Programmation financière Dr Babacar Sène Enseignant chercheur FASEG Deuxième partie Programmation financière Dr Babacar Sène Enseignant chercheur FASEG
La méthode FMI pour l’élaboration des programmes financiers
Définition Cadre macro-économique qui traduit le programme négocié avec le FMI stabilisation Réformes Croissance ? Lutte contre la pauvreté ? Durée : trois ans, dont une première année approfondie (TOFE et BP bouclés)
Un préalable : le taux de change La programmation financière a été pensée dans un cadre de taux de change fixes. Le taux de change (et le régime de change) importe : compétitivité (TCER), inflation, etc. Du point de vue technique, on supposera que le taux de change n’est pas modifié pour l’année de projection.
Éléments de base Trois objectifs : croissance, inflation et réserves de change (AEN) Une relation de comportement fondamentale : la loi quantitative de la monnaie Des variables endogènes : le niveau du financement extérieur
Programmation financière FMI Objectifs : Croissance Inflation Réserves ou avoirs extérieurs nets (AEN, en mois d ’importations) On fixe pour ces variables des valeurs (exogènes) qui sont « réalistes » (croissance, inflation) ou un but à atteindre (AEN), mais on peut les modifier en fonction des résultats de la projection (itérations)
Programmation financière : cadre logique Croissance du PIB (réelle) Croissance PIB (valeur) Croissance M2 Inflation (déflateur) Crédit intérieur Objectif AEN CREDECO PNG Financement extérieur (net) TOFE BP
Croissance 1 Approche monétariste : La croissance dépend des facteurs de production, et de leur efficacité la croissance ne dépend pas de la demande Elle est considérée comme un objectif, mais le processus est itératif : on fixe une valeur de départ, quitte à la réviser ensuite
Croissance 2 Faute de données sur les quantités de facteurs, on peut se référer à la croissance passée Mais il faut tenir compte de l’impact des réformes en cours
Inflation L’inflation nuit à la croissance, et peut avoir un impact négatif sur la compétitivité et sur les recettes publiques Il faut la maintenir à un niveau « faible » (2 % ?), mais cela dépend du niveau avant le programme On assimile souvent en pratique inflation et déflateur du PIB
Avoirs Extérieurs Nets (AEN) Les pays (en fait les banques centrales) doivent conserver un niveau minimal d’AEN pour pouvoir toujours faire face à la demande de devises Le FMI utilise une norme : le mois d’importation en biens et services L’objectif d’AEN est fixé en mois d’importations (3 mois ?)
Modélisation du Programme Modèle de base est celui de Polak qui s’inspire de l’approche monétaire de la balance des paiements : Modèle qui s’inspire de l’approche monétaire de la BP.(FMI intervenait dans la BP pour aider) BP: retrace l’ensemble des transactions avec le reste du monde. Relations du modèles
Les relations du modèle ΔMs = ΔL + ΔR (1) ΔR = X - α Y + ΔF (2) 0 < α < 1 ΔMd = υ-1 ΔY, υ > 0 (3) Δ Ms = Δ Md (4) Bilan BC Or monetaire Reserves monetaire, reserves + DIT Position nette du gouvernement Credit aux banques = refinancement Crédit à l’économies Base monetaire =billets et pieces + reserves obligataires Monnaie centrale 4 relations S=offre (1)Represente le bilan consolidé : Offre de monnaie= variation + variation des réserves ΔL=situation monétaire Situation monetaire: fusion des bilans Bcentrale et Bilan Banque commerciale Actif: réserves de devises Passif:
