Organisation et régulation des établissements hospitaliers en cas de catastrophe: ARTICULATION PLAN BLANC/PLAN NOVI Médecin Lt Colonel Isabelle ARNAUD
POURQUOI? L’expérience Les obligations légales et réglementaires ACCIDENT CATASTROPHIQUE: de nombreuses victimes se rendent directement par leur propres moyens dans tout établissement de santé de proximité, sans Plan Blanc, sans régulation et parfois dans des structures touchées par la catastrophe. SITUATION SANITAIRE EXEPTIONNELLE à l'origine de pathologies médicales en grand nombre (épidémies, facteurs climatiques, facteurs environnementaux...) Les obligations légales et réglementaires Obligation pour les hopitaux de maintenir la permanence des soins et d'accueillir tous les patients, même lors de situations exeptionnelles.
Préparation nécessaire des H. Même dans des régions particulièrement à risque, cette préparation n’est pas toujours présente, ni adéquate. Au Japon, région à fort risque sismique : 93 % des hôpitaux étudiés n’avaient pas de plan de secours adapté à un afflux de victimes en grand nombre Kai T & al. Prehospital Disaster Med. 1994 Aux USA, enquête auprès de 30 hôpitaux de West-Virginia : Aucun d’entre eux ne s’estimait prêt à faire face à un accident biologique et seulement 27 % à un accident chimique ou nucléaire. Treat KN & al. Ann Emerg Med. 2001
Les obligations légales et réglementaires Circulaire 284 du 3/5/2002 (abrogeant celle du 24/12/1987): - plan d ’afflux massif de victimes et plans blancs départementaux - Impose la rédaction d'un Planc Blanc à tous les établissements publics ou privés - Mise en place d'une organisation zonale pour les risques spécifiques NRBC Circulaires: 700 risque chimique, 800 risque radiologique Guide méthodologique Plan blanc en avril 2004: aide à l'élaboration, la rédaction et la vérification d'un Plan Blanc, guide de prise en charge des patients en cas d'évènement radiologique ou nucléaire Autres Circulaire: Variole, canicule ...... Plan biotox , piratox
Les obligations légales et réglementaires Circulaire ministérielle 86 283, du 16 septembre 1986: organisation médicale en cas de catastrophe Loi 86 11, du 6 janvier 1986: aide médicale urgente et transport sanitaire Loi 87 565, du 22 juillet 1987: organisation de la sécurité civile Décret 87 1005, du 16 décembre 1987: organisation des SAMU Décret 88 622, du 6 mai 1988 relatif aux plans d'urgence Circulaire 89 21, du 19 décembre 1989: Plan Rouge Circulaire du 12 décembre 1994: interconnection 15/ 18 Circulaire du 28 mai 1997: cellule Urgence médico psychologique Loi 807, du 9 aout 2004: relative à la politique de santé publique
OBJECTIF DU PLAN BLANC Articulation Plan Blanc / Plan Rouge Assurer le fonctionnement des services par : la coordination la répartition le renforcement des capacités en soins Articulation Plan Blanc / Plan Rouge L’organisation de la chaîne médicale des secours pré-hospitaliers « Plan Rouge » et la régulation médicale par les SAMU protégent l’hôpital d’une arrivée trop rapide de blessés en grand nombre Plan Blanc et Plan Rouge s’articulent afin d’organiser une filière de soins du lieu de l’accident jusqu’au lit d’hospitalisation.
H Organisation générale de la chaîne des secours médicaux Avant Officier Avant Médecin Chef Avant Petite Noria DSI Plan Rouge PUMP Impliqués Secrétariat UA UR Secrétariat Triage Médecin Chef PMA PMA Officier PMA Pharmacie Morgue Off. Évacuation PCO DSM Grande Noria COS DOS PCF Préfecture Médecin Régulateur Cata. H Plan Blanc DSMH Cellule de crise DGH 9
ORGANISATION Comité permanent de planification, responsable de : La rédaction L’actualisation La validation (tests, exercices, …) Sous la direction du directeur Composition - services représentés : Direction administrative, service technique, service des ressources humaines, urgences, radiologie, laboratoire, quartier opératoire, transfusion, pharmacie, stérilisation, lingerie, cuisines et restauration, ...
