Projet Umthathi - Afrique du Sud Action Partage 2013-2014 Jubilé de la Fédération catholique vaudoise 1

L’Afrique du Sud : un pays riche Qualifiée de « miracle géologique », l’Afrique du Sud dispose de ressources fabuleuses en minéraux rares. Elle est le troisième producteur minier et le premier exportateur mondial, premier pour l’or, les métaux précieux et les minéraux stratégiques. Le sous-sol sud-africain contient 90% des réserves mondiales de platine, 80% de manganèse, 70% du chrome et 40% de l’or. La crise a cependant fait baisser la demande de ces minerais précieux.

La population sud-africaine Population: 49 millions Chômage: 48 % Alphabétisation: 88% 70% de la population considérée comme pauvre Langue: zoulou, xhosa,anglais, afrikaans… Composition ethnique de la population: - 80% des Sud-Africains sont noirs, 9.5% sont blancs, 9% sont métis, 2.6% sont asiatiques (souvent d’origine indienne). 21% de la population gagnent moins de 1,25 dollars par jour.

Une histoire douloureuse Afrique du Sud: un pays vieux de plus d’un million d’années 1924: découverte d’un australopithèque appelé l’enfant de Taung, 1652: la Compagnie hollandaise des Indes orientales. 1814: début de l’occupation anglaise L’occupation humaine de l’Afrique du Sud est pourtant très ancienne. En 1924, un australopithèque appelé l’enfant de Taung est découvert au nord de Kimberly. Il date de plus d’un million d’années. Histoire de l’Afrique du sud écrite pour la minorité blanche: elle commence traditionnellement à partir de la colonisation du pays par les Européens. La Compagnie hollandaise des Indes installe un comptoir en 1652 pour assurer le relais sur la route des Indes orientales. Plus tard, des fermiers hollandais rejoignent les employés de la compagnie. On les appelle les Boers (qui signifie paysans en afrikaans). Les Anglais s’installent eux en Afrique du Sud à la fin du XVIII avec la société missionnaire de Londres. L’opposition culturelle, linguistique et la lutte pour s’accaparer les terres sud-africaines donneront lieu à de nombreux conflits entre Boers et Anglais. L’abolition de l’esclavage par l’Angleterre en 1833 sera aussi source de guerre entre les Anglais et les Boers.

Apartheid, le racisme légalisé En 1923, l’African National Congress (ANC) est créé par les Bantous pour lutter contre les discriminations A partir de 1948, le régime politique tenu par la minorité blanche héritée des colons britanniques impose en Afrique du Sud un régime de domination et de ségrégation. Une loi impose la séparation dans les lieux publics, les transports, les lieux récréatifs, les hôtels, etc. Des espaces géographiques sont réservés aux blancs. Les mariages mixtes sont interdits. En 1923, l’African National Congress (Congrès national africain) est fondé par les Bantous afin de s’opposer aux nombreuses discriminations raciales du gouvernement blanc. Ouverte à tous, y compris aux Blancs, l’ANC est une organisation non-violente qui va progressivement prendre de l’importance parmi les populations non-blanches au cours de l’apartheid. Au lendemain du massacre de Sharpeville, l’ANC sera interdite et entrera ainsi dans la clandestinité. C’est aussi cet événement qui décidera les membres de l’organisation, dont Nelson Mandela et Walter Sisulu, à prendre les armes. Mandela est arrêté et condamné à la prison à perpétuité pour trahison en 1964. En afrikaan, "Apartheid" signifie "vivre à part". L’idéologie s’est appuyée sur des croyances traditionnelles et un désir totalitaire. Le pays est séparé en deux. Chaque communauté vit sur elle-même et pour elle-même. Les relations sexuelles entre Blancs et Noirs sont proscrites. Certains quartiers des villes sont interdits aux Noirs qui devaient avoir sur eux un document résumant où ils pouvaient se rendre. Certains Noirs se verront retirer leur identité sud-africaine. Dans le domaine politique, les non-Blancs sont exclus des affaires nationales et locales. Une loi, à la fin des années 70, ira même jusqu’à interdire aux Noirs l’accès à la formation professionnelle. La police imposera l’ensemble du régime. La mort de Steve Bico, opposant à l’Apartheid, dans des conditions floues deviendra le symbole de la résistance.