Les relations du modèle ΔMs = ΔL + ΔR (1) ΔR = X - α Y + ΔF (2) 0 < α < 1 ΔMd = υ-1 ΔY, υ > 0 (3) Δ Ms = Δ Md (4) Bilan BC Reserves monetaire, reserves + DIT Position nette du gouvernement (PNG) Credit aux banques = refinancement Crédit à l’économies Base monetaire =billets et pieces + reserves obligataires Monnaie centrale 4 relations S=offre (1)Represente le bilan consolidé : Offre de monnaie= variation + variation des réserves ΔL=situation monétaire Situation monetaire: Actif: réserves de devises Passif:
Les relations du modèle ΔMs = ΔL + ΔR (1) ΔR = X - α Y + ΔF (2) 0 < α < 1 ΔMd = υ-1 ΔY, υ > 0 (3) Δ Ms = Δ Md (4) Situation monetaire Contrepartie de la masse monetaire Or monetaire devises+ Position nette du gouvernement vis-à-vis du systemes bancaires (Bcent, Banc com) Crédit à l’économies Billets et pièces Dépôt à vue Dépôt à termes (quasi monnaie) 4 relations S=offre (1)Represente le bilan consolidé : Offre de monnaie= variation des prets accordées + variation des réserves ΔL=situation monétaire ΔR = X - α Y + ΔF (2) =balance des paiements (approche monetaire) X=exportation Y=importation F=Flux de capitaux Plus on a tendance à importer cela diminue la balance commerciale Alpha : peut être la propension moyenne à importer (3): contrôle la demande de monnaie Demande de monnaie depend du revenu (4): l’equilibre sur le marché de monnaie Masse monétaires, Agregat monétaires
Tableau I : Structure du modèle de Polak Variables Définition Objectif ΔR Variation des réserves officielles de change Endogènes J = αY ΔM ΔY Importations: prod nom La variation de la masse monétaire La variation de la production nominale Exogènes X ΔF Exportations La variation des flux nets de capitaux Instrument de politique économique ΔL La variation du crédit intérieur Paramètres υ α La vitesse de circulation de la monnaie Propension marginale à importer En vert: éléments qui pourrai aider à atteindre l’objectif fixé Instrument de politique économique: faire varié pour voir comment sa variation impact sur la variation des réserves Peut renseigner en cas de problème de BP La variation du crédit intérieur : PNG +crédit à l’economie
Résultats du modèle La principale utilisation du modèle de Polak est d’évaluer les effets des variations du crédit intérieur sur la balance des paiements ou plus précisément ici les réserves officielles de change. En utilisant les relations précédentes, il en résulte que : ΔR = υ-1 ΔY – ΔL (5) FMI Si un pays a un problème de BP il faut regarder la Situation monétaire: crédit intérieur Solution: compresser le crédit intérieur
Impact des chocs de crédit sur la variation des réserves Pour analyser comment les chocs de crédit sont transmis dans ce cadre considérons une augmentation une fois pour toutes de L à la période t = 0 de ΔLo. Le processus d’ajustement s’opère comme suit : La croissance de ΔLo augmente l’offre de monnaie du même montant (équation 1 ).
Suite Ceci entraîne une hausse identique de la demande de monnaie comme l’implique l’équation (4).
SUITE ΔR | t →∞ = - Δlo La baisse cumulée des réserves officielles sur un horizon infini est donc égale à la hausse initiale du crédit intérieur. L’équation (1) implique donc que : ΔMS | t →∞ = 0 Contrôle du credit interieur pour regler les problèmes de BP en augmentant les taux d’interet pour desinteressé les gens au crédit
Suite Cette implication du modèle a été au cœur des programmes de stabilisation préconisés par le FMI. Compression du crédit intérieur pour maîtriser la variation des réserves de devises.
