Cours 8 – La lutte à la drogue (1)

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Transcription de la présentation:

Cours 8 – La lutte à la drogue (1) Rémi Boivin CRI 3341S 1er novembre 2011

L’offre et la demande Concepts économiques L’idéal, c’est que l’offre = la demande Pour les drogues, L’offre = trafic La demande = consommation Quel type d’intervention est préférable?

Le coût de l’abus de substances But : estimer les coûts directs et indirects de l’abus de substances N’inclut pas les coûts de la consommation Résultats principaux de Rehm et al. (2006) : L’abus de tabac et l’abus d’alcool coûtent très cher aux contribuables canadiens : environ 30 milliards en dépenses diverses. L’abus de substances illégales coûte environ 8 milliards, soit 262$ par contribuable canadien.

Le coût de l’abus de substances Quels sont les coûts sociaux de l’abus de substances? Des décès prématurés Des soins de santé, hospitalisations, prescriptions, etc. (1,1 milliard) Le recours au système judiciaire : police (1,4 milliard), la cour (331 millions), les services correctionnels (573 millions) La prévention et la recherche : 16,5 millions. Pas cher… Autres coûts directs : feu, accidents routiers, etc. (79 millions) Coût indirect : ex : baisse de la productivité au travail

LE CONTRÔLE DES DROGUES ILLÉGALES Budget américain Et l’emprisonnement?

MOYENS DE CONTRÔLE Part du principe qu’il faut faire quelque chose pour contrôler les drogues illégales. Axes d’intervention : Prévention Répression Réduction des méfaits Décriminalisation Légalisation Cours 1 Cours 2

La prévention de la consommation

La prévention C’est le moyen le plus direct d’influencer la consommation. Vise souvent des substances spécifiques S’adresse surtout aux jeunes Message adressé à une population spécifique ou à la population générale

Moyens de préventions Stratégies d’apprentissage : Améliorer les connaissances des jeunes Les inciter à réfléchir et à développer des attitudes négatives face aux drogues Exemple : Parlons drogues Stratégies liées aux valeurs : Postule que des facteurs intrinsèques favorisent la consommation Souhaite associer la consommation aux valeurs de la personne (La drogue, c’est mal!)

Moyens de préventions (suite) Stratégies misant sur la peur (dissuasion) Publicités-chocs Assez peu nuancées Mise sur les émotions Stratégies misant sur les pairs Type 1 : pousser les jeunes à dire non Type 2 : développer les habiletés interpersonnelles La pression des pairs est un facteur crucial pour l’initiation aux drogues

Moyens de préventions (suite) Le développement d’activités extrascolaires Un jeune occupé n’a pas le temps de faire des mauvais coups… Atteint aussi les objectifs des autres stratégies La plupart des programmes sont difficiles à classer Plusieurs objectifs, plusieurs moyens Est-ce que ça marche? Les pairs ont une influence majeure Ça ne peut pas faire de mal… Vraiment?

La prohibition-répression

Qu’est-ce que la prohibition? La production, la vente, l’achat et l’usage sont formellement interdits Techniquement, la plupart des drogues illégales font l’objet d’une restriction (Naylor, 2003). Ex : cannabis à usage médical. Les drogues illégales coûtent plus cher que leur contrepartie légale (Miron, 2003) 2-4 fois plus pour la cocaïne 6-19 fois plus pour l’héroïne La prohibition/restriction est déterminée par le législateur

Qu’est-ce que la répression? C’est l’instrument mis en place pour faire respecter la prohibition. Désigne l’ensemble des moyens utilisés pour contraindre à respecter les lois Police Douanes Armée Prend la forme de saisies, d’arrestations, de destruction, etc. Le but ultime est la réduction de la consommation

La guerre à la drogue États-Unis, 1971-… Expression qui désigne bien la position des États-Unis : L’élimination de tout usage de drogues résoudra tous les problèmes.

des consommateurs et des trafiquants Comment ça fonctionne? Répression Risques Offre Disponibilité Prix Pureté Dissuasion des consommateurs et des trafiquants Consommation

Moyens de répression Arrestations de consommateurs pour possession Mise sur l’effet dissuasif Ne règle pas le problème de l’offre Impact limité sur les toxicomanes dépendants Incohérent avec la vision du toxicomane malade La répression à différents niveaux de trafic Production Transit/importation Vente de détail

La répression de la production Dans les pays sources : Saisies massives Éradication des cultures Développement de cultures alternatives Grandes enquête et démantèlement des cartels Empêcher l’importation des précurseurs Est-ce que ça marche? Saisie de 50 kg d’héroïne à Vancouver : aucun impact Les Talibans et la pénurie d’héroïne en Australie La culture du riz en Birmanie (Chin, 2009) L’arrestation des frères Orejuela à Cali, Colombie

La répression du trafic Saisies massives Renforcement des mesures de sécurité Visibilité Généralement, ces stratégies sont utilisées conjointement pour rendre difficile l’importation dans un pays consommateur (ex : USA) Est-ce que ça marche? Parfois… Surtout susceptible de forcer les trafiquants à changer leurs méthodes (ailleurs et autrement)

La répression du commerce de détail Arrestations des revendeurs Crackdowns (visibilité, risques élevés, temporaire) Patrouilles intenses Survient souvent quand le trafic cause d’autres désordres Est-ce que ça marche? La vidéosurveillance (encore…) Le crackdown de Cartierville L’opération Motel

En résumé : est-ce que ça marche? Répression – risques Risques – dissuasion des clients Risques – dissuasion des trafiquants Répression – prix Répression – pureté Répression – disponibilité Prix élevé – consommation Pureté faible – consommation Répression - consommation

Les effets négatifs de la prohibition Violence systémique Gains importants + absence de recours formels = violence Organisation de la criminalité Des groupes et des individus s’enrichissent et accumulent du pouvoir Risques d’empoisonnement, d’allergie et de victimisation pour les consommateurs Ne savent pas ce qu’ils prennent Ne consomment pas dans des conditions optimales À la merci des trafiquants

Peut-on faire mieux? À suivre…