifications comportementales
Modifications comportementales Modifications cognitives Émotion Dimension viscérale Modifications comportementales Modifications cognitives
Composante viscérale Réactions physiologiques automatiques Préparation au combat ou au retrait Activation du système nerveux autonome orthosympathique
Composante viscérale 2: Activation du système orthosympathique Accélération des fréquences cardiaque et respiratoire Mydriase Élévation de la pression artérielle Diminution de la digestion Augmentation de la sudation
Composante comportementale (publique) Animation de l’ensemble de la musculature corporelle avec surtout l’expression faciale Comportement spécifique pour chaque émotion, qui devient perceptible et analysable par autrui L’expression faciale module l’activation viscérale Émotion = système de communication non verbale
Modifications cognitives: Composante subjective (privée) L’épreuve émotionnelle associe 2 dimensions: ressenti somatique = réactions viscérales ressenti psychique difficile à appréhender = aspect cognitif Vécu agréable/désagréable
CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DES ÉMOTIONS
Conception scientifique des émotions (Darwin, 1872) Utilité pour la survie Adaptation à l’environnement Communication avec les pairs Caractère inné Caractère universel
Les Emotions primaires P. Ekman et C. Izard : Six émotions de base: Colère, peur, surprise, dégout, joie, tristesse
Les Emotions primaires (Suite) Innées, la plupart se retrouvent chez le très jeune enfant Universelles, décodables quelque soit la culture Variations interculturelles liées à: L’intensité d’expression La valeur donnée par le groupe social
Les Emotions secondaires Combinaisons illimitées d’émotions primaires Apprentissage durant l’enfance Non universelles Exemples colère + dégoût = mépris tristesse + surprise = déception
THÉORIES DES ÉMOTIONS
Principales théories des émotions Théorie périphérique de James-Lange (1884) Théorie centrale de Cannon-Bard (1927) Théories cognitives (Schachter, Lazarus, Zajonc, 1960-1990) Théorie du constructivisme social d’Averill-Lutz (1988)
Théorie périphérique de James-Lange stimulus Réponse viscérale différenciée Evaluation Emotion
Théorie périphérique de James-Lange (Suite) Exemple : vous marchez dans une rue sombre seul(e) le soir stimulus : vous entendez des bruits de pas derrière vous vous commencez à trembler, votre cœur bat plus vite vous remarquez ces modifications corporelles et les évaluez: mon corps se prépare à faire face à une situation de peur Et enfin vous ressentez la peur
Théorie périphérique de James-Lange (Suite) Dans ce cadre, les modifications viscérales constituent l’émotion en elle-même Limites: Les modifications viscérales sont trop lentes et pas assez différenciées Injection d’adrénaline activation orthosympathique mais pas d’émotion Emotions chez les traumatisés médullaires
Théorie centrale de Cannon-Bard Réponse viscérale non spécifique stimulus Intégration cérébrale au niveau du thalamus simultanément Ressenti émotionnel (cortex cérébral)
Théorie centrale de Cannon-Bard (Suite) vous commencez à trembler votre cœur bat plus vite Exemple : vous marchez dans une rue sombre seul(e) le soir stimulus : vous entendez des bruits de pas derrière vous simultanément Ressenti de peur
Théorie centrale de Cannon-Bard (Suite) La réponse viscérale stéréotypée traduit le but systématique de l’émotion: la préparation à l’action Réaction viscérale commune avec les phénomènes de stress La différenciation entre émotions doit donc se faire au niveau cognitif
Théories cognitives Cognition: ensemble des activités intellectuelles et des mécanismes qui se rapportent à la connaissance que le sujet a de lui-même et du monde Procédés cognitifs: ensemble des opérations mentales permettant d’acquérir ces connaissances
Théorie de Schachter Théorie bifactorielle des émotions: les émotions sont formées de deux éléments: Réaction viscérale Étiquette cognitive L’expérience émotionnelle nécessite une interprétation consciente de la réaction viscérale Expérience de Shachter & Singer: stimulus constant émotion différente
Théorie de Schachter (Suite) Stimulus Réponse viscérale indifférenciée Evaluation Consciente : étiquette cognitive Contexte actuel Expériences, connaissances Emotion différenciée
Théorie de Schachter (Suite) Exemple : vous marchez dans une rue sombre seul(e) le soir stimulus : vous entendez des bruits de pas derrière vous vous commencez à trembler votre cœur bat plus vite Dès que vous ressentez ces modifications corporelles vous vous rendez compte qu’elles sont liées au fait que vous marchez seul(e) le soir et que ce comportement est dangereux vous ressentez la peur
Théories cognitives Limite principale à la théorie de Schachter: prise de conscience non nécessaire pour le ressenti émotionnel différencié: Théorie de Lazarus Théorie de Zajonc
Propose une évaluation cognitive en deux temps: Théorie de Lazarus Propose une évaluation cognitive en deux temps: (1) le stimulus est-il une menace? (2) l’organisme va-t-il pouvoir s’adapter au stimulus?