Le modèle unifié FMI – Banque Mondiale Variables objectifs Variables endogènes Variables exogènes et les variables prédéterminées Instruments de politique économique Paramètres - Variation des réserves de change Variation des prix intérieurs Croissance Economique - Variation de la production nominale - variation du crédit au secteur privé - variation des encaisses monétaires - variation de l’indice global des prix - variation des importations - Déficit budgétaire -- exportations - variation des flux nets de capitaux - production réelle à la période précédente - niveau du prix de la période précédente - Variation du crédit intérieur à l’Etat variation du taux de change nominal Dépenses publiques ou Recettes fiscales - vitesse de circulation de la monnaie - part des biens intérieurs dans l’indice des prix à la consommation - Propension marginale à importer - Réponse du crédit au secteur privé à la production - Réponse des importations aux prix relatifs
Approche Pratique de la programmation financière Projection de la situation monétaire Projection du TOFE Projection de la BDP Projection de l’ERE
Loi quantitative de la monnaie (1) Version initiale : en termes de transactions (c’est une identité comptable) MV = PT => M=PT/V M : masse monétaire V : vitesse de circulation de la monnaie P : niveau des prix (ou déflateur) T : montant des transactions Mais on ne connaît pas le montant des transactions P=PIB (on ne connait pas le montant des transactions)
Loi quantitative de la monnaie (2) Version modifiée Mv = Py M : masse monétaire v : vitesse de circulation revenu de la monnaie P : niveau des prix (ou déflateur) y : PIB en volume Hypothèse : v est constant à court terme (ou au moins prévisible)
Loi quantitative de la monnaie (3) Si v = cte, dv/v = 0, donc : dM/M = dy/y + dP/P D’où la règle pratique : la masse monétaire doit croître au même taux que le PIB en valeur (on tient en compte le taux d’inflation et le taux de croissance en volume). Approche monétariste : si la masse monétaire croît plus rapidement, l’inflation dépassera l’objectif dP/P: inflation dM/M : taux de variation monetaire dy/y: taux de croissance réel Exemple: PIB réelle ???? PIB nominal ????
Projection de la situation monétaire Les hypothèses sur y et P donnent Y et donc M Or M = AEN + CREDINT (PNG + CREDEc) =>((M- AEN)/ CREDINT )- CREDEc=PNG M et AEN sont fixés. CREDINT, le montant du crédit intérieur est déterminé par solde. Reste à partager le crédit intérieur en PNG et CREDECO (le crédit à l’économie) Si l’on veut promouvoir le secteur privé, CREDECO doit permettre de financer l’activité du secteur privé. PNG: spécificité au niveau de l’UEMOA : pas de financement direct de la banque centrale. contournement par les banques secondaires avec les emissions des titres et bon de trésor
Projection de la situation monétaire (suite) En pratique, CREDECO est surtout du crédit à court terme, il sert à financer le fonds de roulement des entreprises (privées et publiques). On peut faire l’hypothèse qu’il devrait croître au même taux que le PIB en valeur. On obtient alors la PNG par solde
Critères et repères Afin d’atteindre l’objectif d’AEN, compte tenu des hypothèses sur y et P, le FMI pose des critères qui doivent être respectés. Le niveau du crédit intérieur peut être l’un de ces critères Ou la PNG
Projection du TOFE Hypothèse : il existe un lien entre l’activité économique et les recettes fiscales T = t Y T : montant des impôts et taxes t : taux de pression fiscale (taux apparent) Il faut faire une hypothèse pour t TOFE: Ressources : Recettes fiscales Recettes non fiscales Emplois: Depenses courantes Salaire Traitements Haut du tofe Prêts nets: Interet sur la dtte Transfert Depenses en capital Sur budget local Financement exterieur (dons et endettement) La difference ressources – emplois= solde budgétaire =deficit Deficit base engagement Solde base engagement solde base caisse: arriéré de paiement Bas du tofe: Ressources: Financement interieur Png Marché des capitaux Fmi Financement exterieur (financement sur le marché obligataire international, bilateraux,multilateraux,réechelonnement) G_T=delta M +d D+dD => TOFE
Projection de la pression fiscale On suppose que t = constante s’il n’y a pas de modification du système fiscal En général les recettes budgétaires sont insuffisantes. Il faut donc un programme de réforme de la fiscalité et/ou du dispositif administratif On en déduit la valeur projetée de t
Taux de pression fiscale : complications Le gouvernement agit sur les taux nominaux (taux de la TVA, taux de droits de douane, etc.), et non sur le taux apparent (Taux par lequel il faut multiplier l'assiette fiscale pour obtenir les impôts dus ) Le lien entre taux nominaux et apparent n’est pas simple (exonérations) . Si certains taux sont excessifs, l’évasion fiscale, la contrebande et la corruption peuvent réduire les recettes (courbe de Laffer, « trop d’impôt tue l’impôt ») Principe FMI : élargir la base taxable, réduire les taux nominaux Lien non linéaire qui peut exister entre le taux et les recettes
Le financement Intérieur : on calcule la variation de la PNG (+ FMI, marché financier interne, recettes exceptionnelles, etc.) Extérieur : l’information collectée doit permettre de faire une première estimation du financement disponible, en recueillant l’information auprès des organismes spécialisés.