1994, la fin de l’apartheid 1990: le président Frederik De Klerk libère Nelson Mandela après 27 ans de captivité. 1991: l’apartheid est aboli 1994: Mandela est élu président Au milieu des années 80, les consciences politiques s’éveillent et commencent à reconnaître la nécessité de rédéfinir les rapports inter-ethniques. En 1990, le président sud-africain, Frederik De Klerk, annonce la libération de Nelson Mandela et la légalisation de l’ANC, le parti anti-apartheid interdit depuis 1960. Une nouvelle constitution est rédigée. En 1990, il y avait 5 millions de Blancs et 24 millions de Noirs. Le pays va enfin vers l’égalité raciale entre les deux communautés. L’Apartheid sera officiellement aboli en 1991

L’apartheid économique 1994: 60 000 fermiers blancs détiennent 87 % des terres cultivables tandis que des millions de noirs se partent les 13 % restants. le Congrès national africain (ANC) s’engage à redistribuer au moins 30% des terres dans les 5 ans. Si la négociation politique a effectivement abouti à la démocratie et au rétablissement des droits humains élémentaires pour les Noirs, l’aspect économique a été « sacrifié »: l’ANC a laissé à la minorité blanche le ministère des finances et la présidence de la banque centrale. La propriété privée a été déclarée intouchable et la redistribution des terres a ainsi été bloquée de même que toute nationalisation. Aujourd’hui encore, les structures d’inégalité mises en place par le système de l’apartheid imprègnent encore la société. Aujourd’hui, seuls 4.3% des terres ont été rendus.

Le contexte du projet Umthathi dans le Cap oriental taux de chômage de 50%; seule une personne sur 10 est au bénéfice d’une formation. infrastructures de base déficientes: eau, gaz, électricité, écoles, hôpitaux… mortalité infantile élevée : asthme, diarrhées, maladies liées à une hygiène de base déficiente . Le fort déficit en vitamine A conduit 1 enfant sur 5 à la cécité. Umthathi est une organisation partenaire d’Action de Carême en Afrique du Sud. Dans la province du Cap oriental la plupart des foyers n’ont d’accès à l’eau que par des pompes de quartiers ou encore des fleuves. Les maladies contractées par le biais de l’eau insalubre représentent donc un problème de santé publique. Si, au plan national, le taux de mortalité des enfants de moins d’un an est de 45 pour 1000, pour la province du Cap, le nombre d’enfants qui n’atteignent pas l’âge adulte est de 61 pour 1000. Certaines familles se nourrissent quasi exclusivement de maïs et de sucre ce qui conduit à de graves carences.

Objectif du projet : améliorer alimentation et santé Développer les jardins potagers: cultiver des légumes riches en vitamines. Former sur la culture de semences traditionnelles, de plantes médicinales Former sur la gestion et l’ utilisation de l’eau Sensibiliser et former : liens entre hygiène et santé, alimentation et santé, VIH/Sida Umthathi, le partenaire du projet, a commencé ses activités dans le domaine des jardins potagers et de l’alimentation en 1993. En 1994 déjà, elle mettait sur pied des jardins potagers afin d’aider les populations à subvenir à leurs besoins essentiels. En 1994, à la chute de l’apartheid, un petit lopin de terre avait pu être acheté dans le township de Joza. C’est ainsi qu’Umthathi a développé son expérience dans le domaine des jardins potagers et pépinières ainsi que sur les questions de prévention en matière de santé, d’hygiène et d’alimentation. Elle a ainsi acquis des compétences dans le domaine de la formation. Les cours dispensés sont les suivants : cours sur la culture de légumes, de plantes médicinales, réalisation de pépinières et transplantation cours pour la mise sur pied de jardins potagers communautaires formation pour une gestion adéquate de l’eau formation Hygiène et soins de base dans un but de prévention des maladies les plus courantes

Le partenaire Umthathi Fondé en 1993 pour aider les populations pauvres des townships de Grahamstown Umthathi signifie: arbre de jade. Il symbolise la force et le renouvellement de la vie Umthathi Training Project Trust a été fondée en 1993 pour aider la population pauvre des townships de Grahamstown. On peut résumer la mission de Umthathi dans les communautés pauvres de la manière suivante :   « Permettre de vivre de manière saine en formant les membres des communautés dans les domaines de la santé, l’hygiène, la nutrition et l’agriculture. Il s’agit de développer leurs compétences autour de leurs moyens de subsistance de manière à ce que les bénéficiaires, leurs familles puissent se nourrir et générer un revenu en vendant les excédents de leurs production des jardins potagers. L’introduction de variétés de plantes indigènes permet de restaurer l’agriculture locale et de contribuer à la protection de la biodiversité. »

