L’engagement politique des jeunes Anne MUXEL CEVIPOF (CNRS/Sciences Po)
Des fractures sociales et des fractures politiques traversent la jeunesse La jeunesse n’est pas un bloc homogène , ni socialement ni politiquement Un même malaise social et politique peut se traduire par des réponses électorales et par des comportements politiques différents
Etudiants / Actifs : Un rapport à la politique différent (Baromètre Politique Français du CEVIPOF 2006-2007) Vague 1 Vague 2
Une culture politique référentielle commune entre les générations ? Entre héritage et expérimentation, une négociation propre aux années de jeunesse Un miroir grossissant des attitudes et des comportements politiques observés chez leurs aînés
Des traits communs avec leurs aînés : Une défiance élevée à l’égard de la classe politique Des choix électoraux qui présentent certaines spécificités mais qui suivent globalement ceux du corps électoral Un niveau d’intérêt pour la politique comparable
Une défiance politique élevée (Baromètre Confiance Politique CEVIPOF, décembre 2009) Confiance dans la gauche ou la droite pour gouverner, selon le diplôme et l’âge
Plus marquée encore chez les jeunes femmes (Baromètre Confiance Politique CEVIPOF, décembre 2009) Confiance dans la gauche ou la droite pour gouverner, selon le genre et l’âge
Défiance à l’égard des institutions politiques, selon l’âge (Baromètre Confiance Politique, CEVIPOF, décembre 2009)
(Baromètre Confiance Politique, CEVIPOF, décembre 2009) Défiance à l’égard des institutions politiques, selon le diplôme et l’âge (Baromètre Confiance Politique, CEVIPOF, décembre 2009)
(Baromètre Confiance Politique, CEVIPOF, décembre 2009) Défiance à l’égard des institutions politiques, selon l’âge et le positionnement politique (Baromètre Confiance Politique, CEVIPOF, décembre 2009)
Porteurs des symptômes d’une crise de la représentation politique
Les symptômes d’une crise de la représentation politique (Baromètre Politique Français du CEVIPOF 2006-2007) Vague 1 Vague 2
Des différences selon le positionnement politique (Baromètre Politique Français du CEVIPOF 2006-2007)
Des traits plus spécifiques : Une abstention plus marquée Une plus grande volatilité électorale Une protestation plus active
L'approbation des modes d'action protestataires (%) "Voici un certain nombre de moyens que les gens utilisent parfois pour faire connaître leurs opinions ou leurs revendications. Pouvez-vous me dire pour chacun d'eux si vous l'approuveriez ou pas, au moins dans certaines circonstances ?" % 1988 1995 2002 2007 Provoquer des dégâts matériels 1 2 - Peindre des slogans sur les murs 6 5 Refuser de payer les impôts 23 37 32 Occuper un bâtiment administratif 28 42 43 Participer à des manifestations de rues 49 62 77 72 Faire grève 66 74 79 80 (3 847) (4 078) (4 107) (4 006) Enquêtes CEVIPOF 1988/1995, Panel électoral français 2002, vague 1 et 2007, vague 2. Champ : population métropolitaine inscrite sur les listes électorales.
Protestation plus active dans les jeunes générations
Potentiel de protestation face à la crise plus marqué au sein de la jeunesse que parmi leurs aînés, mais dont la traduction politique n’est pas univoque Un terreau de socialisation politique commun : Défiance envers la représentation politique Diffusion du comportement abstentionniste Recherche de nouvelles alternatives politiques (écologistes ou centristes) Des formes de politisation contrastées : - La jeunesse étudiante vote en majorité pour la gauche de gouvernement - La jeunesse peu ou pas diplômée envoie des signes de radicalisation politique en donnant un nombre de suffrages significatifs à l’extrême gauche ou à l’extrême droite - Des protestations plus encadrées et organisées, autour de l’enjeu éducatif, au sein de la jeunesse étudiante - Des formes de protestation plus sporadiques et violentes, chargées de révolte sociale plus que de contestation politique, dans les segments les plus fragilisés de la jeunesse dans les territoires de banlieue
Les mobilisations des jeunes - Forte réactivité politique - Potentiel protestataire élevé et dynamique de « politisation négative » - Malaise à l’égard de la représentation politique - Existence de fractures sociales et politiques au sein de la jeunesse : - Révoltes des banlieues - Mobilisations étudiantes - Causes humanitaires
La participation électorale et le vote des jeunes
La jeunesse plus à gauche ? Enquêtes électorales du CEVIPOF
Le vote des jeunes à l'élection présidentielle de 2007
Le vote au premier tour Panel Electoral Français 2007
Le vote au premier tour Panel Electoral Français 2007 31 ans et plus 18-30 ans
Le vote au premier tour Panel Electoral Français 2007
Le vote au second tour Panel Electoral Français 2007
Le vote au second tour Panel Electoral Français 2007
Le vote au second tour Panel Electoral Français 2007
Quelques grandes tendances à retenir La protestation politique est plus marquée dans les jeunes générations. Elle revêt différents visages selon les catégories de la jeunesse. Les jeunes actifs peu ou pas diplômés sont plus en retrait de toutes formes de participation, y compris protestataire. La participation aux manifestations de rue est d’abord le fait de la jeunesse scolarisée et diplômée. En Europe, la propension à la manifestation est plus développée en France et en Espagne. La participation électorale des jeunes est équivalente à celle du reste de la population lors de l’élection présidentielle de 2007 mais inférieure lors de tous les autres scrutins Au premier tour, le vote pour S.Royal est plus important que le vote pour N.Sarkozy. F. Bayrou suscite l’attrait des jeunes. La gauche non socialiste est un peu plus importante parmi les très jeunes électeurs. Le vote pour Le Pen est plus important parmi les jeunes non diplômés. Au second tour, S. Royal obtient davantage de suffrages chez les jeunes que N. Sarkozy, surtout parmi les étudiants, et particulièrement de la part des jeunes femmes. N. Sarkozy obtient davantage de suffrages parmi les jeunes actifs, et particulièrement parmi ceux qui sont peu ou pas diplômés.
Potentiel de protestation plus marqué au sein de la jeunesse que parmi leurs aînés, mais dont la traduction politique n’est pas univoque Un terreau de socialisation politique commun : Défiance envers la représentation politique Diffusion du comportement abstentionniste Recherche de nouvelles alternatives politiques (écologistes ou centristes) Des formes de politisation contrastées : - La jeunesse étudiante vote en majorité pour la gauche de gouvernement - La jeunesse peu ou pas diplômée envoie des signes de radicalisation politique en donnant un nombre de suffrages significatifs à l’extrême gauche ou à l’extrême droite - Des protestations plus encadrées et organisées, autour de l’enjeu éducatif, au sein de la jeunesse étudiante - Des formes de protestation plus sporadiques et violentes, chargées de révolte sociale plus que de contestation politique, dans les segments les plus fragilisés de la jeunesse dans les territoires de banlieue