Le piégeage au Québec ©Jean-Claude Racine ©Gaétan Gauthier ©Serge Larivière
Plan de la présentation Mise en contexte du piégeage Territoire couvert par les terrains de piégeage à droits exclusifs Les espèces trappées Les bienfaits du piégeage Statistiques économiques Évènement important pour les trappeurs Enjeux actuels et préoccupations Le cas de la réserve faunique des Laurentides
Mise en contexte du piégeage Définition du piégeage: Activité qui consiste à attraper des animaux sauvages, dans leur habitat naturel, à l'aide de pièges spécialement conçus dans le but de commercialiser leur fourrure (Grand dictionnaire terminologique, avril 2011). Pour pratiquer l’activité de piégeage, il faut: Détenir un certificat de piégeage (formation offerte par la FTGQ) Se procurer un permis de piégeage annuellement Respecter la réglementation en vigueur relative au piégeage: Saison de trappe par unité de gestion des animaux à fourrure (UGAF) et par espèce Quotas à respecter pour certaines espèces (ours noir et lynx) Utiliser les pièges certifiés « sans cruauté » afin d’assurer une mort rapide à l’animal ou de l’empêcher de s’infliger inutilement des blessures Obligation de transiger au moins cinq espèces 15 fourrures non apprêtées par année provenant d’au moins 5 espèces d’animaux à fourrure différentes piégées sur le territoire décrit dans leur bail
Mise en contexte du piégeage Au Québec: Près de 27 000 personnes détiennent un certificat de piégeage En 2009, on dénombre 7 200 piégeurs actifs au Québec (60 000 au Canada) Le piégeage peut être pratiqué: Sur le territoire privé (avec autorisation du propriétaire) Sur les terrains de piégeage à droits exclusifs En zone libre (territoire public non structuré) On dénombre 1975 terrains de piégeage (TP) à droits exclusifs au Québec Superficie moyenne d’un terrain de piégeage est de 50 km2 Les TP enregistrés sont des territoires structurés au sens de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune
Quelques statistiques Territoire structuré Nombre (unité) Superficie (km2) Pourvoirie à droits exclusifs 192 25 051 ZEC 86 47 877 Réserves fauniques 21 66 900 Terrains de piégeage 1975 118 607 Source: MRNF, 2009 Les terrains de piégeage couvre un peu moins de deux fois la superficie couverte par les réserves fauniques du Québec
Terrains de piégeage (saison de piégeage 2004-2005) Région Sur les terres du domaine de l’État Dans les réserves fauniques Dans les Zecs Cumulatif Nombre Superficie km2 Bas St-Laurent - 42 2 784 54 2 934 96 5718 Saguenay-Lac-St-Jean 22 1 106 119 4 765 141 5871 Capitale-Nationale 121 8 492 61 2 650 182 11 142 Mauricie 24 1 869 38 2 143 120 7 077 11 089 Estrie 4 185 Outaouais 132 7 218 77 4 142 95 4 589 304 15 949 Abitibi-Témiscamingue 427 26 241 43 3 814 470 30 055 Côte-Nord 343 25 144 18 1 787 50 2 699 411 29 630 Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine 14 1 068 237 1 305 Chaudière-Appalaches 2 114 Lanaudière 29 1 271 37 1 332 66 2 603 Laurentides 99 4 946 Total 948 61 578 339 21 687 688 35 342 1975 118 607 % 48 52 17 35 30 100 Source: MRNF, 2009 La majorité des terrain de piégeage à droits exclusifs se retrouvent sur le territoire libre soit 52%. La balance se retrouve dans les Zecs (30%) et dans les réserves fauniques (18%) Il est aussi intéressant de remarquer que les régions qui contiennent le plus de TP sont l’Abitibi-Témiscamingue (25%), la Côte-Nord (25%) et l’Outaouais (13%) On ne retrouve aucun TP dans les régions de Montréal, Laval, Montérigie et très peu dans Chaudière-Appalaches (0,1%) et Estrie (0,2%). Source: système fourrure, mars 2005
Principales espèces piégées au Québec Espèces de milieu forestier Martre d’Amérique Pékan Lynx du Canada Loup Belette Écureuil Coyote Moufette Ours noir Renard roux* Raton laveur** Espèces de milieu humide Castor Loutre Vison Rat Musqué* Raton laveur** * Espèces provenant principalement du milieu agricole ** Espèce se retrouvant en milieu humide et en milieu forestier
Source: Bulletin Fourrure Québec, 2010
Les bienfaits du piégeage Maintiens un équilibre entre les populations d’animaux sauvages. Limite la propagation de maladies reliées à la surpopulation animale: La rage La tularémie La galle, etc. Assure un contrôle des populations qui est bénéfique pour les cultivateurs, les éleveurs, les chasseurs, villégiateurs, pêcheurs, randonneurs, etc. Limite les coûts d’entretien de chemin (problématique du castor) de l’industrie forestière, minière et ferroviaire et des municipalités . En l’absence de piégeage, les coûts reliés aux problèmes causés par la faune se chiffrent à plus de 250 $ annuellement par citoyen (IAFWA, 2004) Les cultivateur (problèmes reliés aux rats musqués) Les éleveurs (de moutons en particulier)
Statistiques économiques « Il est reconnu que la valeur de la production de fourrures est plus élevée que la valeur de la foresterie sur une même superficie de terrain, sur une période de cent ans. » Institut de la fourrure du Canada, 2008 Le commerce de la fourrure du Canada apporte plus de 800 millions $ annuellement à l’économie canadienne (Institut de la fourrure du Canada, 2008). La vente des peaux rapporte globalement aux trappeurs et aux propriétaires de fermes d’élevage du Canada plus de 120 millions $ par année (Institut de la fourrure du Canada, 2008). 80% des fourrures sont exportées (Chine, Russie, Ukraine, Europe, Turquie et Corée).