PRINCIPES GENERAUX Modalités d’installation d’une cellule de crise Modalités du déclenchement du plan blanc Modalités de rappel du personnel Organisation de la circulation intra et extra hospitalière Permettre la continuité des soins habituels Organisation des services d’accueil des urgences Accueil des patients dans les services adaptés Accueil des familles, des autorités et des médias
Admissions non programmées Admissions programmées PRINCIPES GENERAUX >->o URGENCES Admissions non programmées Hospitalisation Soins de suite Admissions programmées Retour à domicile Gestion des flux
Triage & Zones de soins TRI PRINCIPES GENERAUX URGENCES Zone UA UA UR Zone UR
Niveau 1 = 3 secteurs le service des urgences seul PRINCIPES GENERAUX Niveau 1 = 3 secteurs le service des urgences seul Rapprochement de la cellule de crise Mise en alerte du service d’urgence et des services des étages Mise en place des circuits et du tri Répartition géographique des UA et des UR prédéfinie Libération des lits des urgences vers les étages (ouverture de lit, regrouper les patients valides) Étape obligatoire ne doit prendre que quelques mn. Préparation des autres niveaux du plan Tri à l’entrée du service des urgences SECTEUR UR SECTEUR UA
Niveau 2: locaux des urgences et autres dédiés PRINCIPES GENERAUX Doit renforcer le niveau 1 Extension du service des urgences à des locaux pré- équipés pour la réception de patients en grand nombre = > 02 , brancard….. Prévoir la répartition géographique : séparation des UA et des UR : les UA dans le service des Urgences les UR dans les locaux dédiés Rappel des personnels ciblés - personnels des urgences - ceux en rapport avec la pathologie dominante Préparation au passage en niveau 3 : évacuation vers établissements de repli Niveau 2: locaux des urgences et autres dédiés
Niveau 3: Fonctionnement en Mode dégradé PRINCIPES GENERAUX Niveau 3: Fonctionnement en Mode dégradé Renforce le niveau 2 Arrêt du fonctionnement programmé Les patients hospitalisés dans les étages: - valides - puis les patients allongés stables sont évacués vers les établissements de repli (Plan blanc élargi) Libération d’unité de soins voire ouverture des salles « ORSEC » (02 mural pour respirateur Biotox) Rappel du personnel , renforcement des services concernés par la pathologie dominante Déclenchement du plan blanc élargi (évacuation vers établissements de repli)
PRINCIPES GENERAUX Niveau 4 Capacités de l’établissement dépassées Rappel de tous les personnels disponibles L’établissement doit s’organiser : - TRI en amont des urgences - Sectorisation de l’établissement par pathologie - UA répartis dans les locaux plan blanc, blocs…. - UR transférées directement dans les étages en fonction de leurs pathologies dominantes - Impliqués, circuit court - Tri d ’aval pour les évacuations (plan blanc élargi)
Organisation à niveaux UR Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3 Nombre Zone UA 3 Activité réglée Zone UR 3 Zone UA 2 Zone UR 2 Zone UA 1 Zone UR 1 Urgences quotidiennes Organisation à niveaux
2 8 4 8 UA UA 1 5 3 30 UR UR 1 12 6 12 UA UA 2 7 50 UR UR 2 … Zone ORGANISATION A NIVEAUX ( EXEMPLE) 2 8 4 8 UA UA 1 5 3 30 UR UR 1 12 6 12 UA UA 2 7 50 UR UR 2 … Nombre d’AS Nombre d’IDE Nombre de médecins Nombre de victimes Zone
ORGANISATION SPATIALE Définir l’emplacement des zones de tri et de soins pour chaque niveau de Plan Blanc Définir l’emplacement des autres zones: cellule de crise, famille, presse, CUMP … Définir les circuits internes et externes Définir les zones de parking Inventorier les locaux utilisables et les contraintes …
ORGANISATION TEMPORELLE Phase de préparation (planification) Phase réflexe Phase concertée Phase de résolution Retour d’expérience et « re »-planification
ORGANISATION FONCTIONNELLE La cellule de crise La régulation catastrophe Le DSMH La gestion des Flux