Formation et communauté Bénéficiaires: population rurale pauvre, groupements de femmes, de personnes handicapés, de jeunes… 7200 personnes formées. Les personnes formées sont capables de reconnaître les symptômes de certaines maladies chroniques comme la tuberculose ou les problèmes de pression. Budget pour un an: Fr. 45’000.- De plus, les semences utilisées pour les plantes médicinales sont des variétés anciennes et quasiment plus utilisées. La culture de ces plantes permet donc de sauvegarder cette biodiversité. Les personnes formées deviennent des promoteurs et promotrices ; elles partagent leurs connaissances et leur expérience avec des amis, des voisins, de la famille…

Des jardins potagers à l’école Une classe qui participe au projet Umthathi et montre avec fierté les légumes cultivés.

Nutrition, hygiène et soins Éviter la propagation des germes et virus au sein du foyer Préparer des repas avec les nutriments nécessaires pour renforcer l’immunité Fabriquer des remèdes simples Trois piliers pour améliorer la santé: La nutrition: la plupart des participants n’ont jamais entendu parler des vitamines auparavant. L’accent est mis sur l’importance de la consommation des fruits et légumes et de l’alimentation pour la santé de toute la famille. Les participants apprennent à préparer des repas équilibrés permettant entre autres de renforcer les défenses immunitaires. Une partie du cours est consacrée à l’utilisation de méthodes permettant de cuisiner en économisant l’énergie. L’hygiène: les diarrhées sont l’une des maladies les plus dangereuses pour les bébés et les enfants de part la déshydratation et la dénutrition qu’elles engendrent. Les cours dispensent des méthodes qui permettent de garder un espace de vie avec un minimum de microbes et de fabriquer des remèdes simples contre la déshydratation grâce aux plantes médicinales cultivées dans les jardins potagers. Fabriquer des remèdes simples à l’aide des plantes médicinales cultivées

Cultiver: alimentation et santé Les cours sont dispensés selon des méthodes simples qui suivent les principes de la permaculture. Ils sont simples et la pédagogie est adaptée à une population en majeure partie analphabète. Les participants sont encouragés à cultiver des variétés indigènes de légumes à forte valeur nutritionnelle ainsi que des plantes médicinales. L’utilisation de ces plantes doit permettre de soigner des maux basiques notamment des enfants. L’expérience d’Umthathi montre que les jardins potagers contribuent à lutter contre la faim et la malnutrition.

Cultiver: alimentation et santé Dans l’univers rude des townships, le fait de cultiver quelques plantes, des légumes sur un lopin de terre avec d’autres personnes de son quartier est une source précieuse d’énergie.

Umthathi Umthathi Le suivi étroit du projet Umthathi: La responsable suisse du programme Afrique du Sud qui reçoit des informations très régulièrement et visite le projet deux fois par an Action de Carême reçoit des rapports semestriels ainsi que les décomptes. Un audit financier externe est réalisé une fois par année Le coordinateur sud africain du programme d’Action de carême supervise la réalisation du projet Umthathi met tout en œuvre pour utiliser les ressources allouées avec parcimonie qu’elles soient financières, matérielles, naturelles: Récupération de l’eau de pluie Économie d’énergie: énergie solaire et éolienne en cours d’étude Notre partenaire vise en permanence à optimiser ses coûts indirects de manière à utiliser le maximum de ressources pour le cœur de ses activités: les cours, l’accompagnement, le suivi tant pour la santé, les jardins potagers. Les activités sont aussi planifiées de manière à réduire leur impact sur l’environnement et à protéger la biodiversité.

Partager l’expérience Grâce au renforcement des capacités, des connaissances, à la mise en valeur de toutes les ressources existantes, la confiance, l’estime de soi sont renforcées. Le partage d’expérience fait aussi partie intégrante du projet: il participe à l’empowerment des communautés bénéficiaires. Il permet d’initier des jardins supplémentaires. L’enseignement permet d’acquérir les savoirs suivants: Le transfert du savoir, des techniques à la famille, aux voisins, à la communauté est essentiel.

Umthathi La foi aide à transformer la croix en arbre de vie Luise Schottroff, théologienne allemande

MERCI pour votre attention, votre soutien ! Plus d’informations: http.www.actiondecareme.ch Tél: 021.617.88.89. CCP : 10-15955-7 avec mention «Umthathi»