Évènement important pour les trappeurs: Sanction de la loi sur l’aménagement durable du territoire forestier le 1er avril 2010. Article 55 de la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier 55. La table locale de gestion intégrée des ressources et du territoire est mise en place dans le but d'assurer une prise en compte des intérêts et des préoccupations des personnes et organismes concernés par les activités d'aménagement forestier planifiées, de fixer des objectifs locaux d'aménagement durable des forêts et de convenir des mesures d'harmonisation des usages. Sa composition et son fonctionnement, y compris les modes de règlement des différends, relèvent des organismes régionaux responsables de sa mise en place. Ces derniers doivent cependant s'assurer d'inviter à participer à la table les personnes ou les organismes concernés suivants ou leurs représentants: 1° les communautés autochtones, représentées par leur conseil de bande; 2° les municipalités régionales de comté et, le cas échéant, la communauté métropolitaine; 3° les bénéficiaires d'une garantie d'approvisionnement; 4° les personnes ou les organismes gestionnaires de zones d'exploitation contrôlée; 5° les personnes ou les organismes autorisés à organiser des activités, à fournir des services ou à exploiter un commerce dans une réserve faunique; 6° les titulaires de permis de pourvoirie; 7° les titulaires de permis de culture et d'exploitation d'érablière à des fins acéricoles; 8° les locataires d'une terre à des fins agricoles; 9° les titulaires de permis de piégeage détenant un bail de droits exclusifs de piégeage; 10° les conseils régionaux de l'environnement. Une liste des participants à la table doit, une fois sa composition établie, être transmise au ministre. Ce dernier peut alors inviter à la table toute personne ou tout organisme non mentionné à cette liste, s'il estime que sa présence est nécessaire pour assurer une gestion intégrée des ressources et du territoire. 2010, c. 3, a. 55.
Enjeux actuels Aménagement forestier de type équien (perte de diversité structurale, chicots et débris ligneux) Raréfaction des vieilles forêts Problématique de l’éclaircie précommerciale (lièvre & castor) Ligniculture (Ne constitue pas des habitats adéquats ex: lièvre, campagnol à dos roux, martre, lynx, etc.) Baisse considérable des succès de trappe Exemple succès de trappe de la RFL: Les succès de trappe passent de 12 martres par 100 nuits/piège en forêt en sapinière mature et vieille (Clément Fortin, ministère de l’Environnement et de la Faune, Direction régionale de Québec, 1996, comm. pers., cité dans Bélanger 2001) à nulle au niveau des terrains de piégeage touchés par des interventions forestières massives. Les captures de martres se situent à 1,5 martre par 100 nuits/piège dans la forêt aménagée de la RFL (Fortin et Cantin, 1990).
Préoccupations des trappeurs Maintien de la qualité des habitats des animaux à fourrure forestiers et de leurs espèces proies à un niveau permettant une récolte soutenue de piégeage, et ce, à l’échelle des terrains de piégeage enregistrés.
La martre d’Amérique Une espèce focale pour les trappeurs Basée selon les besoins en habitat de la martre Espèce parapluie Espèce sensible à l’aménagement forestier (Thompson 1991, Chapin et al. 1998, Payer et Harrison 1999, Potvin et al. 2000) Espèce d’une grande importance économique pour les trappeurs: En 2009-2010, 22 858 martres ont été piégées au Québec, générant des revenus de près d’un million de dollars, ce qui en fait l’espèce piégée qui génère le plus de retombées économiques (Bulletin Fourrure Québec, 2010) La martre est l’espèce que les piégeurs québécois souhaiteraient le plus capturer avec 35.7% des votes (Rapport d’enquête MRNF, 2008) La martre est reconnue par les scientifiques comme une espèce « parapluie » pour la forêt boréale et la forêt mixte. Une espèce parapluie a des exigences écologiques qui comprennent celles de nombreuses autres espèces. C’est donc dire qu’aménager l’habitat de la martre, c’est aussi aménager l’habitat de façon acceptable des autres espèces d’animaux à fourrure reliées au milieu forestier.
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