17 rue de l’Amiral Hamelin PARIS Tel : 33(1) fax : 33(1) Quelles conséquences de la catastrophe au Japon sur l’électronique française Observatoire n°2 Focus automobile 13 avril 2011
Vulnérabilité potentielle : Automobile 2,5 millions d’emplois, fort effet de diffusion de richesse par la sous-traitance et de nombreuses PME Equipementiers électroniques auto : emplois Vulnérabilités Flux tendus (même s’il existe de 4 à 6 semaines de stocks, SC + produits finis) Temps de développement et de qualification long pour beaucoup de circuits Point sensible : approvisionnement des équipementiers intégrateurs (Valéo, etc) Intensité forte et régulièrement croissante due à l’importance grandissante des fonctions électroniques dans les véhicules (30% du coût) Conséquences possibles Arrêts de chaîne chez le fabricant (PSA, Renault, Toyota, etc), chômage technique Répercussion en cascade chez les sous-traitants Actions structurelles de contournement Mobilisation d’équipes de crises, compétences disponibles, souplesse, réactivité Stocks présents dans la chaîne de diffusion (3 à 4 semaines) Recours à des produits de substitution si possible (difficile pour les microcontrôleurs) Efficacité limitée pour certains produits difficilement substituables Recommandations au regard de l’évènement Japon Multiplier les doubles sources dans toute la mesure du possible Diversification géographique des fournisseurs et/ou de leurs sites de production Recommandations au regard de l’évènement Japon Multiplier les doubles sources dans toute la mesure du possible Diversification géographique des fournisseurs et/ou de leurs sites de production 2
3 Répartition du marché et présence japonaise en Europe dans 3 familles de produits « sensibles » pour l’automobile Marché européen des semiconducteurs par grands segments MCU Discrets de puissance Capteurs & Actionneurs Auto 45%25%82% Industriel/Mil/Aéro 31%53%7% Télécom 10%12%5% Grand public 13%8%1% Informatique 1%2%5% Total 100% (>3 Mds €)100% (1,5 Mds €) Estimation des forces en présence sur le marché européen Japon >40% Présence US et Europe significative Europe ~55% US ~25-30% EUROPE ~75% + Freescale (US) Source : DECISION / WSTS
4 Importance des Japonais sur le marché mondial des microcontrôleurs pour l’automobile Origine géographique des fabricants Parts du marché mondial estimées Parts du marché mondial estimées des principaux acteurs Japon >40% 1.Renesas+NEC : >30% 2.Fujitsu : 7-10% 3.Toshiba : <5% E-U 35-40% 1.Freescale : 30% 2.TI : 7-10% 3.Microchip : <5% Europe 20% 1.Infineon : 10-15% 2.STMicroelectronics : 5-10% Source : DECISION Domination japonaise Présence des fabricants américains et européens de 1 er plan Possibilité de substitution? Oui, mais exige du temps et des ressources Domination japonaise Présence des fabricants américains et européens de 1 er plan Possibilité de substitution? Oui, mais exige du temps et des ressources
o L’impact est déjà présent mais n’a pas encore été sérieusement ressenti Masqué par les stocks et la mobilisation efficace des acteurs o Les difficultés vont bientôt apparaître Les composants Les matières premières stratégiques / amont de la filière o Mobilisation immédiate et forte des acteurs pour trouver des solutions Certains composants sont plus facilement substituables que d’autres Microcontrôleur : le mythe de la double source o Perspectives et opportunités pour l’avenir Stratégie de Renesas/NEC : délocalisation? Opportunités pour les concurrents des japonais et la filière électronique automobile en Europe Film de la situation et perspectives en 4 points 5
o Les stocks ont permis de faire face à la demande depuis 1 mois 2 à 6 semaines de stocks selon les produits Stocks de composants et de produits finis dans l’ensemble de la chaîne de distribution Peu de lignes ont été arrêtées en Europe et sur des durées courtes o La production industrielle japonaise tourne au ralenti Rationnement de l’électricité Production d’automobiles et d’équipements électroniques arrêtée ou très ralentie pendant 4 semaines, d’où consommation réduite de composants Quelques cas d’arrêt de production chez de équipementiers japonais ont pu avoir un impact quasi immédiat sur des clients européens : par exemple Hitachi ou Alpine (« infotainment ») o Production ralentie aussi en Europe en Avril dans l’automobile Vacances de printemps o Expérience de pénurie de semiconducteurs vécue en 2010 Mobilisation d’équipes transversales, réaction en bon ordre dans un contexte de crise Discussions permanentes avec le client, recherche de solutions L’impact n’a été que peu ressenti jusqu’à la mi-avril 6
o La production d’électronique automobile japonaise a été peu délocalisée (mais la zone la plus riche est plus au sud) o Redémarrage de la production industrielle au japon La remontée en cadence de la production d’automobiles va tendre les conditions d’approvisionnement en composants et finir d’assécher les stocks L’impact pourrait être très fort Préférence nationale : les grands comptes japonais comme Denso ou Hitachi seront alors servis en priorité o Rationnement de l’électricité pesant sur la filière composant o Fermeture prématurée de l’usine Freescale de Sendaï (microcontrôleur, MEMS) Fermeture programmée depuis plusieurs mois Freescale avait commencé à qualifier d’autres lignes pour transférer la production, mais le transfert n’est pas encore prêt Les difficultés vont bientôt apparaître 7 Les tensions sérieuses vont commencer à apparaître fin avril-début mai et augmenter graduellement en juin et juillet
