Les Premières Peuples
Le Mode de vie des peuples autochtones La majorité des peuples autochtones du Canada vivaient de la chasse et de la cueillette. Il s'agit d'un mode de vie qui favorisait un usage intensif des ressources naturelles et, par le fait même, un déplacement perpétuel des collectivités afin de trouver de nouveaux territoires à exploiter.
Les sociétés sédentaires Cependant, deux régions semblent avoir davantage développé des sociétés sédentaires: c'est celle de la côte du Pacifique(aujourd'hui la Colombie-Britannique) et celle du sud de l'Ontario, plus précisément dans la région des Grands Lacs.
Pourquoi? La première était certainement la plus peuplée en raison de l'abondance des ressources de l'océan Pacifique (pêche) et des forêts humides. Avant l'arrivée des Européens, c'était la zone la plus densément peuplée du Canada, probablement la moitié de la population autochtone du pays. Quant à la région du sud de l'Ontario, son climat et son sol fertile favorisaient davantage l'agriculture (surtout le maïs, la courge et le haricot).
Les groupes autochtones Avant l'invasion européenne, on estime que sept principaux groupes autochtones constituaient l'essentiel de la population du Canada: Les Inuits - Arctique et nord du Canada (Yukon, Territoires du Nord-Ouest et Nunavut), mais aussi le Labrador et le Québec (Côte-Nord) Les Béothuks - Terre-Neuve Les Algonkiens - des Maritimes aux Rocheuses Les Iroquoiens - région des lacs Champlain, Ontario, Simcoe et Huron Les Sioux - Sud-ouest des lacs Winnipeg et Manitoba Les Indiens de la côte du Pacifique Alaska, Yukon, Colombie-Britannique Les Indiens de la Cordillère: sud de la Colombie-Britannique et Rocheuses
Les régions côtières du Pacifique Dans les régions côtières du Pacifique (Colombie-Britannique), les Tlinkit, Haïda, Tsimshians, Kwakiutl, Bella Coola, Nootka et Salish édifièrent des villages permanents le long des côtes et des voies navigables. Ces peuples vivaient de la pêche et habitaient de grandes maisons de bois, parfois entourées de terrassements défensifs. Ils furent, durant plusieurs siècles, les plus grands commerçants du Canada indigène. Afin de se déplacer en mer, ces peuples de la côte construisaient des canots plus grands et plus finement travaillés que chez tout autre groupe autochtone. La population totale devait dépasser les 100 000 habitants.
Les Prairies Dans les Prairies (Alberta, Saskatchewan et Manitoba) des tribus nomades, par exemple les Nepissingues, Ojibwés, Cris, Sioux, Assiniboines et autres Amérindiens des Plaines, vivaient de cueillette et de la chasse aux bisons, et s'installaient parfois dans des villages temporaires. Bien avant d'acquérir des chevaux et des armes à feu, ces Amérindiens des Plaines étaient de remarquables chasseurs de bison, à l'exclusion de presque tout autre gibier, l'abondance étonnante de ces bêtes écartant tout danger de pénurie. Avant la colonisation européenne (au début des années 1800), près de 33 000 autochtones vivaient sur le territoire actuel des Prairies.
Les Grands Lacs Quant à la région des Grands Lacs (Ontario), elle constituait le royaume des Algonkiens et des Iroquoiens. Parmi les Iroquoiens, on distinguait les Hurons, les Iroquois, les Pétuns et les Neutres. Les Hurons — « Wyandots » de leur vrai nom (ce qui signifie « peuple insulaire » — vivaient à l'extrémité sud-est du lac du même nom (Huron), ainsi qu'au carrefour nord-sud des réseaux commerciaux qui parcouraient l'Amérique du Nord autochtone; ils occupaient un territoire d'environ 2300 kilomètres carrés, une région jadis appelée Huronie. Ils échangeaient des produits agricoles contre du gibier. Parce qu'ils étaient sédentaires, l'organisation sociale des Iroquoiens paraissait plus structurée que chez les Algonkiens.
Confédération Iroguoise ou Confédération des Cinq Nations Au sud et à l'est du lac Ontario, les Iroquois des Cinq Nations (les Tsonnontouans ou Sénécas, les Goyogouins ou Cayugas, les Onontagués ou Onondagas, les Onneiouts ou Oneidas, les Agniers pour les Français ou Mohawks pour les Anglais), qui devinrent plus tard les Six Nations, contrôlaient les principales routes reliant la côte est et l'intérieur du pays. À son apogée, l'ensemble des Cinq Nations occupait un vaste territoire bordant les lacs Ontario, Huron et Érié, et situé dans les actuels États de New York et de Pennsylvanie et le sud de l'Ontario et du Québec.
