Gestion du stress du médecin

Du stress au BOS 1768 : Dr Tissot décrit les méfaits de l’acharnement au travail 1959 : Dr Veil, psychiatre développe le concept d’épuisement professionnel. Années 70 : un psychanalyste, Herbert J. Freudenberger nomme « Burn Out Syndrome » l’état d’épuisement qui atteint les soignants très investis dans une relation difficile avec les toxicomanes.

La levée d’un tabou Les médecins osent parler des effets de leur métier sur leur état de santé Une enquête de la CARMF conclue: 47% des médecins sont prêts à changer de métier 4% iraient vers une activité médicale salariée 25% changeraient de profession 23% choisiraient la retraite anticipé Plusieurs statistiques sont concordantes: => Le stress touche un médecin sur deux => Les médecins sont 2 fois plus déprimés que la population générale (1O à 15%) selon les études. A titre d’exemple, le Conseil de l’Ordre du Vaucluse a relevé 11 suicides sur 21 décès de confrères en activité

Le Burn Out Syndrome du médecin Causes du stress indiquées par les médecins: => 82% contraintes administratives => 70% la paperasse => 63% le téléphone => 56% la perturbation de la vie privée => 50% l’encadrement et les conditions d’exercice L’organisation matérielle est mise en avant dans ce sondage, mais le médecin aurait-il du mal à parler de lui, à nier sa fatigue, à refuser l’idée même de la maladie?

Les causes du stress du médecin sont en fait plus complexes: => changement des mentalités: le malade est devenu patient puis usager de droit parfois revendicatif, non respectueux… => privation de la liberté d’exercice: encadrement des pathologies et des prescriptions obligations diverses: télétransmission, gardes,FMC,… nécessité de justifier ses prescriptions temps des soins diminué au profit de tâches administratives multiplication des directives administratives non reconnaissance de son travail, retard aux revalorisations tarifaires, augmentation des charges => désenchantement face à la réalité: la faculté ne nous a pas préparé au tête à tête avec la souffrance, la mort. A l’hôpital les décisions sont collégiales. => trouver en permanence la distance émotionnelle est un art fatigant => remise en question permanente des acquis => isolement du médecin qui prend des décisions lourdes de conséquences

Facteurs favorisant le BOS Abnégation et altruisme dangereux Le médecin s’efface, se dépasse, résiste à la fatigue, à la maladie, à l’épuisement Il est pénalisé par une conscience professionnelle poussée Habitué à prendre des décisions seul, il a des difficultés à déléguer Le principal ennemi du médecin, c’est lui-même Il se met en danger en dédaignant les signaux d’alarme, niant la fatigue, s’interdisant toute plainte, ne s’avouant ni vaincu, ni malade, muet et sourd à lui-même, il ne demande ni aide, ni soin. Pudeur, obstination, culpabilité, il ne peut et ne veut pas trahir son image.

Savoir reconnaître les signes d’alarme: Perturbations du médecin: => accumulation des papiers et des problèmes matériels => accidents domestiques, de voiture… => hyperactivité compensatrice => somatisations: asthénie, céphalées, douleurs du rachis, digestives… => tr. psychiques: tr. du sommeil, démotivation, anxiété, baisse de l’estime de soi, sentiment d’impuissance… => troubles cognitifs: mémoire, vigilance, attention => hypersensibilité => conduites addictives: tabac, alcool, drogues dures => partir au travail avec réticence Perturbation de la relation médecin malade : attitudes cyniques, de défiance, rapports impersonnels, déshumanisés, mécaniques, d’intolérance, d’exaspération, ou à l’inverse de toute puissance. Perturbation des relations familiales: conflits, éloignement, ruptures, divorce…

Réagir Quelle distance établir pour apporter l’aide tout en étant respectueux de la personne et ne pas se consumer soi-même ? Remettre en question son organisation du travail Déléguer des tâches administratives, du courrier: secrétaire, standart téléphonique Meilleure gestion des dossiers: informatisation, automatisation des tâches (résultats labo…) Diminuer le nombre d’heures ou de jours de travail, le nombre de visites Consultations sur RDV Eloignement cabinet – domicile Faire une coupure : entre 12 et 14H. Pas de travail professionnel à la maison (téléphone, paperasse…) Organiser la permanence des soins et les gardes de nuit Rompre l’isolement propre à l’exercice => S’associer Réunions de FMC Parler avec ses associés Discussions sur des forums internet Groupe de parole type Balint Réunions conviviales de labo, d’association (réunion culturelle) Faire le deuil d’une certaine médecine

Séparer vie professionnelle - vie privée Lever le nez du guidon Il y a une vie en dehors de la médecine Tenir compte du regard, des remarques de l’entourage qui ne sont jamais anodines Où en est notre vie familiale ? => Passer du temps en famille: femme, enfants, mais aussi parents Savoir de déconnecter de la médecine, se défouler autrement que par le travail Voir ses amis vie associative, bénévolat vie culturelle Sport Hobbies => Rester vigilant sur l’équilibre travail – repos, loisirs…

Discussion: « …Soyons fous lâchons nous… »