Financement extérieur Dons Pour projets (= dépenses d’investissements)(hors budget ?) Pour soutien budgétaire (= financement du déficit) Prêts Pour projets (= dépenses d’investissements) Pour soutien budgétaire (= financement du déficit)(dans le budget ?) Traitement de la dette (rééchelonnements, annulations) Club de paris (dette bilaterale publique)=> créanciers publics Club de londres(dette bilaterale prive)=> creanciers privés
Variation des arriérés En pratique, les arriérés doivent être remboursés durant le programme Certains peuvent faire l’objet de financements spécifiques Les variations d’arriérés sont donc négatives (des emplois) ou nulles pendant la durée d’un programme(pas d’arriérés de paiement)
Service prévisionnel de la dette Le service prévisionnel de la dette correspond aux intérêts et au remboursement en capital (amortissement) sur la dette déjà contractée au moment où commence la projection Il peut-être estimé (les valeurs en devises sont connues). Service de la dette= interet (haut du tofe) + amortissement (bas TOFE)
Bouclage du TOFE L’équilibre ressources-emplois permet alors de déterminer par solde le montant des dépenses primaires (hors intérêt) Si ces dépenses sont rigides, il apparaît un gap de financement Si le montant des dépenses obtenu par solde n’est pas réaliste, ou politiquement irréalisable, ou incompatible avec les OMD, il faut reprendre les hypothèses (itération) Idem si le gap n’est pas « finançable » dépenses primaires:depenses courantes Depenses hors interet:consommation publique
Projection de la balance des paiements (BP) Les hypothèses sur le financement extérieur de l’État sont reprises du TOFE, ainsi que les données sur le service de la dette extérieure L’objectif d’AEN nous donne le montant de la variation des AEN (attention : il faut changer de signe) BP: BC-BS=solde des biens et services
Projection de la balance des paiements (BP) (suite) Reste à déterminer pour l’essentiel le financement extérieur privé (y compris les transferts), les exportations et les importations Dans les pays à faible revenu, le financement extérieur privé est réduit. Les financements extérieurs et les transferts privés sont estimés sur la base des tendances passées, ou en faisant des hypothèses particulières
Déterminants des exportations (exogène) Compétitivité prix (taux de change réel) et hors prix (qualité, niches, etc.) Évolution des revenus dans le reste du monde, et dans le pays (?) Matières premières : prix mondial, prix au producteur, quantités produites (« petit pays »), demande mondiale (?)
Détermination des importations (endogène) On peut alors déterminer les importations par solde, pour équilibrer les ressources et les emplois de la BP Si le montant est irréaliste (il devrait progresser plus ou moins comme le PIB en volume, en tenant compte de l’inflation extérieure et du taux de change), il faut reprendre les hypothèses (itérations)
L’équilibre ressources-emplois en biens et services Déjà déterminés : Le PIB Le montant des importations en valeur La consommation finale des administrations publiques Les investissements publics Les exportations en valeur
L’équilibre ressources-emplois en biens et services (suite) A déterminer : La consommation privée L’investissement (FBCF) privé Si l’on ne dispose pas d’information précise, on suppose que la variation des stocks est nulle.
Déterminants des investissements privés Taux d’intérêt (?) ou crédit à l’économie Croissance anticipée de la demande (accélérateur) Rentabilité (perspectives de vente, coût du capital) Programmation à MT (entreprises réalisant des infrastructures)
Bouclage de l’ERE en biens et services On peut alors déterminer la consommation privée (Cp) par solde (pour équilibrer l’ERE en biens et services) Il faut vérifier que la valeur trouvée est réaliste (la consommation devrait varier avec le revenu des ménages, ou leur richesse)
Bouclage du programme Analyse de la cohérence d’ensemble Propositions pour de nouvelles itérations