Théorie de Lazarus (Suite) stimulus Évaluation cognitive simultanément Réponse viscérale Ressenti émotionnel
Théorie de Lazarus (Suite) Exemple : vous marchez dans une rue sombre seul(e) le soir stimulus : vous entendez des bruits de pas derrière vous Vous pensez qu’il s’agit peut être d’un voleur/agresseur simultanément vous commencez à trembler votre cœur bat plus vite Ressenti de peur
Propose que le ressenti émotionnel précède l’évaluation cognitive: Théorie de Zajonc Propose que le ressenti émotionnel précède l’évaluation cognitive: Précède la cognition d’un point de vue phylogénétique Difficile à verbaliser Non modulable par la cognition Correspond en fait à une évaluation cognitive à deux niveaux de complexité
Théorie de Zajonc (Suite) stimulus Ressenti émotionnel (réponse viscérale + évaluation cognitive rapide non consciente) Évaluation cognitive complexe Réponse comportementale
Théorie du constructivisme social (Averill-Lutz) Émotion = outil de régulation sociale avec un rôle transitoire Propose un nombre indéfini d’émotions, acquises culturellement sans origine biologique Limite principale = différences interindividuelles majeures au sein d’une culture donnée Gestion des émotions communes Créativité émotionnelle
Synthèse Nombre limité d’émotions de base se combinant pour une palette illimitée Réactions viscérales interagissant avec une double évaluation cognitive pour moduler la réponse comportementale Évaluation cognitive et réponse comportementale modulées par l’environnement Appui neurobiologique à cette approche
Bases neurologiques des émotions 1878: Broca décrit le lobe limbique Ensemble d’aires corticales formant un anneau autour du tronc cérébral 1930: Papez relations bidirectionnelles entre le cortex (ressenti émotionnel) et l’hypothalamus (centre de contrôle viscéral) Mc Lean décrit le système limbique dans son ensemble (1952) puis la notion de « cerveau triple » (1970)
Le cerveau triple de Mac Lean Cerveau néo-mammalien Néo-cortex fonctions cognitives (raisonnement) Cerveau paléo- mammalien Système limbique: émotions, mémoire Cerveau reptilien: tronc cérébral, cervelet, survie, fonctions vitales
Le Système limbique Composé du lobe limbique décrit par Broca et de 4 structures sous-corticales
Le système limbique (Suite) le Cortex limbique Gyrus cingulaire Frontal Isthme Caudal Aire sous calleuse Hippocampe (T5) Rôle essentiel de l’hippocampe dans la mémorisation
Le système limbique (Suite) Structures sous-corticales
Le Système limbique (Suite) Structures sous-corticales Thalamus relais sensoriel Amygdale attribution rapide d’une valence émotionnelle à un stimulus Hypothalamus régulation des fonctions viscérales Ganglions de la base relais moteur
Le système limbique (Suite) Rôle de l’amygdale Attribution de la valence émotionnelle d’un stimulus afférences multiples du thalamus, du cortex sensoriel, de l’hippocampe Déclenche la réponse émotionnelle efférences vers le tronc cérébral, l’hypothalamus, le cortex moteur Résultats expérimentaux chez l’Homme syndrome de Klüver et Bucy stimulation électrique
Synthèse du rôle du système limbique Voie haute lente précise Stimulus émotionnel Cortex sensoriel thalamus Amygdale latéral Valence émotionnelle Voie basse rapide grossière Amygdale central Réponse émotionnelle HPT TC (PAG) cortex Réponse comportementale Ressenti émotionnel Réponse viscérale (SNV, SNE)