Actions de la Cellule de Crise Adaptation des moyens de l’établissement : suppression d’activité, redéploiements internes, transferts de patients, sorties anticipées … Suivi en temps réel de l’adéquation besoins / disponibilités (salles opératoires, lits…) Renforcement des effectifs : rappel de personnels, maintien sur place, gestion du temps de repos et des relèves Renforcement des moyens de communication et des liaisons informatiques : lignes téléphoniques dédiées, systèmes informatiques spécifiques Gestion de l’accueil des victimes : recueil d’information simplifié et exploitable en temps réel, recueil des biens Organisation de l’accueil des familles et des impliqués : CUMP, nouvelles aux proches, accueil téléphonique Organisation de l’accueil des médias : contrôle de l’information transmise, transmission des informations pertinentes aux tutelles
Actions de la Cellule de Crise Maintien des conditions d’accès, de circulation et de stationnement Maintien des dispositifs de surveillance, de gardiennage et de sécurité Organisation du réapprovisionnement des stocks : oxygène, pharmacie … Maintien du bon fonctionnement des équipements et dépannage rapide Organisation de la prise en charge des personnes décédées dans l’établissement ou pendant le transport, renforcement des ministères des cultes Modes de fonctionnement dégradés, « à géométrie variable » Ne pas la sous dimensionner d’emblée
Le D.S.M.H. en coordination avec la cellule de crise Coordination de la prise en charge des blessés temporelle, spatiale et fonctionnelle par un médecin régulateur intra- hospitalier dénommé : Directeur des Secours Médicaux Hospitaliers en coordination avec la cellule de crise aidée par les responsables des blocs opératoires de l’imagerie médicale des réanimations en coordination avec le SAMU
SAMU catastrophe : interaction Plan Blanc / Plan Rouge Le Centre 15 : régulation spécifique à la catastrophe - pour le pré-hospitalier (Plan Rouge) -pour la recherche de lits spécialisés ou d’hospitalisation dans d’autres établissements (Plan Rouge + Plan Blanc) -pour les transferts secondaires inter-hospitaliers (Plan Blanc)
La gestion des flux Le médecin trieur répartit le flux entrant vers les secteurs UA ou UR Orientations à partir des zones de soins : Prise en charge chirurgicale ou radio-interventionnelle, Hospitalisation d’emblée Sortie, pour le domicile ou une zone d’attente après des soins simples Transfert vers un autre établissement de soins. Gestion centralisée des lits, des disponibilités de soins
La gestion des flux L’enregistrement à la sortie de l’établissement Permettre un transfert d’information fiable en cas de mutation A posteriori établir le certificat de lésion
Phase de rédaction La rédaction se fait à plusieurs Personnes impliquées connaissent bien l’établissement Groupe de travail à effectif réduit Aide ponctuelle d’experts : architecture, sécurité … La direction de l’hôpital doit être fortement impliquée Chaque responsable de service techniques, cliniques et administratifs participe à la rédaction / relecture de la partie du plan qui le concerne
Procédure de validation Le plan blanc est arrêté par le Conseil d’Administration Sur proposition du Directeur d’établissement Après avis des instances consultatives : Commission médicale d’établissement Comité technique d’établissement Commission d’hygiène de sécurité et des conditions de travail Il est transmis au Préfet, à la DDASS, à l’ARH et au SAMU
Le déclenchement du plan Par le Directeur d’établissement Informe le Préfet du département, la DDASS et l’ARH Origine de la demande souvent du SAMU ou du service des Urgences, mais également du Préfet Information des établissements de proximité Évènement pouvant conduire à un afflux massif de victimes : mise en alerte de la cellule de crise
Exercices Prévoir au moins une fois par an un exercice de crise Mettre le plan à l’épreuve de l’expérience Analyse critique à l’issue correction / mise à jour du plan Valeur pédagogique forte auprès des personnels concernés Coordination avec le Plan Rouge / Plan Blanc Régional / autres plans de secours, testée lors de simulations à l’échelle départementale sous l’autorité du Préfet
CONCLUSION Planifier S’exercer Former Pour ne pas ajouter la Crise … à la Crise