AVEC MARIJO
UNE BALADE DANS LE LUBERON
Situé dans le sud-est de la France, en Provence, le Luberon.
Le Luberon, c’est une terre bénie des Dieux entre les Alpes de Haute Provence et la plaine du Vaucluse . Elle ravit par sa lumière, ses vertes forêts, ses fleurs, ses falaises d’ocre, la blancheur de ses collines calcaires et, en saison, ses cordons de lavande… Certains villages sont plus connus comme Lourmarin, Roussillon, Gordes mais chacun possède son charme envoûtant et reflète une histoire remontant souvent au début de notre ère et même avant… Notre balade nous en fera visiter trois : Caseneuve, Viens et Saignon.
Le village de Caseneuve tel qu’il apparaît, dominé par son château moyenâgeux, quand on arrive d’Apt.
Le site de Caseneuve fut occupé dès la colonisation romaine Le site de Caseneuve fut occupé dès la colonisation romaine. Au Haut Moyen-âge il fut le fief du neveu du 4ème abbé de Cluny, Humbert qui construisit le premier Castrum lequel donna son nom au village : Casa nova. Ses héritiers seront la famille des d’Agoult-Simiane que l’on retrouve dans plusieurs villages environnants et qui transformèrent le château en place forte dominée par un imposant donjon.
Au XVIIe siècle, le château devint une grosse ferme pratiquant culture et élevage jusqu’à la Révolution. Vendues par lots comme bien public, malheureusement, la plupart des salles restent à l’abandon. Ce n’est qu’en 1938, que Faustin Ripert et son ami, le peintre Coubine, font le projet de réhabiliter le bâtiment. Ce dernier finit par réussir à en devenir l’unique propriétaire à l’exception d’une grande salle basse qui a été acquise par le Cercle de l’Union Il fait d’importants travaux et, malgré le manque d’eau courante et d’électricité, vient y séjourner de temps en temps… En 1963, de retour à Prague et trop âgé pour poursuivre l’œuvre, il décide de vendre à son ami qui prendra la relève. Par la suite, c’est son fils qui prendra la succession et y consacrera une grande partie de sa vie. Le Cercle de l’Union, quant à lui, fera également les travaux de restauration nécessaires.
Le long des rues du village, la découverte de petites merveilles…
Le clocher de l’église, remplacé en 1902, tomba un jour de grand mistral, le 6 décembre 1945… Il fut alors remplacé par un campanile.
Par-dessus les toits, de magnifiques vues sur la campagne environnante…
Caseneuve se flatte de posséder le plus grand oratoire de Provence Caseneuve se flatte de posséder le plus grand oratoire de Provence! Contrairement à l’apparence, il n’est pas roman… On a vraisemblablement utilisé une partie d’un vieux pigeonnier (une trace de l’entrée subsiste en arrière) et, en 1830, on y a apposé l’arc triomphal récupéré dans les ruines de l’ancien prieuré des Aumades.
Dans le village, subsiste un petit lavoir qui est en état mais celui-ci, à l’extérieur, mériterait bien d’être également restauré.
Dans une maison privée, un vieux four à pain a été restauré. Il faut remarquer l’épaisseur de la porte taillée dans une énorme pierre…
Nous allons, maintenant, découvrir Viens, autre village perché sur un piton rocheux. Il semble que le site fut déjà habité à l’époque romaine. Dès le Moyen Âge, il fait figure de place forte. Il fut aussi le fief des d’Agoult-Simiane… En 1005, des écrits mentionnent le nom de Vegnis mais en 1225, on trouve déjà le nom actuel. Ruelles en calades et façades Renaissance en font tout son charme. Comme à Caseneuve, les constructions sont faites de pierres carrées jointées avec de la terre, très différentes de celles de la région de Gordes, aux bories bien connues.
On pénètre dans le vieux village par la porte sous cette tour agrémentée de son horloge et de son campanile.
L’église Saint-Hilaire dont la première construction remonte au XIIe siècle mais qui fut complètement remaniée au XVIIe, a conservé son clocher roman du XIIIe. Curieusement, elle fut construite hors les murs…
Façade Renaissance et, plus loin, ces jolies fenêtres.
L’une des tours du village et une porte qui a conservé sa configuration d’époque.
Et maintenant, découvrons Saignon qui s’étale au sommet de sa colline, au pied d’un curieux et immense rocher… Ce site fut habité bien avant l’époque romaine. Les Gallo-romains en firent un lieu de villégiature. En 976, fut bâti un premier castrum sur le rocher puis il fut remplacé par trois places fortes, aux XIe et XIIe siècles,. Elles furent majeures dans la défense d’Apt. On y retrouve encore les Simiane et leur château fut au cœur des conflits entre l’Église d’Apt et les Seigneurs de Provence… Saignon vit passer de multiples coseigneurs puis la Reine Jeanne récupéra le fief en 1345. Après la mort du Roi René, Louis XI s’appropria le Comté de Provence. Des rébellions se produisirent encore sous François Ier et Henri III…
En dehors des murs du village, on découvre d’abord cette église romane du XIIe siècle, Notre-Dame de la Pitié, imposante par ses dimensions. Sa façade est ornée de belles arcades trilobées sur pilastres et colonnettes. Une magnifique porte sculptée y donne accès. Elle fut réalisée au XIVe siècle par Elzéar Sollier.
Détails de la porte.
Calade et placette…
Charmante place de la Fontaine et lavoir.
On peut découvrir de magnifiques portes ouvragées, dont l’une bien cachée sous la verdure…
Dans des salles voûtées creusées sous le rocher, se trouvait un moulin à huile que la municipalité a voulu remettre en valeur…
Vestiges de la muraille.
Par cet escalier, on accède au sommet du rocher d’où la vue s’étend à 360 degrés sur le Luberon, le pays d’Apt et les Monts du Vaucluse. Par temps clair, on peut apercevoir le mont Ventoux mais ce n’est pas le cas aujourd’hui…
Les strates du rocher…
Vue sur la ville d’Apt.
En contrebas, le village s’étale paresseusement…
Le clocher pyramidal de l’église.
Se porter acquéreur d’un édifice ancien et à plus forte raison s’il est considéré monument historique, engendre, certes, une grande satisfaction mais implique aussi une certaine responsabilité. Il faut savoir transmettre intact ce patrimoine aux générations futures et, dépassant le simple entretien, chercher à réhabiliter les parties qui ont souffert de l’outrage des ans… Il faut souvent s’y investir corps et âme, se priver, chercher des fonds… J’ai beaucoup d’admiration pour ceux qui s’y consacrent…
Cette résidence en cours de restauration comprend l’ancienne chapelle Saint Jean-Baptiste…
Musique : Production Le Pipeau dirigé par Vincent Breaulne El mi querrido Los Canto Del Exilio (Anonyme) Références : Site de Wikipédia, Raymonde Ripert, Les restaurations du château de Caseneuve. Photos, conception et réalisation : Marie-Josèphe Farizy-Chaussé Juin 2008 marijo855@gmail.com
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