Rôle du cortex orbito-frontal Le cas Phineas GAGE Contremaître sur un chantier Décrit comme une personne agréable et consciencieuse Accident avec une barre à mine en 1848 Survit à sa blessure et à l’infection Changement brutal de personnalité Grossier irritable, lunatique incapable de terminer une tâche intelligence conservée
Rôle du cortex orbito-frontal: le cas Phineas GAGE (Suite) Reconstitution des lésions cérébrales par Damasio (1994) à partir du crâne de GAGE et de la barre de fer conservés à Harvard Rôle du cortex orbito-frontal dans la régulation émotionnelle
SYNTHÈSE Système limbique intégration d’informations sensorielles externes et internes et coordination d’une réponse appropriée tenant compte des expériences passées Rétro-contrôle par le cortex orbito-frontal en fonction de données individuelles et culturelles, elles-mêmes renforcées ou atténuées par les émotions Émotions symbolisent l’impossibilité de séparer corps et esprit
Fin de la première partie
Deuxième Partie La Motivation
Définition Processus par lequel on active, maintient et dirige un comportement en fonction d’un objectif devant procurer une satisfaction L’ensemble des déterminants actuels du comportement qui influencent l’apparition, la force (l’intensité) et la direction du comportement
Précision La motivation correspond aux déterminants internes des conduites observables et non aux stimuli extérieurs La motivation correspond aux déterminants actuels des conduites observables (ici et maintenant) La motivation influencent l’apparition du comportement ; ils déclenchent certains comportements (observables).
Autres Précisions La motivation INFLUENCE LA FORCE OU L’INTENSITÉ (vigueur) DU COMPORTEMENT et cet effet se manifeste entre autres par la PERSISTANCE (la somme de temps consacrée à une activité, ou à la résistance à passer de l’activité en cours à une autre activité) La motivation influence la DIRECTION du comportement dans deux directions majeures : l’approche d’un objet désirable ou l’évitement d’un objet désagréable La motivation ne peut être conçue sans objet
BESOIN Condition particulière à l’intérieur de l’organisme qui se trouve à la source d’une motivation physiologique.
Motivations psychologiques Motivations basées sur un besoin de l’organisme, souvent innées, qui permettent à l’individu d’assurer sa survie biologique. Caractéristiques Leur source est toujours physiologique, elles émergent d’un besoin. Cette motivation a pour but de faire disparaître ou de réduire l’état de besoin. Elles sont innées. Elles doivent être satisfaites pour assurer la survie de l’individu.
Motivations Physiologiques Caractéristiques Il en existe un nombre limité: faim, soif, sexualité, régulation de la température, évitement de la douleur, régulation métabolique (oxygène et élimination des toxines), sommeil et repos, besoin de stimulation.
Motivations Psychologiques Motivations issues de l’apprentissage, intégrées à la personnalité de l’individu, qui lui permettent de mieux s’adapter à sa propre existence et à ses relations interpersonnelles.
Motivations Psychologiques Caractéristiques Leur source est psychologique. Elles apparaissent au cours du développement: elles sont issues de l’expérience et s’intègrent à la personnalité.
