Jacques Brel La quête Par Nanou etStan
Rêver un impossible rêve Porter le chagrin des départs
Brûler d´une possible fièvre Partir où personne ne part
Aimer jusqu´à la déchirure Aimer, même trop, même mal,
Tenter, sans force et sans armure, D´atteindre l´inaccessible étoile
Peu m´importent mes chances Telle est ma quête, Suivre l´étoile Peu m´importent mes chances Peu m´importe le temps
Et puis lutter toujours Sans questions ni repos Se damner Ma désespérance Et puis lutter toujours Sans questions ni repos Se damner Pour l´or d´un mot d´amour
Je ne sais si je serai ce héros Mais mon cœur serait tranquille Et les villes s´éclabousseraient de bleu Parce qu´un malheureux
Brûle encore, bien qu´ayant tout brûlé Brûle encore, même trop, même mal Pour atteindre à s´en écarteler Pour atteindre l´inaccessible étoile.
Nanou etStan le 11/04/2017 Jacques Brel Issu d'une famille catholique flamande d'industriels (son père, Romain Brel était francophone de souche flamande et sa mère Lisette Van Adorp était bruxelloise), Jacques Romain Georges Brel a été un enfant peu intéressé par l'école, excepté par les cours de français. Avec son frère, Pierre, de 6 ans son aîné, Jacques connaît une éducation austère entre collège catholique et scoutisme. Il écrit à 15 ans de longs poèmes et des nouvelles après avoir dévoré Jules Verne et Jack London puis, à 16 ans, il crée une troupe de théâtre avec quelques copains et écrit lui-même des pièces qu'il joue en amateur au sein de la Franche Cordée (mouvement de jeunesse catholique). Son père le fait entrer dans la cartonnerie familiale « Vanneste & Brel » où il est affecté de 1947 à 1953 au service commercial, travail pour lequel il n'a aucun goût. Il songe très sérieusement à une reconversion, soit en tant qu'éleveur de poules, soit en tant que cordonnier, soit comme chanteur. Il choisit cette dernière voie et écrit n'importe où, n'importe quand. Amateur de musique classique (principalement de Maurice Ravel et de Schubert), il compose ses premières mélodies sur le piano familial et sur sa guitare sans jamais avoir pratiqué la musique auparavant. La chanson La Quête de Jacques Brel est un classique indémodable qui exprime merveilleusement bien la raison d’être La Quête, je la vois comme la quête nietzschéenne du dépassement de soi - on le sent au vocabulaire choisi: "impossible", "inaccessible", "personne", etc... Le protagoniste se sent inadapté ("sans force et sans armure") à la réalisation de ses rêves, mais pense qu'on doit se battre pour ce qu'on veut, peu importe les "bonus" dont on est pourvus ou non ; maladroit ("même trop, même mal" à deux reprises) ; mais même s'il n'y croit plus beaucoup, il refuse d’abandonner, parce que quand on a un but, on se fout des statistiques, on rentre dans le tas ! Il suit son "inaccessible étoile" - dans sa symbolique, ce qui montre le juste chemin, un idéal peut-être indépassable - son Graal -comme le Zaratustra de Nietzsche appelait à la recherche du Surhumain, de la volonté de puissance, du dépassement de soi. Finalement, dans cette quête, le cheminement est aussi important, voire plus, que l'objectif. Je citerai encore Nietzsche : Ce qui est grand dans l'homme c'est qu'il est un pont et non un but : ce que l'on peut aimer dans l'homme, c'est qu'il est une transition et qu'il est un déclin. . Nanou etStan le 11/04/2017