AVEC MARIJO

BRANCION

X X BRANCION Pour mieux vous situer…

Presque tous les petits villages du sud de la Bourgogne méritent un arrêt : tous possèdent des demeures plusieurs fois centenaires, de magnifiques églises romanes d’une grande simplicité et ils témoignent d’une longue histoire. Je ne résisterai donc pas à faire d’abord un très léger détour par Chapaize, presqu’un hameau puisqu’il n’a que 159 habitants (du moins en 1999).

Jouxtant une maison du village, cette charmante petite tour…

L’église de Chapaize est l’une des premières construites sous l’impulsion de l’abbaye de Cluny, installée non loin de là. Le début des travaux se situe entre 1023 et C’est l’époque préromane. C’est déjà l’élégance, la sérénité et l’harmonie du roman! Les murs ont 99 cm d’épaisseur! Les énormes piliers d’une extrême simplicité, aux lignes très pures et la coupole sur trompes, de forme octogonale, sont saisissants. François Mitterrand était l’un des admirateurs et il a même visité cette église en compagnie de Monsieur Gorbatchev et de son épouse, en 1995…

À remarquer sur la façade, la présence de 11 arcs. Dans la symbolique des nombres, c’est le moment où arrivé à la perfection, l’esprit revient à l’Esprit… Le clocher a 35 mètres de hauteur. Il possède deux étages de fenêtres jumelées. Il est décoré de bandes lombardes, ces barres verticales de très faibles saillies, répétées à intervalles réguliers, que l’on retrouve sur des façades de tours ou d’absides. Une série d’arcs délimite les étages.

On peut remarquer une maison à galerie, caractéristique de la région mâconnaise.

Ces piliers massifs que l’on retrouve dans le narthex de l’abbaye de Tournus, de la même époque, mesurent 4 m.80 de circonférence!

Martailly-lès-Brancion, le bourg que l’on connaît davantage sous son nom de Brancion, est encore plus petit que le précédent. En 1962, on dénombrait 187 habitants, alors qu’en 1999, il n’en restait que 139! Cependant, la revitalisation entreprise, tant au château qu’au village, contribue à lui redonner vie et lui attire bon nombre de visiteurs. L’Association « La mémoire médiévale » qui existe depuis 1972, a signé un bail emphytéotique de 50 ans, avec le propriétaire du donjon,pour assumer la restauration, la mise en valeur et la gestion du site.

L’approche laisse croire à une demeure en parfait état!

Du Xe au XIVe siècle, c’est la plus importante place forte de la Bourgogne du sud. Elle constitue un magnifique exemple de l’architecture militaire du Moyen Âge avec trois enceintes fortifiées. Un mur en arête de poisson donne une idée de la construction avant le XIe siècle.

C A A D B LE CHÂTEAU A : ENTRÉE B : HALLE C :ÉGLISE D : MAISON DE BEAUFORT E : DONJON F : MAISON DE BEAUJEU EF Les trois enceintes du château sont encore bien visibles.

C’est par cette double porte que l’on pénètre dans le village fortifié, à proximité immédiate de la première enceinte du château.

En entrant, on remarque, sur la droite, l’ancienne hostellerie qui remonte au XVe siècle.

La halle du XIVe siècle… … et sa charpente de châtaignier.

Dans une charte de l’Abbaye de Cluny, il est fait mention d’une église à Brancion, en 964. L’église actuelle fut construite sur son emplacement au XIIe siècle. Elle possède une série de fresques magnifiques, datant de l’époque moyenâgeuse,. Elles ont été presque toutes déposées pour restauration.

^Murs de pierres et toit de lauses donnent à l’ensemble un aspect d’une grande pureté…

Rare fresque encore en place: la mise au tombeau d’une sainte religieuse. Gisant de Jocerand IV de Brancion

Il semble que la Seigneurie aurait été fondée au temps des Burgondes. Elle est antérieure au VIIe siècle (il existe une charte authentifiée du Ve siècle). Durant trois siècles, elle fut le bastion imprenable de la famille de Brancion, dont le surnom était « Gros ». Batailleurs et pillards, ils eurent aussi des démêlés avec l’Abbaye de Cluny. Au XIIe siècle ils s’amendent et Jocerand de Brancion s’engage dans la Croisade aux côtés de Saint-Louis. Il meurt à la bataille de Mansourah, en 1250, selon ce que relate Joinville. Un gisant rappelle sa mémoire dans l’église Saint-Pierre.

Maison de Beaufort (XIIe – XVe siècles)

En 1259, le douzième comte de Brancion, ruiné par les dépenses entraînées par les Croisades, vend ses terres au Duc de Bourgogne. Pour plus de deux siècles, Brancion devient Châtellenie ducale. C’est en 1477, qu’elle devient propriété de la couronne de France. Vers la fin du XVIe siècle, sous l’impulsion de Jean de Saulx –Tavannes, pendant les guerres de religion, le château devient l’un des plus forts points de résistance de la Ligue catholique, mais il tombe en 1594, après une valeureuse résistance aux troupes royales qui le saccagent.

Maison de Beaufort et meurtrière. On remarque l’épaisseur des murs de la tour construite au XIIIe siècle. XIIe – XVe siècles

L’entrée du logis de Beaujeu XIIIe – XVe siècles Le donjon, lui, a été érigé au XIIe siècle.

Fenêtres aux baies tréflées du logis de Beaujeu et traces d’une haute cheminée.

Vestiges dans le logis. Adjacente se trouvait une plus petite salle.

Le donjon comprenait un rez-de-chaussée aveugle et trois autres étages. L’un d’eux était occupé par le « retrait », la chambre du Seigneur. Jusqu’au XVIe siècle, il était surmonté de créneaux et d’un toit pointu. Maintenant, une terrasse y a été aménagée, permettant une large vue sur l’environnement..

La famille « Gros » avait pour devise : « Au plus fort de la mêlée » et leur blason se définissait « d’Azur à trois fasces ondées d’or » Dans le « retrait », cheminée d’époque et peinture murale datant du XIXe siècle

Le donjon et sa terrasse.

Le château fut acquis par le Comte de Murad de Saint-Romain, en Depuis, il est resté propriété de la même famille qui s’est fait un devoir de le maintenir et de le restaurer pour conserver ce patrimoine jusqu’à ce qu’une Association prenne la relève..

Musique : Dance à la cour des Ducs de Bourgogne De Tristo (Frottole) Informations : Sur place, Wikipédia Photos, conception et réalisation : Marie-Josèphe Farizy-Chaussé Avril 2008

AU REVOIR

Désormais, seuls les corbeaux hantent le vieux donjon!