Motivations psychologiques Caractéristiques Leur fonction adaptative se trouve plus dans l’épanouissement de l’individu que dans le maintien de l’équilibre biologique. Ces motivations sont plus complexes: - Elles sont moins stéréotypées, plus variables d’un individu à l’autre. - Il est souvent difficile de bien cerner leur origine - Leur nombre n’est pas délimité clairement
Motivations psychologiques Exemples La curiosité (explorer et mieux connaître l’environnement) ; approbation sociale ; motivation à l’accomplissement et/ou à la réalisation de soi ; motivation au jeu ;
Motivation de déficience Motivation fondée sur un besoin de l’organisme, qu’elle vise à combler, ou sur un besoin psychologique destiné à assurer la survie ou la sécurité de l’individu. Elles servent à assurer un bien-être de base.
Motivation d’abondance Motivation destinée à la recherche de satisfactions ou de gratifications qui ne sont pas nécessaires à la survie biologique, mais qui permettent d’accéder à un mieux-être physique ou psychologique Caractéristiques Elles représentent essentiellement des motivations d’approche (recherche d’états internes agréables) Elles correspondent à des motivations psychologiques; elles sont issues de l’apprentissage Elles sont propres à l’être humain
Pour qu’apparaisse une motivation d’abondance, il faut que la motivation de déficience correspondante soit satisfaite. Il faut que le bien-être soit assuré pour qu’une personne cherche à accroître ses possibilités de gratification. Exemple: Faim et la gastronomie.
MOTIVATION DE DÉFICIENCE MOTIVATION D’ABONDANCE BESOIN MOTIVATION DE DÉFICIENCE MOTIVATION D’ABONDANCE Besoins physiologiques (faim, soif, etc.) Éviter l’inconfort, les lésions organiques, éventuellement la mort. (En cas de famine, les gens mangent ce qui leur tombe sous la main.) Rechercher des sensations et des gratifications nouvelles. (Gastronomie française, caviar et champagne.)
MOTIVATION DE DÉFICIENCE MOTIVATION D’ABONDANCE BESOIN MOTIVATION DE DÉFICIENCE MOTIVATION D’ABONDANCE Besoins touchant les relations avec l’environnement physique. Éviter la peur. Motivation à obtenir la sécurité, éviter les dangers, les situations menaçantes. (Un abri en temps de guerre.) Rechercher de nouvelles possibilités de stimulation. Rechercher des situations agréables et pouvoir influencer l’environnement. (Décorer sa maison ou son nouvel appartement.)
MOTIVATION DE DÉFICIENCE MOTIVATION D’ABONDANCE BESOIN MOTIVATION DE DÉFICIENCE MOTIVATION D’ABONDANCE Motivations sociales Rechercher l’affection, l’approbation, l’acceptation par les autres. Éviter le rejet. Obtenir du pouvoir. (Suite à un déménagement, un enfant cherche à se faire de nouveaux amis) Chercher à être utile, indépendant, autonome. Rechercher une identité sociale positive. (Faire du bénévolat pour une cause qui nous tient à cœur.)
MOTIVATION DE DÉFICIENCE MOTIVATION D’ABONDANCE BESOIN MOTIVATION DE DÉFICIENCE MOTIVATION D’ABONDANCE Motivation personnelle Chercher à éviter l’infériorité, la honte, l’embarras, la culpabilité, le mépris de soi. Rechercher l’accomplissement, l’épanouissement de ses potentiels, la réalisation de soi. Rechercher une signification à son existence.
INCITATEUR Stimulus extérieur qui déclenche une motivation ou qui permet à un besoin de déclencher une motivation.
Besoin d’accomplissement Besoin de réussir, de faire mieux que les autres, d’accomplir avec brio des tâches posant un défi
Motivation intrinsèque Désir de s’adonner à une activité pour le seul plaisir de la chose La motivation est dérivée de la satisfaction inhérente au comportement en question
Motivation extrinsèque Désir de s’adonner à une activité en raison de récompenses externes ou afin d’éviter une punition La motivation n’est pas inhérente au comportement en question
Théorie des incitateurs Théorie selon laquelle la motivation résulte de stimuli ambiants qui «attirent» l’organisme dans certaines directions.
Merci pour Votre Attention