AVEC MARIJO

LE CHÂTEAU DE SULLY

En cours de route, nous nous arrêtons d’abord à Nolay pour y admirer les très belles halles érigées au XIVe siècle. Une magnifique charpente, de châtaignier, soutient une toiture faite en laves calcaires dont le poids atteint 800 kg au m2.

Il est particulièrement impressionnant de penser que cette construction a résisté à tant de siècles…

Et maintenant, dirigeons-nous vers le château de Sully. Au cours des siècles, il a été érigé progressivement par les Seigneurs de Sully, les familles de Montaigu et de Rabutin et, finalement, le logis principal est apparu au XVe siècle. Vers 1570, Gaspard de Saulx Tavannes, grand ami de la Reine Catherine de Médicis, ajouta la très élégante façade d’entrée et le chef-d’œuvre de la Renaissance que constitue la cour d’honneur.

A gauche, les dépendances et ci- dessous, une tour médiévale.

Au milieu du XVIIIe siècle, l’un des héritiers du château, Jean-Baptiste Morey, épousa, à 60 ans, une très jeune femme, sa cousine, Charlotte Le Belin. Lors de son veuvage, Charlotte deviendra l’héritière malgré les contestations de sa belle-famille. Elle épousera, en seconde noce, le jeune médecin de son mari, Jean-Baptiste de Mac-Mahon, issu d’une famille de nobles irlandais, descendants des anciens rois de ce pays.

L’alimentation des douves en eau, est assurée grâce à un ruisseau qui se verse dans le vivier du potager. Un bélier hydraulique permet de garder le niveau constant.

Le Maréchal de Mac- Mahon, petit-fils de la Marquise Charlotte, fut fait premier Duc de Magenta, en 1859, par Napoléon III, après qu’il eut gagné cette bataille. Cette famille reste propriétaire du château. Ce sont des chasseurs. Ils ont reproduit sur la porte d’entrée, dans la cour Renaissance, les objets de leur passion…

Cette cour a conservé sa splendeur. Elle est agrémentée par des orangers centenaires que l’on rentre chaque hiver dans l’orangerie chauffée.

Très beau fronton situé sur la façade principale.

Quelques peintures murales qui, malheureusement, résistent mal aux intempéries, ornent les parois de la cour.

Lors de la Révolution, la Marquise Charlotte resta seule dans son château avec son régisseur, Claude Beaune. Elle réussit à garder Sully car elle y vivait et à cause de son grand âge… Hélas, elle décède avant la fin de la tourmente.. Son régisseur, désirant défendre les intérêts de la famille, tente de cacher le décès et dépose le corps dans une auge de bois qu’il a rempli d’eau-de-vie! Cependant, la rumeur du décès alerte les révolutionnaires qui se présentent au château. Claude Beaune déclare qu’elle est bien vivante, mais très malade. Il dit aller vérifier si elle peut les recevoir. Il la sort de l’alcool, la met dans son lit, avec une charlotte sur la tête, et tire les rideaux. Les visiteurs qui n’auront qu’entrevu la silhouette, repartiront en jugeant qu’elle n’est pas malade mais ivre-morte à cause de l’odeur…

Cette façade date d’environ 1740, mais le majestueux escalier et la terrasse ont été ajoutés au XIXe siècle.

Le château peut s’enorgueillir d’avoir abrité l’un des Présidents de la république française… En effet, le maréchal Maurice de Mac Mahon, petit-fils de la Marquise Charlotte, né au château, fut le premier Président élu de la IIIe République, de 1873 à Le troisième Duc de Magenta, du même nom, s’est montré digne de son ancêtre, puisqu’en 1942, il prit la tête d’un groupe de résistants, appelé par les Nazis l’Arche de Noé à cause des noms d’animaux utilisés comme pseudonymes. Ce groupe faisait partie du Réseau Alliance, l’un des plus importants réseaux de renseignements de la deuxième guerre mondiale. Il était dirigé par une femme, Marie-Madeleine Fourcade. Trahis par un membre, plus de 400 résistants furent déportés et assassinés dans des camps de concentration.

Dans le sous-bois du parc, le lavoir, aux parois harmonieusement décorées selon un style polonais…

Dans ce lavoir, on peut observer les lessiveuses métalliques qui servaient à faire bouillir le linge.

Et, non loin, la butte abritant la glacière…

La chapelle médiévale, érigée au tournant des XIIe et XIIIe siècles, est intégrée au cimetière du village.

Musique : Sir Paul Mc Cartney’s Liverpool Oratorio suite - March Documentation prise sur place Photos, conception et réalisation : Marie-Josèphe Farizy-Chaussé 2007

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