Les « langues de serpent »), Les Iroquois (mot provenant de Irinakhoiw, un surnom donné par leurs ennemis et signifiant « langues de serpent »), l'un des peuples appelés « Indiens des bois », vivaient dans des villages pouvant compter jusqu'à 2000 habitants. Mais les Iroquois se désignaient eux-mêmes Hodénosauni, ce qui signifie « peuplades des longues habitations » parce qu'ils habitaient tous dans de longues habitations (en anglais : « long houses ») pouvant abriter de six à huit familles.
Considérés comme les plus terribles guerriers d'Amérique, les Iroquois réussirent à liquider la Huronie en 1649. Dès 1600, des tribus indiennes de l'État de New York fondèrent la Confédération iroquoise dite « Confédération des Cinq Nations » (ou Haudénosauni)
Ensuite, Confédération des Six Nations La nation tuscarora adhérera à la Confédération en 1722, qui portera le nom de « Confédération des Six Nations ». Les Six Nations étaient liées entre elles par une constitution commune appelée Gayanashagowa ou « grande loi de l'Unité ». Les Hurons deviendront les plus fidèles alliés des Français, mais cette alliance ne dura pas longtemps : elle commença en 1615 avec Samuel de Champlain et prit fin en 1649 avec la dispersion de nation huronne par les Cinq Nations iroquoises. En 1740, on n'enregistrait que 400 à 1000 individus et en 1829 la communauté ne comptait plus que 179 personnes.
Les Algonkiens Les Algonkiens occupaient une grande partie du Canada actuel, principalement des terres riches en gibier, le Bouclier canadien et les Appalaches. Ils comprenaient les Algonquins, les Micmacs, les Abénaquis (Abénakis), les Malécites, les Montagnais (Innus), les Naskapis, les Outaouais, les Nepissingues, les Ojibwés, les Cris et les Indiens des Prairies. Les Micmacs, Malécites et Naskapis vivaient dans l'est, alors que les Indiens des Plaines habitaient l'Alberta. Les Algonkiens étaient essentiellement des nomades, habitaient dans des wigwams (tentes) et vivaient de la chasse (orignal, caribou, chevreuil, castor et lièvre) et de la pêche, puis complétaient leur alimentation en fruits divers.
La vallée du Saint-Laurent Dans la vallée du Saint-Laurent (Québec), on trouvait au nord-est des Algonkiens: Abénakis, Naskapis, Cris, Algonquins, Micmacs (ou Mi'kmaq), Montagnais (Innus) et Malécites. Les Abénakis se retrouvaient encore plus nombreux en Nouvelle-Angleterre; on comptait également des Malécites et des Micmacs dans les Maritimes.
Terre-Neuve Le long des côtes de Terre-Neuve, les premiers habitants de l'île furent les Béothuks (aujourd'hui disparus), un peuple algonkien qui vivait dans des tentes au cours de la saison d'été et dans des habitations creusées une fois l'hiver arrivé. Les Béothuks comptaient une petite population estimée entre entre 1000 et 2000 habitants. Vivant sur le littoral, ils pêchaient et chassaient les animaux marins. Dans l'île, on comptait aussi des groupes de Naskapis et des Montagnais (aujourd'hui Innu) ainsi que des Micmacs. Au Labrador, comme dans le Nord, vivaient des Inuits et des Micmacs.
Le Grand Nord Le Grand Nord abritait la population inuite du Canada. Les Dorset s'étaient installés dans l'Arctique avant les Inuits qui les déplacèrent. Il y a encore quelques décennies, les Inuits étaient appelés « Esquimaux » (Eskimos) par certaines tribus ainsi que par les Européens. Peu flatteur — le terme signifiant « mangeurs de viande crue » —, le mot Eskimaux/Eskimo fut remplacé par Inuit.
Détails Uniques Ces autochtones des régions froides étaient avant tout des chasseurs de gros gibier (baleine, béluga, phoque, morse, ours polaire) lors de la belle saison et entreposaient leur nourriture l'hiver dans des abris permanents faits de pierre et de tourbe séchée, mais habitaient dans des tentes recouvertes de peaux de phoque ou de caribou.
Des Camps d’Hiver Dans la toundra, ils chassaient le caribou, l'ours brun et le boeuf musqué. Les Inuits comptaient des communautés composées généralement de 500 à 1000 personnes, qui se rassemblaient pendant une brève période dans des camps d'hiver. De plus petites bandes variant de deux à cinq familles formaient la principale unité sociale pendant le reste de l'année. Dans l'esprit des Européens, la maison d'hiver (appelée igloo) est restée l'une des manifestations les plus célèbres de la vie des Inuits. Néanmoins, dans le Nord-Ouest ainsi que sur le littoral du Labrador, ils se construisaient aussi des structures de bois, à moitié sous terre et couverte de planches ou de mottes de terre glacée.