En amont de la filière, l’approvisionnement en matières premières pour la fabrication de composants est une préoccupation depuis le 11 mars. Silicium : sur 75 usines de wafers, 27 ont été sérieusement touchées. Autres points critiques : leadframe pour packaging BGA utilisés dans l’automobile, interconnexion cuivre (circuits à forte intégration). Augmentation des prix à prévoir de 6 à 10% entre mai et juillet, en raison de la réduction globale des capacités de production. Les producteurs japonais se sont montrés « corrects » avec les grands clients européens. Les augmentions de prix opportunistes viendraient plutôt d’Europe, ou des Etats-Unis. Les grands fabricants de composants sont protégés par des contrats solides, mais la situation actuelle est tout à fait particulière. Rien n’a encore été vraiment décidé au niveau des grands comptes, les négociations sont en cours. Problème commun à l’ensemble du secteur : les matériaux 8
Malgré le peu d’impact ressenti, les acteurs ont réagi vigoureusement pour anticiper les difficultés prévisibles Les fabricants de composants ont été immédiatement sollicités Premier objectif : la recherche de secondes sources –Passifs : Condensateurs alu (airbags, contrôle moteur, direction électrique) : usines dégradées (3 mois avant reprise de la production). –MOS de puissance : Forte présence européenne, produits assez facilement substituables Smart power : double source pour les gros volumes, problème avec Freescale –Capteurs/MEMS : domination allemande, des secondes sources existent déjà, les cas de dépendance au Japon sont ponctuels –Circuits intégrés dédiés aux applications automobiles : faible présence Japonaise, domination Européenne (ST, Infineon, Bosch, NXP) –Le cas des microcontrôleurs est beaucoup plus critique et demande un examen spécifique Mobilisation des acteurs pour trouver des solutions rapidement 9
o Très forte pénétration des japonais dans les microcontrôleurs, présence historique 8 usines Renesas touchées par le séisme du 11 mars o Les microcontrôleurs sont souvent des produits « dédiés » à une application Ils ont un logiciel (langage) et des fonctions de sécurité propres qui les rendent non substituables immédiatement La requalification d’un autre fournisseur est complexe et coûteuse o Les grands clients ont aussitôt demandé aux fournisseurs européens et américains de microcontrôleurs de faire le travail de « portabilité » du logiciel Exige du temps (6 mois) et des ressources pour développer les produits et qualifier les lignes de production En général, les nouveaux développements ne seront pas achevés avant l’épuisement des stocks, d’où période d’incertitude sur juin-août o Alternative: les équipementiers reconfigurent la carte électronique de l’équipement pour l’adapter plus facilement à un autre microcontrôleurs o Certains microcontrôleurs 8 bits (pas tous) sont presque des produits standards et peuvent être assez rapidement substitués Dans ces cas les européens (ST, Infineon) et Freescale savent répondre dans des délais relativement courts Les microcontrôleurs : des composants stratégiques et complexes dans l’automobile 10
o La nécessité de la double source n’a pas échappé aux clients mais sa mise en œuvre ne va pas de soi. o Les clients qui avaient demandé à qualifier une seconde source ont souvent abandonné cette option à cause de la duplication des coûts : Développement du produit et de son logiciel Qualification nécessaire d’une seconde usine o On peut penser que la situation actuelle va conduire les grands clients à revoir leur stratégie et à revenir plus systématiquement vers la seconde source. o Sous la pression des évènements, certains délais de qualification d’une usine vont être réduits à 6 mois environ (peuvent atteindre 2 ans actuellement). o Les fabricants d’automobiles devraient assouplir leurs exigences, se montrer moins rigides, pour permettre des homologations plus rapides dans l’avenir. La double source dans les microcontrôleurs : du fantasme à la réalité 11
o De sérieuses difficultés d’approvisionnement sont à prévoir : Dès fin avril-début mai Accroissement graduel des problèmes jusqu’à juillet-août, mais avec une visibilité encore limitée à cet horizon o A court terme, quelle stratégie va adopter le leader Renesas-NEC pour relancer sa production? Transfert de production de 50% de la capacité de l’usine de Naka vers les pays occidentaux et Singapour (pas effectif avant 2 mois), redémarrage partielle de l’usine de Naka en juillet au plus tôt Un recours à la sous-traitance par des fondeurs taiwanais est une solution envisageable La compagnie a le poids nécessaire pour obtenir de la capacité Des annonces sont attendues sous peu o A plus long terme, la crise actuelle pourrait avoir des conséquences positives pour la filière électronique automobile européenne. o Recours accru à la seconde source, favorisé par l’assouplissement des exigences des constructeurs automobiles. o Vers une meilleure appréciaton des risques par les équipementiers et les constructeurs automobiles. o Opportunité de gagner ou regagner des parts de marché pour les fabricants de semiconducteurs européens déjà fortement présents sur le secteur de l’automobile : en particulier pour le franco-italien STMicroelectronics. En conclusion: Perspectives et opportunités pour l’avenir 12