Le livre de Jonas
Jonas est le seul prophète à avoir été utilisé par Dieu pour proclamer sa grâce et appeler au salut les hom-mes perdus.
Jonas a vécu sous le règne de Jéroboam
Le livre de Jonas se présente sous la forme d'un récit relatant sous forme imagée une aven-ture avec ses hauts et ses bas…
Le prophète est un homme qui doit être soumis à Dieu, il ne peut rien faire d’autre qu’être fidèle aux ordres donnés, au risque de connaître échec et amertume.
Sa mission est d'an-noncer ce qui déplaît à Dieu ; elle est dif-ficile et se termine souvent mal puisque le prophète le paie parfois de sa vie…
Jonas le rebelle et le têtu
Le livre s'ouvre sur la vocation de Jonas : Dieu l'appelle à Ninive…
Ninive, la grande ville (la mégapole, la superpuissance) païenne de Mésopotamie…
Jonas tente de fuir sa mission par l’éloignement Jonas tente de fuir sa mission par l’éloignement. Il embarque pour Tarsis.
Jonas a pour projet de se soustraire aux ordres en fuyant le plus loin possible…
Comment un prophète peut-il refuser d'accomplir un devoir sacré, et comment peut-il envisager sérieusement la possibilité de fuir Dieu ?
Il va fuir d’une seconde manière, par le sommeil qui procure le repos, mais qui est aussi plongée dans la nuit, une figure de la mort.
Jonas n'est pas le seul à avoir tenté de se soustraire Jonas n'est pas le seul à avoir tenté de se soustraire. Moïse a cherché à y échapper au motif qu'il était « lourd de bouche et lourd de langue »,
Isaïe parce qu'il était « un homme aux lèvres impures, demeurant au milieu d'un peuple aux lèvres impures »,
Jérémie en invoquant sa trop grande jeunesse.
Aussitôt que le bateau a levé l'ancre, Dieu provoque une tempête
Un naufrage semble inévitable.
Désespérés, les matelots jettent la cargaison par-dessus bord, pour alléger d'autant le navire.
Jonas sait qu'il a tort : il a tellement peur de perdre l'amour de Dieu qu'il préfère mourir.
Lorsque Jonas se reconnaît responsable de la tempête et leur demande de le jeter à la mer, les marins s’exécutent, mettant fin au déchaînement des flots.
Selon les Anciens, la présence d’un coupable sur un navire peut constituer un danger pour tous.
L'eau est un symbole très fort dans la Bible. Elle représente la vie…
Elle est aussi symbole de mort, ou du moins de danger mortel, ce qui explique que les Israélites n’étaient pas un peuple de marins
Après la disparition du prophète, les marins se convertissent au vrai Dieu et lui offrent un sacrifice. La tempête se calme alors.
Jonas médite au coeur du poisson
Les matelots ont jeté le fautif dans la mer Les matelots ont jeté le fautif dans la mer. Mais Dieu a tout organisé pour la suite : un grand poisson avale Jonas…
Les Juifs traduisent littéralement, en hébreu moderne : Léviathan.
Le poisson symbolise la tombe…
Jonas peut réfléchir, à travers un dialogue intérieur avec Dieu, Jonas va se repentir, il se met à prier.
Jonas reconnaît la grandeur de Dieu et par cela consent à s’acquitter de sa mission…
Il découvre que celui qui a permis sa chute sera la source de son relèvement.
Pourtant la prière de Jonas est encore une prière égoïste, ce qui l’intéresse, c’est son salut…
Malgré les apparences, la tempête et le poisson qui avale Jonas ne sont pas une punition de Dieu mais un moyen de conversion.
la prédication de Jonas à Ninive
Dieu fait recracher Jonas par le poisson sur la terre ferme, et il renouvelle son ordre à son prophète.
Jonas ne peut se dérober et il accepte d'aller à Ninive pour annoncer le message de Dieu : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ».
C’était une ville fondée au troisième millénaire avant Jésus-Christ, sur la rive gauche du Tibre.
Elle était réputée pour son prestige guerrier, son pouvoir arbitraire et sa « prostitution », au sens biblique de soumission des hommes à des dieux.
Les païens, déjà figurés une première fois par les marins, le sont à nouveau par Ninive, la ville dont la méchanceté est montée jusqu’à Dieu et qui mérite d’être châtiée
L'insoumission de Jonas constituait un moyen d'affirmer son refus de s'associer à ce qui pourrait renforcer la puissance de l'ennemi qui menace de toutes parts.
Pourtant Ninive fut détruite en 612 avant Jésus-Christ, donc bien avant la composition du livre de Jonas. Son nom actuel est Mossoul.
Jonas prononce les paroles du jugement, assorties du délai de grâce de quarante jours que Dieu donne pour la conversion. Ninive revient « de son mauvais chemin »
Les habitants entendent la parole de Jonas et donc de Dieu, et changent de conduite.
Contre toute attente, Ninive s’est convertie et Dieu pardonne.
Jonas méditant sous le ricin
Dieu a fait grâce à Ninive Dieu a fait grâce à Ninive. Coup de théâtre : « Jonas le prit mal, très mal »…
Dieu n'est pas seulement le Dieu des juifs, il est le Dieu de tous les hommes…
Jonas se fâche : de quoi a-t-il l'air, puisque sa parole ne se réalise pas ?
Il ressent de la colère car il a l’impression que sa mission a été inutile…
Alors commence la parabole du ricin.
Dieu a pitié de son prophète ; il lui procure l'ombre du ricin.
Avec le ricin, Dieu montre à Jonas l’importance du salut universel.
Jonas a ressenti de la peine pour le ricin, à plus forte raison Dieu s'est-il mis en peine pour sauver la population de Ninive.
Le récit s’arrête là. Du moins on le croit Le récit s’arrête là. Du moins on le croit. On ne sait pas comment Jonas réagit.
Tout comme on ne saura jamais si finalement le frère aîné du fils prodigue est quand même entré dans la salle du festin...
L'humour de Dieu
On date ce conte de Jonas de la période du retour de l'exil On date ce conte de Jonas de la période du retour de l'exil. Les Israélites reconstruisent leur pays et risquent de s'enfermer dans leur particularisme. Ils ruminent les épreuves subies durant l'exil et sont économes sur le pardon à accorder.
La communauté juive repliée sur elle-même devant le danger de se faire assimiler croit que Dieu appartient aux juifs et ne saurait être partagé avec les autres nations.
Le message du livre ouvre à l'universalisme : Dieu est prêt à accorder son pardon à quiconque manifeste une volonté de conversion.
L'auteur ne veut pas s'enfermer sur un petit coin de terre ni restreindre Dieu à l'habiter en exclusivité.
C'est le signe d'une foi conviant les êtres humains à se décentrer d'eux-mêmes pour s'ouvrir à ce qui leur est étranger.
Jonas et Jésus
Le signe de Jonas, mort et revenu à la vie, est une allusion transparente à la mort et à la résurrection de Jésus.
Jonas fut un signe pour les gens de Ninive, comme la reine de Saba, une païenne qui a entendu l'appel de Dieu, alors que les juifs font la sourde oreille.
Il existe une comparaison entre les trois jours et trois nuits de Jonas dans le ventre du poisson et ceux du fils de l'homme dans le sein de la terre.
Lorsque les siens ne l’écoutent plus, Dieu trouve un chemin pour se faire entendre !
La différence entre Jonas et Jésus c'est que Jésus n'a jamais désobéi à Dieu. Jésus ne va pas à la mort pour être puni. Il y va pour sauver l'humanité…