Séance –Engagement et poésie Melancolia, de Victor Hugo Séance –Engagement et poésie Objectifs -Un thème: le travail des enfants -Du choix des arguments à leur expression poétique Lecture
I- Qu’est-ce que l’engagement littéraire Explique les différents mots ou expressions soulignés dans les phrases ci-dessous en t’aidant d’un dictionnaire si cela est nécessaire : a) Il a été engagé dès son premier entretien ; le directeur était ravi de ce nouvel employé. b) Les discussions s’engagent : tout devrait rentrer dans l’ordre. c) Le poète engagé a fait preuve de courage en s’opposant aux pouvoirs politiques. d) Je m’engage à vous obéir jusqu’à la fin de cette mission. e) L’engagement de cet écrivain lui a valu d’être exilé de son pays. f) Dès le coup de sifflet de l’arbitre, l’engagement a été faits par les bleus Travail de vocabulaire Le rôle de l’écrivain engagé Aragon, Préface des Yeux d’Elsa Bilan à noter: On appelle « engagement » l’attitude qui consiste à mettre son oeuvre au service d’une cause, à prendre position. La littérature engagée a pour mission d’exprimer les préoccupations de son époque et de guider les hommes vers la liberté d’agir et de penser.
II- De la recherche des arguments à leur expression poétique Colle cette image au centre de ta feuille Réalisons une affiche sur le thème du travail des enfants Décris l’image et imagine un slogan qui figurera en haut de ton affiche.
II- De la recherche des arguments à leur expression poétique Enfin, à partir de ces premières impressions, écris une strophe de 4 alexandrins pour dénoncer le travail des enfants. Lis attentivement ce texte tiré des Clés de L’actualité. Souligne les phrases ou chiffres qui te semblent les plus parlants. Recopie ces données autour de ton affiche.
III- Melancholia, de Victor Hugo
III- Melancholia, de Victor Hugo Où vont tous ces enfants ... Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ? Ces filles de huit ans qu’on voit cheminer seules ? Ils s’en vont travailler quinze heures sous des meules Ils vont, de l’aube au soir, faire éternellement Dans la même prison le même mouvement. Accroupis sous les dents d’une machine sombre, Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l’ombre, Innocents dans un bagne, anges dans un enfer, Ils travaillent. Tout est d’airain, tout est de fer. Jamais on ne s’arrête et jamais on ne joue. Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue. Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las. Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas ! Ils semblent dire à Dieu : - Petits comme nous sommes, Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! Ô servitude infâme imposée à l’enfant ! Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant Défait ce qu’a fait Dieu ; qui tue, oeuvre insensée, La beauté sur les fronts, dans les coeurs la pensée, Et qui ferait - c’est là son fruit le plus certain ! - D’Apollon un bossu, de Voltaire un crétin ! Travail mauvais qui prend l’âge tendre en sa serre, Qui produit la richesse en créant la misère, Qui se sert d’un enfant ainsi que d’un outil ! Progrès dont on demande : Où va-t-il ? que veut-il ? Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme, Une âme à la machine et la retire à l’homme ! Que ce travail, haï des mères, soit maudit ! Maudit comme le vice où l’on s’abâtardit, Maudit comme l’opprobre et comme le blasphème ! Ô Dieu ! qu’il soit maudit au nom du travail même, Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux, Qui fait le peuple libre et qui rend l’homme heureux ! Vers 9, Victor Hugo utilise une nouvelle figure de style. Que souligne-t-elle? Interrogations : interpellation du lecteur Démonstratifs : lecteur témoin de la scène qui se déroule devant lui : « qu’on voit » Présent d’habitude redoublé par « de l’aube au soir », « éternellement », la répétition de « même » Métaphore du monstre Antithèse qui souligne l’injustice de la situation et son caractère révoltant → rejet: « ils travaillent » III- Melancholia, de Victor Hugo Quel type de phrase ouvre le poème? Au vers 1, 2 et 3 quel déterminant notez-vous? Vers 4, 5 et 6 quelle est la valeur du présent? Vers 7 et 8 Victor Hugo enchaîne avec une figure de style: laquelle?