AVEC MARIJO

CHINE 8 LA VIE À SHANGHAI

Bien que Shanghai soit prise d’une frénésie folle de développement, avec des tours de plus en plus élevées, de nouvelles villes qui se greffent sur la mégalopole, il y a des gens qui vivent encore avec certaines habitudes du passé, des gens que le progrès n’a pas forcément atteint. Il reste quelques quartiers préservés mais pour combien de temps ? Les maisons anciennes semblent perdues entourées de hauts immeubles.

Quartier replié sur lui-même, coincé entre immeubles et autoroute…

Au centre de cette métropole à la manie des grandeurs, subsiste la vieille ville chinoise, une très petite surface de 1,3 km par 1,6 km dont on a vite fait le tour! Elle se masse autour de rues et ruelles bordées de maisons pauvres et vétustes, à l’exception d’une enclave, autour du jardin Yu, formée de bâtiments restaurés à vocation de boutique pour la plupart, afin d’attirer le touriste. Le jardin Yu constituerait un merveilleux havre de paix s’il n’était envahi par une foule très dense, surtout les jours de congés car c’est un lieu de promenade très prisé des Chinois qui souhaitent renouer avec le passé et fuir le béton…

En bordure de la vieille ville, des maisons ont été détruites pour créer, un poumon de bambous… Là, le touriste est assailli par les vendeurs de copies de stylos Mont-blanc!

Maisons sans confort bordant les rues où, paraît-il, on peut encore voir des vieilles dames déverser leur pot de chambre tôt le matin…

Au centre de la vieille ville, le jardin Yu étale ses splendeurs. Il fut conçu dans les années 1570, sur ordre du mandarin Pan Yun Duan, qui était alor,s gouverneur de la province de Sichuan. Ce fut, longtemps, une propriété privée dont le but originel était d’honorer les parents du commanditaire. Là, pour favoriser la méditation, tout est symbole : ruisseaux pour les fleuves, rochers pour les montagnes, portes circulaires pour évoquer l’harmonie parfaite de l’Univers. L’ensemble, avec ses pavillons, ses cours, ses petits murs, constitue un véritable labyrinthe.

Vers l’entrée du jardin.

Le pavillon des Trois Épis (maïs, blé et riz), servait à engranger la récolte. Il contient du mobilier datant de la dynastie Qing, la dernière.

Montagne artificielle et petit bassin poissonneux…

Ces magnifiques scènes sculptées se dressent sur les toitures…

Quelques meubles anciens ornent les pavillons, dont cet ensemble en racines de banians.

Charmante découverte!!!

La partie de la vieille ville transformée en bazar.

Le cirque de Shanghai, installé dans un immeuble très moderne, est un cirque de renommée internationale. Le spectacle dure une heure et demie, permettant de voir quelques-uns de ses meilleurs numéros, prestidigitation, acrobatie.

Les religions, considérées comme réactionnaires sous la révolution culturelle, on repris droit de cité. Le nombre des pratiquants est encore fort restreint. Pourtant lorsque l’on visite des temples, on peut toujours observer des fidèles qui font leurs dévotions. Le temple du Bouddha de Jade est l’un des plus anciens temples bouddhistes de la ville. Il héberge toujours une centaine de moines. Il semblerait que, fermé entre 1949 et 1980, il dut sa survie à l’initiative du supérieur qui le ferma et tapissa la porte avec des portraits du Président Mao!!! Il est interdit de photographier le beau Bouddha couché en marbre, ainsi que le célèbre Grand Bouddha assis qui mesure 2 m de haut et pèse une tonne…

Grande salle de prière des moines.

Don de la ville de Singapour, une reproduction en marbre, du Bouddha de jade.

Partie du monastère de Longhua, cette pagode octogonale de 9 étages, en est la composante la plus ancienne, maintenant séparée des autres pavillons par une route. Elle date de la dynastie Song. Réalisée en bois et briques, elle mesure 37 m de hauteur.

Le reste du monastère est composé de 7 pavillons. C’est le plus vieux et le plus vaste temple bouddhique de Shanghai. Dès 242, ce monastère existait mais il fut reconstruit au début du XVe siècle. Environ 80 moines y résident encore.

Le bouddha Guynai aux mille bras. Dans chaque main se trouve un œil.

Dès qu’ils disposent d’un congé, les Chinois rejoignent le cœur de la cité. Pour le 1 er mai, ils avaient trois jours de congés et la principale rue commerçante, la plus chic de la ville, la rue de Nankin, était envahie. Cette artère relie le Bund, au bord de la rivière, à la Place du peuple, vaste esplanade verdoyante ayant pour bâtiments voisins, le musée de Shanghai et l’Opéra.

Pas facile de photographier, en roulant, à travers la vitre!

La terrasse du Bund, qui longe le fleuve, offre une ambiance de kermesse. Les Chinois en font un de leurs lieux préférés de promenade pour contempler les tours de la ville de Pudong, de l’autre côté de la rivière, flâner, bavarder, faire courir de mini cerfs-volants. Des petits vendeurs à la sauvette disposent leur marchandise sur un linge qu’ils replient rapidement quand la police est annoncée dans les environs…

Dans tous les lieux publics, quand les Chinois se promènent, on est frappés par leur attitude face à leur enfant… C’est un petit Dieu entouré de toute les attentions. Bien compréhensible quand on sait qu’ils ne peuvent en avoir qu’un à moins de négociations difficiles et de prix fort ou s’ils demeurent à la campagne alors que l’on a besoin de bras pour le travail des champs…

La nuit tombée, c’est toujours la même foule sur la rue de Nankin!

C’est sur cette vision de la Chine surpeuplée que je vais clore cette série. La réaliser m’a permis de mettre un peu d’ordre dans mes idées : il y a tant de choses nouvelles à observer, tant de beauté, tant de contrastes, tant de questions parfois sans réponse, tant de dépaysement!!! Malheureusement, les contacts avec ce peuple se limitent à peu de choses, des sourires principalement, un timide Xiexie (merci), quand ils ont accepté une photo demandée par signe… Dans l’ensemble, j’ai trouvé les gens sympathiques, curieux de ce qui se passe ailleurs et je reviens en me disant qu’il ne faut surtout pas généraliser et juger un peuple sur son gouvernement!!!

Musique traditionnelle chinoise : Fifteen’s lima – errhu fiddles Sources de documentation : Guides Gallimard, Bleu Hachette et Routard Photos, conception et réalisation : Marie-Josèphe Farizy-Chaussé Mai 2008

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